Le clip de la semaine : Playback

Je suis à fond sur les courts métrages horrifiques en ce moment, et j’ai maté quelques films anthologiques ces derniers temps, ce qui m’a permis de découvrir cet très bon Playback signé Nathan Crooker. L’anthologie s’appelle Strange Events, et est assez disparate, mais ce court vaut le détour ainsi qu’un second, que j’avais d’ailleurs découvert dans une autre anthologie! Mais celle-là, je vous en parle demain! 😉

Playback est le 6ème effort de Crooker dans le domaine du court, et utilise une idée classique avec une très belle efficacité! Court et efficace donc, je vous invite à le visionner! ^^

 

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House of X / Powers of X 1

A une époque, je lisais des comics en masse, avec une nette prédisposition pour Marvel, et j’ai réduit peu à peu parce que financièrement parlant, ça chiffre assez vite! Je m’intéresse majoritairement à Deadpool (sans déconner??), et je me permets quelques dérogations en revenant sur des oeuvres classiques et cultes de La Maison des Idées (voir l’onglet « Marvel Classics » à droite sur le blog ^^). Pourtant, j’avais fait une autre exception il y a 4 ans, lorsque se profilait l’événement Secret Wars qui allait soit-disant bouleverser l’univers Marvel. C’est un classique dans la communication de l’éditeur afin de vendre ses fascicules, mais il semblait cette fois-ci que cet event allait réellement tenir toutes ses promesses dithyrambiques, et je me suis finalement laissé tenter par la saga en 5 numéros signée par Jonathan Hickman.

J’ai découvert une oeuvre monumentale, qui mettait un terme définitif à une époque et qui embrayait sur une ère nouvelle, ce qui correspondait réellement à un bouleversement significatif. Jonathan Hickman a mis fin à la Terre-616, pour créer la Première Terre. Il a détruit tout un multivers, et a posé les bases pour en construire un nouveau, tout en restant dans la continuité de ce qui avait été créé depuis Fantastic Four 1 le 8 novembre 1961 (et même au-delà, voir pour cela Marvel : les Origines 2). Le travail titanesque de Hickman est sans conteste l’une des oeuvres les plus abouties ayant vu le jour chez Marvel Comics, possédant des portées métaphysiques, philosophiques et sociales indéniables, et traitées avec une aisance incroyable! Secret Wars est un sommet que je vous conseille absolument de découvrir un jour, si vous vous intéressez aux comics.

Cette intro était nécessaire afin de comprendre mon attrait pour ce House of X / Powers of X, qui est orchestré par nul autre que Jonathan Hickman! L’auteur n’avait plus rien écrit pour Marvel depuis Secret Wars, et il revient donc avec ce projet d’envergure qui aura des répercussions majeures sur l’univers mutant! Hickman est donc un homme rare, mais qui laisse sa marque sur les projets qu’il touche, et il était inévitable que je me plonge dans ce qui apparaît comme une nouvelle date-clé chez Marvel Comics. C’est donc parti pour 12 épisodes répartis en 4 mensuels, dont le premier pose des bases très impressionnantes!

Les Mutants vivent sur Krakoa, l’île vivante située dans le Pacifique, qui constitue leur état-nation. Le rêve du Professeur Xavier sest enfin sur le point de se concrétiser, avec une reconnaissance qui semble se profiler pour l’espèce mutante. Mais à l’origine, il semblait pourtant que son rêve consistait à ce que les humains et les mutants partagent leur existence, tandis qu’ici, on sent une différenciation très marquée avec une nation à part, dans laquelle les humains sont interdits. Le rêve possède des airs menaçants… La dernière fois que j’avais vu Xavier dans un comics, il était dans un fauteuil roulant, comme c’était le cas depuis ses tout débuts. J’ai découvert un Charles Xavier marchant parmi ses congénères, et aux allures de déité/gourou autour duquel tous les mutants gravitent. La dimension paradisiaque du concept offert par Krakoa laisse planer une certaine inquiétude, et la délégation humaine arrivant pour communiquer avec Magnéto sur les aspects politiques et sociaux de cette île-nation vont laisser filtrer un malaise grandissant. Xavier offre aux humains 3 remèdes primordiaux, en échange desquels il demande l’autonomie totale et la reconnaissance de sa nation.

