Charlie (Stephen King, 1980)

J’en suis à mon 8ème Stephen King depuis que j’ai entamé cette monstrueuse relecture, et avec Marche ou crève, j’atteignais le 1er roman que je trouve totalement raté de l’auteur. Et pas de chance, j’ai enchaîné direct avec le 2ème, qui est Charlie! Dans mon souvenir, l’histoire était prenante et mouvementée, avec cette gamine possédant des facultés de pyrokinésie. Mais les souvenirs sont parfois trompeurs…

Andy McGee et Vicky Tomlinson ont participé il y a quelques années à une expérience scientifique histoire de gagner 200 dollars, et ils auraient dû s’abstenir… On leur a administré un produit intitulé Lot 6, et qui va grandement perturber leur métabolisme. Vicky va être capable de faire bouger les objets à distance et Andy d’influencer les gens. Mais ce dont ils ne se doutaient pas, c’est qu’en donnant naissance à leur petite fille Charlie, celle-ci serait également investie de pouvoirs…

Charlie pourrait se voir comme une extension de Carrie, le tout premier roman de King, développant une histoire là encore centrée sur une fille aux pouvoirs impressionnants. Ici, Charlie n’est pas encore une adolescente mais une gamine en proie à la peur face à ce pouvoir qui risque de la dépasser et de la consumer. Tout comme Carrie White, elle va lutter contre ce don qu’elle trouve maléfique, avant de se rendre compte du potentiel qu’elle a grâce à lui, et de cette sensation grisante de pouvoir lorsqu’elle l’utilise. Il y a de nombreuses similitudes avec Carrie, mais le bouquin ne parvient jamais à l’égaler. La faute à des personnages au final inintéressants, et surtout à des situations sans réel intérêt. Là où King faisait habilement monter la tension jusqu’à l’explosion finale dans Carrie, on passe péniblement par différents décors dans Charlie, et seule une scène ressort du lot, c’est l’attaque de la ferme des Manders. On ne sent pas les émotions qui tiraillent la jeune fille tandis qu’elle lutte contre son pouvoir, son père n’a pas grand intérêt, mis à part 2-3 moments où les liens avec sa fille s’avèrent un peu touchants…

Mais Charlie semble avoir été écrit en mode automatique, comme un roman de commande duquel King serait resté distant… C’est assez perturbant et frustrant, surtout quand on a lu peu de temps auparavant les excellents Dead Zone et Rage… Il y a un réel problème de rythme dans ce bouquin, qui va passer son temps à stagner dans des décors différents. Dans la cabane au fond des bois, dans les sous-sols de la Boîte (l’organisme ayant procédé aux injections), et ce roman qui se veut paranoïaque n’est finalement que d’un ennui profond…

On n’est pas dans le haut du panier de l’auteur, loin de là, et maintenant je m’attaque à Chantier en espérant qu’on remonte d’un ou deux crans! ^^ Pour la petite histoire, Charlie a été adapté par Mark L. Lester en 1984, sous le titre de Charlie donc, avec Drew Barrymore dans le rôle principal. Une suite verra le jour en 2002, avec la mini-série Firestarter : sous l’Emprise du Feu, où Marguerite Moreau reprend le rôle de Charlie.

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