L’Enfer de la Violence (J. Lee Thompson, 1984)

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Metteur en scène anglais ayant connu un succès international avec Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif ou La Conquête de la Planète des Singes,  J. Lee Thompson fait partie de ces artisans du cinéma capables de bosser au pied levé (il a remplacé Alexander Mackendrick au dernier moment sur Les Canons de Navarone) et d’offrir un regard brut et vif sur le monde qui l’entoure. Il enchaîne les tournages à un rythme effréné, avec parfois 2 ou 3 films par an, et acquiert une solide réputation dans le domaine de la série B. Il n’en fallait pas moins pour qu’il rencontre un autre personnage majeur du film d’action des années 70-80, l’acteur Charles Bronson.

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Après avoir donné vie à des héros de western dans les années 50, Charles Bronson a entamé une carrière de justicier des bas-fonds qu’il a poursuivi les 2 décennies suivantes, et sa rencontre avec Lee Thompson donnera quelques oeuvres d’envergure dans cette catégorie de films. Les 2 hommes travailleront ensemble sur Monsieur Saint-Ives (1971), Le Bison blanc (1977), Cabo blanco (1980), Le Justicier de Minuit (1983), L’Enfer de la Violence (1984), La Loi de Murphy (1986), Le Justicier braque les Dealers (1987), Le Messager de la Mort (1988), et Kinjite, Sujets tabous (1989), qui sera le dernier film du réalisateur. Ces oeuvres ont très souvent en commun une vision expéditive de la justice, et on sent l’aura persistante du vigilante movie, dont Un Justicier dans la Ville est un des représentants les plus réussis.

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L’Enfer de la Violence s’ouvre sur une scène de torture insoutenable, perpétrée par le Docteur, un être machiavélique qui parallèlement au supplice qu’il inflige à sa victime, explique à l’assemblée venue assister à ce « cours » les techniques afin de rendre un interrogatoire efficace, et comment doser la souffrance afin que le sujet soit totalement à la merci de son bourreau. Une entrée en matière qui fait l’effet d’un sacré coup de poing au ventre, et qui a le mérite de placer les enjeux sans fioritures. Le Docteur est la pire des pourritures, et son sadisme est apprécié par les gouvernements d’Amérique du Sud, qui voient en lui une manière radicale de trancher dans le vif de l’opposition. Après le meurtre d’un journaliste, l’ancien tueur Holland est contacté afin de reprendre du service, dans le but d’éliminer définitivement le Docteur, et ainsi sauver d’innombrables vies.

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L’Enfer de la Violence surprend par l’âpreté dont il fait preuve, et qui n’est finalement qu’un héritage des films des années 70. Lee Thompson parvient à conserver une approche brute et sans pitié dans des années 80 qui ne manquent pas de saupoudrer les films d’action de quelques pointes d’humour (L’Arme fatale en 1987, Piège de Cristal en 1988). La violence de son propos va de pair avec un certain réalisme, Charles Bronson n’ayant rien d’un surhomme, mais ayant au contraire l’apparence d’un homme normal. La seule différence est qu’il cache une froideur et des techniques de tueur qui en font une arme redoutablement efficace face au Docteur et à ses hommes. J. Lee Thompson dénonce mine de rien un système qui était malheureusement monnaie courante en Amérique du Sud, où la répression et la torture sont des outils utilisés quotidiennement par le gouvernement. Sa vision du Guatemala est bien loin d’être idyllique…

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Holland va élaborer son plan d’action de l’intérieur, après être arrivé dans le pays accompagné de la veuve du journaliste et de leur fille, afin d’avoir la couverture d’un père de famille. Il va rassembler des infos sur les membres de l’équipe du Docteur, et va commencer à les tuer un par un. Là encore, si on se dit qu’un homme seul face à toute une équipe, ça force le réalisme, il n’en est rien puisque Holland va toujours s’arranger pour n’affronter qu’une seule personne, et avoir à chaque fois l’effet de surprise. Il est méthodique, précis et sans pitié. La scène du bar démontre à elle seule le cran et la détermination du tueur, qui tel un molosse, cherche à abattre sa victime sans qu’elle ait la moindre chance de répliquer. Et quand on vise les couilles et la gorge, il y a de grandes chances d’allonger son adversaire!

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La figure du tueur solitaire va comme un gant à Charles Bronson, qui même s’il change le nom de ses personnages à travers sa filmographie, semble à chaque fois endosser le même costume. Le regard implacable, le visage impénétrable, il campe l’archétype du tueur à gages, et offre à ses personnages une réelle consistance. Silencieux, calme et minutieux, il traverse les films de genre avec un style bien à lui, et en s’entourant de metteurs en scène chevronnés tels Sergio Leone, Robert Aldrich, Michael Winner ou J. Lee Thompson, il a su créer une filmographie qui n’est certes pas exempte de défauts, mais dans laquelle on trouve de nombreuses surprises telles cet Enfer de la Violence, oeuvre radicale et forte et très belle collaboration du duo Lee Thompson-Bronson!

