La semaine dernière à Minneapolis, le 29 mai, l’activiste Tamika Mallory a fait un discours qui me semble essentiel.
La semaine dernière à Minneapolis, le 29 mai, l’activiste Tamika Mallory a fait un discours qui me semble essentiel.
Je vous avais déjà parlé des Young Gods, donc je ne vais pas m’étendre, et je vais juste vous laisser apprécier ce Skinflowers version live ^^
La carrière littéraire de Shannon Kirk est toute fraîche, puisque son 1er roman Méthode 15-33 a été publié en 2015. Cette avocate toujours en activité a été professeur de droit, et a été avocate d’assises durant une dizaine d’années à Chicago. Elle a évidemment bien pu puiser dans sa première expérience professionnelle pour enrichir sa seconde, et on la sent très à l’aise dans le milieu du thriller. Il faut dire aussi que ce bouquin a de quoi intriguer : un titre étrange, et un concept bien jouissif : quand une jeune fille de 16 ans se fait kidnapper, on s’attend à ce qu’elle craque rapidement et implore la pitié de son geôlier. Mais elle n’est pas comme ça, et va dès le début tenter de renverser la situation, et analyser tous les éléments à sa disposition pour tenter de s’en sortir. Et comme elle est enceinte de 8 mois, sa rage est d’autant plus vive!
On pense immédiatement à la saga cinématographique I spit on your Grave (dont le 2ème opus était vraiment bien foutu), avec ce récit d’une victime qui n’a aucunement envie de se laisser enfermer dans ce rôle. On n’est cependant pas dans du rape & revenge comme les films, mais dans du revenge tout court, ce qui est déjà assez hard! Cette jeune fille a une particularité toute singulière, c’est de pouvoir shunter ses émotions, comme si elle avait des interrupteurs à sa disposition dans son cerveau! Dans une situation aussi cauchemardesque, ça va être une vraie bénédiction de pouvoir laisser de côté tous les sentiments négatifs comme la peur et l’angoisse, et d’optimiser les tâches à venir! Elle va donc à chaque instant analyser les lieux, la personnalité de son ravisseur, et jouer avec tous les éléments disponibles pour mettre sur pied un plan d’évasion, mais surtout un plan de vengeance!
Ce bouquin se lit très rapidement, car on est plongé dans un récit fort et direct. Par contre, le style de Shannon Kirk pourra en rebuter certains, car elle propose un traitement à la limite de l’absurde à ce récit inquiétant. La particularité de la jeune fille fait qu’elle semble totalement détachée de ce qui lui arrive, et on le ressent à travers une écriture assez libérée et étonnante. Kirk va très souvent faire des allers-retours dans le passé, car des éléments de sa condition actuelle vont rappeler à la jeune femme certains souvenirs. Il y a un petit côté Edgar Allan Poe dans certaines digressions, c’est à la fois surprenant et sympa. Après, si on s’attendait à un thriller ultra-tendu d’un bout à l’autre, il faudra adhérer à cette démarche spéciale de Kirk. On n’est pas dans l’esprit crade de I spit on your Grave, mais davantage dans une exploration de la psyché de cette fille de 16 ans qui doit se démerder seule pour rester en vie et sauver son bébé.
Il y a un côté frustrant à ne pas aller au contact frontalement, mais c’est le prix à payer pour suivre le cheminement si étrange et méthodique des pensées de cette jeune fille. « Le quatrième jour, j’avais bien avancé sur ma liste d’items ainsi que sur une ébauche de vengeance – tout cela sans crayon ni stylo, mais seulement à l’aide du carnet mental qui me servait à réunir les morceaux pour trouver de potentielles solutions. Je me savais confrontée à un vrai casse-tête, mais j’étais déterminée à le résoudre… » « J’avais décidé depuis la deuxième heure du premier jour que j’essaierai de feindre une politesse d’écolière, d’être reconnaissante, parce que je me suis rapidement rendu compte que je pouvais me montrer plus maline que mon ravisseur. Il doit avoir quarante ans et quelques, il a l’air aussi vieux que mon père. Je me savais suffisamment intelligente pour vaincre cette horrible créature répugnante, et j’avais à peine seize ans. »
Ce bouquin va alterner les chapitres entre le récit de la jeune femme, et celui d’un agent du FBI spécialisée dans les enlèvements. Il a lui aussi des particularités lui permettant d’aborder le monde de manière spéciale, et il possède aussi une réflexion spécifique. C’est en cela que ce livre est un thriller à la tonalité absurde, et qu’il s’avère original. Frustrant sur certains aspects, mais original sur d’autres! ^^ Il m’a fait penser dans un certain sens à L’Etranger d’Albert Camus, avec son personnage principal qui ne voit pas la réalité comme tout le monde… On approche d’une certaine forme d’autisme, et la différence entre le génie et le trouble est infime. Tout est une question de neuroplasticité, et les être humains font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont reçu comme matériau de base. Celui de cette jeune fille, et celui du flic, sont assez singuliers et offrent un potentiel très fort!
Méthode 15-33 est un roman intriguant et très réussi, qui se hisse au-delà du tout-venant en matière de polar, et même s’il n’est pas parfait, il apporte un regard bien frais sur un sujet classique en littérature policière.
Quand on regarde Speed aujourd’hui, on replonge dans cette époque bénie des actioners 90’s qui fleurissaient régulièrement, et même s’il n’atteint clairement pas l’aura d’un Die Hard (les premiers hein ^^), il s’avère très efficace et diablement stressant! Il faut dire que le concept ultra-simpliste s’avère bien jouissif : un bus rempli de passagers ne peut pas descendre en-dessous de 50 miles à l’heure (80 km/heure environ) sous peine d’exploser! Et quand cette bombe ambulante se balade dans les rues bondées de Los Angeles, ça préfigure de beaux moments de tension!
On doit cette idée de car mortel au scénariste Graham Yost, qui l’a lui-même empruntée indirectement à Akira Kurosawa : le cinéaste japonais avait en effet rédigé un script à partir d’un fait divers, relaté en 1963 dans le magazine Life, qui narrait un incident arrivé aux Etats-Unis, impliquant 4 locomotives sans conducteur lancées sur les voies! Ce devait être le premier film américain du metteur en scène de Rashômon, Les Sept Samouraïs ou encore Ran, mais il décida de ne pas le tourner, et le scénario resta dans un tiroir jusqu’en 1981. Francis Ford Coppola recommanda le réalisateur russe Andrei Konchalovsky à Kurosawa, qui lui céda son script, lequel fut retravaillé par Djordje Milicevic, Paul Zindel et Edward Bunker.
Graham Yost arrive donc chez la Paramount avec son script, il n’a que peu d’expériences pour l’instant (il a participé à un film nommé The Chair, ainsi qu’à une série s’appelant Hey Dude), et le studio contacte John McTiernan, qui en parle lui-même à un jeune directeur de la photographie avec lequel il a déjà bossé, le Néerlandais Jan de Bont. McTiernan, c’est Predator, Piège de Cristal, Last Action Hero, Une Journée en Enfer – Die Hard 3, excusez du peu!!! De Bont a bossé avec McTiernan sur Piège de Cristal et A la Poursuite d’Octobre Rouge, et a participé à quelques autres classiques : Cujo, Black Rain, L’Expérience interdite, Basic Instinct, L’Arme Fatale 3… Mais l’intérêt de la Paramount étant minime, Yost et de Bont sont allés voir du côté de la Fox qui était partante à condition de rajouter quelques séquences au script initial (à la base, le film se déroulait intégralement dans le bus).
Keanu Reeves a sérieusement commencé à se faire un nom avec Point Break – extrême Limite et Dracula, et il est un candidat de choix pour le rôle de Jack Traven, même si pas mal d’acteurs étaient en lice. Sandra Bullock quant à elle est encore une inconnue (bien que sa participation au génial Demolition Man ait été remarquée), et obtient le rôle d’Annie, la chauffeuse de bus improvisée, laissant sur le carreau pas mal d’actrices également. Et on peut évidemment compter sur Dennis Hopper pour venir jouer un inquiétant terroriste, adepte des bombes placées un peu partout! On a donc un mélange générationnel qui fonctionne carrément bien, et qui permet au film de se hisser au-dessus de la simple série B. Il faut dire que de Bont est lui aussi très motivé à l’idée de marquer les esprits pour son premier effort, et Speed est sans conteste une réussite du film d’action 90’s! Avec un budget estimé à 30 millions de dollars, et des recettes avoisinant les 280 millions, on peut aisément parler de succès pour de Bont et son équipe! Grisé par cette lancée, il nous livrera Twister 2 ans plus tard, autre gros succès au box-office, avant de dégringoler avec Speed 2 : Cap sur le Danger, Hantise et Lara Croft Tomb Raider : le Berceau de la Vie…
Mais en 1994, il est complètement en phase avec cette génération de metteurs en scène comme John McTiernan, James Cameron, Tony Scott (bien que ce dernier était évidemment encore plus pointilleux!), Richard Donner, Renny Harlin, Michael Bay… Attention, je ne dis pas que son Speed est exempt de défauts, car il n’est certes pas parfait, mais il constitue un rollercoaster au rythme très bien géré et à la crédibilité assumée. D’ailleurs, la scène du début dans l’hôtel a été ajoutée au script initial, et permet de s’immerger immédiatement dans l’action, avec une très belle maîtrise de la tension! Ce jeu du bad guy avec l’ascenseur sur le point de tomber, c’est un classique dans le genre! Dennis Hopper s’éclate, Keanu Reeves et son partenaire Jeff Daniels (oui, le pote de Jim Carrey dans Dumb & Dumber, oui c’est bien lui ^^) se la jouent très sérieux, et on se retrouve dans une configuration proche de Piège de Cristal, avant de prendre l’air pour ensuite se retrouver enfermé dans un bus!
