Deadpool Hors Série 1: Retour au Noir

Si Cullen Bunn n’a jamais tenu les rênes de la série régulière Deadpool, il n’en est pas moins un fin connaisseur du personnage, puisqu’il gère la plupart des mini-séries consacrées au Merc with a Mouth! Le génial Deadpool massacre Deadpool, Deadpool vs Carnage, ou encore Les Guerres très très secrètes… On le retrouve donc en toute logique dans ce Deadpool Hors Série 1 intitulé Retour au Noir (qui claque quand même mieux en VO, avec un Back in Black renvoyant directement à ces bons vieux AC/DC!), et pour ceux qui ont suivi les aventures de Wade, vous savez que Bunn a réécrit l’histoire Marvel en incorporant un premier porteur de Symbiote lors des Guerres Secrètes… Et oui, on connaît tous l’histoire de Peter Parker qui trouve le costume extraterrestre sur la planète du Beyonder, mais dans Les Guerres très très secrètes, Cullen Bunn nous a montré la participation de Deadpool à ce conflit, qui date de 1984, et qui est donc antérieur à la création du personnage (en 1991)! On n’est pas à un paradoxe temporel près, non? 😉

Wade Wilson a donc été le premier à enfiler le costard-symbiote, et sa personnalité dérangée n’a pas arrangé les pulsions sanguinaires de l’extraterrestre… Il se pourrait donc bien que Deadpool soit à l’origine de la création même de Venom!!! La mini-série présentée aujourd’hui va encore une fois triturer la continuité de manière rétro-active, en montrant qu’avant de choisir Eddie Brock comme hôte, le Symbiote est d’abord revenu vers Deadpool! Le premier épisode joue à merveille sur l’historique de cette saga, et on replonge avec plaisir dans le passé! Bunn, associé au talentueux dessinateur Salvador Espin, nous livre un moment bien fun et rythmé, dans lequel le Symbiote va sauver in extremis Wade d’une mort certaine! Alors qu’il s’est crevé lui-même les yeux pour ne pas succomber au sort de Dansen Macabre, Wade est en sale posture… Mais il va être requinqué vite fait, grâce au Symbiote qui lui redonne un max de force!

Visuellement, c’est excellent de voir le mix entre Deadpool et Venom, mais la suite des épisodes ne sera pas aussi réussie que le premier… Cullen Bunn ne s’autorise pas du R-rated, et ça reste trop mainstream avec l’apparition de Puissance 4 ou la Chatte noire. Il y a quelques bonnes idées, comme la bad girl de 48ème zone le Lapin blanc, qui se croit trop au top, et qui a quelques arguments comme des lapins super-virus génétiquement modifiés! Kraven le Chasseur vient aussi faire un tour, puisqu’il croit qu’il a affaire à Spider-Man! La confrontation est sympa, mais là encore, Bunn n’exploite pas assez le côté bestial de Venom, et on est éloigné de l’itération d’Eddie Brock… Ca reste sympathique, mais le premier épisode avait posé de très belles bases, et la suite n’est pas à la hauteur des espérances… Mais bon, ça se lit quand même tranquillement, en attendant les prochaines mini-séries, avec Bad Blood notamment!

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Dunkerque (Christopher Nolan, 2017)

Christopher Nolan fait partie de ces metteurs en scène que je trouvais très surestimé, mais qui en l’espace de 2 films a réussi à me faire adhérer à son travail. J’avais trouvé son exercice de style avec Following – le Suiveur intéressant, mais je n’avais pas accroché à Memento, Insomnia et Batman begins. Je n’ai pas vu Le Prestige, et j’ai trouvé The Dark Knight: le Chevalier noir intéressant, surtout pour le Joker et Double Face, mais pas pour Batman lui-même… Je me suis vraiment ennuyé devant Inception… Et je n’ai pas réussi à regarder plus d’une heure de The Dark Knight rises… Et d’un coup, il nous livre un Interstellar qui s’avère totalement captivant et osé, et assoit définitivement son statut avec ce qui est son chef-d’oeuvre absolu, Dunkerque!

