La dernière Tombe (Michael Crichton, 1968)

Michael Crichton est sans conteste l’un des romanciers américains les plus célèbres, notamment grâce à ses nombreuses collaborations avec Hollywood, qui a allègrement pioché dans son catalogue pour en tirer des blockbusters! On peut notamment citer Congo, Sphère, Jurassic Park, Harcèlement… L’écrivain, diplômé de médecine, n’a pas son pareil pour rédiger des histoires prenantes et réalistes, grâce à un sens aigu de l’investigation et une richesse documentaire impressionnante. Crichton est spécialisé dans ce que l’on nomme le techno-thriller, des récits à suspense sur fond d’innovations scientifiques. Jurassic Park en est certainement l’un des exemples les plus connus…

Je vous invite à plonger dans cet univers très particulier, qu’il gère avec une aisance et une décontraction confondantes! La Variété Andromède, Turbulences, La Proie, NextPirates sont autant d’oeuvres captivantes dans lesquelles il use d’une prose faussement simpliste pour nous plonger dans des aventures captivantes! Mais si Michael Crichton est célèbre, John Lange l’es beaucoup moins… Et pour cause, il s’agit de son pseudonyme utilisé lorsqu’il était encore étudiant, du temps où il écrivait des romans afin de financer ses études! Récemment ont été publiés Agent trouble et La dernière Tombe, le premier étant un sympathique pastiche d’espionnage, et le second un roman d’aventures piochant dans les anciennes recettes!

Quand le professeur Barnaby déchiffre un très ancien message égyptien, il découvre qu’il dévoile l’emplacement d’une tombe de pharaon jusque-là inexplorée! Pensant aux incroyables richesses qu’elle renferme certainement, il va mettre sur pied une expédition dans le désert égyptien afin de découvrir ce fabuleux trésor! Comme d’habitude dans ses bouquins, Crichton va insister sur le caractère réaliste de cette expédition, et sur les aléas tant climatiques que logistiques d’une telle aventure: il va mettre en avant les longs moments de recherche et de doutes de l’équipe, qui va passer beaucoup de temps à effectuer des fouilles sans directement tomber sur la fameuse tombe. Dans un film, les fouilles ne se passeraient pas de la même manière, et les personnages trouveraient très rapidement leur bonheur! Ici, dans un souci de réalisme, il va montrer comment il est difficile de trouver cette aiguille égyptienne dans cette meule de foin désertique… Cela permet de mettre en avant la psychologie des personnages, qui vont chacun gérer à leur manière ces travaux exténuants!

Si on sent une certaine naïveté dans l’écriture des personnages, qui obéissent à certains clichés, toute l’atmosphère aventureuse fonctionne vraiment bien, et on plonge avec eux en plein désert, désireux de trouver les premiers indices indiquant l’existence de cette tombe perdue! On sent le soleil qui cogne perpétuellement, le sable s’insinuant partout, l’immensité désertique dans laquelle leur bivouac semble si minuscule… Michael Crichton nous convie à une aventure pulp qui se dévore rapidement, et qui n’en oublie pas une certaine romance ni un certain humour bienvenus! La dernière Tombe est une sorte de classique dans lequel on a envie de s’immerger, et qui a en plus le mérite de nous apprendre 2-3 choses sur l’Egypte Ancienne, l’auteur ayant forcément effectué de nombreuses recherches sur le sujet. Avec ce bouquin, on pourrait le comparer au Portugais José Rodrigues Dos Santos, qui lui aussi est un adepte du travail d’archivage et de documentation, comme en atteste tous ses romans (Codex 632 – le Secret de Christophe Colomb au hasard).

Et comme une aventure à la Indiana Jones ne serait pas intéressante sans quelques péripéties, il part du principe que Barnaby et son équipe vont tenter de voler les trésors plutôt que de faire des fouilles officielles! Du coup, la mise en place de l’expédition est encore plus complexe, car le gouvernement égyptien surveille de près les travaux… Ca rejoint en quelque sorte son bouquin Un Train d’Or pour la Crimée, qui lui aussi mettait en scène un vol audacieux! Du coup, le suspense est encore plus prenant, et on espère malgré tout que Barnaby, Pierce et les autres parviennent à réussir ce coup de maître!

Avant de signer ses oeuvres de son vrai nom, Michael Crichton n’en avait pas moins de talent finalement, et ce bouquin datant de 1968 s’avère prenant!

 

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