Interstellar (Christopher Nolan, 2014)

Enfin un film captivant de la part de Christopher Nolan! Je ne suis pas du tout fan du metteur en scène anglais, dont les films me laissent soit totalement indifférent (Memento, Insomnia, Batman begins, Inception, The dark Knight rises), soit m’intéressent juste assez, sans que je m’emballe non plus (Following – le Suiveur, The dark Knight: le Chevalier noir). Je n’ai pas vu Le Prestige sinon… Mais avec Interstellar, Christopher Nolan bouscule toutes les idées reçues sur son cinéma trop froid et hermétique, pour nous plonger dans une épopée humaine bien plus palpitante que l’ensemble de sa filmographie! Interstellar est un voyage spatial et ô combien humain de toute beauté, puisant sa source dans un récit totalement inventif et original!

Jonathan Nolan, le petit frère, et Christopher Nolan, se partagent l’écriture des scénarios depuis de nombreuses années, et ils ont travaillé ensemble sur Le Prestige, The dark Knight: le Chevalier noir et The dark Knight rises. Avec Interstellar, leur collaboration donne vie à un long métrage épique et envoûtant qui plonge au coeur de la galaxie et de l’âme humaine. Un voyage interstellaire dont le but est de permettre la survie de l’humanité, et qui va en parallèle constituer une aventure personnelle des plus éprouvantes pour chaque personnage.

Dans un futur proche où la Terre se meurt, il n’y a plus beaucoup d’espoir pour la survie de l’espèce. Les récoltes s’amaigrissent, la poussière prend possession de tout, et la lutte semble de plus en plus vaine… Mais quand Cooper, un pilote qui a dû laisser ses talents de côté pour se lancer dans l’agriculture, se voit proposer une participation à un vol spatial destiné à trouver une planète habitable, il est tiraillé entre son envie de faire partie de l’aventure et la tristesse de laisser ses enfants derrière lui. Mais si un avenir est envisageable pour eux, il est bien obligé de partir…

Interstellar va nous plonger dans un voyage captivant, qui va nous mener dans des directions jusque-là inexplorées. Tout le périple des astronautes va être un voyage dangereux et de toute beauté, nous faisant découvrir des régions de l’espace grandioses et inexplorées. Il est difficile de décrire tout ce que l’on va traverser lors de ce film, et en même temps ce serait dommage de tout révéler. Mais Christopher Nolan appose un traitement visuel impressionnant au scénario qu’il a écrit avec son frangin, et Interstellar se révèle être une aventure aux confins de l’univers d’une grande maîtrise visuelle et émotionnelle.

Le sous-texte scientifique de ce voyage apporte un réalisme fort, et les théories qui paraissent souvent absurdes comme la distorsion de l’espace-temps prennent tout leur sens ici. C’est le cas notamment du fameux Paradoxe des Jumeaux, qui explique que si un jumeau se trouve sur Terre et un autre dans l’espace, les deux ne vieillissent pas de la même manière du fait de la relativité restreinte. Celui qui se trouve dans l’espace paraîtra plus jeune lors de son retour sur Terre. Christopher Nolan visualise ce concept avec tout ce qu’il implique émotionnellement, et il poursuit son exploration spatiale avec le même soin apporté aux différents faits scientifiques.

L’exploration des galaxies, le voyage dans le temps, la traversée d’un trou noir… Christopher Nolan nous donne des réponses cinématographiques fortes à ces questions qui passionnent les scientifiques depuis toujours. Sa vision de cette exploration se teinte de touches beaucoup plus humaines que dans ses précédents films, et ça fait plaisir de percer enfin ce côté hermétique uniquement cérébral. Avec Interstellar, il ne délaisse pas l’aspect cérébral, au contraire, mais il le renforce en travaillant également la dimension humaine. La froide rigueur scientifique trouve des échos dans les liens familiaux, et dans une volonté de survie fondamentale à l’être humain. Christopher Nolan va toucher du bout du doigt le lointain espace mystérieux, mais aussi sonder les profondeurs de l’âme humaine, en découvrant à des niveaux macroscopique et microscopique ce qui fait toute la beauté de l’existence. Même s’il n’est pas exempt de quelques scories qui peuvent paraître prétentieuses, Interstellar constitue un film qui impressionne par sa force d’attraction, nous plongeant dans un trip de 2h48 complètement maîtrisé et réussi.

Matthew McConaughey excelle comme d’habitude dans les rôles différents, et son personnage de Cooper, désabusé et cinglant, s’avère très intéressant. A ses côtés, Anne Hataway est nettement mieux servie que son rôle de Selina dans The dark Knight rises, et joue une scientifique à la fois brillante et sensible. Avec encore Michael Caine, John Lightgow, Wes Bentley, Casey Affleck et Jessica Chastain, c’est un casting haut de gamme qui a été convoqué pour ce film résolument novateur, qui nous emmène dans un voyage qui va bousculer toutes les convictions de Cooper, et qui va lui apprendre beaucoup sur sa propre nature. Un très grand Christopher Nolan, enfin!

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