The Cloverfield Paradox (Julius Onah, 2018)

En été 2007, une mystérieuse bande-annonce surgissait, dévoilant la panique dans les rues de New-York et la tête décapitée de la Statue de la Liberté. Aucun titre, seul le nom de J. J. Abrams et la date de sortie, le 18 janvier 2008. Le titre est lâché un peu plus tard, et les internautes vont s’en donner à coeur joie pour tenter de déterminer ce qu’est ce Cloverfield signé Matt Reeves! En matière de promotion, la viralité a très bien fonctionné pour ce Godzilla-like en mode found footage! Puis plus de nouvelles pendant plusieurs années, alors que les rumeurs d’une séquelle allaient bon train. C’est finalement en janvier 2016 qu’un trailer sort, alors que 10 Cloverfield Lane est déjà tourné par Dan Trachtenberg, et sortira 2 mois plus tard! Cette suite ne fait pas l’unanimité, puisqu’elle a un lien ténu avec le 1er film. Le huis-clos est en-deça du 1er volet, mais reste intéressant, surtout pour la prestation de l’excellent John Goodman! Un 3ème volet est annoncé pour la fin 2017, puis est repoussé à début 2018, puis encore repoussé au 27 juin… Pour finalement avoir droit à un teaser lors du Super Bowl dans la nuit du 4 au 5 février 2018, annonçant la sortie du film… 2 heures plus tard sur Netflix, donc dans le monde entier simultanément!!! On peut affirmer que la saga fait vraiment dans l’originalité en terme de communication!!!

 

Intialement intitulé God Particle, ce 3ème épisode est renommé The Cloverfield Paradox, et devrait maintenir la scission créée avec 10 Cloverfield Lane, puisque là encore, les liens avec le 1er volet sont minimes. Il faut dire aussi que le film a été réécrit afin de s’inscrire dans la lignée de la saga, car il s’agissait au départ d’un projet indépendant. Et malgré cette volonté forcée de faire coller à un univers pré-établi, The Cloverfield Paradox s’avère être une très belle proposition dans le genre SF! Alors que l’humanité est sur le point de s’entre-tuer pour cause de pénurie énergétique, une navette est envoyée dans l’espace afin de créer une source d’énergie inépuisable grâce à un accélérateur de particules. Le titre God Particle renvoyait au fameux boson de Higgs, surnommé la particule de Dieu, et qui est pour schématiser le ciment de l’univers, la masse primordiale permettant au tout d’exister. L’accélérateur de particules (dont le physicien Etienne Klein a trouvé un très bel anagramme: « éclipsera l’éclat du Créateur« !) va en effet générer un champ de force qui devrait offrir de nouvelles possibilités en explorant l’univers quantique. Mais bien évidemment, comme dans tout bon film de SF, il faut bien que les expériences donnent des résultats que l’on n’attendait pas!

Du coup, je vais vraiment éviter de spoiler, et je vais vous dire que l’équipage se retrouve dans une situation très délicate suite à la manipulation de cet accélérateur! La tension va rapidement augmenter dans la station, et il va falloir tenter l’impossible pour renverser la situation. La vie des astronautes est clairement en danger, et le résultat est un film nettement supérieur au dernier Alien: Covenant, et qui se situe à un niveau un peu en-dessous du très bon Life – Origine inconnue! Comme quoi, pas besoin d’avoir un nom très connu pour montrer sa détermination à créer une oeuvre qui fonctionne! Julius Onah est un réalisateur nigérian n’ayant qu’un autre film à son actif, The Girl is in Trouble datant de 2015, et il parvient à nous garder enfermé dans cette atmosphère anxiogène avec un réel intérêt!

Il faut dire qu’il s’est entouré d’une poignée d’acteurs plutôt bons, qui donnent une certaine légitimité à leurs personnages. On a Daniel Brühl, le Zemo de Captain America: Civil War; Gugu Mbatha-Raw, qui jouait dans l’épisode San Junipero de Black Mirror; David Oyelowo, qui jouait Martin Luther King dans Selma; Chris O’Dowd, qui était excellent dans Salsa Fury; Zhang Ziyi, une adepte des arts martiaux qui a tourné dans rien moins que Tigre et Dragon, Le Secret des Poignards volants et The Grandmaster! Daniel Brühl s’avère toujours aussi bon au fil de ses films, et Chris O’Dowd propose quelques moments drôles dans cette tension permanente. Le film va dérouler un récit qui va se permettre quelques belles originalités, et on est pris dans une sorte de croisement entre un épisode de La Quatrième Dimension et un épisode de Black Mirror! Le concept proposé par le scénariste Oren Uziel (qui a officié sur le court métrage Mortal Kombat: Rebirth, sur un épisode de la web-série Mortal Kombat qui a suivi, et qui bosse actuellement sur un long métrage Mortal Kombat!) est vraiment bon, et le problème auquel est confronté l’équipage semble insurmontable! Il faut dire que le propos est assez original, et on sent une belle volonté de la part de l’équipe de mener ce film à bien!

Un 4ème volet a déjà été tourné, et devrait sortir en salles le 26 octobre 2018! Ca s’appellera Overlord, et ça se déroulera en pleine Seconde Guerre Mondiale, avec une unité de soldats américains découvrant des expériences pas catholiques perpétrées par les Nazis. Le film est censé sortir en salles, maintenant on verra bien hein… ^^

Ce contenu a été publié dans 2010's, Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *