World War Z (Marc Forster, 2013)

Après avoir écrit son Guide de Survie en Territoire zombie, l’auteur Max Brooks a publié World War Z, qui a été adapté par Marc Forster, le réalisateur de Quantum of Solace. La bande-annonce laissait présager d’une approche innovante du thème des morts-vivants, avec notamment ces fameuses grappes de zombies qui grandissaient jusqu’à atteindre le sommet des citadelles. Et au final World War Z est une vraie réussite tant au niveau de sa mise en scène que de son atmosphère post-apocalyptique angoissante à souhait!

On est ici très loin des zombies à la Romero et de leur festival de tripailles, car Marc Forster s’intéresse davantage aux mouvements de masse entre les divers groupes. Dès lors, ses scènes prennent un aspect hautement dramatique avec cette horde infernale de zombies qui se jette sur la foule humaine, créant des scènes de groupe intenses où les attaques s’apparentent à une catastrophe naturelle. La fameuse grappe qui se crée jusqu’à atteindre un hélicoptère et le projeter au sol fait irrémédiablement penser à des milliers de fourmis qui s’agglutinent pour atteindre leur objectif, et la masse de zombies est comme une marabunta dévorant tout sur son passage. Marc Forster souligne parfaitement le caractère inéluctable de cette colonie mortelle évoluant très rapidement et se faufilant partout.

World War Z est un film catastrophe où les morts-vivants remplacent les éléments naturels, et ce traitement spécifique ouvre sur une autre vision des zombies. Forster rend le spectateur attentif à la topographie des lieux et à la manière dont un groupe dense peut se sortir d’une situation désespérée. Il nous balade des Etats-Unis au Canada, en passant par la Corée du Sud, Israël et le Pays de Galles, soulignant l’impact désastreux de cette pandémie à travers les différentes populations visitées. Cette approche à tendance géo-politique ancre davantage le récit dans un contexte extrêmement réaliste, et met en avant les plans d’urgence instaurés ainsi que leurs dysfonctionnements. Les gouvernements se retrouvent dépassés, et n’hésitent pas à utiliser le chantage pour tenter d’enrayer la situation.

C’est ainsi que Gerry Lane (Brad Pitt) se retrouve envoyé en Corée du Sud avec un scientifique afin d’identifier le patient zéro, dans le but de comprendre le fonctionnement de cette infection et afin surtout d’y trouver un remède. Mais les choses tournent mal, et Gerry va devoir voyager d’un pays à l’autre afin de remonter la piste du virus et tenter de trouver un antidote. C’est très surprenant de voir Brad Pitt à l’affiche d’un film de ce genre, et il s’avère vraiment bon dans le rôle de ce père prêt à tout pour sauver sa famille. Les scènes intimistes fonctionnent vraiment bien et apportent leur lot d’émotion qui sonnent toujours justes, et qui permettent ensuite d’enchaîner sur des séquences d’action bien stressantes. Car World War Z est une vraie réussite dans sa gestion de la tension, Marc Forster créant des scènes véritablement captivantes, qu’elles se déroulent dans un espace confiné où à ciel ouvert, et il parvient surtout à conserver d’un bout à l’autre cette approche résolument crédible face à une menace qui aurait pu faire basculer le film dans la surenchère. Il prépare habilement ses personnages à affronter l’ennemi, et les envoie silencieusement vers leur but, avant que les zombies ne surgissent dans un déferlement de violence. World War Z est davantage basé sur la tension que sur l’horreur, et il fonctionne d’autant plus efficacement. Marc Forster se plaît à parsemer son film de quelques références vidéoludiques, comme la fameuse scène de l’Aile B, qui semble tout droit extraite d’un jeu et qui est sacrément tendue!

Forster a réalisé une très grande adaptation, qui fonctionne grâce à une vraie empathie pour les personnages, et grâce à son approche résolument sérieuse d’une menace qui apparaît très réaliste. Et quand en plus c’est bien joué et bien filmé, le résultat ne peut qu’être convaincant!

Ce contenu a été publié dans 2010's, Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à World War Z (Marc Forster, 2013)

  1. robin dit :

    néanmoins les zombies ne sont pas très réussis faute à vouloir faire un film trop tout public !

  2. Wade Wilson dit :

    J’avais vu pas mal de critiques négatives justement à cause de cet aspect, c’est vrai que les gens s’attendaient forcément à plus de gore… Mais ça ne m’a pas dérangé au contraire, je trouve que le film gagne en intensité en conservant surtout cet aspect de catastrophe naturelle. Pour moi World War Z est innovant dans son approche du mythe du zombie, et la tension fonctionne vraiment bien!

  3. Shystrak dit :

    Mouais, c’était sympa mais quand même pas terrible narrativement parlant, sans parler de la scène des vélos qui est malgré la tension palpable assez ridicule. Même si j’adore Mireille Enos (femme de brad dans le film), elle n’a rien a se mettre sous la dent (si ce n’est un telephone qui marche pas) et se contente de sourire comme elle le peut quand c’est nécessaire. Marc Forster est aussi très très brouillon dans le scène d’action, du coup je pense que les gens qui l’ont vu en 3d en du perdre la vue.

  4. Wade Wilson dit :

    C’est sûr que le rôle de Mireille Enos est limite figuratif… Mais la tension ne faiblissait pas dans le film et je trouve que Marc Forster gérait vraiment bien son récit. Le tout apparaît vraiment réaliste et stressant, et ça c’est bon!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *