6 Underground (Michael Bay,2019)

Michael Bay a enfin délaissé ses Transformers, et revient à la catégorie film d’action survitaminé avec une équipe bad-ass (au choix, il y a eu Bad Boys, Rock, 13 Hours…), et ça fait du bien! L’intro du film est sacrément jouissive et met la barre très haut, avec ses surdécoupages et ses ralentis extrêmes, qui sont gérés au millimètre afin de donner un vrai aspect décoiffant à cette course-poursuite complètement délirante! Les scénaristes Paul Wernick et Rhett Reese, de bons potes à Wade depuis Deadpool et Deadpool 2, retrouvent logiquement ce bon vieux Ryan pour agrémenter le tout de dialogues référentiels et de vannes bien envoyées. On sent que Reynolds se fait plaisir dans un registre éprouvé dont il maîtrise lui aussi les partitions, et cet accord avec Michael Bay est des plus intéressants!

On a une équipe dont les membres ne connaissent ni la vie privée ni même le nom des autres, communiquant en s’appelant uniquement par leur numéro de code. Ca rappelle les codes couleurs de Reservoir Dogs, mais en nettement plus délirant au final! Ryan Reynolds est One, le leader à l’origine de la création de cette équipe de têtes brûlées, dont les missions undercover consistent à buter des bad guys de très haute envergure, prenant le relais de gouvernements qui laissent perdurer des situations chaotiques. Si leurs missions sont des plus sérieuses, leurs personnalités explosives vont laisser libre cours à un humour qui défouraille tout autant que leurs flingues!

Michael Bay semble en pleine forme, et nous livre un film qui multiplie les plans hyper-travaillés baignant dans une image très lumineuse, signée Bojan Bazelli. Le directeur de la photo monténégrin a notamment travaillé sur The King of New York, Body Snatchers, l’Invasion continue ou encore A Cure for Life, pour souligner ses belles capacités. Sous la direction de Bay, l’ensemble prend des airs de tour de manège testostéroné à mort, et le récit va faire des allers-retours temporels et géographiques qui donnent le tournis! Le ton humoristique mis en place dès le départ va perdurer tout au long du métrage, mais va se permettre quelques digressions plus sérieuses et dramatiques. Ce sont justement ces saillies psychologiques qui vont freiner le film dans son élan, comme si les scénaristes avaient eu peur d’aller au bout de leur délire pyrotechnique en enclenchant quelques données plus personnelles concernant les héros. C’est un choix mitigé qui selon moi dessert le film, car la tonalité de leur humour se marie finalement mal avec ces velléités introspectives.

Ce que promettait l’ouverture, c’est un immense spectacle bien régressif et jouissif dans lequel on fait tout péter et on dézingue à toute berzingue, sans se prendre la tête avec un quelconque réalisme. La suite nous donnera encore pas mal de scènes bien explosives qui iront dans ce sens, mais le film ne parvient pas à maintenir l’excellent niveau du départ sur toute la longueur. C’est dans le caractère totalement barré qu’il est le meilleur, et on a des impacts bien violents et inédits lors de toutes les poursuites et fusillades où les bad guys prennent sacrément cher! Du sang, de la tripaille, un globe oculaire, un homme sans tête, il y a de quoi prendre son pied niveau carnage pour les adeptes ^^ Et Michael Bay nous offre une lisibilité dans les scènes d’action qui fait plaisir à voir dans le paysage cinématographique américain! On est loin de la perfection d’un The Raid hein, faut pas abuser non plus!

Côté casting, on a donc un Ryan Reynolds qui se complaît dans le rôle du commandant boute-en-train, et il a une équipe de choc : Mélanie Laurent n’a rien à envier à Atomic Blonde, Manuel Garcia-Rulfo (Sicario : la Guerre des Cartels) est un tueur impitoyable et bourru, Ben Hardy (Angel dans X-Men : Apocalypse, ou Roger Taylor dans Bohemian Rhapsody) est un adepte du Parkour sacrément doué, Adria Arjona (True Detective saison 2), The Belko Experiment, Triple Frontière) est une médecin capable d’opérer en pleine course-poursuite, Dave Franco (Insaisissables 2, Nerve) est le Baby Driver du groupe, et Corey Hawkins (24 : Legacy) est un ancien Delta Force qui va venir prêter main-forte à la team.

Michael Bay nous livre un spectacle bien bad-ass, même s’il aurait gagné à être plus concentré et à moins se perdre dans les argumentations psychologiques, qui ne sont pas les parties les plus réussies… On a un matériau de base des plus explosifs, et on va suivre les aventures bien rudes de ces mercenaires à travers le monde, bien déterminés à endiguer le mal de la manière la plus directe possible! On a en tout cas une belle maîtrise picturale et scénique de la part de Michael Bay, et on plonge dans ce film avec le regard du gamin qui découvrait Piège de Cristal à la grande époque… Là encore, on est loin de la même réussite au final, mais on passe un plutôt bon moment aux côtés de ces grandes gueules qui aiment jouer à la guerre!

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