Black Mirror saison 2 (Charlie Brooker, 2013)

2 ans après la première salve de Charlie Brooker, voici 3 nouveaux épisodes complétant cette géniale anthologie futuriste à la fois cynique et pessimiste. Cette fois-ci encore, chaque épisode est totalement indépendant et va mettre en lumière les dérives liées aux nouvelles technologies, en plongeant des personnages dans des situations où ils dépassent le point de non-retour et vont devoir faire face à leurs instincts les plus profonds.

Be right back suit avec beaucoup d’émotion le difficile parcours de Martha, qui tente de continuer sa vie après la perte de son petit copain Ash. Entre son boulot et les visites de sa soeur, elle se retrouve dans une grande solitude, jusqu’à ce qu’une connaissance lui parle d’un site internet qui pourrait l’aider à effectuer le processus de deuil. En compilant toutes les données répertoriées sur Ash se trouvant sur le web, elle pourrait communiquer avec une fausse version de lui par mail. Ce projet semble à la fois malsain et attirant, et la jeune femme va tenter l’expérience…

Traité avec beaucoup de sensibilité, ce sujet délicat de la perte d’un proche va ouvrir sur la difficulté de laisser le passé derrière soi, et Martha va plonger dans un engrenage qui va la pousser à rechercher la présence constante de son défunt Ash. A l’aide des technologies modernes de communication, elle va avoir une relation à distance avec un ersatz de celui qu’elle a aimé, qui va créer une vraie dépendance, et déboucher sur un processus de plus en plus morbide… Hayley Atwell (la Peggy Carter de Captain America: first Avenger) est parfaite dans ce rôle difficile, et entre avec beaucoup de conviction dans l’ambiance pesante créée par le metteur en scène Owen Harris.

White Bear nous mène dans une toute autre direction, avec une jeune femme se réveillant dans une maison qu’elle ne connaît pas, et qui a oublié qui elle était. En sortant de cette maison, elle se retrouve dans un quartier qui semble désert, mais où elle va découvrir de nombreuses personnes armées de caméscopes ou d’appareils photo qui vont la suivre alors qu’elle tente de trouver son chemin. Les choses vont se corser quand de mystérieux individus vont la traquer, armés eux de fusils…

White Bear nous plonge dans un futur proche tendance post-apocalyptique, avec un dérèglement electro-magnétique ayant fait disjoncter une bonne partie de la population. La jeune femme va rencontrer des gens normaux qui vont tenter de l’aider, tandis que les groupes de traqueurs les suivent sans relâche…

Encore une excellente pièce avec cet épisode traitant d’une épidémie bien étrange, qui pousse les gens à filmer les événements sans réagir. Un mystérieux signal serait la source de ce dérèglement, et avec l’aide de ceux qu’elle rencontre, elle va tenter de remonter jusqu’à la source, avec pour but de détruire ce signal. L’ambiance oppressante fonctionne vraiment bien, et on plonge dans cette excellente histoire sans vraiment savoir où les auteurs vont nous mener, mais avec un plaisir évident. Encore une fois, on a droit à un récit très travaillé et à des personnages forts, qui vont nous mener dans des directions vraiment originales!

The Waldo Moment est certainement l’épisode le plus faible de cette anthologie, ce pamphlet politique s’avérant tiré par les cheveux et sans véritable intérêt. Waldo, c’est la star d’un cartoon satirique, un ours bleu qui n’a pas la langue dans sa poche et qui s’amuse à humilier les invités de son show. Par un concours de circonstances, il va se retrouver face au politicien Liam Monroe lors d’une élection municipale! Waldo le dénonciateur face à un système politique engoncé dans ses vieilles habitudes, l’expérience va être de plus en plus difficile pour Jamie Slater, le comédien prêtant sa voix à Waldo. Ce porte-parole malgré lui d’une frange de la population qui ne croit plus en la politique, va se retrouver mêlé à un jeu très difficile et délicat, dans lequel il va devoir se remettre en question.