On sent une volonté de se démarquer des humains, et on comprend d’autant plus aisément l’adhésion de Magnéto à un tel projet. La fin du 1er épisode de House of X démontre clairement les enjeux très dangereux découlants de ce fameux « rêve » qui est en train de se concrétiser, et qui glisse dangereusement vers une hiérarchisation des peuples. Ce comics tombe clairement à pic avec la triste actualité aux Etats-Unis, qui lui apporte un degré supplémentaire de lecture non négligeable. Une nation qui a été maltraitée durant des décennies a enfin l’opportunité de faire entendre sa voix, va-t-elle rester pacifique ou céder à la colère? C’est cette attente que l’on ressent à la lecture de ces 2 premiers épisodes, baignant dans une tension diffuse et palpable, que Hickman gère avec une aisance encore une fois confondante! C’est un tel plaisir de retrouver la richesse de sa narration, qui offre d’entrée de jeu des pistes multiples, et qui est prête à réorienter totalement tout ce que l’on connaît de ce pan de l’univers Marvel. Hickman semble décidé à mettre un terme au statu-quo existant depuis 60 ans, ce qui crée un suspense véritable allant bien au-delà de l’artificialité de certains events.

Il s’est plongé dans ces enjeux avec une telle passion, que l’on ne peut que le suivre avec émerveillement. Il entrecoupe ses épisodes de croquis et de parties explicatives venant renforcer l’impact global de cet événement, conférant une dimension colossale à l’ensemble. De plus, il va traverser les époques avec une aisance toute aussi confondante pour offrir une portée réellement significative à cette oeuvre ambitieuse, qui a clairement les moyens d’arriver à ses fins! Il faut dire que les artistes Pepe Larraz, R.B. Silva et Marte Gracia ont plongé avec la même ferveur dans le rêve d’Hickman, et la conjonction de ces talents mène à un événement ayant tous les atouts pour être réellement majeur. La fluidité du trait de Larraz, la finesse de celui de Silva, l’impact des couleurs de Gracia, contribuent tous à la mise en place d’un monument littéraire en matière de comics, qui marquera très clairement de son empreinte le monde de l’édition.

Les richesses thématiques et graphiques se complètent avec une réelle beauté narrative, et on se plaît à suivre l’agencement complexe mis en place par Hickman, qui fait appel à de très nombreux personnages. On retrouve des figures majeures comme Xavier, Magnéto ou Cyclope, mais il convie également des personnages mineurs comme Esme ou Sage, que l’on avait pu voir dans la série The Gifted! House of X / Powers of X 1 (les 2 séries sont imbriquées) est une promesse magistrale, et on espère vraiment que la suite soit à la hauteur de la réputation de l’auteur. Mais vu les retours plus que positifs de ceux qui ont lu cette saga en VO, il n’y a rien à craindre!!!

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Les news de la semaine : Tamika Mallory

La semaine dernière à Minneapolis, le 29 mai, l’activiste Tamika Mallory a fait un discours qui me semble essentiel.

 

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Le clip de la semaine : The Young Gods – Skinflowers

Je vous avais déjà parlé des Young Gods, donc je ne vais pas m’étendre, et je vais juste vous laisser apprécier ce Skinflowers version live ^^

 

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Méthode 15-33 (Shannon Kirk, 2015)

La carrière littéraire de Shannon Kirk est toute fraîche, puisque son 1er roman Méthode 15-33 a été publié en 2015. Cette avocate toujours en activité a été professeur de droit, et a été avocate d’assises durant une dizaine d’années à Chicago. Elle a évidemment bien pu puiser dans sa première expérience professionnelle pour enrichir sa seconde, et on la sent très à l’aise dans le milieu du thriller. Il faut dire aussi que ce bouquin a de quoi intriguer : un titre étrange, et un concept bien jouissif : quand une jeune fille de 16 ans se fait kidnapper, on s’attend à ce qu’elle craque rapidement et implore la pitié de son geôlier. Mais elle n’est pas comme ça, et va dès le début tenter de renverser la situation, et analyser tous les éléments à sa disposition pour tenter de s’en sortir. Et comme elle est enceinte de 8 mois, sa rage est d’autant plus vive!

