Dossier : Fatal 4 Way

NXT est en pleine décrépitude, Vince revient emmerder le monde en tentant de reprendre les rênes de Raw et Smackdown, ce pauvre Paul Lévesque risque bien de ne jamais avoir un contrôle total de la WWE… Ca n’est pas très glorieux du côté de la compagnie de Stamford, et c’est franchement dommage de voir ce déclin…

Mais cela laisse du temps pour tenter d’aller voir ce qui se passe dans d’autres compagnies, comme la concurrente directe AEW, ou encore d’aller faire un p’tit tour de l’autre côté du mur, direction Messsssssicoooooo! Et si la WWE est de loin la fédération ayant le plus de poids financier dans le game, il faut bien avouer que les meilleurs talents pourraient bien se trouver ailleurs…

Je vais vous parler aujourd’hui de 4 catcheurs qui représentent selon moi le top du top en ce moment, et non ce ne seront ni John Cena ni Roman Reigns (à quand sa fin de règne d’ailleurs ???). On va aller creuser un peu plus loin en cherchant 4 catcheurs venant des Etats-Unis : 2 des Etats-Unis d’Amérique, et 2 des Etats-Unis du Mexique!

Bon, le premier, je vous en parle depuis un moment, mais ça ne fait pas de mal de développer car il le mérite amplement. Samuel Ratsch est un catcheur de 30 ans évoluant à l’AEW depuis 2019. S’il ressemble à un stick avec son gabarit poids plume, il ne faut certainement pas sous-estimer la ténacité et la folie de cette espèce de Bart Simpson frappadingue. Sous son nom de scène de Darby Allin (après avoir débuté sous le pseudo de Darby Graves), il nous livre des combats très percutants dans lesquels il donne tout ce qu’il a, et c’est un euphémisme… A la manière d’un David combattant chaque semaine des Goliath, il nous livre des prestations complètement dingues lors desquelles il apporte un sens de la créativité relativement impressionnant! Chacun de ses matches vaut d’y jeter un coup d’oeil, par contre il faut rester très attentif car il opte parfois pour la vitesse d’un missile balistique! Darby Allin est sans conteste l’une des meilleures signature de Tony Khan, et qu’il ait un titre en main ou pas, chaque match compte à ses yeux et nous promet des instants estomaquants! Comme lorsqu’il combat même pas 24h à peine après s’être fait percuter par une voiture alors qu’il faisait du skate… Darby Allin est la personnification de la persévérance, de la prise de risque mesurée et du sens du spectacle!!!

Comme on est à l’AEW, on va y rester un peu le temps d’évoquer l’excellent Swerve Strickland, transfuge d’NXT où il officiait en tant qu’Isaiah « Swerve » Scott. De son vrai nom Shane Strickland, ce lutteur de 32 ans apporte un style très décomplexé et lui aussi très percutant, avec une approche bien arrogante et des mouvements qui vont en bluffer plus d’un. C’est justement grâce à ses aptitudes impressionnantes qu’il a pu évoluer un temps à la Lucha Underground sous le nom de Killshot. Il fait un passage remarqué à NXT, en profitant pour avoir son propre crew avec Hit Row, et son personnage prend de l’ampleur après un heel turn qui lui sera bénéfique puisqu’il porte le NXT North American Championship  durant 3 mois. C’est difficile d’évoquer par écrit les prouesses dont ces artistes sont capables, et je ne peux que vous conseiller d’aller voir quelques matches pour bien comprendre qu’on est très loin de l’époque de Hulk Hogan contre André le Géant. Les mouvements sont beaucoup plus fluides et aériens, et on a des catcheurs qui sont de véritables high flyers! Je vous invite à regarder l’excellent combat entre Darby Allin et Swerve Strickland à Dynamite ce 12 avril, c’est un plaisir pour les yeux!

On va traverser la frontière pour évoquer 2 lutteurs mexicains, l’un dont je vous avais déjà parlé, et le second que je viens de découvrir. Le premier est El Hijo del Vikingo, alias Juan Aguilar Leos, alias Emmanuel Roman Morales (ce dernier est à priori son vrai patronyme). Je vous avais fait un bref aperçu de cet athlète hors norme de 25 ans juste ici, et à chaque match que je découvre, je suis davantage bluffé!!! Les prises de risque et la maîtrise incroyable dont il fait preuve tendraient à prouver qu’il n’obéit aucunement aux lois de la gravité! C’est juste incroyable de voir la haute technicité et la gestion du ring de cet athlète exceptionnel!!!

