Host (Rob Savage, 2020)

Il n’y a pas de nomenclature très précise concernant la dénomination des courts, moyens et longs métrages, mais ce qui est globalement accepté est la classification suivante : un court métrage dure moins de 30 minutes, un moyen de 30 à 59 minutes, et un long à partir d’une heure. Ce n’est pas une science exacte, mais ça paraît somme toute relativement logique. Pourquoi je vous parle de ça ? C’est que lorsque j’ai lancé ce film, je me suis aperçu qu’il avait une durée de 57 minutes, ce qui est relativement peu commun ! Je l’ai donc classé dans une catégorie à part, dans laquelle je viens de ranger aussi l’excellent Kung Fury ! ^^

On replonge dans les joies du confinement avec ce Host tourné pendant cette période si particulière, lors de laquelle le metteur en scène britannique Rob Savage a eu l’idée de développer un récit horrifique aussi diaboliquement simple qu’efficace. Lors d’une soirée typique de confinement en mode solitude, 6 personnes vont se connecter via Zoom afin d’effectuer une séance de spiritisme en ligne ! Le concept n’avait pas encore été réalisé, et même si on a eu des sympathiques Unfriended et Unfriended : Dark Web qui jouaient intelligemment avec les nouvelles technologies, Rob Savage élève clairement le niveau avec ce Host, qui m’a franchement bien fait flipper tout du long ! Ca fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti ce niveau de stress devant un film horrifique, et c’était sacrément plaisant !!!

Le film a donc été réalisé à distance, chacun des acteurs ayant installé lui-même les caméras, les éléments du décor, et ayant dû mettre en place certains effets spéciaux. On est dans un film DIY révélant un très fort potentiel sous des moyens pourtant très minimes ! Rob Savage a dirigé ce beau petit monde durant 12 semaines, et a co-rédigé le scénario de son film avec Gemma Hurley et Jed Sheperd, qu’il retrouvera l’année suivante pour son film Dashcam, qui va être basé sur le principe d’une caméra de voiture embarquée reliée à internet (tout comme un certain Spree, qui s’avère assez rapidement poussif). Host va donc voir 6 femmes et 1 homme interagir durant une soirée par le biais de Zoom, chacun étant connecté chez lui et se parlant via la caméra et le micro de son ordinateur. Le principe est de plus en plus connu de nos jours, mais il reste toutefois assez minoritaire dans le paysage horrifique, car il demande paradoxalement une belle préparation en amont afin d’offrir un rythme et un déroulement intéressants. Il ne suffit pas d’allumer une caméra et de faire bouger 2-3 objets pour parvenir à glacer le spectateur. On se rappelle bien évidemment des Paranormal Activity qui sont sans doute à l’origine de ces films via ordinateurs interposés, tout comme Le Projet Blair Witch est à l’origine des Paranormal Activity.

Chaque acteur va utiliser son véritable prénom dans ce film, et c’est par le biais d’Haley (Haley Bishop) que va démarrer cette soirée, puisque c’est elle qui a l’idée d’organiser cette séance spéciale. Elle va convoquer ses amis Jemma Moore, Emma Louise Webb, Radina Dandrova, Caroline Ward, Teddy Linard et Jinny Lofthouse, sous la direction de la médium incarnée par Seylan Baxter. D’entrée de jeu, on découvre les caractères de chacun, son petit chez soi vu à travers la webcam, et mine de rien il s’installe assez rapidement une ambiance réussie, probablement parce qu’on n’est pas dans un énième film d’horreur avec des personnages juste écervelés… Ca fait déjà beaucoup de nos jours ! On se replonge donc dans cette période de Covid, avec les apéros à distance et la communication indirecte, et Rob Savage gère avec beaucoup de précision l’avancée de son projet, puisqu »on va peu à peu rentrer dans le vif du sujet. Déjà, les choix d’angles de caméras sont vicieux, avec chez certains l’encadrement de la porte en arrière-plan, que l’on se prend à surveiller très régulièrement ! Ca n’a l’air de rien, mais ça commence déjà à maintenir l’attention …

Rob Savage va user de plusieurs outils modernes, notamment certains filtres de type Snapchat, et franchement c’est sacrément efficace !!! Il y a une intelligence dans la construction des séquences tournées avec des moyens modernes, qui vont faire ressurgir des peurs pourtant ancestrales ! L’utilisation de la perche à selfie est elle aussi très bien intégrée par exemple ! Ce qui est très intéressant avec cette séance de spiritisme, c’est que l’unité de lieu va être démultipliée au gré du nombre de personnages, et que chacun va pouvoir être une victime potentielle d’une présence malfaisante. C’est comme s’il n’y avait plus de frontière physique, et que le Mal pouvait utiliser les réseaux modernes afin de se propager. On est dans de l’horreur moderne de type creepypasta, et quand c’est fait avec autant de sincérité, ça ne peut que fonctionner !

L’ensemble du casting joue vraiment le jeu à fond, et les réactions de panique s’avèrent très crédibles. Host va rapidement voir sa séance dériver vers un côté très flippant, et les petits malins qui ne prenaient pas ça au sérieux vont rapidement le regretter … Je reviens sur les choix d’angle de caméras, car on a des moments où les protagonistes embarquent leur ordi avec eux, et l’effet est très différent lorsqu’ils le portent en montrant leur visage, ou lorsqu’ils avancent en filmant le couloir. Là encore, on sent que ces différenciations suivant les protagonistes ont été très bien pensées, et on va avoir des variations de stress très intéressantes en fonction des personnages et de ce qu’ils vivent. Je ne vais bien évidemment pas tout vous dévoiler, mais je ne peux que vous inciter à regarder cette curiosité, qui sur un temps aussi ramassé, est clairement plus efficace que la majorité des longs métrages horrifiques habituels !!!

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Roqya (Saïd Belktibia, 2023)

Il se passe quelque chose de très positif dans le domaine du film de genre français en ce moment, avec des oeuvres possédant une certaine force de caractère et une identité propre, ce qui malheureusement n’est pas forcément compatible avec un succès au box-office . Mais cela permet de plonger dans des fictions exigeantes et très travaillées, ce qui nous change des âneries habituelles à la The Fall Guy et autres. On se souvient du très marquant Vermines sorti pour les fêtes de fin d’année, et c’est aujourd’hui Saïd Belktibia qui prend la relève avec un premier film d’une très belle tenue, baignant dans une atmosphère tendue qui se relâchera très rarement. On va suivre Nour, une jeune femme élevant seule son fils Amine, qui se sert des croyances populaires pour faire avancer son business à base de remèdes de sorcières, de marabouts et autres aides pour contrer les malédictions. Dans un univers moderne ultra-connecté, elle va se mettre à la page et développer une application permettant de recenser les pratiquants de ces différents domaines afin d’offrir aux gens les services dont ils ont besoin.

D’entrée de jeu, on est loin du manichéisme habituel puisque Nour est présentée comme une personne gagnant sa vie sur la base de la crédulité d’autrui, ce qui ne va pas empêcher d’être pris aux tripes lorsque les événements vont salement s’enchaîner. L’actrice iranienne Golshifteh Farahani impressionne par la force de caractère qu’elle va conférer à Nour. L’actrice a déjà une certaine carrière hollywoodienne derrière elle, puisqu’elle a participé à Mensonges d’Etat, Exodus : Gods and Kings, Pirates des Caraïbes : la Vengenace de Salazar, Tyler Rake et Tyler Rake 2. A ses côtés dans cette descente aux enfers, elle sera accompagnée par Amine Zariouhi, un jeune acteur dont il s’agit du tout premier film, et qui est lui ainsi impressionnant dans le rôle très difficile de son fils. Saïd Belktibia va mettre en avant une relation très forte entre la mère et le fils, et il va parvenir à nous faire ressentir très fortement les difficultés et les déchirements qu’ils vont traverser.

Roqya n’est clairement pas un feel good movie, mais qu’est-ce que ça fait du bien d’avoir une fois encore un film de genre qui ne reste pas à la surface, mais qui impacte à la fois ses personnages et le spectateur, pour offrir une oeuvre qui laisse des marques après le visionnage. Roqya est âpre et très réaliste, offrant un regard presque nihiliste face à une situation qui dégénère totalement. Un 3ème acteur très prometteur va également participer à la noirceur de ce film, il s’agit de Jérémy Ferrari, qui en est seulement à sa 3ème oeuvre cinématographique, et qui est glaçant dans le rôle de Dylan, l’ex de Nour. Pour ceux qui connaissent l’humoriste, vous savez à quel point il est capable de jouer le connard, mais le voir dans un tel rôle sans les pointes d’humour habituelles fait vraiment froid dans le dos.

Roqya va brasser des thématiques à la fois très ancestrales et très modernes, et il va parvenir à lier cet ensemble grâce à un très bon scénario rédigé par Belktibia et Louis Penicaut, qui a notamment travaillé sur Le Bureau des Légendes ou Lupin. Sous couvert de sorcellerie moderne, les 2 hommes vont parler de violence envers les femmes, des dérives dues aux réseaux sociaux, du phénomène de foule, des dangers des croyances… Mine de rien, Roqya fait un constat très pertinent sur l’état du monde d’aujourd’hui à travers ce récit fictif basé sur un événement précis, et c’est ce réalisme très direct qui fait que l’on est totalement pris dans le film. Nour se retrouve traquée par les habitants du quartier, et dans une France qui subit quotidiennement des drames, la volonté de survie de la jeune femme n’en est que plus haletante. Elle va littéralement se retrouver prise dans une chasse à l’homme, ou plutôt une chasse aux sorcières, et va devoir ruser pour s’en sortir. On pense forcément à la séquence hyper-stressante d’Athéna, lorsque le CRS se retrouve pris en chasse dans la cité … Golshifteh Farahani donne vraiment de sa personne pour nous faire ressentir tout ce que traverse son personnage, et parvenir à donner un réel relief à ce film, qui n’est certainement pas parfait, mais qui vaut bien mieux que tellement d’oeuvres contemporaines insipides … Saïd Belktibia possède un regard fort et n’a pas voulu créer un simple film de divertissement, il a souhaité que le spectateur ressente viscéralement tout ce que Nour traverse, et en cela, c’est vraiment une réussite.

