Le clip de la semaine : Horskh – Strobes

Après leur EP Dawn en 2014 (avec une extended version en 2015) et leur premier album Gate en 2017, Horskh a prévu de nous lâcher un prochain album cet automne. Le morceau Strobes est issu de ce prochain effort qui se nommera Wire, et on se retrouve avec un mix EBM-metal qui ne s’est toujours pas apaisé! Le duo devenu trio, composé de Bass, Briou et Jordan, nous balance un morceau totalement hypnotique et épileptique, à ne certainement pas mettre sous les yeux de personnes trop sensibles. Leur rage est intacte et toujours très communicative, et on espère quelques dates dans le coin dès que possible! Vous sentez la filiation avec ce bon vieux Broken? ^^

Ce clip bien bourrin a été shooté par Hector Heritier et Bastien Hennaut, alias Bass!

 

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Code 93 ( Olivier Norek, 2013)

J’ai découvert le romancier Olivier Norek tout récemment, il m’a aidé à passer un confinement serein ^^ Ma première incursion dans son univers a été l’excellent Entre deux Mondes, qui se voulait une immersion viscérale dans la Jungle de Calais. Un petit électrochoc littéraire qui vous laissait sur le carreau, et j’ai bien évidemment eu envie de découvrir le reste de la bibliographie de cet auteur qui a été lieutenant de police. Son expérience dans la police judiciaire est un atout majeur dans l’élaboration de ses intrigues et dans l’aisance de sa plume, et on sent une vraie sincérité dans le quotidien des flics dont il dépeint l’existence.

Code 93 est son tout premier roman, et prend place dans une réalité qu’il connaît bien, la section des enquêtes et recherches du SDPJ 93, dont il va nous présenter les différentes personnalités qui y travaillent. Dans cette sous-direction de la police judiciaire basée en Seine-Saint-Denis, les délits et les crimes sont quotidiens, mais quand des meurtres à la mise en scène élaborée commencent à fleurir sur le territoire, ça ne plaît pas trop au capitaine Victor Coste. Meneur d’homme en qui son équipe à une totale confiance, capable de jouer avec les aléas politiques tout en respectant ses convictions, Coste est à la fois un solitaire dans la vie civile, mais qui sait pouvoir compter sur une équipe soudée. On a Ronan, le beau gosse prétentieux mais efficace; Sam, le geek qui déteste être sur le terrain, mais dont les qualités techniques sont précieuses; Mathias Aubin, spécialisé dans les logiciels de recherche; et la rookie Johanna De Ritter, fraîchement débarquée de l’école de police.

Ce qui pose un sérieux problème à Coste, ce ne sont pas les meurtres en eux-mêmes, mais les courriers anonymes qu’il reçoit et qui font des liens avec des meurtres précédents. Il déteste être manipulé, et va enquêter afin de savoir d’où viennent ces infos importantes. On va également en apprendre davantage sur son passé, sur sa vie de célibataire endurci, et sur ses maigres tentatives de rapprochement avec Léa Marquant, la médecin-légiste. Si Olivier Norek gère efficacement la partie enquête du roman, il est très à l’aise également dans la psychologie des personnages et nous surprend avec des moments d’émotion inattendus. Il parvient à donner une vraie profondeur à ses personnages, et à Coste en particulier. Ce solitaire limite bourru cache une sensibilité qui a été salement heurtée, et doit vivre avec un passé difficile.

On va aller visiter des caves bien glauques de Seine-Saint-Denis, des entrepôts désaffectés, des quartiers plus rupins, et on va peu à peu faire les liens entre les petites frappes et les plus gros poissons, dans une affaire qui prend des proportions de plus en plus vastes. Olivier Norek va nous confronter au quotidien difficile de flics de banlieue, et on pense pas mal à l’excellent Les Misérables pour la version ciné. Drogue, prostitution, vols, chaque jour voit son lot de misère humaine émerger jusque chez Coste et son équipe, et on sent un mélange de lassitude et de sens du devoir, le seul qui puise faire tenir face à une telle jungle urbaine.

L’équilibre de ce roman tient à un dosage parfait entre violence urbaine, poids du passé, et espoir ténu mais tenace. Norek balance des dialogues vifs et percutants, avec notamment les joutes verbales entre les différents flics. L’arrivée de la jeune Johanna, seule femme du service, va mettre à mal un certain mâle dominant, et on sent la patte très réaliste de l’ensemble, Norek évoquant probablement des situations vécues ou y puisant en tout cas son matériau. Il sait comment aborder chaque caractère, comment créer de l’intérêt aux interactions, et c’est ce qui rend ce bouquin vivant au final. Doublé d’une enquête très intriguante et mené à un excellent rythme, ce Code 93 est une très belle réussite, et je ne vais évidemment pas tarder à enchaîner avec Territoires et Surtensions, les 2 volumes suivants de Coste. Et ensuite, je testerai Surface, son dernier ouvrage!