D’ailleurs Vikingo a trouvé un sacré compère dans son style avec Komander, 1 an de moins au compteur que Vikingo, et qui peut se définir comme un catcheur funambule au vu de sa maîtrise totale des cordes!!! Je n’ai jamais vu quelqu’un marcher sur les cordes d’un ring comme lui, surtout pour envoyer le type de mouvements qu’il fait ensuite!!! Ayant démarré sa carrière sur le circuit indépendant mexicain en 2012, cela signifie qu’il a commencé à pratiquer à l’âge de 14 ans!!! On comprend mieux la maîtrise totale qu’il a du ring, lui qui a adopté sa technique de marche sur les cordes dès ses débuts! Il est revenu à la Lucha Libre AAA Worldwide en 2019 après un passage en 2015, et il a été annoncé tout récemment qu’il était All Elite! C’était il y a 3 jours à peine 🙂

Je ne peux que vous conseiller le récent match entre les 2 ayant eu lieu le 31 mars 2023 à la ROH Supercard of Honor, qui est une pure pépite!!! J’ai vu des mouvements exécutés que je ne pensais jamais voir de ma vie!!! Et je vous conseille également fortement le Fatal 4 Way de Triplemania XXXI de la Lucha Libre AAA World Wide, ayant eu lieu à Monterrey le 16 avril dernier! On y voyait Swerve Strickland, El Hijo del Vikingo, Komander et un dénommé Rich Swann se battre pour le titre de Mega Champion AAA. C’était une dinguerie totale…

Que vous appréciiez déjà le catch ou non, c’est impossible de ne pas être surpris, et le mot est faible, par les prestations hors norme de ces incroyables athlètes!!!

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John Rambo (Sylvester Stallone, 2008)

(reprise de ma critique datant du 12 février 2008 sur Salem Center ;-))

Un an après avoir apporté une conclusion puissamment émotive à sa saga RockySly achève le cycle de son autre personnage fétiche, Rambo. Après le dernier round du boxeur fatigué, que reste-il afin de caractériser un personnage emmuré dans la guerre?


C’est en Thaïlande que l’on retrouve l’ex-militaire, vivant retiré dans un petit village et subsistant grâce à la chasse. Mais à quelques kilomètres de là, la guerre fait rage en Birmanie, et sa proximité géographique ne va pas tarder à attirer le guerrier qui sommeille. En effet, après avoir accompagné un groupe d’évangélistes au but noble et presque irréalisable (aller aider la population birmane victime des exactions de la junte militaire), il apprend qu’ils ont été faits prisonniers par l’ennemi. Une milice est envoyée sur place afin de les récupérer, et Rambo veut les accompagner. Mais le chef des mercenaires refuse, John Rambo semblant trop vieux pour être d’une quelconque aide.


L’héritage des glorieuses années 80 se ressent beaucoup dans ce John Rambo, et apparaît déjà avec la calligraphie du générique qui nous ramène 20 ans en arrière. L’élaboration du script est aussi emblématique de cette vision frontale qui caractérisait les œuvres à l’époque, et qui ne s’embarrassait pas de considérations superflues. John Rambo va a l’essentiel, et s’appuie sur un scénario épuré au maximum qui entre dès le début dans le vif du sujet avec des images insoutenables du journal télévisé. Le contexte est posé, et lorsque les évangélistes débarquent, la suite prend forme tout aussi rapidement. La seule femme du groupe aura un impact considérable sur Rambo, puisqu’elle mêlera 3 visions de la femme qui font défaut au guerrier: la mère protectrice (le rôle qu’elle souhaite avoir avec la population birmane), la femme passionnée (réminiscence de Rambo II: la Mission), et la fille qu’il n’a pas eue et qu’il doit protéger ( il n’arrête pas de lui dire « Rentrez chez vous! »). C’est ce personnage ambivalent qui sera l’élément déclencheur de toute l’opération, et sous l’apparente transparence des protagonistes se cachent des motivations et des désirs perdus bien plus profonds qu’il n’y paraît. C’est cette femme qui va faire ressurgir le guerrier…