C’est simple, l’an dernier, Alejandro Gonzalez Inarritu nous a livré son The Revenant, et cette année, c’est Nolan qui nous balance le film le plus exigeant et le plus immersif! Dunkerque est une expérience sensorielle des plus captivantes, qui va vous mettre en apnée pendant la quasi-totalité du film! L’évocation de cette phase de la Seconde Guerre Mondiale est d’une telle intensité, que je retenais réellement mon souffle tellement j’étais plongé dans l’action! Nolan est parvenu à retranscrire la tension permanente dans laquelle vivaient ces soldats, et il le fait avec une maîtrise absolument démentielle!!! D’habitude, je suis moins sensible aux sons qu’à l’image, mais la façon dont il gère la partie sonore est dingue! Ce tic-tac permanent qui est comme un compte à rebours, et qui marque l’attente face à un événement tragique qui va se produire, c’est une trouvaille d’une efficacité redoutable! Et jamais la bande-son d’Hans Zimmer n’aura été aussi immersive!!! Le compositeur nous livre une prestation hypnotique qui intensifie très efficacement la vision de Nolan!

Dès le début du film, on est plongé dans les rues de Dunkerque, où les soldats allemands ont acculé les Britanniques et les Français. On entre directement dans le vif du sujet avec une scène d’une très grande tension, et on se rend compte rapidement qu’elle ne va pas nous lâcher! Le film est construit de telle manière, que l’on va passer d’une épreuve à l’autre, en suivant divers points de vue de manière régulière. On va s’attacher à deux soldats qui vont tout faire pour s’éloigner de Dunkerque; à un civil anglais qui va prendre son bateau pour venir aider les Alliés; à des aviateurs anglais qui vont tenter de renverser la situation devenue très critique; et à un commandant décidé à rapatrier ses troupes au pays. Nolan va user d’une trame narrative très intelligente pour nous raconter les destins croisés de ces protagonistes, ainsi que des milliers d’anonymes se retrouvant pris au piège sur cette plage…

La mise en scène est d’une force sacrément impressionnante, avec une aisance dans l’évocation de ces divers moments très variés; Nolan filme aussi bien sur terre, que sur mer ou encore dans les airs, et il va nous plonger dans des séquences juste incroyables! Sa capacité à prendre en compte la temporalité de chaque séquence rajoute indéniablement à la tension, et quand on entend le sifflement strident des avions allemands qui arrivent au loin, et que l’on voit les hommes se coucher à terre dans l’attente de l’impact, c’est d’une telle intensité… Et quand on voit avec quelle frontalité il nous fait vivre ces impacts, on ne peut qu’être totalement immergé dans ces scènes! En jouant sur les effets d’attente et cette temporalité inéluctable, il nous emprisonne dans sa vision hypnotique, et on ne peut rien faire d’autre que subir ce que vivent ces soldats… Et quand le rendu est aussi réaliste et intense, on ne peut que se prendre tout cela de plein fouet…Christopher Nolan nous livre une expérience sensorielle des plus captivantes, et on ne ressort pas indemne de ce film…

Une autre des forces de Dunkerque est de ne pas faire un film de guerre qui va opposer les Alliés aux Allemands, mais d’adopter un point de vue allant bien au-delà: Christopher Nolan filme des hommes qui tentent de survivre à la Mort. L’ennemi ne prend pas le visage de soldats nazis, et cette vision du conflit n’est pas celle de plusieurs nations contre l’Allemagne. C’est un film qui va mettre des hommes face à leur plus grande peur, qui va les obliger à réagir face à un ennemi tellement impitoyable et universel, qui est la Mort elle-même. Christopher Nolan, en 1h37, est parvenu à captiver l’essence même de cette lutte primale pour l’existence, tandis que l’inéluctabilité de cette mort devient aussi évidente que cet entêtant tic-tac permanent! On va assister à des séquences d’une telle intensité, menée avec un sens du réalisme bluffant, que l’on ne va même pas ressentir tout de suite les émotions qu’elles suscitent. La force de Nolan est de nous plonger dans un tel état d’urgence et de tension, que tout ce qu’on va vivre va être pris de plein fouet, et que la somme de toutes ces émotions ne sera délivrée qu’à la fin! J’ai rarement ressenti une telle symbiose entre l’intelligence d’une mise en scène et la puissance des émotions, et surtout une telle maîtrise dans l’évocation des deux!

