Venom : let there be Carnage (Andy Serkis, 2021)

J’avais été assez tolérant avec le premier opus, que j’ai revu récemment et qui passe encore plutôt bien! Malgré le fait qu’il ait été conçu comme un film tout public et que l’on perdait forcément l’aspect thrash du personnage, l’alchimie fonctionnait entre Tom Hardy et son alter-ego symbiotique. Les critiques avaient massacré ce premier épisode, et quand j’ai lu ce qu’elles avaient écrit sur cette suite, ça faisait vraiment passer Venom 1er du nom pour un chef-d’oeuvre…

Venom : let there be Carnage s’est fait allumer comme rarement, et je dois dire que je suis totalement d’accord avec ce qui a été écrit. Cette suite est une purge absolue, qui tient presque du film conceptuel tant ça va loin dans la connerie… Je pense que beaucoup de personnes vont réévaluer le premier film de Ruben Fleischer, parce qu’ici, on atteint un niveau de catastophe stratosphérique… Dès le début, on sent que ça part dans une très mauvaise direction, avec une scène d' »humour » entre Eddie Brock et son Symbiote dès leur première apparition. C’est mal fait, c’est bien lourd et pas crédible du tout, et ça démontre surtout qu’on va avoir droit à ce genre de scènes assez souvent… La dualité entre les 2 personnages qui coexistent fonctionnait plutôt bien selon moi dans le 1er film, avec une vraie dynamique et un humour qui parvenait à rester cohérent. Ici, ça part dans une absurdité totale sans aucune limite, ce qui ridiculise complètement le personnage de Venom, dont le côté bad-ass en prend un sérieux coup.

Eddie Brock veut absolument empêcher Venom de croquer des têtes, du coup il le nourrit à base de poulet et de chocolat… On a en quelque sorte un Venom qui doit modifier son régime et ça donne des séquences franchement gênantes, avec un humour tellement bas de plafond que ça en est ridicule. On va également avoir des conflits entre Eddie et Venom qui vont se solder par des éclats de violence complètement bordéliques et visuellement dégueulasses, ce qui donne un aperçu plutôt flippant de ce que va proposer ce second film en matière de scénario… Tom Hardy parvenait à convaincre dans le rôle d’Eddie en restant à la limite du surjeu dans le premier film, mais il perd ici totalement le contrôle, et on a droit à des séquences complètement WTF et à une absence totale de maîtrise dans son jeu. Il faut le voir pour le croire…

Et vous croyez que c’est suffisant? Pas du tout, puisque on a un Woody Harrelson qui lui aussi est en roue libre totale, avec un Cletus Kasady qui semble parodier un certain Mickey Knox. Avec sa pote Shriek, on a en effet l’impression d’assister à une parodie de Tueurs-Nés, avec un couple complètement givré et imprévisible laissant des corps au long de leur périple sanglant. Mais on n’est pas chez Oliver Stone, et voir Woody Harrelson à un tel point de démesure, ça fait quand même mal… Je pense qu’il s’agit du pire rôle de sa filmographie, et qu’il ne savait même pas réellement comment le jouer… En tout cas, le personnage de Cletus Kasady n’en ressort pas grandi, et il ne fera pas date dans la longue lignée de psychopathes du 7ème art…

Les premières apparitions de Carnage pouvaient pourtant laisser un semblant d’espoir, avec un aspect monstrueux intéressant. Mais cela va être tellement dilué dans un humour de caniveau et dans des combats en CGI bien bordéliques, que l’on va rapidement décrocher et se dire que regarder un film des années 90, c’est bien, mais il faut qu’il ait été réalisé dans les 90’s et pas dans les années 2020… Le pseudo-aspect amour tragique ne prend à aucun moment, les tentatives de compréhension du personnage de Kletus sont d’un ridicule sans nom, en tombant en plus à des moments totalement inopportuns, et en fait rien ne va dans ce film complètement débile…

Venom : let there be Carnage a été fait par des gens qui voulaient sciemment détruire tous les personnages du film, en les ridiculisant le plus possible et en dénaturant leurs impacts. On est aux antipodes du Lethal Protector de Todd McFarlane, vraiment… Et le recyclage des vannes du premier opus ne le rend pas forcément plus attrayant. Tiens, pour info, l’actrice jouant Shriek AKA Frances Barrison, c’est Naomie Harris, connue pour son rôle de Moneypenny dans les James Bond, dont le dernier Mourir peut attendre… Elle est méconnaissable, mais elle ajoute un rôle très dispensable à sa filmographie…