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Wolverines 3: Ne crains pas la Mort

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Cela fait quelques mois déjà que Wolverine est mort, et ça se bat beaucoup derrière lui pour obtenir son héritage. Alors que Logan est mort au combat en supprimant une nouvelle version de l’Arme X, 5 cobayes ont pu s’échapper du complexe scientifique, et ont réuni 5 proches de Logan pour leur venir en aide. Mystique, Dents de Sabre, Lady Deathstrike, Daken et X-23 forment donc une équipe au potentiel implosif évident, et vont se retrouver pris à partie par un extraterrestre se déclarant ami de Wolverine. Ce Fang va tenter de déterminer lequel des Wolverines est responsable de la mort de son ami, et pour cela, va les emmener un par un pour leur faire vivre une aventure qui mettra en lumière leur personnalité.

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On ne peut pas dire que ce récit signé Charles Soule (Thunderbolts) et Ray Fawkes soit passionnant, et il tient davantage de l’anecdotique. Mais il y a quelques bons moments et quelques rencontres intéressantes pour que l’on évite l’ennui total. Les Wolverines eux-mêmes ne sont pas les plus captivants, puisque des personnages comme Daken ou Dents de Sabre n’ont pas franchement de relief… Ce sont alors les personnages mineurs qui atirent davantage l’attention, comme cette étrange Fantomelle et son renard Culpepper avec qui elle partage un lien psychique. Cette voleuse aguerrie tente de réunir des effets ayant appartenu à Wolverine, pour le compte d’un mystérieux commanditaire…

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Le récit principal avec Fang, cet extraterrestre Shi’ar, n’est en rien innovant, et il va simplement s’amuser à torturer les Wolverines l’un après l’autre, en utilisant ses pouvoirs très puissants. Il va jouer avec eux en les tourmentant, comme lorsqu’il fait miroiter la récupération de son bras à Daken. Mais c’est dans les intrigues secondaires que l’on trouve des aspects intéressants, comme cette liaison entre Lady Deathstrike et Shogun, ce dernier  possédant également l’âme d’Ogun en lui. Un ménage à 3 particulier, surtout qu’Ogun va tout faire pour contrôler Shogun.

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On a droit aussi à un flashback plutôt fun sur Wolverine, que son ami Fang emmène pour une beuverie en nous donnant une explication sur la capacité de résistance à l’alcool de Logan. Il a d’ailleurs trouvé un moyen de le contrer, et de réussir à saouler Wolverine! Sinon, un certain Deadpool débarque dans la place, et va essayer de se faire passer pour Wolvie ressuscité! Avec un résultat désastreux bien évidemment… Dommage toutefois que le personnage soit traité avec un tel manque de respect… Wade est devenu en quelques années incontournable, et des scénaristes comme Rick Remender, Gerry Duggan ou Brian Posehn l’ont amené dans des directions très intéressantes. Et le voir utilisé comme un anti-héros lourdingue qui sent mauvais et qui est totalement irrespectueux vis-à-vis de Wolvie, c’est un très mauvais choix selon moi…

Sinon on va croiser brièvement une certaine Patsy Walker (la même que dans Jessica Jones), Miss Hulk, ou encore Blade que je n’avais pas revu depuis les événements de San Francisco avec la guerre des mutants contre les vampires. Bref, Wolverines 3, c’est du comic mainstram sans trop de relief, qui se lit sans trop de conviction, et qui heureusement bénéficie de personnages secondaires intéressants.

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Les news de la semaine: En Sabah Nur

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Et si Apocalypse était finalement un méchant d’envergure, dans tous les sens du terme? C’est en tout cas ce que laisse transparaître l’excellente 1ère bande-annonce d’X-Men: Apocalypse, qui s’avère bien rassurante après la flopée de clichés pas très digne du bad guy version comics. Il semblerait donc que la toute-puissance du tout premier mutant (il est né en Egypte antique), interprété par le très bon Oscar Isaac (Ex Machina) soit traitée avec respect pour le matériau de base, et on tient un ennemi de premier choix pour faire face aux X-Men! Si on rajoute encore la dimension biblique impressionnante que vont prendre les événements, on pourrait bien se retrouver avec l’un des meilleurs films de la franchise! On va donc patiemment attendre le 18 mai pour découvrir ce nouvel épisode encore une fois signé Bryan Singer!

 

Doctor Strange est actuellement en plein tournage, et la production a lâché un concept art extrêmement fidèle, tout en promettant un « film d’action sous acide »! Il n’en fallait pas moins pour placer le métrage de Scott Derrickson comme l’un des plus attendus de l’année prochaine! Sortie le 26 octobre 2016!