Christopher Nolan nous fait littéralement vivre ce conflit de l’intérieur, que ce soit sur la plage, dans les airs ou en mer, et Dunkerque est un hommage des plus sincères à tous les hommes et les femmes ayant participé à cette Opération Dynamo, destinée à sauver le plus de monde possible sur les 400 000 soldats coincés sur cette plage… Parmi les choix narratifs de Nolan (qui a donc également rédigé le scénario), celui de ne pas choisir de personnage principal. On va ainsi passer d’une personne à l’autre dans une sorte de boucle narrative, afin de suivre différents destins pris dans cette tourmente qui les dépasse. Au niveau du casting, c’est un sans-faute, avec les inconnus mais très bons Fionn Whitehead et Damien Bonnard qui jouent les deux soldats qui tentent de quitter la plage; Tom Hardy dans le rôle de l’aviateur; Mark Rylance qui joue le civil venu aider l’armée avec son bateau; Kenneth Branagh dans le rôle du commandant, Cillian Murphy en soldat traumatisé, ou encore James D’Arcy jouant un colonel. La direction d’acteurs est parfaite, et chacun va approfondir son personnage pour que cette conjonction de talents se mette au diapason de l’excellence du metteur en scène! Et cette composition d’Hans Zimmer… Dunkerque est une expérience unique, de celle qui vous marque et qui vous rappelle que le cinéma est capable de vous toucher au plus profond de votre être!!!

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Le clip de la semaine: Darkside – Freak, go Home

J’ai découvert le duo Darkside très récemment, puisqu’ils a une place importante sur la BO du sympathique film post-apo The bad Batch. Leur sonorité electro un brin perchée vaut le détour, et ce morceau live devrait vous convaincre si vous appréciez le genre!

 

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La Planète des Singes: Suprématie (Matt Reeves, 2017)

En 2011, Rupert Wyatt nous livrait une relecture du mythe simiesque juste démentielle, avec La Planète des Singes: les Origines, qui montrait de manière impressionnante comment tout avait commencé! Matt Reeves avait eu la lourde tâche de prendre la relève en 2014 avec La Planète des Singes: l’Affrontement, qui était correct, mais bien loin de la portée émotionnelle de son prédécesseur. 3 ans plus tard, c’est le même Matt Reeves qui est en charge du 3ème volet, narrant les conséquences de la guerre entre les humains et les singes…

Le début est très tendu, avec cette immersion en pleine jungle où des soldats sont à la recherche de leurs ennemis. On sent une approche qui renvoie aux films traitant du Vietnam, ce qui donne une belle consistance à cette séquence d’ouverture, surtout que Matt Reeves gère une mise en scène bien intelligente. On se retrouve en plein film de guerre, avec toute l’intensité et la portée dramatique que l’on peut ressentir avec l’approche très frontale qu’adopte Reeves. Sa capacité à générer une forte tension avant que le combat éclate, et sa justesse dans la représentation de la bataille, font de cette ouverture une très belle démonstration de force!

Le film semble alors bien plus dense que son prédécesseur, et on va suivre César et les siens, qui souhaitent sortir de la forêt pour s’éloigner le plus possible des hommes. César veut protéger son peuple, et l’exode semble inévitable pour que le combat cesse entre les deux races. Mais c’est sans compter sur un colonel de l’armée bien décidé à exterminer tous les singes… L’affrontement va alors se transformer en guerre personnelle entre César et le Colonel, et la rage qui les anime va mettre en péril leurs deux factions… Andy Serkis est encore une fois bluffant dans le rôle de César, lui conférant une intensité impressionnante via la technique de motion capture. Lui qui est un habitué de ce procédé (après tout, il a joué Gollum dans les sagas du Seigneur des Anneaux et du Hobbit!) apporte toute la noblesse d’âme et la détermination au souverain du peuple singe, et lui donne une complexité bienvenue.

