C’est en 1991, le 10 février pour être exact, que Wade Wilson alias Deadpool fait son entrée dans l’univers Marvel! L’anti-héros devenu incontournable aujourd’hui était alors un inconnu de premier ordre, engagé par Tolliver pour simplement éliminer Cable! Le personnage secondaire aurait dû en rester là, mais c’était sans compter sur l’appui des fans qui ont immédiatement envoyé de très nombreuses lettres à Marvel, afin de revoir le mercenaire à la langue bien pendue! Ca rappelle furieusement la fuite du fameux screen test avec Ryan Reynolds, relayé par les fans sur les réseaux sociaux! Comme quoi, depuis toujours, ce sont les fans qui ont permis à Wade de se hisser au premier rang…
Si la paternité du personnage fait encore aujourd’hui débat, ses « pères » sont officiellement Rob Liefeld (ci-dessus) et Fabian Nicieza (ci-dessous) même si Liefeld explique qu’il est père unique. En gros, il a écrit, dessiné et encré ce fameux New Mutants 98, et comme c’était habituel à l’époque pour tenir les délais, il a eu l’aide de Fabian Nicieza en tant que « scripter » en Anglais, terme désignant un auteur apportant quelques touches supplémentaires au niveau des dialogues ou des descriptions. En gros, Liefeld serait l’artisan principal, et Nicieza une sorte d’aide… Bon, il faudra une enquête plus approfondie pour déterminer tout ça!
Quoi qu’il en soit, après cette première apparition remarquée, Rob Liefeld a tenu compte des désirs des fans, et a ressorti le personnage dans les pages d’X-Force, anciennement connu sous le nom des Nouveaux Mutants. Deadpool a régulièrement affronté l’équipe de Cable, et a par la suite eu droit à une première mini-série, rapidement suivie d’une deuxième. Pour plus de détails sur les apparitions de Wade, ça se passe ici! Et pour la petite histoire, dans ce New Mutants 98, Wade n’est pas le seul à faire sa première apparition! En effet, Vanessa Carlysle alias Copycat, sa petite amie métamorphe, y figure elle aussi pour la première fois! Par contre, elle arbore les traits de Domino, personnage que l’on n’avait pas encore croisé non plus… On apprendra quelques épisodes plus tard que ce n’était donc pas la vraie Domino! Un spoil 26 ans après, c’est grave??
Deadpool a enfin droit à son premier graphic novel, et c’est en toute logique Rob Liefeld qui s’y colle, aidé des scénaristes Chris Sims et Chad Bowers. Inutile de préciser que Liefeld signe le scénar et les dessins, hein! Et franchement, il y a un vrai plaisir nostalgique à retrouver le style graphique souvent décrié du bonhomme, connu pour malmener les proportions de ses personnages! Il s’est assagi avec le temps, mais on retrouve sa patte unique, et ça a de la gueule avec ce format! Son découpage s’avère bien dynamique et généreux, avec quelques portraits prenant une page entière voire une double-page, dédiés aux poses qu’il affectionne tant! On retrouve un Cable toujours fan de gros flingues, une Domino sexy et léthale, un Garrison Kane toujours aussi immoral, et X-Force bien sûr, avec Warpath, Shatterstar et Rocket!
Ca fait vraiment plaisir de retrouver tout ce beau monde, surtout que le récit va naviguer entre présent et passé lointain, aux premières heures des rencontres entre Wade et Cable! X-Force étant une équipe légèrement axée black ops, ça charcle un peu plus qu’avec les X-Men, et là encore Liefeld s’avère généreux au niveau de la violence. Concernant le scénario, Wade a un souci avec un ennemi mystérieux, qui apparaît régulièrement lors de ses missions. On en avait pas encore entendu parler, et son apparition obéit donc aux lois de la rétro-continuité. Bon, si son petit nom peut prêter à sourire (il se dénomme Panpan…), il n’a rien à voir avec le gentil lapin de Bambi! C’est un colosse en armure quasi-indestructible, qui entretient une relation particulière avec Deadpool, car il semble lié à ce bon vieux Wade… Mais qui est-il??
Deadpool: Bad Blood est une belle surprise, qui sous l’argument d’un graphic novel, nous offre des planches de grande qualité, mais n’en oublie pas pour autant un récit prenant et finalement dramatique! On est davantage habitué au côté absurde de Wade, cette fois ce volume contient une certaine noirceur bienvenue, et ce salopard de Kane est vraiment une plaie! Une très belle lecture, encore plus intéressante pour ceux qui ont lu les premières apparitions de Wade!