On se rend compte que la direction d’acteurs est excellente, car à chaque strate on est face à des gens talentueux. Denis Lavant est très bon dans le rôle de ce père dépassé par la maladie de son fils, et Mathieu Espagnet est excellent dans le rôle difficile de Kevin. La séquence avec le prêtre est impressionnante, et Mathieu Espagnet va s’avérer à la fois très flippant et très touchant! Mais avec tous ces très bons acteurs, j’en oublierai presque d’évoquer l’excellent sens de la mise en scène de Saïd Belktibia ! Sa manière de filmer la cité est très personnelle et très immersive, comme avec ces plans aériens jouant sur l’enfermement (je pense notamment à ce plan certainement effectué en drone avec cette voiture tournant en rond sur le parking). C’est cette vitalité que je trouve commune à Sébastien Vaniček, Romain Gavras, ou encore Alexandre Bustillo et Julien Maury (pour Kandisha, mais certainement pas pour leur ratage catastrophique Le Mangeur d’Ames…). Belktibia sait pertinemment comment doser le niveau de stress et il gère avec beaucoup d’efficacité sa mise en scène afin d’être le plus immersif possible. La séquence dans les caves est très représentative de la fluidité avec laquelle il compose ses scènes, et la beauté graphique avec laquelle il englobe cette cité, couplée avec le sentiment d’urgence qu’il dégage lors de cette chasse à l’homme (ou à la femme plutôt), fait de ce film une vraie belle réussite, dont vous sortirez avec l’impression éprouvante d’avoir participé à cette course pour la survie !

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News : Noir

Nicolas Cage n’avait pas encore prêté ses traits à ce super-héros Marvel, mais il lui avait déjà donné sa voix. C’est en effet lui qui doublait le personnage du Spider-Man Noir dans l’excellent film d’animation Spider-Man : New Generation. Mais dans un univers qui aime souvent les boucles karmiques et autres références méta, Nicolas Cage retrouvera le personnage dans la série live-action qui lui sera consacrée, car il donnera corps à cette nouvelle version du Spider-Man Noir !

Cette série sobrement intitulée Noir pour le moment, narrera donc les aventures d’un Spider-Man évoluant dans un monde alternatif, qui prendra place dans les années 30 lors de la Grande Dépression. On doit cette variation du célèbre personnage au scénariste français Fabrice Sapolsky, qui utilisait le nom de Peter Parker comme alias civil pour ce super-héros sombre. La série Noir quant à elle avait déjà laissé entendre que le personnage aurait un alias différent, pour des raisons de droit entre Sony et Marvel Studios sans aucun doute. Mais malgré le changement de nom, cette série semble assez atypique et originale pour susciter la curiosité, et avec un showrunner comme Steve Lighfoot (qui s’est occupé de la saison 2 de The Punisher) et un scénariste comme Oren Uziel (The Cloverfield Paradox), ça ne peut qu’être encourageant. Les 2 premiers épisodes seront mis en boîte par Harry Bradbeer, qui a réalisé Enola Holmes.

Voici le synopsis : Noir raconte l’histoire d’un détective privé vieillissant et malchanceux dans le New York des années 1930, qui est obligé de se débattre avec sa vie passée en tant que seul et unique super-héros de la ville.

 

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Clip : Mister V – Les 11 rappeurs à ne pas suivre

J’avais déjà entendu parler de Mister V sans vraiment jeter un oeil à ce qu’il faisait, et franchement je me suis vraiment marré en découvrant cette vidéo qui parodie le rap français, j’ai trouvé ça juste génial ! ^^ La prod est en plus bien foutue, et son sens de l’humour est sacrément fort ! Je vous laisse découvrir, obligé vous allez apprécier ! ^^

 

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News : Cap et DP

La production super-héroïque Marvel de 2024 étant famélique (voir cet article), c’est toujours sympa d’avoir quelques photos pour patienter. L’unique sortie de Marvel Studios de cette année, ce sera le très attendu Deadpool & Wolverine, qui sera également craint au vu de la filmo de Shawn Levy … Mais Ryan et Hugh prennent la pose le temps d’une couverture pour le magazine geek américain Empire, en partageant la vedette avec Dogpool ! L’est-y pas trop meugnoooooooon ? Ca n’est peut-être pas le bon terme, effectivement … On a également droit à 3 photos qui nous montrent que Hugh sait toujours comment rendre son Wolvie teigneux !

 

Dans le même numéro, on aura droit à une photo de Sam Wilson alias Captain America, histoire que lui aussi prenne la pose pour immortaliser son nouveau costume. DP et Serval, ce sera le 24 juillet 2024, et Captain America : Brave New World le 12 février 2025.

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