Bref, tout ça pour dire que personne ne doit vraiment comprendre ce qu’il fait dans ce film, et les spectateurs doivent réellement se demander ce qu’ils font en salle… Et la carrière de réalisateur d’Andy Serkis n’a pas de quoi décoller après ça, il vaudrait mieux qu’il continue à jouer King Kong, Gollum ou César

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Deadpool 2 : La Vie en Noir

Kelly Thompson poursuit les aventures du roi Deadpool, qui vient à la rescousse d’Elsa Bloodstone. La célèbre chasseuse de monstres est mourante, et elle doit se rendre dans la dimension des Bêtes Osseuses afin de tuer leur reine, responsable de son infection. Visuellement, les Bêtes Osseuses ressemblent à des tâches de goudron volant dans les airs, avec plein de dents bien pointues pour dévorer ceux qui s’aventurent chez eux! Le voyage sera donc bien mouvementé, surtout qu’il va également falloir venir en aide à une bande de gamins piégé dans cette dimension! Ca fait plaisir de retrouver Jeff le requin terrestre, toujours aussi efficace face à l’ennemi, et toujours aussi mignon!

Le récit de Thompson reste relativement classique, mais on a droit à quelques dialogues bien sentis qui rehaussent le niveau, et l’ensemble se lit agréablement. Mais encore une fois, ce sont les à-côtés avec la galerie de monstres qui s’avèrent les plus intéressants, apportant une fraîcheur et un humour bienvenus. Le Loup Nocturne qui doit assurer l’intérim de Deadpool en son absence, et qui doit se coltiner les demandes farfelues de ses sujets, c’est plutôt sympa! Gerardo Sandoval prend la relève de l’excellent Chris Bachalo, et il assure plutôt bien avec des traits dynamiques et une aisance graphique qui fait plaisir. Il nous montre quelques monstres bien étranges, comme celui avec une tête de fleur qui se nourrit de pets… Ou Monsieur Neige qui est une sorte de bonhomme de neige bien fun! Et tiens, y a même Sauron qui traîne dans les parages et qui va filer un coup de main à Wade!

Kelly Thompson n’est certainement pas la scénariste que l’on retiendra le plus sur la série Deadpool, et ces épisodes s’avèrent sympas sans pour autant être marquants dans la mythologie du Merc with a Mouth. Par contre, l’épisode Deadpool Nerdy 30 quant à lui, est une véritable catastrophe… C’est un numéro spécial anniversaire (pour les 30 ans de Wade!) visant à réunir un maximum d’équipes créatives ayant déjà bossé avec Wade, et on a donc Joe Kelly, Skottie Young, Fabian Nicieza, Gail Simone, Rob Liefeld, Scott Koblish, Paco Medina et j’en passe… Mais ce sont simplement des mini-épisodes fourre-tout pas drôle et presque tous sans intérêt, qui font juste office de remplissage mercantile. Très dispensable donc, mais ils sont en annexe de ce second volume, donc…

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Les news de la semaine : The Road to Hell

La saga Hellraiser se poursuit, avec un remake dans les tuyaux qui donne quelques nouvelles, puisque la figure mythique de Pinhead a trouvé son interprète. Et après que Doug Bradley ait permis d’icôniser à mort le fameux personnage à tête de clous, le challenge va devoir être relevé par non pas un acteur, mais une actrice! C’est en effet Jamie Clayton (Sense8, Designated SurvivorThe L Word : Generation Q) qui interprétera la chef des Cénobytes, ces êtres venus des Enfers pour tourmenter les pauvres humains qui joueraient avec le fameux Cube… Il paraît que le personnage du roman originel est androgyne, ce qui permettrait de ne pas voir cet énième changement de sexe au cinéma comme faisant partie de cette mouvance progressiste très contemporaine… On laissera le bénéfice du doute à David Bruckner, et on espère un reboot à la hauteur non pas du 1er film, mais du second, qui est l’une des visions fantasmagoriques des Enfers les plus impressionnantes!!!