Et dès lors qu’il réapparaît, une question simple et évidente me vient à l’esprit: pourquoi une interdiction aux moins de 12 ans? Parce que pour le coup, je l’aurai allégrement montée jusqu’à 18 ans. Le carnage est total et la boucherie sanguinolente à souhait, et il y a de quoi choquer même des adultes dans ce film sans équivoque. Les démembrements, immolations et autres éviscérations vont se succéder avec un sens du détail rare, et Sylvester Stallone s’applique à rendre le tout aussi cru et réaliste que possible. Il s’est largement immergé dans le conflit birman afin de rester aussi proche que possible de cette réalité insoutenable, et les images qu’il crée sont malheureusement un miroir des exactions perpétrées dans ce pays.

Visuellement, jamais on avait été aussi loin dans la représentation de la guerre, et Sly en impose avec cette vision résolument pessimiste de la nature humaine. La montée en puissance de la violence se fait avec intelligence et un grand sens du rythme, aidé par un montage d’une clarté rare. Tout y est lisible, et la caméra évite le syndrome de la tremblote qui empêche de voir ce qui se passe. John Rambo se veut frontal et direct, et le style visuel adopté est immersif au possible. Face à cet ennemi épouvantable, le spectateur ne peut qu’être aux côtés de Rambo et des mercenaires, et un glissement progressif vers une sensation de jouissance létale se fait, un peu à la manière d’un Death Sentence ou d’un A vif. Lorsque la certitude que rien ne pourra faire changer d’avis les agresseurs se fera jour (ce qui est relativement rapide en fait), et que seule la violence pourra les arrêter, cette dernière s’en trouve justifiée et convoque ce qu’il y a de plus sombre dans l’esprit humain. Rambo puise en lui afin de trouver la force de faire « son travail », et c’est après avoir totalement accepté le fait d’être un guerrier et d’aimer donner la mort qu’il est au maximum de ses capacités. Il se sent libéré, et peut exprimer totalement sa puissance.


Etonnant, violent, éprouvant, John Rambo revient à la base du personnage (la forêt environnante n’est-elle pas son berceau?) et lui offre un dernier tour d’honneur qui sent le soufre et les tripes. Tout comme il n’était pas trop vieux pour ces conneries dans Rocky Balboa, Stallone est encore alerte et efficace dans le maniement de l’arc et de la mitraillette. Mon Dieu, ces têtes qui explosent comme des pastèque, ces geysers de sang, ces genoux qui explosent… Franchement, ce film m’a réellement choqué, mais c’était là justement le but de Sylvester Stallone, et il a réussi à traiter ce sujet résolument grave avec une vision à la fois désabusée et pleine d’espoir. Encore une réussite magistrale pour la star des années 80…

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Traqué (William Friedkin, 2003)

William Friedkin fait partie de cette vague de cinéastes chevronnés ayant donné ses lettres de noblesse au 7ème art durant les années 70 et 80, avec des oeuvres éminemment marquantes comme French Connection, L’Exorciste ou Police Fédérale, Los Angeles. Un metteur en scène capable de transiter du polar urbain à l’horreur biblique en un claquement de doigt, toujours apte à saisir le plan qui va permettre d’instaurer le meilleur suspense. Au tournant du 21ème siècle, il va nous livrer un Traqué qui à l’époque ne m’avait pas fait forte impression, mais après la lecture du superbe numéro 100 Ans de Cinéma d’Action de chez Mad Movies, j’ai eu envie de le revoir et de lui laisser une seconde chance. Merci Mad donc ^^

Dans un style très direct, Friedkin va nous plonger dans une séquence de guerre bien sale et tragique (ce qui n’est qu’un pléonasme finalement), avec un Benicio Del Toro chargé avec son équipe d’assassiner un milicien serbe responsable de nombreux massacres. D’emblée, Friedkin joue subtilement avec son environnement, et sans lésiner sur les tensions et le feu des armes, nous concocte une séquence musclée et diablement efficace. Il va ensuite faire totalement contre-balancer son métrage, en s’intéressant à l’existence solitaire d’L.T. Bonham, un homme reclus vivant dans les bois de l’Oregon, qui est sur la piste d’un loup blessé. On va assister à cette « traque » dans un milieu calme et enneigé offrant une vision très épurée de l’existence. Mais le destin va réunir Bonham et l’ancien soldat, qui n’est pas revenu indemne du front.

