Livre Noir : Infiltrée au coeur de l’extrême gauche

Je n’avais pas encore eu l’occasion de m’intéresser au magazine Livre Noir, mais le teasing fait par Erik Tegnér sur ce 3ème numéro avait vraiment de quoi intriguer. L’enquête en immersion s’annonçait passionnante et ouvrait à des répercussions très percutantes, je me suis donc empressé de le précommander afin de pouvoir le découvrir le plus rapidement possible. Avant d’être un magazine, Livre Noir est un site internet et une chaîne YouTube taxée d’extrême-droite, ce qui est évidemment une dénomination choisie par leurs opposants. Je me suis surtout aperçu qu’il s’agit d’un média d’investigation rigoureux et dont les membres possèdent, pardonnez-moi l’expression, de sacrées paires de cojones pour mener leurs enquêtes aussi loin qu’ils le font! La preuve en est avec ce magazine dont la majeure partie va s’intéresser au travail de terrain d’une de leur journaliste, qui a fait preuve d’une abnégation et d’un courage exemplaires, pour mener à bien sa mission et faire la lumière sur les actions et les motivations de nombreux collectifs, groupes et associations de gauche, qui pour le coup vont mériter l’ajout de l’adjectif « extrême »…

En amont de la parution de ce 3ème numéro, Erik Tegnér, le directeur de la rédaction, évoquait les ramifications de l’enquête mais également l’aspect sécuritaire par rapport à la jeune journaliste ayant effectué ce travail d’infiltration. Son nom n’avait pas encore été dévoilé, mais elle témoignerait à visage découvert et bénéficierait d’un service de protection, cette enquête allant certainement ouvrir à des représailles plus ou moins violentes. Encore une fois, il faut saluer le courage de cette femme qui a osé aller aussi loin dans le but de nous faire comprendre les mécanismes froids et déshumanisants de ces différents groupes prônant officiellement une vision libertaire, altruiste et désintéressée de leurs combats. La réalité est tristement plus terre-à-terre, égoïste, voire condamnable dans de nombreux cas…

Elle s’appelle Pauline Condomines, et durant 6 mois, elle a travaillé dans l’ombre pour récolter des preuves (documents, photos, vidéos), se fondre dans les groupes, participer à des actions, afin de pouvoir nous expliquer les modalités de fonctionnement et les moteurs de ces différents collectifs. Si son infiltration a duré 6 mois, sa source remonte à avril 2023, avec une première approche d’un collectif afin de comprendre les rouages sous-tendant leurs actions. Cette première approche s’est faite au sein de l’association Utopia 56, qui officiellement vient en aide aux mineurs non accompagnés (MNA). Et dès le départ, Pauline a compris que les mensonges et la violence allaient être des outils quotidiens, alors qu’elle n’avait pas encore réfléchi à sa mission d’infiltration, dont l’idée allait rapidement germer dans son esprit…

Cette enquête s’avère tout simplement passionnante, et j’ai rarement lu des pages aussi immersives, précises et factuelles. Pauline ne s’est pas laissée allé à user d’une plume acerbe comme on aurait pu le craindre, venant d’une journaliste de droite s’immisçant dans le quotidien de personnes de gauche. Elle fait preuve d’une déontologie exemplaire et assure une certaine neutralité, dans le sens où tout ce qu’elle va relater va être constamment sourcé, ce qui est évidemment essentiel pour un travail journalistique de qualité. Erik Tegnér et son équipe ont bien précisé en amont qu’ils s’étaient préparés à toutes les attaques qui ne manqueront pas de pleuvoir suite à cette enquête explosive! Comme l’explique très bien Pauline, sa motivation a été d’abord toute personnelle, car elle a voulu savoir factuellement ce qu’il en était face à une question très simple : ces demandeurs d’asile étaient-ils effectivement des mineurs, en ce cas, les refus d’aide n’étaient bien sûr pas légitimes, ou étaient-ils des adultes tentant de se faire passer pour mineurs? La question est simple, et la réponse au cas par cas ne peut être que simple également, voire binaire : c’est oui ou c’est non. Est-ce que les gens de gauche mentent pour aider tout le monde, ou est-ce que les gens de droite veulent empêcher que l’on aide les plus démunis? Je vous laisse vous procurer le magazine 😉