On pense immédiatement à la saga cinématographique I spit on your Grave (dont le 2ème opus était vraiment bien foutu), avec ce récit d’une victime qui n’a aucunement envie de se laisser enfermer dans ce rôle. On n’est cependant pas dans du rape & revenge comme les films, mais dans du revenge tout court, ce qui est déjà assez hard! Cette jeune fille a une particularité toute singulière, c’est de pouvoir shunter ses émotions, comme si elle avait des interrupteurs à sa disposition dans son cerveau! Dans une situation aussi cauchemardesque, ça va être une vraie bénédiction de pouvoir laisser de côté tous les sentiments négatifs comme la peur et l’angoisse, et d’optimiser les tâches à venir! Elle va donc à chaque instant analyser les lieux, la personnalité de son ravisseur, et jouer avec tous les éléments disponibles pour mettre sur pied un plan d’évasion, mais surtout un plan de vengeance!

Ce bouquin se lit très rapidement, car on est plongé dans un récit fort et direct. Par contre, le style de Shannon Kirk pourra en rebuter certains, car elle propose un traitement à la limite de l’absurde à ce récit inquiétant. La particularité de la jeune fille fait qu’elle semble totalement détachée de ce qui lui arrive, et on le ressent à travers une écriture assez libérée et étonnante. Kirk va très souvent faire des allers-retours dans le passé, car des éléments de sa condition actuelle vont rappeler à la jeune femme certains souvenirs. Il y a un petit côté Edgar Allan Poe dans certaines digressions, c’est à la fois surprenant et sympa. Après, si on s’attendait à un thriller ultra-tendu d’un bout à l’autre, il faudra adhérer à cette démarche spéciale de Kirk. On n’est pas dans l’esprit crade de I spit on your Grave, mais davantage dans une exploration de la psyché de cette fille de 16 ans qui doit se démerder seule pour rester en vie et sauver son bébé.

Il y a un côté frustrant à ne pas aller au contact frontalement, mais c’est le prix à payer pour suivre le cheminement si étrange et méthodique des pensées de cette jeune fille. « Le quatrième jour, j’avais bien avancé sur ma liste d’items ainsi que sur une ébauche de vengeance – tout cela sans crayon ni stylo, mais seulement à l’aide du carnet mental qui me servait à réunir les morceaux pour trouver de potentielles solutions. Je me savais confrontée à un vrai casse-tête, mais j’étais déterminée à le résoudre… » « J’avais décidé depuis la deuxième heure du premier jour que j’essaierai de feindre une politesse d’écolière, d’être reconnaissante, parce que je me suis rapidement rendu compte que je pouvais me montrer plus maline que mon ravisseur. Il doit avoir quarante ans et quelques, il a l’air aussi vieux que mon père. Je me savais suffisamment intelligente pour vaincre cette horrible créature répugnante, et j’avais à peine seize ans. »

Ce bouquin va alterner les chapitres entre le récit de la jeune femme, et celui d’un agent du FBI spécialisée dans les enlèvements. Il a lui aussi des particularités lui permettant d’aborder le monde de manière spéciale, et il possède aussi une réflexion spécifique. C’est en cela que ce livre est un thriller à la tonalité absurde, et qu’il s’avère original. Frustrant sur certains aspects, mais original sur d’autres! ^^ Il m’a fait penser dans un certain sens à L’Etranger d’Albert Camus, avec son personnage principal qui ne voit pas la réalité comme tout le monde… On approche d’une certaine forme d’autisme, et la différence entre le génie et le trouble est infime. Tout est une question de neuroplasticité, et les être humains font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont reçu comme matériau de base. Celui de cette jeune fille, et celui du flic, sont assez singuliers et offrent un potentiel très fort!

Méthode 15-33 est un roman intriguant et très réussi, qui se hisse au-delà du tout-venant en matière de polar, et même s’il n’est pas parfait, il apporte un regard bien frais sur un sujet classique en littérature policière.

 

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