Aaron Hallam (Del Toro donc) a été un militaire parmi les plus efficaces, s’étant même vu attribuer la Silver Star pour la réussite de sa mission dans le conflit serbo-croate. Mais les horreurs auxquelles il a assisté et dont Dante n’aurait pas renié l’iconographie désespérée ont eu raison de la psyché d’Hallam, qui a sombré dans une paranoïa permanente. Lorsqu’il se met à vivre en pleine forêt et à tuer des chasseurs, le FBI ouvre une enquête et va faire appel à Bonham, incarné par l’excellent Tommy Lee Jones.

On va rapidement apprendre qu’Hallam a été l’élève de Bonham, ce dernier ayant été l’instructeur lui ayant appris les méthodes les plus léthales pour s’occuper de ses ennemis. Lors de la recherche initiale par le FBI, l’agent Abby Durrell (Connie Nielsen, toujours efficace) va enquêter dans une forêt aux environs de Portland, et on appréciera la propension presque bucolique de Friedkin, qui nous balade dans cet environnement avec une belle aisance picturale . On sent un mélange de tension et de beauté primale, et sur ce terrain, il rejoint l’excellent travail effectué par Ted Kotcheff sur le séminal Rambo, qui lui aussi se voyait comme une ode à la nature, dont la beauté sauvage ne parvient pourtant pas à chasser les démons et les traumas de ses personnages. Comme John Rambo, Hallam souhaite se fondre dans la nature afin de s’invisibiliser au maximum, mais il est rattrapé par la justice des humains, catégorie dont il veut à tout prix s’extraire. A l’image d’un Stallone hanté et détruit intérieurement, Hallam semble vouloir aller encore plus loin, en souhaitant quitter son enveloppe corporelle pour se fondre au plus près de la nature, en cherchant à n’être plus qu’un spectre vengeur intangible. Sa caractérisation fantomatique est d’ailleurs très bien traitée par Friedkin, et le travail sur le montage signé Augie Hess s’avère très efficace, contribuant à créer une aura presque surnaturelle au personnage.

L’intelligence de Friedkin sur ce film, c’est de ne jamais laisser de côté son environnement et de s’en servir avec soin pour rehausser l’intrigue de plusieurs niveaux. Et l’aisance du bonhomme fait qu’il va adapter ce choix à tous les environnements traversés par les personnages, ce qui s’avérera brillant en terme cinématographique. On va passer d’une forêt dense et ancienne à la jungle urbaine, pour aller se terrer en sous-sol dans un environnement métallique, pour finir en pleine nature histoire de boucler la boucle. On savait bien que Friedkin était apte à filmer les rues de manière redoutable depuis l’excellent French Connection, il nous prouve avec Traqué qu’il n’a pas perdu la main, et les sauts d’un environnement à l’autre sont effectués sans que cela ne gêne aucun des deux personnages. Pris dans leur mission, ils vont indifféremment poursuivre cette partie de chasse à l’homme en s’adaptant au moindre recoin, à la moindre possibilité d’avoir une arme, et qu’ils se trouvent en plein bois ou en pleine jungle de béton ne les fera pas sourciller un seul instant.

Si les références à Rambo sont limpides, d’autres renvoient sans hésitation à un autre film séminal, le Predator de John MacTiernan. On sent que Friedkin rend également hommage à ce monument du film de traque, qui tout comme Rambo, accordait une place et un impact tout particuliers à la nature. Et pour en rajouter dans la catégorie hommage, un autre un peu plus méta vient se greffer dessus, avec des références évidentes au Fugitif d’Andrew Davis, dans lequel le marshal chargé de retrouver Richard Kimble était interprété par un certain… Tommy Lee Jones! ^^ Mais l’approche éminemment plus sensitive et viscérale de Friedkin enterre définitivement le film de Davis, qui accuse le poids des années.

