Le clip de la semaine: la saga Nespresso

C’est en 2006 que George Clooney s’associe avec la marque Nespresso pour entamer une campagne de pub qui évoluera au fil des ans, tout en proposant un style décontracté et un humour subtil. Créée par l’agence McCann, cette campagne visait à apporter une certaine noblesse à la marque, avec une touche d’humour qui en ferait un produit raffiné et envoûtant. Et on peut dire qu’en 9 ans et 9 spots TV, la réussite est au rendez-vous! La mise en scène est d’une très belle précision (avec le réal récurrent Grant Heslov depuis 5 ans), le thème musical The Boutique (composé par Benjamin Raffaelli et Frédéric Doll) est classe et marquant, et George Clooney est génial en séducteur qui s’auto-parodie! Avec des guests de poids comme John Malkovich, Matt Damon ou Jean Dujardin, ce sont de véritables pépites en matière de pub! Enjoy! 😉

 

2006. The Boutique (réalisé par Michel Gondry)

 

2007. George who? (Bennett Miller)

 

2008. Mistaken (Guy Ritchie)

 

2009. The Piano (Robert Rodriguez)

 

2010. Cab Driver (Grant Heslov)

 

2011. The Swap (Grant Heslov)

 

2012. Like a Star (Grant Heslov)

 

2013. In the Name of Pleasure (Grant Heslov)

 

2014. How far (Grant Heslov)

 

Et en prime, une variante sur The Piano!

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Massacre à la Tronçonneuse – le Commencement (Jonathan Liebesman, 2006)

3 ans après l’excellent remake signé Marcus Nispel, Leatherface a droit à une suite, ou plutôt à une préquelle, puisque Massacre à la Tronçonneuse – le Commencement revient sur les premiers méfaits du tueur masqué. Exit l’Allemand Marcus Nispel, c’est au tour du réalisateur sud-africain Jonathan Liebesman de s’y coller, et de dévoiler les débuts du boogeyman! Après un Nuits de Terreur plutôt réussi, cette préquelle est son second film, et est encore une fois une réussite (bon, ça c’est bien avant Ninja Turtles…)!

 

On va suivre 2 frangins et leurs copines, qui prennent la route à travers le Texas. Eric et Dean vont partir pour le Vietnam, et ils se rendent à la base militaire de laquelle ils vont quitter le pays. Mais le plus jeune frère, Dean, veut partir au Mexique avec sa copine et échapper à la guerre. On sent à quel point la jeunesse s’échappe avec le spectre du Vietnam, et la bande de jeunes veut encore croire quelques heures à leur simple joie de vivre.

 

Le contexte politique est plus présent que dans le précédent opus, et il apporte une touche d’authenticité supplémentaire. On a encore une fois affaire à une bande de jeunes, mais leurs problèmes personnels sont représentatifs de la crise que traverse l’Amérique. On est loin de la jeunesse insouciante habituelle, et la gravité qui entoure ces personnages les rend très intéressants. Leur rencontre avec Leatherface et sa famille de dégénérés en sera d’autant plus étrange…

 

On en apprend davantage sur les circonstances qui ont fait de Leatherface ce qu’il est devenu, bien qu’on ne s’intéresse pas à son enfance, ce qui est dommage. Quand on voit le boulot qu’a fait Rob Zombie sur Halloween, avec cette première partie tout simplement sublime qui voit la naissance du monstre, on se dit que ça aurait été intéressant de découvrir l’enfance de Leatherface! Mais Jonathan Liebesman se contente d’évoquer les faits se déroulant 4 ans avant le premier opus, à savoir le moment à partir duquel l’abattoir ferme ses portes, et que le village où vit la famille se dépeuple…

 

Il faut souligner le travail sur la photographie, signé par le Suisse Lukas Ettlin. Difficile de passer après le génial Daniel Pearl sur l’opus précédent, mais Ettlin parvient à recréer l’ambiance crépusculaire qui habitait le remake de 2003. On retrouve avec plaisir Jordana Brewster, échappée un temps de la saga Fast & furious, qui joue l’un des rôles principaux. Liebesman parvient à créer et maintenir une tension permanenente, et même s’il n’atteint pas le niveau du film de Nispel, il gère efficacement ces nouveaux méfaits de Leatherface!