Franchement, il n’y a pas grand-chose de vraiment intéressant dans cet épisode qui tourne en rond, et qui ne possède pas la folle ingéniosité des précédents. Cette satire de l’univers politique n’a rien d’innovant, et sa conclusion s’avère extrêmement tirée par les cheveux… La seule bonne surprise est la présence de l’excellente Chloe Pirrie, que l’on avait pu découvrir dans le très bon Shell, et qui est toujours aussi douée!

Cette seconde saison atteint ses objectifs malgré un 3ème épisode inutile, continuant sur sa lancée et mettant à profit de vrais talents d’écriture et de mise en scène pour créer des univers cohérents et forts.

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Le clip de la semaine: First Impressions

Les fan-movies pullulent sur le net depuis un bon moment, avec des qualités souvent variables. Mais on trouve régulièrement des courts métrages de très bonne facture, comme ce First Impressions signé Leo Kei Angelos, qui nous dévoile un personnage très connu de l’univers DC. Servi par une mise en scène inspirée et un récit qui va droit à l’essentiel, ce petit film est plutôt efficace! Enjoy! 😉

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Black Mirror saison 1 (Charlie Brooker, 2011)

Après sa mini-série pas trop captivante Dead Set en 2008, Charlie Brooker s’essaie à l’anthologie en 2011 avec Black Mirror. Pas très généreuse en épisodes (simplement 3), cette saison s’avère pourtant d’une inventivité folle et d’une précision diabolique dans ses récits! 3 épisodes qui n’ont aucun lien entre eux, mais qui offrent un regard hautement aiguisé sur notre société et le futur oppressant qu’elle risque de nous offrir…

3 épisodes de 45 minutes pour un concept remettant au goût du jour les séries du genre La quatrième Dimension, avec des concepts très simples aux conséquences irréversibles. Le 1er épisode, The national Anthem, s’intéresse à la position du premier ministre anglais lors de la prise d’otage de la princesse Susannah. La belle et très populaire jeune femme est séquestrée par des individus qui ont envoyé une vidéo à destination du premier ministre, avec des conditions et un ultimatum. Pour sauver la princesse, le premier ministre va devoir avoir une relation sexuelle avec une truie, le tout filmé et retransmis en direct sur internet!!! Les bases absurdes sont posées, et on pourrait s’attendre à un épisode totalement comique et déjanté, mais Charlie Brooker utilise ce concept dingue d’une toute autre manière, en le traitant avec réalisme et en usant d’un suspense très fort! L’argument comique fait place à une vision très dramatique de la situation, en montrant les différentes tentatives de retrouver la princesse et en essayant de repousser l’échéance fatale exigée par les ravisseurs.

Fifteen Millions Merits est sans conteste le petit bijou de cette série, avec son univers ultra aseptisé où les gens vivent dans une minuscule pièce entourée d’écrans, où la publicité est omniprésente et intrusive (il faut payer pour la zapper), et où la classe moyenne passe ses journées à pédaler sur des vélos afin d’accumuler des crédits. Une parabole hautement symbolique de la déshumanisation du travail et des classes sociales, doublée d’une critique très intelligente de notre société qui s’enfonce dans la télé-réalité jusqu’au cou. Les 15 millions du titre, c’est le prix que coûte le billet d’entrée pour l’accès aux sélections d’Hot Shot, l’émission phare révélatrice de talents, qui permet aux plus chanceux de devenir des stars et d’arrêter de pédaler pour gagner leur vie. La critique acerbe d’un système où la reconnaissance passe uniquement par la notoriété publique est là encore symbolique, et c’est d’autant plus intéressant que la série est produite par la société de production Zeppotron, qui appartient en fait au groupe international Endemol, le créateur de nombreuses émissions de télé-réalité comme Big Brother et ses différentes déclinaisons (Secret Story chez nous…), Fear Factor, Star Academy… Une manière peut-être de se faire pardonner tant de moments de télévision si ineptes? En tout cas, les gars de Zeppotron ont les coudées franches pour aller au bout de leur concept, et cet épisode est énorme, bénéficiant d’une atmosphère ultra-travaillée et d’une justesse exemplaire, avec des acteurs talentueux et totalement impliqués.