Avec Traqué, Friedkin nous raconte l’histoire de deux individualités happés par l’oubli et la solitude, l’un y cherchant le calme et un semblant de sérénité, l’autre tentant de s’y enfoncer jusqu’à disparaître. Chacun veut se fondre dans la nature dans une sorte de refus du monde des hommes, et de cette violence inhérente à laquelle il ne peuvent pourtant pas se soustraire. Elle vient rattraper Bonham sous la forme de cet ancien élève, agissant comme une part d’ombre lui appartenant d’une certaine manière, puisque c’est lui qui l’a formé à tuer de manière implacable. Tel Abraham et Isaac, Bonham va devoir traquer son fils spirituel afin de mettre un terme à ses agissements. Friedkin s’est inspiré d’un véritable traqueur du FBI, Tom Brown, qui a été consultant sur le film et a apporté son expertise aux acteurs et au metteur en scène. Cela se sent dans le réalisme impressionnant des combats, notamment au couteau, avec une gestuelle ultra-précise inédite jusque-là du côté hollywoodien. On se retrouve dans une violence sèche, qui ne va pas faire dans la surenchère mais qui va chercher l’artère fémorale ou le poumon afin de tuer rapidement. Tout comme Bonham et Hallam vivent reclus en pleine nature sans le moindre artifice, ils veulent donner la mort de la même manière primaire et archaïque.

Traqué se veut être un film efficace et sans fioritures, le genre d’oeuvre allant à l’essentiel et qui ne s’embarrasse pas d’atours clinquants. Ce qu’il perd en visibilité, il le gagne en sincérité, et on assiste avec ce film à un très bel hommage aux films de genre marquants pré-cités, mais surtout à un travail remarquable d’un auteur qui nous offre un film d’action sacrément épuré et minimaliste!

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Les news de la semaine : Invasion Los Angeles

Après la fuite puis la disparition de la date de diffusion de la série Secret Invasion, Marvel confirme donc le début des hostilités pour le 21 juin en ce qui concerne l’invasion Skrull. On a droit à une salve de photos pour agrémenter l’annonce, et on pourrait bien se diriger vers un show tendance paranoïaque aux doux relents 90’s (la photo avec cet éclairage bleuté X-Files est superbe), dans lequel on espère que l’humour sera très peu présent, voire carrément absent siouplaît. En tous les cas, si cette série ne redore pas le blason après les échecs successifs des précédentes que je n’ai même pas envie d’évoquer tellement elles ont détruit le game, je ne sais plus vers quel sein me tourner ou à quel saint me vouer.

 

Aaah on me dit que Guardians of the Galaxy Vol.3 est imminent? Oui messieurs-dames c’est prévu pour le mercredi 3 mai, donc dans moins d’un petit moins, Peter Quill et ses acolytes vont revenir sauver le monde, que dis-je, l’univers! Pareil, on a droit à une pelletée de photos qui ont bien davantage la classe que dans l’épisode précédent, l’immonde Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes, épisode du pauvre donc avant un nouvel opus qui claque on espère. Même si le choix de Will Poulter dans le rôle d’Adam Warlock apparaît comme un miscast évident… On verra bien le 3 mai.

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La Horse (Pierre Granier-Deferre, 1970)

En 1970, Pierre Granier-Deferre est encore dans sa première période cinématographique, La Horse constituant son 6ème long métrage. Porté par un Jean Gabin impérial (qu’il dirigera une seconde fois l’année suivante dans Le Chat), ce thriller minimaliste est l’antithèse du film d’action ébouriffant, ce qui ne l’empêche pas de s’imposer comme une oeuvre forte. Granier-Deferre est connu pour être un fervent opposant à la Nouvelle Vague, et use d’une mise en scène bien plus classique, mais qu’il maîtrise sur le bout des doigts.