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Hellblade : Senua’s Sacrifice (2017)

Alors pour ceux qui s’amusent à fouiner dans les différentes rubriques du blog, vous verrez qu’il y a un onglet « jeu vidéo » avec un seul article dedans! ^^ Pour cause, ça fait depuis 2011 que je n’avais pas touché une manette, depuis le sublime Portal 2! Et encore, avant celui-ci, ça faisait aussi très longtemps… Bref, je pensais que je ne m’y remettrai que pour un hypothétique Portal 3, mais après être tombé sur un stream présentant le début du jeu Hellblade : Senua’s Sacrifice, j’étais obligé de m’y intéresser de plus près! Après avoir négocié avec moi-même durant une journée, j’avais trouvé de très bons arguments pour retenter l’expérience vidéoludique! 😉 Et le lendemain, je piquais la Playstation 4 à mon demi-frère, merci Davidouuuuu! 🙂

Bon ben ça a carrément évolué les jeux vidéo depuis une p’tite dizaine d’années! J’avais été sacrément bluffé par la beauté du début de ce Hellblade : Senua’s Sacrifice, qui développait une atmosphère résolument captivante grâce à un réalisme visuel impressionnant et un travail sonore des plus aboutis! Ce qui a achevé de me convaincre, c’est le travail en amont sur la psychose, dont ce jeu vidéo se veut une exploration très documentée! Fortifié par des rencontres avec des spécialistes en la matière, le jeu s’est donc vu doté d’une très belle aura venant complexifier un récit basé sur la mythologie nordique.

Ce qui frappe d’emblée, c’est la précision du personnage de Senua, guerrière picte vivant en 875, dont les expressions et la gestuelle sont retranscris avec une très belle fluidité. C’est la monteuse du jeu qui s’est retrouvée elle-même devant la caméra, pour entrer dans la peau de Senua via le procédé de motion capture. La minutie dans les détails, qu’il s’agisse de la profondeur du regard, du mouvement des lèvres ou de la synchronisation avec les paroles, le résultat impressionne et rend l’ensemble d’autant plus crédible! Melina Juergens a tourné ses scènes directement dans le monde du jeu grâce à une technologie innovante. Le travail sur le son est lui aussi très marqué, avec ce micro binaural dont le rendu optimal sera pour le joueur utilisant un casque. Ce système permet en effet d’enregistrer les voix et les sons tels que l’oreille humaine les entend, avec une distinction entre l’oreille droite et la gauche. On a donc constamment des déplacements sonores qui rendent l’immersion encore plus profonde!

Comme ce jeu traite un trouble mental très peu représenté dans le domaine vidéoludique, cette innovation sonore est un net avantage dans le rendu. On va en effet plonger dans un monde cauchemardesque aux côtés de Senua, tout en étant confronté à ses troubles visuels et sonores rythmant sa progression. La maladie  dont elle est affublée est du coup mise en images et en sons de manière très réaliste, grâce notamment à l’appui de scientifiques et de patients ayant participé aux différentes phases de production du jeu. La boîte de prod Ninja Theory souhaitait une immersion totale et ultra-crédible dans l’esprit d’un psychotique, et le rendu est à ce titre très réussi.

Les phases de jeu quant à elles m’ont renvoyé à de bons vieux Tomb Raider (eh ouais, mes références ne sont pas toutes jeunes ^^) en version améliorées, et le mélange de jouabilité et de cinématiques s’est avéré prenant. La richesse du monde fantastique viking à base de runes, d’ennemis monstrueux et de dieux cruels a de quoi hypnotiser pendant un moment, bien que certaines phases soient au final répétitives. On est dans du jeu alternant énigmes et combats, et certaines énigmes prennent un peu de temps avant de se faire comprendre ^^ En même temps, c’est peut-être aussi le dépoussiérage qui veut ça… La beauté des arrières-plans, la richesse des décors et l’ambiance oppressante permettent de faire de Hellblade : Senuas’s Sacrifice une belle aventure doublée d’une plongée dans un esprit bien dérangé. L’expérience s’avère immersive, même si je m’attendais à un résultat encore plus captivant. Le gros bémol selon moi concerne la pseudo-philosophie avec les nombreuses phrases bien pompeuses émaillant le game : « Tu dis que ton monde s’est effondré. Bien. Laisse-le s’effondrer et trouve le courage de pleurer.Détruis ton monde! Alors seulement, comme un nouveau né, tu verras le monde à nouveau. » et plein d’autres réflexions philosophiques sur la mort, la solitude, la folie etc…