On sent donc très bien les apports des tournages de John McTiernan, et Jan de Bont fait office de bon élève en créant un récit qui aurait très bien se vivre avec John McClane! Mais Bruce Willis n’était pas dispo à cette période, il se la jouait Pulp Fiction! ^^ De Bont possède une vraie aisance dans sa narration, permettant au film d’être encore sacrément efficace 26 ans après! Il y a évidemment quelques scories liées à l’époque, mais dans l’ensemble, Speed est un très bel exemple de ce qui se faisait du côté d’Hollywood durant cette décennie. Ah oui, et comme d’ab j’oublie la musique! Mark Mancina a assuré avec notamment un thème très connu mais que je suis incapable d’écrire, donc allez checkez sur le net ^^ On sent quelques percées humoristiques, mais l’ensemble se veut plutôt sérieux dans la caractérisation des personnages principaux, permettant au spectateur de se sentir très impliqué et très tendu! Comment un bus lancé à 80km/h en pleine ville peut-il éviter d’exploser? La réponse est dans le film, et si vous ne l’avez pas encore vu, vous attendez quoi en fait??
Où s’arrêtera donc Tom Cruise? Certainement pas dans l’espace, puisque c’est sa prochaine destination avec pour excuse des arguments cinématographiques! L’acteur-cascadeur est en effet en pleine préparation d’un projet dantesque, associant la NASA et Space X (la boîte de voyage spatial d’Elon Musk) pour un film dont une partie sera tournée en-dehors de notre belle planète bleue! Un metteur en scène a été annoncé cette semaine sur le projet, et il a déjà bossé à plusieurs reprises avec Cruise. Il s’agit de Doug Liman (Edge of Tomorrow et Barry Seal : American Traffic avec Tom donc, mais aussi La Mémoire dans la Peau, Mr. and Mrs. Smith), qui avait déjà pour projet il y a quelques années de bosser avec Cruise sur un film qui se déroulerait dans l’espace! On va dire que les planètes se sont enfin alignées, et qu’avant de se retrouver sur Live die repeat and repeat (la suite de Edge of Tommorow), ils sont donc bien partis pour un très long voyage! Etonnant que ce ne soit pas James Cameron aux commandes tiens!
Baran Bo Odar et Jantje Friese nous avait lâché une véritable bombe en 2017, avec cette série allemande sortie de nulle part et qui nous offrait une vision du voyage dans le temps absolument démentielle! En 2019, la saison 2 avait des airs de redite, et la boucle sera définitivement bouclée cette année avec l’ultime saison qui lèvera enfin le mystère sur l’ensemble de ce mécanisme implacable et ses répercussions sur tous les habitants de Winden! On espère un retour à la quintessence que proposait la 1ère saison pour le final! Début de la fin le 27 juin 2020!
Le Upgrade de Leigh Whannell était vraiment une excellente surprise, et son metteur en scène nous avait encore bien estomaqué avec son puissant Invisible Man! La société Blumhouse a décidé d’offrir une séquelle à Upgrade (avant probablement de faire de même avec Invisible Man), mais qui prendra une forme différente, puisqu’elle se déclinera en série télévisée! Leigh Whannell sera de retour à la mise en scène, et sera également showrunner aux côtés de Tim Walsh (Chicago P.D., Treadstone). Malheureusement, l’excellent Logan Marshall-Green ne sera pas de retour, puisqu’il ne sera pas question de revoir son personnage, mais de partir sur un nouveau protagoniste qui bénéficiera des mêmes améliorations physiques que son prédécesseur. Une sorte de suite/spin-off qui prendra place quelques années après les événements du film, et tant que Whannell est de la partie, ça reste un projet à suivre en priorité!
Je vous ai parlé tout récemment de la web-série Et tout le Monde s’en fout, qui depuis 2017 est là pour nous instruire de manière très efficace tout en n’omettant pas une bonne dose d’humour! Fabrice de Boni, Axel Lattuada et Marc de Boni sont les maîtres d’oeuvres de cette pépite du net qui comptabilise à ce jour une soixantaine d’épisodes sans compter les spéciaux, les live et une déclinaison en mode Fini de s’en foutre. Vous pensiez que le hacker L3X@, sa frangine Zoé, Arthur et les autres (Axel Lattuada, Solveig Anrep, Hugo André, Julien Joerger) avaient abandonné leur mission de vous faire entrer une bonne fois pour toute dans le crâne qu’il est grand temps d’être enfin responsables??? Et bien non, vous n’êtes pas encore prêts d’être tranquilles, car un teaser est tombé hier, et annonce une saison 4 qui va démarrer trèèèèès bientôt !!! Et ça, plus personne s’en fout !!!