Après Massacre à la Tronçonneuse (1974), Massacre à la Tronçonneuse 2 (1986), Leatherface – Massacre à la Tronçonneuse III (1990) et Massacre à la Tronçonneuse: la nouvelle Génération (1994), il était temps que la saga soit rebootée afin d’offrir enfin de bons films! C’est donc le cas avec Massacre à la Tronçonneuse version Nispel, et ce Massacre à la Tronçonneuse – le Commencement. Un nouveau film est sorti en 2013, Texas Chainsaw 3D, et il a la particularité de s’intégrer à la continuité de la première saga. Du coup il la rejoint dans sa médiocrité…

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Massacre à la Tronçonneuse (Marcus Nispel, 2003)

Je l’avais vu à sa sortie en 2003, et je n’avais pas été particulièrement emballé… Mais je me souvenais d’une ambiance assez oppressante et d’une photographie franchement belle, et j’ai eu envie de me replonger dans ce cauchemar signé Marcus Nispel histoire de voir comment ça se passait quelques années plus tard. Et j’ai été vraiment bluffé par ce film à la tonalité ultra sombre et à la radicalité certaine! La maîtrise de Nispel ne fait aucun doute, et ce qui était son premier film reste à ce jour sa plus belle oeuvre.

Difficile de croire que c’est le même gars qui a dynamité Jason Voorhees dans le remake tout pourrave de 2009, mais en 2003, le réalisateur allemand était totalement inspiré par cette relecture du classique horrifique de Tobe Hooper datant de 1974, et préfigurant la vague des boogeymen qui allait déferler sur l’Amérique. Pour commencer, un mot sur la photographie qui est tout simplement somptueuse, et qui est signé Daniel Pearl, qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière, puisqu’il a commencé dans le métier avec… Massacre à la Tronçonneuse en 1974! Un juste retour des choses donc pour un habitué des productions horrifiques (Les Enfants de Salem, L’Invasion vient de Mars) et des et des documentaires musicaux (il a bossé sur des vidéos des Rolling Stones, de Michael Jackson, de Metallica…). Pearl appose une vision crépusculaire au film, qui baigne dans une tonalité aux notes sépia du plus bel effet. Le travail pictural mené conjointement par Nispel et Pearl fait de Massacre à la Tronçonneuse un véritable cauchemar éveillé, tout en nous replongeant dans les 70’s avec une aisance déconcertante!

On retrouve l’âpreté de cette époque, on ressent cette fin de l’innocence hippie qui se heurte aux problèmes politiques contemporains (Watergate, Vietnam…) qui font que toutes les désillusions volent en éclat. Dans ce contexte difficile, une bande de jeunes traverse l’état du Texas dans le but d’aller assister à un concert des Lynyrd Skynyrd. 2 nana et 3  mecs à peine adultes, qui ont juste envie de profiter et de vivre leur jeunesse au gré d’une insouciance qu’ils savent presque terminée. Mais leur road trip va s’arrêter de manière tragique lorsqu’ils vont prendre en stop une jeune femme mutique errant au bord de la route. Ce sera le point de départ d’une véritable descente aux enfers, dans ce coin reculé du Texas où personne ne leur viendra en aide…

J’ai revu le film original du coup, et je ne comprend toujours pas ce qu’on peut lui trouver comme qualités. Mais le remake de Marcus Nispel parvient à sublimer ce récit atroce  d’une manière réellement impressionnante! On sent toute l’inéluctabilité de ce qui est en train de se passer, et le mélange de désespoir et d’énergie avec lequel les jeunes cherchent à s’en tirer est très puissant émotivement. C’est typiquement ce qui manque cruellement dans la plupart des bandes horrifiques, cet élément viscéral qui permet de ressentir ce qui arrive aux personnages, et qui est ici totalement présent. Marcus Nispel crée un survival horrifique dans lequel on est littéralement pris aux tripes, et je le dis sans mauvais jeu de mots. L’urgence des situations, les fractions de seconde où il faut agir, tout est traité avec une intelligence qui fait souvent défaut au genre, et on parvient à comprendre les différents personnages et leurs réactions.