L’expérience est prenante, même si elle aurait gagné à être moins statique et moins répétitive sur certains aspects. Senua se rend dans le monde des morts afin de retrouver l’âme de Dillion, son bien-aimé sacrifié par les Vikings. Elle va se retrouver confrontée à Surt, Héla et d’autres ennemis emblématiques de la mythologie nordique, et on a droit à un cours détaillé sur ces légendes. La manière dont les récits sont amenés sont un peu artificiels, et on se croirait dans la file d’attente du Wodan à Europa-Park avec les bornes interactives! ^^ Mais le jeu vaut le coup pour son atmosphère générale, et pour quelques passages en cinématique bien flippants et dantesques! Le jeu va explorer différentes ambiances, mais reste un peu en surface, notamment dans cette vision traumatisante que n’aurait pas renié Dante lui-même, avec ce monde infernal peuplé de créatures hurlantes et prisonnières!

Hellblade : Senua’s Sacrifice est un jeu rapide (environ 8-10 heures), et j’attends la suite avec intérêt! C’est prévu pour la fin de l’année!

 

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Les news de la semaine : Une sale Grippe

Stephen King étant revenu en odeur de sainteté du côté d’Hollywood, les adaptations de ses oeuvres se multiplient et on découvre aujourd’hui les toutes premières photos du Fléau, la mini-série en 10 épisodes qui réintérprétera le roman éponyme. On a un joli casting avec James Marsden, Amber Heard, Alexander Skarsgard, Heather Graham, Greg Kinnear et Whoopi Godlberg! Et on a Josh Boone (oui, le malheureux réal du toujours pas sorti Les Nouveaux Mutants…) à la réal du pilote. On avait déjà eu droit à une adaptation en 1994, sous la forme d’une mini-série en 4 épisodes, et je suis très curieux de voir ce que va donner ce cru 2020! Rien que pour Whoopi Golberg en Mère Abigail! Bon, on espère que ce sera plus conséquent que cette daube de Castle Rock… Diffusion probable au dernier trimestre de l’année.

 

Ca bouge du côté de chez Sony, qui entend bien relancer ses adaptations Marvel ! Dans l’attente d’un Morbius et d’un Venom 2 post-covid, la machine se remet en branle pour donner des suites au Spiderless-Verse (ou SPUMC pour Sony Pictures Universe of Marvel Characters ^^, et on apprend que la réalisatrice S.J. Clarkson a signé pour un film consacré à un personnage féminin de l’univers. Des rumeurs optent pour Madam Web, mais il est encore trop tôt pour confirmer. Quoi qu’il en soit, S.J. Clarkson a une solide expérience dans le domaine télévisuel, son nom étant rattaché à des oeuvres comme EastEnders, Life on Mars, Dexter, Banshee, Jessica Jones… Elle baigne dans le milieu des séries depuis quasi 20 ans, et c’est elle qui a réalisé le pilote de la prochaine série préquelle de GOT! Pas n’importe qui donc, et on est bien curieux de voir sur quel projet elle atterrira au final!

 

Et s’il s’agissait au final du film Jackpot? Sony a en effet également annoncé avoir trouvé un scénariste pour l’adaptation de cette obscure super-héroïne de 3ème zone, en la personne de Marc Guggenheim. Le scénariste de comics a pas mal oeuvré dans le monde télévisuel du côté de la CW, notamment en étant le co-showrunner d’Arrow, et en étant scénariste sur le crossover Crisis on Infinite Earths. Chez Marvel, il avait d’ailleurs scénarisé un comics consacré à Jackpot, donc il a une certaine connaissance de ce personnage méconnu du grand public. Pour la petite histoire, Sara Ehret est une scientifique cherchant à trouver un remède à la maladie de Parkinson, et qui après être tombée dans le coma à cause d’un virus, se retrouve affublée de super-pouvoirs. Et comme elle était enceinte, elle va devoir apprendre à gérer en même temps sa maternité et ses nouvelles capacités. On est loin des histoires de Venom ou Morbius, et on semble pencher vers une approche bien plus familiale donc!

