Avec à son actif un seul film, Ultime Evasion, sorti en 2008, autant dire que Rupert Wyatt est un inconnu. Lui confier la préquelle de La Planète des Singes est un pari osé pour la 20th Century Fox. Mais l’homme fait preuve de qualités artistiques certaines, et son film dépoussière la saga avec une force insoupçonnée! (le film entre directement à la 19ème place du Palmarès Interblogs d’août!)
Nous sommes en période contemporaine, et le scientifique Will Rodman (James Franco, excellent comme d’habitude) travaille sur un remède contre la maladie d’Alzheimer, qu’il teste sur des chimpanzés. Lorsqu’il se rend compte de l’évolution de l’intelligence des primates générée par son produit, il sait qu’il a trouvé le remède qu’il cherche depuis 5 ans. Mais lors de la présentation aux actionnaires, un incident va mettre un terme aux expériences. Will va recueillir un singe chez lui, et va assister à sa rapide évolution…
La qualité première de La Planète des Singes: les Origines est de prendre son temps. La mise en place des enjeux se fait grâce au suivi de l’évolution de César, personnage principal du film que l’excellent Andy Serkis rend totalement crédible grâce à l’utilisation de la motion capture. C’est Serkis qui jouait Gollum et King Kong de la même manière, et son humanisation du personnage passe par une gestuelle et des expressions de visage d’une grande subtilité. César se rapproche peu à peu d’un comportement humain, et Serkis parvient à saisir les imperceptibles modifications soulignant cette évolution incroyable. Rupert Wyatt se concentre sur son personnage et nous laisse voir sa transformation, délaissant l’action pendant un moment afin de se concentrer sur le cercle intime composé de César, Will et du père de Will.
La Planète des Singes: les Origines va raconter la mise en place et l’éclatement de cette cellule familiale, et les répercussions irrémédiables qu’elle va avoir sur César. Là encore, Wyatt prend le temps de développer la frustration et le sentiment d’abandon de César, confronté à des individus de son espèce violents et qui ne semblent pas vouloir l’accepter. César va devoir évoluer encore afin de s’en sortir, et il va devoir tirer un trait sur sa vie précédente.
Ce n’était vraiment pas évident de s’attaquer à cette préquelle, et Rupert Wyatt réussit à créer un film qui parvient à être encore plus captivant que celui de Franklin J. Schaffner! L’univers qu’il met en place est excellent, et sa vision progressive est parfaite pour montrer cette transformation d’un individu, et celle du monde qui va en découler. La mise en scène de Wyatt est d’une efficacité remarquable, il n’y a qu’à prendre l’exemple du plan de la rue où les feuilles se mettent à tomber sur la route alors que les primates progressent d’arbre en arbre. La beauté de cette image est inextricablement liée au sens dramatique qu’elle comporte, et Wyatt va composer tout son film avec cette même intelligence.
Il parvient à faire ressortir l’émotion de la situation de César et de Will dans des scènes intimistes très réussies, et est encore capable de nous offrir des scènes d’action visuellement étonnantes! La scène où les singes traversent le pont est d’une force peu commune, et là encore, Wyatt la développe en n’oubliant jamais l’impact émotionnel sur les protagonistes. La caractérisation des singes est à ce titre exemplaire, César étant accompagné de quelques primates aux personnalités fortes. La lutte entre les humains et les singes en devient d’autant plus captivantes!
La Planète des Singes: les Origines est un blockbuster parvenant à équilibrer l’action et l’émotion avec une aisance rare, et Rupert Wyatt est très certainement un nom que l’on devrait entendre dans les prochaines années…
Encore une critique plutôt positive sur ce film. Je voulais déjà le voir au départ et tout ce que je lis à son sujet ne fait que m’encourager davantage 🙂
A la base je ne comptais pas le voir, ça ne m’intéressait pas vraiment. Mais quand j’ai vu la bande-annonce, ça annonçait un traitement vraiment original, et le film tient toutes ses promesses! Tu peux y aller sans crainte!
Devine quel film n’a récolté que des bonnes notes et risque de se retrouver au top 5 ? Bon, faut que je le voie.
Carrément?? C’est bon ça! Je suis fier d’y avoir contribué! 😉
Vu également aujourd’hui et je suis d’accord avec toi Wade. C’est un très bon film équilibré.
On prend vraiment beaucoup de plaisir à le voir.
Comme le dit Vance, on semble tous être d’accord pour dire que ce film est une excellente surprise! Si Wyatt reste sur la suite, je signe!