Jessica Biel fait une infidélité à la série 7 à la Maison pour tourner ce film, qui lui permet de prouver ses talents dans un registre très différent. Le personnage d’Erin qu’elle incarne est à la fois fort et sensible, et elle va se battre jusqu’au bout pour s’n sortir et pour aider ses amis. A ses côtés, Eric Balfour (qui jouait Milo dans 24 Heures Chrono) est son petit ami, tiraillé entre son côté ado et son amour pour Erin. Sinon, Andrew Bryniarski est très efficace en Leatherface! Il joue de la tronçonneuse avec beaucoup de talent, et verse dans le gore avec une redoutable énergie! Nispel filme quelques séquences choc bien atroces, mais contrairement à certains films où le gore est gratuit, il participe ici à la construction d’une oeuvre radicale et implacable, un cauchemar de toute beauté et terriblement malsain! Marcus Nispel a complètement réussi son remake, qui est un classique incontestable! Les images d’Erin courant dans les bois, de l’immense bâtisse en pleine nuit, ou de l’antre de l’horreur, possèdent toutes un fort symbolisme avec cette luminosité si particulière, et Massacre à la tronçonneuse version 2003 tient vraiment du travail pictural mélangé à l’horreur la plus crue!

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Les news de la semaine: this is It

On se souvient tous du clown de « Il » est revenu, le téléfilm de 1990 en 2 parties signé Tommy Lee Wallace (Halloween III, le Sang du Sorcier). Adaptation du roman-fleuve Ca de Stephen King (It dans la langue de Lansdale), il est la figure emblématique du détournement de l’imagerie habituelle du clown pour en faire quelque chose de vicieux et cruel. On sait depuis un petit moment que le clown maléfique fera sa première incursion sur grand écran, mais l’élément majeur dans cette nouvelle adaptation est la participation de Cary Fukunaga! Le metteur en scène de la totalité de la saison 1 de True Detective a un talent fou, et le voir adapter l’oeuvre de King apporte beaucoup de solidité au projet! En gestation depuis 4-5 ans, la pré-production d’It va passer à la vitesse supérieure, puisque le tournage devrait démarrer au mois de mars 2015. L’oeuvre volumineuse sera traitée en 2 films, le premier racontant l’histoire des 7 gamins et de leur première rencontre avec le clown Grippe-Sou, et le second voyant les mêmes personnages devenus adultes affronter une ultime fois le personnage maléfique. Pour l’instant, Fukunaga n’est attaché qu’à la mise en scène du premier opus, mais c’est déjà très suffisant pour avoir envie de découvrir cette adaptation!

 

Quand Haylee Atwell se la joue femme fatale, ça donne une affiche très réussie pour la prochaine série Agent CarterMarvel joue avec le côté polar des années 40-50, et on a hâte de découvrir les toutes premières aventures du SSR, l’ancêtre du S.H.I.E.L.D., qui commenceront le 6 janvier!

 

It follows pourrait bien être l’uppercut horrifique de début 2015, la bande-annonce du film de David Robert Mitchell étant bien intrigante et prometteuse! Le réal semble en tout cas proposer un traitement inventif pour cette histoire bien sombre, et j’ai hâte de découvrir ce qui suit cette jeune femme! Sortie le 4 février.

 

 

Dwayne Johnson est devenu incontournable dans le cinéma d’action, et ce n’est pas la BA de San Andreas qui va venir démentir ça! Si le réal Brad Peyton avait livré un Voyage au Centre de la Terre 2: l’Ile mystérieuse bien en-deça du premier opus, il retrouve Johnson pour ce film catastrophe qui voit la Californie secouée par des tremblements de terre sans précédents! Les premières images laissent augurer d’un spectacle d’envergure, il faut juste éviter de suivre l’exemple de Roland Emmerich et son 2012… On verra ça dès le 27 mai 2015!

 

 

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Halloween (Rob Zombie, 2007)

C’est en juin 2008 que je découvrais le remake de La Nuit des Masques signé Rob Zombie. Je craignais de voir le chef-d’oeuvre de Carpenter profané, mais le metteur en scène metalleux a vraiment réussi à raviver la flamme qui animait le film originel. Je l’ai revu récemment, et je serais probablement moins dithyrambique aujourd’hui, car le film n’est pas aussi parfait que lors de la première vision, mais il reste néanmoins très efficace et bien au-dessus du lot habituel des remakes horrifiques! Contrairement à ce que je disais à l’époque, la saga initiale entamée en 1978 est plutôt réussie, et si vous souhaitez en savoir plus sur les différents opus, suivez les liens en bas de cet article sur La Nuit des Masques! J’ai laissé ma critique du Halloween de Zombie tel qu’elle était à l’époque sur Salem Center, il y a même les vieilles fautes d’orthographe, ça fait plus authentique! 😉