 

James Gunn avait teasé la possibilité de son apparition dans la scène post-générique des Gardiens de la Galaxie 2, avec ce mystérieux cocon renfermant un certain Adam! C’est désormais officiel, Adam Warlock prendra enfin son envol dans Guardians of the Galaxy Vol.3, où il prendra les traits de l’acteur Will Poulter! Connu pour ses participations à la saga Le Labyrinthe, à The Revenant ou encore à Detroit, l’Anglais endossera donc le rôle du personnage éminemment cosmique, androïde qui se sera rebellé contre ses créateurs, et qui dans les comics sera intervenu à de nombreuses reprises afin de sauver l’univers, notamment contre Thanos. A voir comment Warlock sera introduit dans le MCU, et surtout quelle sera sa place aux côtés des personnages déjà présents… Guardians of the Galaxy Vol.3 est attendu pour le 3 mai 2021!

 

Spider-Man : no Way Home débarquera quant à lui plus tôt, puisqu’il est prévu pour le 15 décembre de cette année! Les théories concernant ce 3ème volet sont de plus en plus folles, mais j’évite un maximum de me faire spoiler, donc pas trop de news de ce côté-là! ^^ Par contre, on a droit cette semaine à 2 photos, l’une nous présentant Spidey en compagnie de Docteur Strange, la suivante le voyant virevolter à bout de toile avec MJ dans ses bras! Le costume claque, les couleurs sont belles, on attend la sortie du film, allez!!!

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Le clip de la semaine : Aesop Rock x Blockhead – Jazz Hands

Le New-Yorkais Blockhead ne se contente pas d’être producteur, il se plaît à créer lui-même des compositions hip-hop, et il s’est associé ici à l’excellent Aesop Rock pour un morceau tranquille sorti hier, que je vous laisse découvrir!

 

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Hood (2002)

En 2008, Panini sortait une petite vieillerie qui n’avait pas eu droit de sortie à l’époque, et profitait de la prise d’importance du personnage dans les pages des Nouveaux Vengeurs pour revenir à ses origines.
Des origines sous forme d’une mini-série en 6 chapitres, dans laquelle le jeune Parker Robbins met la main sur des objets lui conférant des pouvoirs plutôt sympathiques… Ce Hood poursuit donc la lignée Max en mettant en avant un récit bien adulte, où le héros n’en est pas vraiment un. Ce Parker Robbins (notez l’allusion évidente au célèbre Spidey) est plutôt du genre bad guy des bas-fonds, et il survit grâce à des coups minables tout en poursuivant une existence qui ne le comble pas du tout. L’atmosphère n’est pas très joyeuse, mais le récit de Vaughan distille des touches d’humour régulières plutôt bienvenues. On est pas chez le Punisher de Garth Ennis par exemple, et l’apprentissage de Robbins est plutôt marrant, surtout quand il découvre la cape d’invisibilité (qu’est-ce que vous feriez en premier vous, hein?)…
Le personnage de Robbins est donc un loser pas vraiment méchant, qui va se retrouver dans des situations bien tendues après avoir volé les pierres de sang d’un trafiquant notable. Il va avoir les bad guys aux trousses, mais aussi les fédéraux, ce qui va considérablement réduire sa marge de manœuvre…


Kyle Hotz est spécialisé dans le dessin horrifique (Cold bloodedEvil Ernie), et il confère à Hood une ambiance nocturne particulièrement travaillée, dans laquelle les volutes de fumée et la puissance visuelle de la cape participent pleinement à la dramatisation de l’ensemble. Le récit est imprégné de cette atmosphère mi-polar mi-fantastique qui s’avère réussie, et donne aux débuts de Hood une dimension précise.
Ce personnage fantomatique flottant dans les airs joue sur les anachronismes, puisqu’il shoote ses ennemis avec deux bons gros flingues! Ce paradoxe entre la violence naturelle et le devenir mystérieux que lui promet son nouvel accoutrement fait de Hood un personnage en pleine construction, et Parker Robbins ne semble pas encore bien savoir ce qu’il veut faire de ses pouvoirs.

 

Pour ses débuts dans le monde du crime, il va être confronté au Constrictor, au Shocker et à Jack O’Lantern, et l’affrontement a de la gueule. Les dialogues de Vaughan donnent du relief à un récit balisé, et son sens de l’humour tient bien la route. Exemple: « C’est Max Dillon. – « Celui de Drugstore Cowboy »? – Pas Matt Dillon, attardé. Max Dillon. Electro. » Et le Shocker qui donne des conseils conjugaux c’est plutôt sympa aussi!
Hood est un comics rythmé et intéressant, qui marquait les débuts d’un nouveau personnage appelé à faire une grande carrière chez les super-vilains…

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