Ce qui impressionne dans son enquête, c’est la rapidité avec laquelle Pauline passe d’une association à une autre, la porosité entre tous ces groupes étant impressionnante ! Un collectif anti-sioniste va fonctionner de manière concomitante avec une association féministe, un groupe d’éco-activistes, ainsi que des fichés S, dans une sorte de maelstrom qui tend à indifférencier chacun, dans une sorte de convergence des luttes confinant à l’absurde ! Des féministes peuvent-elles vraiment garder le silence face à des viols, afin que les associations fonctionnent ensemble? Oui, cela ne pose aucun  problème! On va assister à des aberrations de très haut niveau, comme avec des gens se réclamant antifas, mais dont les agissements ne dénoteraient pas chez les plus fervents néo-nazis d’extrême-droite! Ce magazine est de nécessité publique, et cette enquête est une plongée captivante au sein des dérives de l’extrême-gauche, qui se réclame donc d’une gauche sociale alors qu’elle ne fait que bafouer les droits des personnes qu’elles sont censées aider… Il ne faut bien évidemment pas mettre tout le monde dans le même sac, on connaît la rengaine, que ce soit à gauche ou à droite. Mais le travail de Pauline Condomines va être très précis et va dévoiler des éléments dans chaque association infiltrée, pour démontrer que ces groupes utilisent activement le mensonge et la violence afin de faire avancer leur agenda politique.

Sans trop en dévoiler, car je vous invite fortement à vous procurer cet excellent magazine, je vais vous donner quelques indications sur le caractère de ces enquêtes, avec quelques exemples. Pauline a infiltré le groupe Urgence Palestine, dont le complotisme antisémite va jusqu’à faire croire à certains que les attentats islamistes perpétrés par Daech l’ont en fait été par les Juifs… On est à un niveau stratosphérique de complotisme pour certains, et ça fait franchement peur… On a une personne qui dénonce « l’instrumentalisation habituelle du viol, sachant qu’il n’y a aucune preuve de viol systémique le 7 octobre » (page 17). « L’union européenne doit bombarder Israël », dit une autre militante (page 19). Utiliser des pancartes disant « Le kérosène, c’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics et les patrons! » ? Bien sûr, ça passe crème pour les manifestants, qui sont totalement étonnés que Gérald Darmanin puisse les accuser d’incitation à la haine et à la violence. Le mensonge va loin, car une militante propose aussi : « Nous avons un médecin au sein de l’association Mplp qui peut faire des CM (certificats médicaux) pour coups et blessures si besoin. » Si les policiers ne sont pas assez violents, on peut donc toujours inventer une violence policière avec certificats à l’appui… Je vous donne des exemples décousus, mais je vous invite vraiment à lire l’enquête dans son intégralité, pour vous rendre compte de la décontraction et de l’impunité avec lesquelles ces associations utilisent le mensonge et la violence pour se faire passer pour le camp du bien… C’est tout simplement édifiant, et le travail de Pauline Condomines est des plus remarquables à cet égard.

Elle va encore participer à des action dans des ZAD, notamment sur le chantier de l’A69, elle va infiltrer des collectifs de sans-papiers, qui ne vont pas hésiter à bien préciser aux migrants que s’ils ne participent pas aux manifs, ils ont peu de chance de se voir octroyer des papiers. Dans le genre instrumentalisation des gens, ça en dit beaucoup sur le caractère humaniste de ces militants… Qui n’hésitent pas non plus à garder des familles de migrants éveillées toute la nuit pour manifester, en leur refusant un logement et en leur disant que c’est le seul moyen d’en obtenir un. L’amour de son prochain dans toute sa splendeur… Je ne vous ai évoqué ici qu’une infime partie de ce que vous découvrirez sur la réalité de ces associations, et il était temps que cela soit évoqué de l’intérieur, et il aura fallu l’immense courage et le très grand dévouement d’une journaliste digne de ce nom pour faire la lumière sur de tels agissement. Merci Pauline Condomines pour ce travail exemplaire !!!

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