Deadpool 10: Pas de quoi rire

Gerry Duggan, accompagné par les dessinateurs Matteo Lolli et Mike Hawthorne, poursuit les aventures de Deadpool sous l’ère Secret Empire! Ce qui frappe d’emblée, c’est la beauté graphique de l’ensemble, avec ce jeu de contrastes entre les couleurs rouge et gris tout simplement sublimes, qui confèrent une très belle atmosphère à ces épisodes! Duggan avait déjà prouvé qu’il était capable d’explorer la noirceur de Wade, et il continue à le faire de manière bien tragique! Tiraillé entre sa loyauté à Captain America et son sens de la justice, il va poursuivre ses actes de destruction en s’en prenant à des gens très proches, comme son amie l’agent Preston… Et dans l’intervalle, il continue à capturer des héros ou bad guys de 4ème zone, comme 3-D Man ou le Piégeur, comme s’il temporisait finalement pour ne pas arrêter les gros bonnets… On ne sait pas vraiment si Wade a un plan secret, mais la violence physique et psychologique de cet épisode est bien réelle…

 

Joe Kelly et Ed McGuiness ont fait leurs adieux à la série Spider-Man/Deadpool! Et pas de chance, la suite fait dangereusement baisser le niveau, avec un scénario sans âme signé Joshua Corin et des dessins très limites de Will Robson! Le scénariste prend le contre-pied total de ce qu’a apporté McGuiness sur la série, à savoir la glissage dangereuse de Peter Parker du côté obscur, puisqu’il redevient un héros classique qui ne veut pas tuer! L' »humour » est ridicule, et ce ne sont pas les apparitions de Guignol, ancien co-équipier de Wade à l’époque des Pros à Payer, qui vont adoucir tout ça! C’est franchement mauvais, et je ne suis pas certain que ce soit destiné à s’améliorer…

 

Deadpool re-tue l’Univers Marvel, chapitre 3 ! Gwenpool poursuit son enquête, et découvre que Crâne Rouge, Fatalis, Magnéto et d’autres sont derrière tout ça! Deadpool est manipulé par ces bad guys, et tue les héros sans s’en rendre compte! Moon Knight et le Punisher poursuivent leur enquête de leur côté, mais l’instinct de survie de Wade est bien grand… Cullen Bunn et Dalibor Talajic continuent tranquillement leur saga, qui se lit agréablement sans enflammer les foules, en offrant quelques passages gores par-ci par-là.

 

Un épisode de Gwenpool qui est centré sur son frangin, et qui nous montre donc ce que lui a vécu lorsqu’il a été balancé dans le monde des comics! Il a rencontré Spider-Man (Miles Morales), le Fatalibot Vincent Donnan, et L’Oeil Terrible, qui lui ont demandé de l’aider à stopper sa frangine. L’épisode est moins percutant qu’à l’accoutumée, mais le cliffhanger est bien prenant, donc vivement la suite! ^^ Gwen a en effet découvert quelque chose d’énorme entre les  univers!

 

Les épisodes se suivent et se ressemblent pour le Cable de James Robinson, et on le suit cette fois dans le territoire des Mayas en 1121. Carlos Pacheco et Thony Silas livrent un très beau travail graphique, notamment dans le design des temples mayas! Maintenant, cette balade à travers les âges s’avère un peu basique… On termine l’épisode par l’arrivée de Nate à Moscou en 1908, et on aura donc droit à une nouvelle ambiance historique dans le prochain numéro. Mais ce serait quand même sympa de creuser davantage le fond et de proposer une intrigue plus poussée…

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Les news de la semaine: Dredd (un)locks

Quoi?? La paternité de l’excellent Dredd ne reviendrait pas au seul Pete Travis mais également à Alex Garland?? C’est en tout cas ce que confie Karl Urban, l’interprète du Juge! Je vous laisse lire l’excellent article de Comicsblog!

 

Alors que son ex Jessica Jones a révélé sa seconde saison sur Netflix ce jeudi, on apprend que Luke Cage balancera lui aussi sa 2ème salve dès le 22 juin!

 

On sait qu’il y aura 22 super-héros dans Avengers: Infinity War le 25 avril, et on en a un petit aperçu avec cette photo pré-foutage-sur-la-tronche-avec-Thanos! Chris Evans en Nomad, ça le fait non? ^^

 

C’est le 3 avril que Dan Stevens redeviendra David Haller pour les besoins de la seconde saison de Legion, et il nous livre un très beau poster en attendant!

