Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. saison 7 (2020)

Enfin, les aventures de la bande à Coulson se terminent! Après 7 années de bons et moins bons services, la série de Maurissa Tancharoen, Jed Whedon et Joss Whedon tire sa révérence, avec une saison finale à l’image de l’ensemble du show, à savoir en demi-teinte… Après 136 épisodes passés à explorer des pans de l’univers Marvel par le prisme du S.H.I.E.L.D., il faut bien se rendre à l’évidence que cette série ne méritait pas de durer aussi longtemps…

Non pas qu’elle soit dénuée de bons moments, mais ils sont finalement limités et la longévité du show nous aura surtout donné beaucoup d’épisodes approximatifs, là où on était en droit d’attendre une plongée bien plus passionnante dans cet univers. Resteront en mémoire les apparitions de Ghost Rider, les expérimentations du Cadre, l’épisode où Jemma se retrouve seule sur une planète inconnue, le S.H.I.E.L.D. dans l’espace… Et cet excellent épisode en mode Un Jour sans Fin au milieu de cette dernière saison! Et on peut rajouter quelques épisodes d’ouverture de saison, car presque systématiquement, les auteurs savaient susciter l’intérêt avant que l’ensemble s’essouffle trop rapidement.

C’est encore le cas cette année, avec une excellente idée qui voit l’équipe sauter d’époque en époque au gré de leur poursuite des Chronicoms, et l’entame de cette saison à l’ère de la Prohibition est franchement sympathique! Mais le concept va rapidement se déliter, et l’épisode contre les robots tueurs dans les années 80 commence déjà à en faire trop en mode parodique… Et la suite avec les trop grandes présences de vilains pas charismatiques du tout (je ne sais déjà plus comment s’appelle la nouvelle boss de fin de niveau sans relief) donne tellement l’impression d’être cloisonné dans une énième série SF des années 90 sans aucune ambition… Et quand on voit le nombre de couloirs que les agents ont emprunté durant les 7 années écoulées, on se dit qu’ils y ont certainement passé la moitié de leur temps! Il y en a qui se plaignaient des scènes de couloirs de Daredevil, celles-ci sont autrement plus light…

Et ces éternels dialogues pseudo-scientifique censés nous immerger dans l’intrigue, mais qui ne font que pallier le manque de ressorts narratifs… Combien d’objets ont été récupérés ou assemblés, avec le même jargon ennuyeux à mourir? C’est notamment le cas pour réparer l’appareil gérant le flux temporel, et cette successions de décors de couloirs et d’artefacts donne un rendu très factice par moments… Des moments qui se répètent souvent malheureusement… Au niveau des personnages, Jemma est devenue franchement agaçante au fil des années, May est restée trop monolithique, même s’il y a une timide tentative cette année pour lui conférer quelques émotions, Skye est trop classique… Encore une fois, le seul qui s’en sort bien est Mack, car son interprète Henri Simmons parvient à insuffler une humanité à cette armoire à glace, même s’il est parfois desservi par le script, comme dans l’épisode où il déprime. Je ne parle même pas de Deke Shaw qui est clairement un des rigolos de service les plus inutiles de l’histoire des séries…

Clark Gregg aura prêté ses traits à l’agent Coulson pendant de longues années, avec des évolutions étonnantes, et sa prestation cette année est toujours sympathique. Il aurait mérité de faire davantage le lien avec les films, et pas seulement cette fausse apparition dans l’horrible Captain Marvel… Du côté des bad guys, difficile d’en retenir vraiment, et mis à part le méchant Kree il y a quelques saisons et le Fitz diabolique, ça n’envoyait pas du lourd… Le Graviton du pauvre, les Chronicoms, Grant Ward, Aida, Malick… Quelle mauvaise idée d’ailleurs de choisir un jeune Malick ou un jeune Garrett pour méchants cette saison… Si ce n’est la participation-hommage de James Paxton, le fils de Bill Paxton, qui incarne donc le personnage que son père avait joué, il n’y a rien de bien palpitant…

Mention spéciale à Joel Stoffer (qui pour la petite histoire a joué dans un épisode de The Shield ^^), et qui est excellent dans le rôle du Chronicom Enoch! Son standing et sa positivité en font un personnage attachant, et il est parmi ceux qui offrent le plus d’émotion dans cette saison. Il y a encore un bel hommage à la série Agent Carter (qui vaut davantage le coup que Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D), avec un personnage issu d’un passé parallèle. Mais là encore, l’intérêt va rapidement se déliter avec lui, et c’est bien dommage.

Le jeu avec le flux temporel a suscité de l’intérêt pendant un moment, avec notamment une allusion à l’intrigue d’Avengers : Endgame, mais les plus gros problèmes de cette série auront toujours été les mêmes : sa trop grande distanciation avec les oeuvres cinématographiques, ainsi que sa paresse à vouloir travailler avec de nouveaux personnages. Sur l’ensemble de la série, on aura eu un Deathlok du pauvre, un excellent Ghost Rider, un Carl Creel (l’Homme Absorbant) intéressant, un Calvin Zabo du pauvre aussi (c’était Kyle MacLachlan pourtant!), un Graviton j’en rigole encore, ce qu fait finalement une très mauvaise utilisation d’un catalogue contenant des milliers de personnages!

Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. restera donc une série sans grande envergure, qui se sera permis quelles très belles envolées le temps de quelques épisodes (souvent les plus déconnectés de l’intrigue principale). Ce n’est certainement pas une série qui aurait dû durer aussi longtemps au vu de ce qu’elle offrait, et je suis bien content qu’elle s’achève enfin!

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