29 ans après le film de John CarpenterRob Zombie dépoussière le mythe qui s’était entaché de plusieurs suites poussives, qui semblaient avoir résolument anéanti le personnage de Michael Myers. L’approche de Zombie est très sensitive et se retrouve finalement très proche de celle utilisée par Carpenter en 1978 pour La Nuit des MasquesHalloween est une relecture brillante de cette figure du Mal, qui plonge le spectateur dans une horreur viscérale. La première partie approfondit la dimension psychologique du futur tueur, et propose une immersion dans la vie chaotique du jeune Michael Myers alors qu’il va encore à l’école. L’approche de Zombie est toujours plus tendre envers les freaks, ce qu’ont démontré La Maison aux 1000 Morts et l’ultra-surévalué The Devil’s RejectsDaeg Faerch est hallucinant dans le rôle de l’enfant perturbé, et sa bouille angélique cache de moins en moins le Mal qui grandit. Le regard qu’il lance à la caméra lorsqu’il se retrouve dans la voiture des flics est véritablement glaçant…

Le travail sur le rôle du masque est exemplaire, et va aboutir à une véritable dissociation de la psyché du jeune homme, tout en mettant à plat les bases mêmes du boogeyman en général. Le lien très fort entre l’être et son masque tient à la fois du fétichisme et de la peur, et le mélange fascinant de ces composantes donne tout son sens à l’évolution de Michael.

Rob Zombie développe le contexte psychologique et social qui va donner naissance au mythe, et sans pour autant excuser les actes de Myers, ils permettent de comprendre par quels degrés de souffrance et d’humiliation il a pu passer, et à quel point tout cela s’est comprimé en lui avant d’exploser littéralement dans un accès de violence dévastateur. On assiste impuissant à des scènes d’un réalisme choquant, et à la souffrance des victimes se mêle à une pitié certaine pour le petit garçon. Rob Zombie ne choisit pas son camp, il sait que Myers symbolise le Mal pour toute une génération de cinéphiles, mais il se permet de lui donner une aura plus consistante que dans le film originel, et se démarque par une approche plus intimiste.

Passée cette première partie, le véritable remake commence. C’est à partir de là que l’on se sent littéralement projeté à la fin des années 70, tant le travail sur les décors et la lumière sont exceptionnels. Rob Zombie rend un véritable hommage à l’œuvre de Carpenter en s’insérant dans un cadre semblable, qu’il parvient à inonder de la même ambiance atmosphérique qui nimbait La Nuit des Masques. La sagesse de Zombie est de ne pas tenter de rivaliser avec la mise en scène de Carpenter, mais de l’invoquer à plusieurs reprises, au détour d’une rue à la profondeur de champ lointaine, d’une allée bordée d’arbres où chemine Laurie Strode, ou de cette vision crépusculaire de la bicoque abandonnée. Rob Zombie ne réalise pas un film fun qui permettra de relancer la franchise en attirant les ados à la pelle, il met en scène un film résolument fort qui soutient la comparaison avec celui de 1978, et qui devient lui aussi un film d’horreur ambitieux et captivant.

Le casting est vraiment à la hauteur des attentes, avec une Scout Taylor-Compton qui crie aussi bien que Jamie Lee Curtis! Son côté fragile et touchant laissera entrevoir d’autres aspects, et c’est dans cet enrichissement progressif que va évoluer HalloweenMalcolm McDowell ajoute sa touche de folie au rôle du Dr Loomis; mais surtout, Tyler Mane (le Dents-de-Sabre de X-Men) donne une dimension montagneuse et ténébreuse à Michael, jouant uniquement de sa stature pour donner vie au personnage mutique. Un rôle tout à sa mesure, auquel il s’applique à redonner son aura de terreur. Le reste du casting est composé d’habitué du réalisateur, avec sa femmeSheri Moon Zombie dans le rôle tragique de la mère de Michael, mais aussi William ForsytheDanny TrejoKen ForeeTom TowlesLeslie EasterbrookLew TempleSid Haig ou encore Bill Moseley. Soit la bande au complet de Devil’s Rejects! Et si vous ajoutez encore Brad DourifUdo Kier ou Adrienne Barbeau, vous vous rendrez compte de la véritable culture de Zombie qui est allé recherchez des bonnes vieilles trognes des années 80!


Mais au-delà de ce casting aux petits oignons, Halloween est avant tout une pièce maîtresse du renouveau horrifique qui fait rage en ce moment, et il constitue une des pierres angulaires de cette approche résolument frontale du genre. Un juste retour à l’âpreté 70’s qui caractérisait déjà son précédent opus, transfiguré par la partition envoûtante de Tyler Bates qui réintroduit efficacement la musique originelle signée Carpenter!

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