Le clip de la semaine: Douglas Fairbanks in « Zorro »

Douglas Fairbanks est un acteur qui a oeuvré dans le cinéma américain des années 1910 à 1930, notamment dans Le Signe de Zorro où il démontrait toute l’étendue de ses talents physiques. Ce film de Fred Niblo est considéré comme un précurseur du Parkour, puisque Fairbanks y réalise des mouvements et des cascades qui sont exactement similaires à la pratique de ce sport de nos jours! Passe-muraille, saut de chat, saut de détente, passement fluide, Fairbanks n’avait rien à envier à David Belle ou Anthony Denis, et c’est véritablement impressionnant de découvrir des séquences de Parkour datant de 1920!!! Enjoy! 😉

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Chucky, la Poupée de Sang (John Lafia, 1990)

Après avoir écrit le 1er épisode avec Don Mancini et Tom Holland, John Lafia prend du galon et met en scène cette séquelle. Ecrit uniquement par Mancini, ce Chucky, la Poupée de Sang va ressusciter de manière ingénieuse le tueur en série Charles Lee Ray, toujours prisonnier du corps en plastique de cette poupée, et avec toujours la même envie de posséder le corps du jeune Andy afin de regagner le monde des humains.

Cette suite s’avère même supérieure à l’original, jouant sur un second degré qui n’existait pas dans Jeu d’Enfant. Don Mancini se fait plaisir en écrivant des aventures sanglantes et teintées d’humour noir, qui vont définitivement ancrer le personnage dans la culture horrifique et en faire un boogeyman à prendre au sérieux. Andy se rend dans une famille d’accueil après les événements traumatisants du premier épisode, mais Chucky est bien décidé à le retrouver et à terminer son rite vaudou! Alex Vincent est toujours aussi doué dans le rôle, et il est entouré de bons acteurs qui se plaisent dans cette production qui sent pleinement les 90’s! Les coupes de cheveux et les vêtements apportent une certaine touche vintage…

Mancini et Lafia laissent davantage sortir la personnalité barrée de Charles Lee Ray, qui commence à s’amuser dans son corps de poupée. L’attaque de la maîtresse d’école est à ce titre représentative de l’humour noir instillé par l’équipe, et Lafia filme cette scène de manière très efficace! Les plans en plongée et sa caméra très mobile donnent un rythme plus dynamique à ce second volet, qui met en place le caractère iconique de la vilaine poupée. Mancini et Lafia pose des bases très solides à ce récit, qui s’ouvre sur la fameuse usine de production des poupées Brave Gars, dans laquelle Chucky est reconstitué avec beaucoup de soin. L’univers ultra coloré de cette usine va également clore le film, dans une excellente séquence renvoyant à un cauchemar enfantin sacrément réussi, avec une pointe de Giger et de Terminator! La chaîne de montage des poupées dévoile tout le processus de fabrication, et cet immense lieu uniquement habité par des Brave Gars possède une atmosphère vraiment intéressante, comme si l’on plongeait dans un rêve pour gamin mais qui d’un coup serait entièrement dénaturé. Andy et son amie Kyle vont devoir lutter pour sortir en vie de cet endroit…

John Lafia a vraiment soigné son personnage et lui a offert une séquelle vraiment réussie, et le travail sur les effets visuels est toujours excellent!

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Jeu d’Enfant (Tom Holland, 1988)

C’est en 1988 que la vilaine poupée Chucky va faire son apparition remarquée, laissant un sillage sanglant derrière son sourire diabolique. Avec son pull bariolé et sa salopette bleue, le jouet Brave Gars va entièrement dénaturer l’idée que le petit Andy se faisait de l’enfance, dans un déferlement de violence qui va toucher ses proches et un flic venu pour enquêter sur ce cas étrange. Tom Holland, le réalisateur de Vampire, vous avez dit Vampire? s’est entouré de Don Mancini et John Lafia afin d’écrire le récit morbide de cette poupée hantée qui va entamer la saga de Chucky, que l’on va (re)découvrir tout au long de la semaine!