 

Bon, vous n’êtes pas passé à côté du méga-succès de Black Panther? Du coup, ça ne devrait pas vous choquer que Kevin Feige officialise Black Panther 2! 😉

 

J’ai vu un énième film d’horreur qui ne fait pas peur, j’ai nommé Le Rituel de David Bruckner! Faut vraiment qu’on m’explique ce que les gens ont trouvé dans ce film, parce qu’il a quand même de bonnes critiques… Mais c’est totalement creux et pas flippant pour un sou! Ca devient même très ridicule vers la fin… Mais bon, à chaque film d’horreur, on nous balance de fausses infos histoire de les booster…

 

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Captain America et le Faucon: L’Empire Secret (1974)

Alors que l’event Secret Empire bat son plein actuellement dans les publications françaises de Marvel, j’avais envie de faire un retour en arrière sur un autre événement important de la Maison des Idées qui avait eu lieu en 1974 et qui se nommait L’Empire Secret! On trouve une similitude dans la thématique, avec l’émergence d’un groupuscule souhaitant prendre le contrôle des Etats-Unis, mais c’est clairement le rôle de Captain America qui diffère entre les deux événements! Si le symbole patriotique que représente Steve Rogers était d’actualité au moment de sa création en 1940 et lors de sa reprise par Marvel au début des  années 60, les Etats-Unis ont vu leur confiance être bien ébranlée dans les années 70, avec notamment l’assassinat de Kennedy, la guerre du Vietnam et le scandale du Watergate. Dans un pays où la population avait une confiance aveugle en son gouvernement, il y a eu une réelle fracture et un climat de méfiance qui s’est brusquement installé. Voir un héros vêtu du drapeau du pays pouvait donc paraître déplacé, tant les valeurs fondamentales des USA avaient été bafouées.

C’est dans ce contexte pessimiste que le scénariste Steve Englehart va débarquer sur la série Captain America (que le héros étoilé partageait avec Falcon), dont les ventes étaient tellement basses que le titre risquait d’être annulé. Il a opté pour une approche innovante en questionnant le rôle de Captain America dans un pays dont les dirigeants avaient menti à leurs concitoyens, et comment il pouvait encore arborer les couleurs de son drapeau. Il a alors concocté un scénario dans lequel Cap est victime d’une machination visant à le décrédibiliser, orchestrée par un mystérieux Comité de Reconquête des Valeurs américaines. S’il use de quelques facilités scénaristiques, l’ensemble tient plutôt bien la route et va voir Cap devenir un paria, et devoir lutter pour prouver son innocence! Pour un super-héros habitué à être adulé par les foules, le changement est plutôt important!

On va avoir droit à la présence de Black Panther, puisque Falcon va faire appel à la technologie très avancée du Wakanda pour augmenter ses pouvoirs! C’est en effet dans ces épisodes de L’Empire Secret que Sam Wilson va obtenir ses ailes volantes grâce à T’Challa! Son but était de parvenir à se hisser au niveau de la grandeur de Captain America, et de ne pas constamment rester dans son ombre. C’est finalement paradoxal, puisque cette évolution coïncide avec la déchéance de Captain America! Steve Rogers se fait capturer par le mystérieux Pierre-de-Lune, homme de main du fameux comité, et les rouages de cette machinerie vont tenter de briser le fier Captain!

On va croiser le Hurleur puis les X-Men, car le Professeur Xavier est conscient d’avoir un ennemi commun avec Captain America. Le mystérieux Empire Secret apparaît pour la 1ère fois en 1966, et est une filiale de l’Hydra qui s’est désolidarisée de la maison-mère. Elle est dirigée par des individus masqués, qui prennent successivement l’identité de Numéro Un. L’identité de celui qui apparaît dans cet événement est plutôt choquant, à tel point que cela va remettre en cause tout ce en quoi croyait Steve Rogers! Au-delà de l’événement lui-même qui se pare tout de même de quelques atours rétros naïfs, c’est vraiment le dernier épisode qui est le plus prenant, avec cette crise de foi totale d’un Captain America qui est face à un dilemme cornélien: doit-il rester Captain America, ou doit-il abandonner ce rôle après avoir découvert cette sombre machination? Il y a une belle réflexion politique et sociale en filigrane, et Steve Englehart nous livre un event sympathique et ouvrant sur un aspect bien dramatique!

