Poltergeist (Tobe Hooper, Steven Spielberg, 1982)

(Mise à jour: Steven Spielberg a officiellement été reconnu comme co-réalisateur du film en juillet 2017)

Lorsque Steven Spielberg abordait le genre fantastique ou science-fiction dans les années 80, il le faisait toujours en laissant une grande part au merveilleux comme avec E.T., l’Extraterrestre ou La quatrième Dimension. Mais en tant que producteur, il aimait aussi s’aventurer vers une vision plus sombre de ce genre d’histoire, comme avec Poltergeist, ou plus déjantée, comme avec Gremlins. Pour Poltergeist, il est même à l’origine du récit initial, et l’on sent de manière très forte qu’il surveille son bébé de près!

Poltergeist, c’est un peu la face sombre des contes que nous offre habituellement Spielberg, et la structure familiale que l’on retrouve immanquablement dans ses films est bien présente, avec toujours une forte dose de récit initiatique enfantin. Spielberg convoque ses thèmes de prédilection et les offre à Tobe Hooper, qui est chargé de les emmener dans une direction plus inquiétante… Le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse va donc puiser dans un cahier des charges très spielbergien, et offrir une sorte de relecture macabre des contes du célèbre réalisateur, parvenant à mélanger de manière très efficace l’ambiance nostalgique chère au papa d’E.T. avec sa vision plus dark des revenants. On est quand même très loin de l’aspect malsain de Massacre à la Tronçonneuse heureusement!

Craig T. Nelson fait partie de ces acteurs avec lesquels on a forcément grandi et que l’on retrouve régulièrement, d’Osterman Weekend à La Proposition, en passant par L’Esprit d’Equipe, Turner et Hooch ou L’Associé du Diable. Il fait partie de cette culture populaire américaine, et sa partenaire à l’écran JoBeth Williams également! Kramer contre Kramer, Les Chiens de Guerre, Wyatt Earp… En retrouvant des acteurs de cette trempe, on replonge forcément dans une époque bénie bercée par le cinéma, et la magie opère encore à un niveau nostalgique… Et que dire de la figure mythique enfantine par excellence, avec cette petite fille blonde innocente qui se met à parler aux esprits? La jeune Heather O’Rourke s’insérait parfaitement dans l’imagerie familiale véhiculée par Spielberg, et elle incarnera encore deux fois Carol Ann dans les suites de Poltergeist, avant de disparaître tragiquement à l’âge de 12 ans des suites d’une maladie…

La gentille petite famille qui vient s’installer dans la tranquille petite ville nouvelle de Cuesta Verde va peu à peu perdre ses repères, avec l’enchaînement d’événements paranormaux de plus en plus intenses. Les parents et les 3 enfants (+ le chien, classique lui aussi!) vont se retrouver confrontés à des forces étranges et de plus en plus hostiles… La première à s’en rendre compte est la petite Carol Ann, qui se met à dialoguer avec quelqu’un à travers l’écran brouillé de la télévision… Chacun va essayer de conserver sa place au sein d’une structure qui va être mise à mal, et les parents vont tenter tant bien que mal de ne pas montrer à quel point ils sont tout aussi dépassés que leurs enfants! Là encore, on retrouve un thème cher à Spielberg, avec la vision rassurante du cocon familial dans lequel les gamins peuvent donner libre cours à leurs personnalité, sachant qu’ils pourront toujours s’appuyer sur la solidité et la raison chères aux adultes. Mais lorsque ces 2 notions, confrontées à des événements inexplicables, commencent à se fissurer, les adultes eux-mêmes sont en perte de repère et vont tenter de se raccrocher à quelqu’un pour survivre à cette épreuve.

C’est là qu’ils vont faire appel à des experts en parapsychologie et à une mystérieuse petite femme censée être capable d’assainir les maisons… On découvre alors de nouveaux personnages, ce qui affaiblit un peu le film par moments (à l’instar de L’Emprise de Sidney J. Furie avec l’excellente Barbara Hershey, dont la partie scientifique casse quand même le rythme par rapport à la tension initiale), mais qui colle là encore à la vision familiale de Steven Spielberg, avec quelques touches d’humour sympathiques.

Poltergeist offre des moments inquiétants, et parfois flippants, comme cette scène très courte où la mère veut vérifier si la chambre de sa fille est toujours hantée. Ce moment est sacrément efficace, et le reste du film baigne dans une ambiance de fantastique familial qui fonctionne plutôt bien, et qui en fait un classique efficace du film de maison hantée des années 80!

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2 réponses à Poltergeist (Tobe Hooper, Steven Spielberg, 1982)

  1. zirko dit :

    Holala Poltergeist !

    Je me rappelle l’avoir vu quand j’étais gamin et ça m’avait bien fait flipper. Il faudrait que je le revoie pour vois si j’ai toujours peur 😉

  2. Wade Wilson dit :

    Et moi je vais tenter de regarder les suites!

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