Le concept du 3ème épisode est là encore très astucieux, avec un futur proche où les gens peuvent s’implanter une puce qui va enregistrer chaque instant de leur vie, en leur permettant de les visionner à volonté. Ainsi, quand un homme sort d’un entretien d’embauche, il se repasse les réactions des personnes qui lui faisaient face afin de déterminer si elles sont plutôt positives ou négatives. Mais le concept va être mené légèrement plus loin par les auteurs, qui vont pousser un homme soupçonneux à chercher si sa femme le trompe… Ambiance très paranoïaque et tendue pour ce The entire History of you qui va démontrer les dérives de l’image au sein de notre société, où les individus enregistrent tout et peuvent constamment remonter dans le passé pour prouver que l’autre avait tort ou raison. C’est rudement ingénieux, c’est encore une fois très bien joué, et comme le reste des épisodes, c’est tourné de manière très intelligente.

Le concept de base de cette série est de mettre en avant notre besoin constant de vivre avec nos ordinateurs, nos téléphones portables, nos tablettes tactiles, nos écrans de télévision, toutes ces surfaces réfléchissantes qui sont le reflet de nos âmes qui se perdent de plus en plus, miroir froid et sombre révélateur de nos peurs et de nos défauts les plus profonds. Black Mirror est peut-être avare en épisodes, mais quand on voit la qualité qui les habite, on ne peut qu’adhérer à cette vision extrêmement talentueuse servie par Charlie Brooker!

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Les news de la semaine: Bad Milo!

Sorti de nulle part, Bad Milo! de Jacob Vaughan pourrait bien être l’excellente surprise gore du moment! Pas exactement sorti de nulle part, puisque Milo sort directement du ventre de Duncan, un gars à la vie trop tranquille qui accouche littéralement d’un monstre assoiffé de sang! Ca a l’air bien drôle, bien sanglant, et rien que pour l’histoire qui renvoie directement aux films de Lloyd Kaufman et Frank Henenlotter, ça vaut le détour!

Tiens, en parlant d’Henenlotter, celui-ci revient avec un documentaire nommé That’s Sexploitation! qui va explorer le sexe au cinéma des années 30 jusqu’aux 70’s! Le papa d’Elmer le Remue-Méninges et Frankenhooker connaît bien son sujet, lui qui nous avait épaté avec son Sex Addict bien tordu il y a 5 ans, et ce doc devrait s’avérer particulièrement savoureux!

Après son sympathique Rammbock à base de zombies, le cinéaste allemand Marvin Kren ne lâche pas le genre mais le transplante en milieu montagneux avec The Station. Se déroulant dans les Alpes, ce film d’horreur va suivre un technicien dans une station climatique qui va découvrir les ravages causés par un mystérieux liquide rouge s’échappant d’un glacier. Un air de The Thing pour un long métrage qui attise la curiosité!

Si Banshee est une putain de découverte en matière de série, découvrir la bande-annonce de la saison 2 fait bien plaisir! Bon, va falloir être patient puisque cette seconde salve ne sera diffusée qu’en 2014, mais les aventures policières de Lucas Hood dans la tranquille petite ville de Pensylvannie devraient être encore ultra-violentes et sexy!

Comme ses aînés Jason ou Michael Myers, Chucky aime bien revenir d’entre les morts et, pour cette 5ème hécatombe, il va s’inviter dans une gentille petite famille où il va semer les cadavres. Exit les effets visuels old school, on est ici dans l’ère de l’informatique, mais malgré cet aspect dommageable, ce Curse of Chucky pourrait bien s’avérer réussi!

Une affiche pour Agents of S.H.I.E.L.D.! Bon, rien de transcendant, mais ça annonce le prochain débarquement de l’agent Coulson, alors ça fait toujours plaisir!

