Le metteur en scène suédois Daniel Espinosa a commencé à faire parler de lui en 2012 avec Sécurité rapprochée, un thriller efficace qui mettait déjà en scène Ryan Reynolds; il a ensuite enchaîné avec Enfant 44, et on le retrouve aujourd’hui sur une oeuvre de science-fiction ambitieuse lorgnant fortement du côté d’Alien – le 8ème Passager! Il retrouve donc Ryan « Deadpool » Reynolds, et tout comme pour ses films précédents, s’entoure d’un casting impressionnant: Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Hiroyuki Sanada…
Mais ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est le soin apporté à la mise en scène, avec une très belle ouverture, et un plan-séquence impressionnant et très immersif! Espinosa va nous présenter chacun des protagonistes à travers cette longue scène, qui s’avère bien tendue puisqu’il s’agit pour l’équipe d’intercepter une navette contenant un échantillon de sol martien, et que la procédure de récupération s’annonce difficile… Daniel Espinosa fait preuve d’une très belle maîtrise, et nous plonge rapidement dans ce récit au suspense prenant. Le scénario est signé Rhett Reese et Paul Wernick, les 2 compères déjà responsables de Bienvenue à Zombieland et Deadpool, et il nous laisse découvrir des personnages bien écrits et auxquels on va rapidement s’attacher, grâce à de petits détails qui vont éviter les habituels stéréotypes ethniques. Comme le film se déroule dans la Station Spatiale Internationale, on va se retrouver en présence d’Américains, de Russe, de Japonais ou encore d’Anglais. Reese et Wernick vont travailler les personnages pour leur apporter un supplément d’âme bienvenu.
Mais pour rivaliser avec la vilaine bébête chère à Ridley Scott, il falait miser sur une créature à la fois différente et tout aussi mortelle! La rencontre avec l’organisme est traitée avec une très belle approche scientifique, Daniel Espinosa nous faisant partager l’excitation de l’équipage qui vient de faire une découverte tout simplement révolutionnaire! Le design de la créature s’avère très intéressant, de par son aspect minimaliste qui augmente fortement son efficacité. La suite va offrir une belle progression, et l’ISS va se retrouver en fâcheuse posture face à cet alien bien décidé à survivre…
Après un début des plus prometteurs, le film n’évite pas un certain classicisme dans le traitement du jeu du chat et de la souris qui va s’organiser dans les différents compartiments de la station. On pense forcément à la saga Alien, avec des situations déjà vues auparavant, et qui amoindrissent parfois le rythme du film. Mais on a également des moments très forts, notamment lors de la première mise à mort, qui est visuellement impressionnante et très touchante! On va osciller entre éléments très classiques et innovations, et le rendu final s’avère positif. Il faut dire que la solidité du casting aide beaucoup, avec un Jake Gyllenhaal (La Rage au Ventre, Everest, Demolition)qui a droit à ses quelques moments d’intensité, un Ryan Reynolds (Wade Wilson donc, mais aussi Criminal: un Espion dans la Tête) qui a certainement eu droit de rédiger ses dialogues avec Reese et Wernick, et une Rebecca Feguson (Mission: Impossible – Rogue Nation) en meneuse qui va se retrouver dépassée par les événements tragiques…
Life: Origine inconnue ne révolutionnera pas le genre, et ne devrait pas faire d’ombre au prochain Alien: Covenant, mais il se pose comme un outsider efficace et motivé. Daniel Espinosa confirme ses belles dispositions de metteur en scène, et nous livre un film de SF qui se permet de très bons moments, notamment une fin impressionnante!