Le Labyrinthe: la Terre brûlée (Wes Ball, 2015)

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Le secret quand on exploite un filon, c’est de l’exploiter vite. Les producteurs hollywoodiens ont évidemment compris cela depuis un bout de temps, mais il faut reconnaître que ces dernières années, et surtout concernant les films de SF ado adaptés de romans à succès, ils ont tendance à vraiment accélérer le processus. On a un Hunger Games par an depuis 2012, un Divergente par an depuis 2014 jusqu’à 2017, et un Labyrinthe par an depuis 2014. Un rythme effréné destiné à ne pas laisser retomber le soufflé tant qu’il est chaud, et à captiver l’attention des spectateurs tant qu’ils sont encore dans la tranche d’âge visée. On ne va pas attendre qu’un jeune ayant vu le premier Labyrinthe grandisse trop vite et ne s’intéresse plus aux aventures des Blocards!

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Déjà réalisé par Wes Ball, Le Labyrinthe premier du nom était loin de tenir la route face à ses concurrents, l’excellente surprise Divergente en tête. Le film voyait une poignée d’adolescents interchangeables se lancer dans un périple mortel à travers un labyrinthe aussi mystérieux que dangereux, et on en ressortait sans réelle envie d’y replonger. La scénarisation du roman de James Dashner avait été confiée à 3 scénaristes, alors que ce second volet épure pas mal et est l’oeuvre d’un scénariste unique, T. S. Nowlin, qui avait déjà travaillé sur le premier volet. Est-ce la raison de ce changement de rythme, d’un léger approfondissement des personnages, en tout cas l’histoire avance de manière plus convaincante et ne se contente plus de simplement tourner en rond.

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Wes Ball, qui a débuté sa carrière avec le premier volet, semble légèrement plus à l’aise aussi dans son rôle de metteur en scène, même si le film n’échappe pas aux scories habituelles de ce type de production. Ca n’est pas du Fincher, ça bouge parfois beaucoup sans que cela soit nécessaire, mais il y a une certaine authenticité qui commence à poindre au fur et à mesure de l’avancée du film. On est évidemment dans un blockbuster calibré pour plaire à ceux qui ont aimé le premier et pour gratter de nouveaux adeptes, et il faut bien avouer que la recette fonctionne. En prenant de l’espace par rapport au confinement du Labyrinthe, on découvre un environnement où l’air n’est pas forcément moins vicié, mais qui a le mérite d’attirer les adeptes des séries B. Avec son univers post-apocalyptique et ses autochtones que ne renierait pas The Walking Dead, Le Labyrinthe: la Terre brûlée est une proposition intéressante dans le genre film de survie, bénéficiant d’aspects visuels bien travaillés et variés. Les décors sont impressionnants, et donnent lieu à quelques scènes prenantes, comme celle de l’ascension de la tour effondrée.

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Il y a un aspect très ballardien dans la construction de cet univers ravagé, et cet ancrage est  mine de rien une certaine preuve de maturité par rapport au premier film. James G. Ballard, l’auteur culte de La Forêt de Cristal, I.G.H., La Plage ultime ou encore Super-Cannes, est un auteur qui a su créer des univers désolés où les être humains avançaient sans réel espoir, et on sent son empreinte à travers les immensités que traversent les Blocard. Et comme si cela ne suffisait pas, cette suite apporte d’autres cautions en invitant quelques acteurs chevronnés dans cette aventure. Aidan Gillen, que tout le monde connait comme étant Littlefinger dans Game of Thrones, apporte une touche bien vicieuse et sadique en campant un personnage pas trop éloigné de celui issu des romans de George R. R. Martin. Son Janson est retors à souhait, et Gillen maîtrise sa partition pour en faire un bad guy de qualité. Que dire de Giancarlo Esposito, qui restera à jamais Gus Fring dans Breaking bad? Sa participation confère là encore une certaine authenticité bienvenue, avec un personnage plutôt bien construit et évidemment très bien interprété. Son Jorge qui balance du « Hermano » à tout va, ça rappelle de bons souvenirs de Los Pollos Hermanos! ^^

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Les acteurs principaux quant à eux sont en-dessous du niveau de leurs aînés, mais ils offrent une prestation correcte qui permet au film de rester crédible. On sent une aisance supplémentaire par rapport au premier film, et le bénéfice est suffisant pour en faire une oeuvre qui ne sera pas inoubliable, mais qui surprend par l’amélioration apportée à la saga. Comme d’habitude, les Blocards courent beaucoup, mais ils sont placés dans des situations bien plus variées que dans le premier film, et Wes Ball gère plutôt bien cette diversité. Le film commence de manière classique, puis va évoluer vers une forme de complexité intrigante, et lorsqu’on arrive à la fin du métrage, on se rend compte que l’ensemble s’est plutôt bien solidifié. Avec une certaine forme de résistance et des personnages qui évoluent, on est bien curieux de voir ce que nous prépare Wes Ball avec son The Maze Runner: the Death Cure, le 3ème volet qui sortira le … 17 février 2017, juste histoire de contredire ma théorie d’un film par an! 😉

Le Labyrinthe: la Terre brûlée est un bon divertissement, un peu plus sauvage et gore lors de certains passages que son prédécesseur, et s’inscrit dans le genre de SF dystopique qui cartonne en ce moment. Mais il le fait avec une application certaine, et on en ressort plus convaincu que par Le Labyrinthe! D’ailleurs, la tribu Talking Wade qui était présente à l’avant-première au Kinépolis Mulhouse a plutôt apprécié! ^^

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