De prime abord, on rentre dans un récit naturaliste nous présentant Auguste Maroilleur, propriétaire d’une exploitation en Normandie, revenant d’une chasse au canard. Mais sous ces abords quasi-documentaire, Granier-deferre ne va pas perdre de temps et va très rapidement instaurer l’élément perturbateur qui va venir salement gripper les rouages de cette existence austère. Maroilleur vit sur son domaine entouré de ses filles et de ses gendres, chacun assurant sa part de travail, et tout le monde obéissant au doigt et à l’oeil au patriarche. Presque tous… Cette existence quasi-monastique va être chamboulée à cause de l’un d’entre eux…

Gabin fait de Maroilleur un individu taiseux et imposant, qui a très peu de lignes de dialogues durant le film, tant il semble que sortir des mots lui fend les lèvres. Maroilleur appartient à l’ancien monde, celui du travail de la terre, qui ne se plaint jamais et qui n’a non plus aucune marque d’affection pour personne. Un personnage élevé à la dure et qui compte bien faire respecter ses règles sur ses propres terres. Quand il découvre que son petit-fils cache de la drogue dans une de ses cabanes, et que des trafiquants passent la récupérer chez lui, il n’accepte tout simplement pas cela, et va appliquer sa propre loi. Sans aucun état d’âme, il sait qu’il va devoir gérer des conflits avec des hommes sans scrupule, mais il n’a aucune hésitation et va laisser le conflit arriver, tout en se préparant lui ainsi que sa famille.

De l’autre côté de l’Atlantique, Gabin aurait sans aucun problème pu jouer le cow-boy solitaire, et il le prouve dans ce western rural épuré, qui avec une durée au compteur de seulement 1h17, va aller à l’essentiel d’un bout à l’autre du métrage. Totalement dégraissé d’une quelconque pellicule psychologique, il n’en demeure pas moins intéressant paradoxalement au niveau de la psyché des personnages. En réduisant au maximum les dialogues et les interactions, Granier-Deferre va s’intéresser à la substance principale de son récit, à savoir la gestion des trafiquants par ce grand-père silencieux et monolithique. En refusant la discussion avec à peu près tout le monde, même la police, il impose sa vision et ses règles à l’ensemble de sa communauté. Il va décider de la marche à suivre à chaque moment-clé, et va faire preuve d’un sens de l’honneur et de la justice à l’ancienne. Le genre d’individu qui a le fusil, et qui te laisse creuser…

On est loin des dilatations temporelles chères à Leone, ou des ralentis qu’affectionnent Peckinpah. Ici, on est dans une visualisation tout ce qu’il y a de plus réaliste, avec une violence très sèche et soudaine. On est immédiatement mis dans le bain avec cette séquence où un trafiquant vient menacer Maroilleur. Il a à peine le temps d’entamer sa diatribe qu’il va se retrouver plombé par le vieux fusil du vieux Maroilleur. La violence a juste le temps de se déclencher qu’elle est déjà terminée, point à la ligne. C’est ce credo que va appliquer Maroilleur afin de régler le problème, et cette mise en scène anti-spectaculaire s’avère d’une très grande intelligence, possédant un impact immédiat sur le spectateur. Ca fait tellement plaisir de voir qu’il est possible de mener un film de genre de cette manière faussement détachée, qui en fait traite de manière très subtile des répercussions des événements sur les personnages.

La séquence en mode home invasion s’avère bien plus glaçante avec la retenue de sa mise en scène, puisqu’on ne va strictement rien voir de violent, mais on va être confronté aux conséquences des actes des malfrats. L’impact est tout aussi fort… Pour Granier-Deferre, l’intérêt n’est pas dans la surenchère au niveau de la violence, comme la séquence du viol dans le malsain La dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven, mais dans l’impact qu’elle a sur les individus. L’absence de parole de Maroilleur lorsqu’il entre dans cette chambre, et son regard… Il n’offrira toujours pas de paroles de réconfort, mais va faire ce qu’il sait faire le mieux : ne pas causer pour rien dire, et agir silencieusement.

Sous ses airs de ne pas y toucher, La Horse est une preuve brillante que l’absence de débauche pyrotechnique et de shaky cams n’entame en rien la force d’une oeuvre, et Pierre Granier-Deferre démontre une maîtrise impressionnante de son art. En restant toujours à hauteur d’homme, sans chercher à user de la topographie des lieux afin de créer des séquences dingues, il va au contraire opter pour une retenue et une froideur qui paradoxalement vont attirer le spectateur, qui se demande bien jusqu’où ira Maroilleur pour sauver sa famille. Et il faut bien évidemment retenir la bande originale signée Serge Gainsbourg, qui tape dans le mille avec un excellent titre principal!

 

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