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Le Requiem des Abysses (Maxime Chattam, 2011)

Maxime Chattam oscille régulièrement entre romans indépendants et cycles, et ce Requiem des Abysses fait partie d’un diptyque entamé avec Léviatemps, paru en 2010. Je ne l’avais pas chroniqué, mais je vais rapidement revenir dessus sans spoiler. L’intérêt de Léviatemps était de nous plonger dans le Paris de l’année 1900, carrefour temporel et technologique personnifié par l’Exposition Universelle qui battait son plein. On y suivait le romancier Guy de Timée, ayant fui le carcan de son existence trop embourgeoisée pour venir trouver une échappatoire dans l’anonymat du Paris populaire. Maxime Chattam parvenait à nous immerger dans une époque grouillante de nouveautés tant spirituelles que techniques, et on assistait à l’élaboration de ce qui allait donner naissance à l’ère moderne.

Durant une bonne moitié du bouquin, j’étais plutôt bien pris par cette enquête intriguante sur des meurtres de prostituées, Guy tentant de percer à jour les mystères que recelaient chaque crime. A ses côtés, on explorait les ruelles malfamées de la capitale ainsi que les lieux plus touristiques, avec toujours une approche historique intéressante. Mais l’enquête commençait ensuite à faire un peu de surplace, notamment dans l’utilisation de la graphologie pour étudier les lettres du tueur. Mais ça se lisait tout de même agréablement, le savoir-faire de Chattam en terme d’intrigue fonctionnant bien.

Du coup, j’ai commencé cette suite sans trop savoir si j’allais m’immerger davantage, et au final je l’aie trouvé plus aboutie. On quitte le tumulte de la vie parisienne pour atterrir quelques mois plus tard dans la campagne du Vexin, où Guy s’est retiré après sa première enquête. Il vit dans une grande demeure appartenant à l’un de ses amis, et va se retrouver confronté à une série de meurtres ayant lieu dans le village où il vit et aux alentours. Encore une fois, il va se retrouver confronté au Mal, et va tenter de le débusquer… L’un des aspects les plus intéressants de ce bouquin, c’est la plongée dans les abîmes du personnage lui-même, qui pour comprendre la nature du Mal, va essayer de cerner sa propre part obscure. Dans un souci de mimétisme, afin de se rapprocher du tueur, il va explorer sa noirceur avec une belle acuité. « J’ai arpenté mon esprit jusqu’à trouver la porte de ma part d’ombre. Puis je l’ai ouverte et j’ai regardé ce qu’il en sortait. Et comme ça ne suffisait pas, je suis entré. C’est l’affaire Hubris qui m’a permis de réellement cerner ma part d’ombre, mes ténèbres. C’est grâce à elle que j’ai pu contempler mes abysses. »

Guy va donc enquêter dans les fermes, dans les villages et dans la nature environnante pour nous faire découvrir la ruralité de la fin du 19ème siècle, tout en nous présentant une galerie de personnages qui va alimenter l’aspect Cluedo de l’ensemble. Plusieurs personnes pourraient être suspectes, et il va falloir un travail poussé pour tenter de déterminer qui est le responsable de ces crimes atroces. Avec ce livre, Chattam nous présente un personnage qui se veut précurseur dans le domaine du profilage et de la psychologie criminelle. Son analyse est plus captivante que dans le tome 1 finalement, en reprenant des notions déjà utilisées, en les prolongeant et en y ajoutant des nouveautés. On se retrouve face à un vrai roman d’enquête prenant, agrémenté d’une belle peinture de la vie sociale du 19ème siècle.

La progression dramatique est très intéressante également, et ce bouquin ne peut être dévoré sans avoir au préalable lu le premier. On y retrouve des personnages déjà croisés et on va notamment poursuivre une intrigue intime concernant Guy. L’affaire de Léviatemps va être rappelée de temps à autre, et l’enquête précédente va être un point de comparaison intéressant avec cette nouvelle enquête. Ce qui intéresse avant tout Chattam, ce sont les constructions psychologiques de ces êtres appelés à faire le Mal, individus dévoyés aux jugements obscurcis et au psychisme troublé, très souvent par des expériences traumatisantes dans l’enfance. Chattam aime explorer le Mal et en analyser les racines, pour donner un sens à ce qui de prime abord ressemble à un chaos sans nom. A travers ses oeuvres, il tente de construire une logique du Mal, d’en cerner ses origines et d’en comprendre ses répercussions, comme dans un souci de trouver une logique à la folie du monde. C’est en greffant cette vision très psychologique qu’il parvient à nous immerger davantage dans ses enquêtes, et ce Requiem des Abysses est encore une belle réussite pour l’auteur français!

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