 

La comédie romantique barrée de et avec Joseph Gordon-Levitt se signale par une nouvelle affiche, et il va falloir attendre jusqu’à Noël pour découvrir ce galop d’essai très attendu!

 

The Expendables 3, ça continue! On apprend cette semaine que Bruce Willis ne fait plus partie de la bande (il demandait 4 millions de dollars pour 4 jours de tournage…), mais qu’Harrison Ford rejoint la bande à Sly! Une recrue de choix avec Indy!!!

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Voyage aux Confins de l’Univers (Yavar Abbas, 2008)

Ce documentaire passionnant produit par National Geographic est un voyage unique qui va nous emmener de la Terre jusqu’au plus profond de l’univers, en nous faisant découvrir les merveilles que recèle une Nature jamais à court d’imagination. De la Lune à Pluton, de la Voie lactée à l’univers interstellaire, des trous noirs aux pulsars, le documentariste Yavar Abbas nous plonge dans un monde incroyable où la gravité empêche les collisions de planètes ultra-rapides et où les notions de temps et d’espace ne sont pas aussi figées qu’on veut bien le croire!

Présenté intégralement sous forme d’images de synthèse, Voyage aux Confins de L’univers va tout d’abord nous faire visiter notre espace environnant, avec le système solaire composé de ces 8 planètes et de son étoile source de vie, le Soleil. On plongera ensuite au-delà de ce système pour découvrir le reste de notre galaxie, ainsi que la galaxie d’Andromède, jusqu’à pénétrer dans l’espace intergalactique aussi mystérieux qu’étonnant! Et plus on va s’éloigner de notre si petite Terre, plus on va remonter dans le temps, vers les origines de la création…

La présentation de notre système solaire, né il y a quelques 4,55 milliards d’année, va nous en apprendre sur l’apparition de la vie elle-même, avec la mise en place chaotique et incroyablement ingénieuse ayant permis de créer notre planète à la place idéale pour qu’une atmosphère se crée en son sein. Ni trop près ni trop éloignée du Soleil, notre planète bénéficie des conditions nécessaires à la vie, grâce à un mélange d’hydrogène et d’oxygène, à une force gravitationnelle adaptée, et à une filtration des rayons solaires efficace. Comparée à l’atmosphère infernale de Vénus où les éruptions volcaniques incessantes font monter la température jusqu’à 450 degrés Celsius; celle de Mars saturée de dioxyde de carbone et offrant un paysage désertique; ou encore celle de Jupiter entièrement gazeuse et traversée par des vents allant jusqu’à 700 km/h depuis des centaines d’années, la particularité de la Terre est une perle rare!

Depuis sa création il y a 14 milliards d’années, l’univers poursuit son expansion initiée avec le Big Bang. Cette formidable explosion primordiale a encore des répercussions de nos jours, et est présente aujourd’hui sous forme de rayonnement fossile, que l’on peut même observer à travers notre télévision: en l’absence de signal, 1% de la neige observée sur l’écran correspond à ce rayonnement fossile… La beauté créatrice de l’univers est sans fin, et l’observation de phénomènes à la limite de l’entendement humain démontre l’inventivité incroyable mise à l’oeuvre à l’échelle astronomique. Le principe du trou noir absorbant tout, même la lumière, et dont on n’a aucune idée de ce qu’il renferme, les lois physiques semblant totalement annihilées en son sein; les pulsars, étoiles à neutrons tournant sur elles-mêmes à une vitesse inimaginable, et émettant une pulsation périodique qui a trompé les observateurs au début, qui pensaient avoir affaire à une communication extraterrestre; les pouponnières stellaires, immenses berceaux s’étendant sur des milliards d’années-lumière où naissent les étoiles, etc… L’univers regorge de merveilles parfois difficiles à appréhender, mais totalement fascinantes! Ce documentaire magnifique retrace toute cette épopée cosmique de manière remarquable, n’oubliant jamais de replacer l’Homme à travers ce périple monumental, et nous remettant face à notre condition à la fois modeste et miraculeuse.

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