Face à lui, Woody Harrelson excelle dans un rôle comme il les affectionne, celui d’un homme déséquilibré et instable, rongé par cette guerre qu’il veut à tout prix mener à son terme. La prestation de l’acteur est très intéressante, emprunte d’un hommage évident au Marlon Brando du sublime Apocalypse now! D’ailleurs les références au chef-d’oeuvre de Francis Ford Coppola sont nombreuses et pertinentes. Matt Reeves permet à Harrelson de s’amuser dans son rôle de despote, même s’il est dommage que les apparitions du personnage soient finalement limitées. Mais la confrontation entre les 2 « souverains » s’avère intéressante.

Si Matt Reeves gère ce conflit psychologique ainsi que la partie graphique impressionnante lors des combats, c’est au niveau du scénario que le film va pêcher par moments, avec notamment une baisse de rythme conséquente pendant une grande partie. Les événements dans le camp du Colonel n’ont pas la même intensité que le début du film, et on se retrouve dans un récit plus classique et moins prenant. La Planète des Singes: Suprématie reste cependant un bon film, mais qui comme le second volet, ne parvient pas à retrouver l’intensité qui habitait le premier. Il faut dire que d’un film à l’autre, on change vraiment de registre, mais il est toutefois intéressant pour l’affrontement entre Andy Serkis et Woody Harrelson. Et bien sûr, les effets visuels sont impressionnants, avec une 3D finalement très agréable!

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Deadpool 2: Le Cirque du Crime

2ème numéro de ce relaunch pour Deadpool, avec toujours les mêmes séries à l’intérieur! On commence par Deadpool 19, qui est la suite des aventures futuristes de Deadpool 2099! Gerry Duggan et Scott Koblish poursuivent leur exploration de ce fameux Univers 2099, qui avait fait les beaux jours de Marvel durant les années 1990! Et il faut dire que la réappropriation du concept s’avère excellente, Warda Wilson n’ayant rien à envier à son vieux père question folie destructrice! On retrouve d’ailleurs Ellie Preston, la 1ère fille de Wade, qui a donc bien grandi… Les deux frangines s’opposent dans un duel à mort, et Wade va devoir remettre son costume afin d’arrêter cette lutte fratri(soeuri?)cide. Koblish a de quoi devenir mythique, avec sa capacité à s’adapter à tous les styles de comics à travers les époques! Il nous livre donc un très bel épisode 90’s (mais futuriste quand même), qui n’est pas seulement un exercice de style, mais qui bénéficie d’un scénario assez travaillé pour que l’émotion surgisse! Bientôt la conclusion!

On revient ensuite aux aventures contemporaines de Deadpool, qui doit retrouver le diabolique Madcap! Gerry Duggan assure vraiment bien depuis plusieurs mois, et ces 2 épisodes ne dérogent pas à la règle! Il y a un excellent humour, doublé d’un sens tragique prenant! La fin de l’épisode 22 est juste atroce… On découvre les origines de Madcap, qui était déjà bien cramé avant d’être coincé dans la tête de Deadpool pendant un bon moment (vous vous rappelez, les voix que Wade entendait dans sa tête, quand il y avait des bulles de différentes couleurs? Eh bien c’était Madcap qui conversait avec Wade!) … On va faire un tour au zoo, qui ne va pas bien se terminer… Et on va se retrouver dans une course hippique qui va forcément partir en cacahuète… Mais cette fin!!! Ca va être difficile d’attendre le mois prochain!!!

Et on termine par Deadpool et les Pros à payer, qui voit déjà son équipe changer… Domino à pris le commandement, au grand désespoir de Wade, que l’on découvre en train de jouer avec des figurines pour essayer de se déstresser… Negasonic Teenage Warhead a rejoint le crew, et ses cheveux repoussent tranquillement, après les expérimentations qu’elle a subi… L’équipe va être confrontée au Cirque du Crime, une bande de losers qui ne leur donne pas trop de fil à retordre. Mais Deadpool va découvrir que le S.H.I.E.L.D. a placé son groupe sous surveillance! Vu ses pouvoirs, il se pourrait bien que ce soit Teenage Negasonic Warhead qui soit visée par l’agence gouvernementale… Et c’est encore un très bon épisode, signé cette fois-ci par Cullen Bunn!

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