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Le clip de la semaine: Ubikar – Planet Bukowski

Ca faisait longtemps, on se refait un p’tit Ubikar? Leur titre Planet Bukowski résume bien l’énergie electro-rock du trio lyonnais, avec en supplément un p’tit côté freak bienvenu! Si vous voulez les découvrir sur scène, voici leurs prochaines dates juste ici!

 

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Dix petits Nègres (Agatha Christie, 1939)

Il s’agit sans aucun doute du roman le plus connu de l’auteur britannique Agatha Christie, et il est le 6ème livre le plus vendu au monde, rien que ça! Avec Dix petits Nègres, la « Reine du Crime » nous plonge dans une intrigue des plus savoureuses, prenant racine dans le whodunit, ce genre littéraire et cinématographique (Alfred Hitchcock en est un maître en la matière) qui consiste à résoudre un ou plusieurs meurtres avec en présence une multitude de personnages, et très souvent une unité de lieu. On pense au jeu Cluedo, qui sera inventé en Grande-Bretagne en 1949, et qui se base sur ce type de littérature. Le terme whodunit est la contraction de « who (has) done it? », et signifie « qui l’a fait? ».

Dans Dix petits Nègres, nous retrouvons 10 individus de différentes catégories sociales et qui sont pour la plupart inconnus les uns des autres. Quand un des 10 meurt, on pense à un malencontreux accident; mais quand le lendemain, une 2ème personne est retrouvée morte, il ne fait plus aucun doute que quelqu’un est en train de décimer ce beau petit monde un à un! On a un avocat renommé, un jeune dandy, un médecin, une vieille fille guindée, un ancien policier, un couple de domestiques, une jeune institutrice, un général à la retraite, et un militaire encore en activité. Chacun des survivants pourrait être le tueur qui se cache sur cette île, et lors de chaque mort, l’étau se resserre…

Dix petits Nègres surprend très agréablement par son rythme qui n’a rien à envier aux lectures modernes! Agatha Christie va droit à l’essentiel, et nous concocte un récit prenant et ludique, dans lequel le jeu est de deviner qui peut bien être le meurtrier, et pourquoi il agit ainsi! L’intrigue progresse très rapidement, et on a pas envie de lâcher ce bouquin tant les événements s’enchaînent rapidement, le tout baignant dans un suspense très maîtrisé! Dix petits Nègres est un classique de la littérature policière, et on sent irrémédiablement la portée et l’importance qu’il a eu dans différents domaines! On pourra y retrouver des traces chez Stieg Larsson dans son sublime Millénium – les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes, ou Identity de James Mangold. L’héritage d’Agatha Christie est très vaste, imprégnant la culture dans son ensemble, et de très nombreux artistes lui sont redevables.

Elle augmente l’aspect ludique de ces mises à mort, avec une comptine trônant dans chaque chambre d’invités, et qui décrit la manière dont les décès vont se dérouler! Il y a une sorte de mise en abyme du projet de l’écrivain, qui va montrer comment le meurtrier très joueur se plaît à suivre une trame préétablie. Christie va jouer avec ses personnages de la même manière que le criminel va leur ôter la vie, et on va se prendre au jeu avec un délicieux mélange de bienséance british et d’instinct de survie! Cette île isolée, de laquelle ne peuvent s’échapper les 10 protagonistes, devient presque un personnage à part entière, avec ses changements de temps qui suivent les états d’âmes des prisonniers. La pluie battant les fenêtres la fait apparaître sinistre, le soleil réchauffant les visages offre une lueur d’espoir, et la nature fait partie intégrante de cette intrigue. De même que la maison moderne dans laquelle sont logés les 10, qui est une bâtisse immense dans laquelle il est difficile de surveiller chaque recoin sombre…

Le titre vient du nom de l’île elle-même, baptisée l’Ile du Nègre car elle « devait son nom à sa ressemblance avec une tête d’homme… Un homme aux lèvres négroïdes. » Si le terme est très péjoratif de nos jours, il était couramment utilisé à l’époque, et les dix petits nègres sont des statuettes d’hommes noirs posés sur la table de la salle à manger, et qui symbolisent chacun des invités. En effet, elles disparaissent une à une au fur et à mesure que les cadavres s’enchaînent… Ce qui rajoute encore au mystère de cette île et à l’aspect ludique de l’ensemble! Si vous n’avez jamais testé, je vous invite à plonger dans cette lecture captivante et rythmée, à la recherche du mystérieux tueur!

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