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Maintenant que Jessica Jones est passée, et que Luke Cage est en plein tournage, on commence à avoir quelques infos sur la suite du Marvel Cinematic Universe version TV; c’est ainsi que l’on apprend que Scott Buck, scénariste et producteur sur les séries Six Pieds sous Terre ou Dexter, a été choisi comme showrunner pour la série Iron Fist! Bon, Buck a aussi écrit le scénario de Tremors 4 – la Légende commence, mais on lui pardonnera ce petit écart… Un synopsis relativement simple mais efficace a également été dévoilé: « Après avoir disparu il y a des années de cela, Daniel Rand revient à New York pour combattre le monde du crime, qui corrompt lentement la ville, à l’aide de ses formidables capacités martiales et son contrôle du puissant poing d’acier. » 

Bon, il n’y a plus qu’à attendre patiemment 2017 pour découvrir ce show qui devrait s’apparenter à Daredevil vu la note d’intention des producteurs! C’est tout le mal qu’on souhaite à Danny Rand!

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En bref, j’ai vu No Escape de John Eric Dowdle, qui nous avait à l’époque servi en 2008 un remake de [REC] totalement dispensable avec En Quarantaine, et un non moins dispensable Devil en 2010. Autant dire que les attentes étaient très mesurées sur son dernier film, qui s’avère étonnamment de bonne facture. Avec Owen Wilson en contre-emploi total, dans le rôle d’un père de famille qui va tout faire pour protéger les siens dans un pays à feu et à sang, on a un film qui ne s’embarrasse pas de subtilités mais qui va droit à l’essentiel, à savoir le stress et l’action. Rien de transcendant donc au pays du B movie, mais un film correct dans lequel on ne s’ennuie pas, bénéficiant de la présence d’un Pierce Brosnan qui vieillit bien, tel un James Bond arrivant à maturité!

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Deadpool: L’Art de la Guerre

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Peter David, connu pour ses longs runs sur Hulk et X-Factor, s’approprie pour la toute première fois le personnage de Deadpool (mis à part un caméo dans X-Factor justement), dans cette relecture marvellienne du célèbre traité de Sun Tsu, L’Art de la Guerre. Si cette oeuvre militaire, reprise dans différents domaines comme la finance ou la stratégie d’entreprise, est bien réelle, l’existence de son auteur est elle sujette à caution. En effet, la preuve irréfutable de son existence n’a jamais été donnée, et comme à l’époque (VIème siècle), les auteurs ne signaient pas de leur propre nom leurs ouvrages, il est possible que ce fameux traité soit l’oeuvre de différentes personnes, ou d’une seule personne dont on ne connaîtra jamais l’identité.

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Peter David s’associe à l’excellent Scott Koblish (qui se réappropriait différentes époques Marvel dans les fameux « épisodes retrouvés » de Deadpool!) pour mettre en image ce joyeux foutoir que va être la réinterprétation des préceptes du général chinois par un Deadpool surmotivé pour éditer une version remastérisée de son oeuvre! C’est après être retourné dans le passé et avoir tué Sun Tzu qu’il a mis la main sur le fameux manuscrit. Dans le but de convaincre une éditrice récalcitrante de publier son bouquin, Wade va tenter de créer une guerre mêlant des dieux et des surhommes! Dans son choix du bad guy, on sent déjà un humour bien méta, puisqu’il va visualiser différentes époques de Loki, qui a été un ado ou une femme selon les choix tordus des scénaristes, qui sont évidemment mentionnés! Et comme Deadpool se fout de la continuité, il choisit le Loki sorti de Silver Surfer #4 (1969)!

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L’Art de la Guerre va être une aventure épique qui verra Loki tenter de tuer son frère Thor, afin de régner sur Asgard. Koblish nous livre un style visuel 60’s avec son sens du mimétisme habituel, et cette relecture s’avère sympathique. Mais comme Deadpool est omniprésent en ce moment, on aurait pu s’attendre à un traitement plus approfondi, tandis que ce comic ne révolutionnera pas l’industrie. On assiste à des combats intégrant de nombreux protagonistes, des alliances-mésalliances plus ou moins durables, et des notes humoristiques sympathiques. Mais si on se réfère aux sublimes couvertures également signées Scott Koblish, inspirées des estampes japonaises, on était en droit de s’attendre à une oeuvre bien plus captivante. Deadpool est clairement un (anti-)héros qui fait vendre, et on lui fait faire beaucoup de choses, comme un certain Wolverine avant qu’il meure (encore).

Restent quelques dialogues bien tournés, une certaine énergie et des combats un peu trash, permettant de faire de cet Art de la Guerre un bon comic. Mais Deadpool mériterait davantage d’originalité, et il faudrait que les auteurs lui offrent un peu plus que du bon! Sinon l’épisode bonus est certainement l’un des pires que j’ai pu lire concernant Wade et ne mérite même pas que l’on y pose un seul oeil!

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Le clip de la semaine: A very Megadeth Christmas

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Le groupe Megadeth était l’invité du Jimmy Kimmel Show, et ils nous ont offert quelques extraits de leur nouvel album spécial Noël, pour le plus grand plaisir des enfants comme des grands! Enjoy! 😉

 

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