Tom Holland traite son film comme un thriller sur lequel le fantastique vient se greffer le fantastique, ce qui donne à ce Jeu d’Enfant une double lecture qui trouble tout d’abord le policier en charge de l’affaire ainsi que la mère de l’enfant. Le nouvel ami d’Andy est selon lui responsable des atrocités qui surgissent, mais comment croire ces paroles insensées? Andy semble ne pas voir la réalité en face, et le flic Mike Norris a des doutes sur l’innocence du gamin. Tom Holland joue avec les faits pour montrer à quel point il est difficile de croire Andy, tout en filmant les méfaits du point de vue de la poupée. La caméra subjective qui se balade dans le salon et les jeux de hors-champ créent un suspense solide, Holland s’amusant beaucoup avec la topographie des lieux. Le jeu du chat et de la souris dans l’appartement fonctionne très efficacement, les apparitions de Chucky étant aussi soudaines que réussies!

Le réalisateur marque les esprits avec cette poupée au rictus diabolique qui change radicalement la vision que l’on a de ces jouets en apparence innocents! C’est dans cette diabolisation d’un objet si courant qu’il va faire de Jeu d’Enfant un très bon film, jouant avec les éléments inconscients renvoyant à l’enfance pour mettre sur pied une oeuvre où la tension s’avère efficace! Le choix d’Alex Vincent pour jouer Andy s’avère excellent, le jeune garçon parvenant à reproduire des sentiments très forts. Catherine Hicks, qui jouera quelques années plus tard la mère dans 7 à la Maison, a déjà de quoi s’occuper avec un seul fils qu’elle va tenter de protéger jusqu’au bout. Chris Sarandon (qui jouait dans Vampire, vous avez dit Vampire?) joue le flic qui ne croit pas aux histoires de poupée maléfique, mais qui devra bien se rendre à l’évidence quand il sera pour cible… Brad Dourif, qui a déjà travaillé avec Holland sur Fatal Beauty, fait partie de ces tronches qui ont traversé les années 80 et 90 en jouant toujours des bad guys, et il joue sa partition de manière efficace dans le rôle du tueur Charles Lee Ray, qui va investir le corps de cette poupée pour devenir le mythique boogeyman Chucky!

Jeu d’Enfant est un vrai bon thriller à tendance horrifique, qui va lancer la carrière de la célèbre poupée serial killer!

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Les news de la semaine: Sel ou poivre

Oscar Rojos risque de frapper un grand coup avec son second film, Omnivoros! Ce film d’horreur espagnol révèle une atmosphère hautement malsaine qui ne semble pas du tout gratuite, et qui pourrait s’avérer être une révélation de taille! Quand un journaliste part enquêter dans le milieu des restaurants clandestins, il va découvrir des menus de plus en plus exotiques, et va plonger dans une sphère dont il ne pourra pas sortir indemne… Attention trailer hautement perturbant!

De nouvelles images pour Gravity, le périple spatial de George Clooney et Sandra Bullock!

 

 

Des news de Spidey par l’entremise de quelques photos, avec notamment l’ami Stan (qui est très doué en Parkour rappelons-le!).

 

 

 

 

Une image promo pour X-Men: Days of future Past, qui s’annonce très hippie!

 

Si Man of Steel s’avérait un film d’excellente facture, sa suite provisoirement intitulée Batman vs. Superman devrait elle aussi envoyer du lourd! Henry Cavill rempile dans la peau de Kal-El, tandis que c’est Ben Affleck qui enfilera la panoplie de chauve-souris! Une très bonne nouvelle pour le prochain film de Zack Snyder!

 

On connaissait Tic et Tac, les Rangers du Risque, mais nos amis les écureuils ont rarement eu l’occasion d’être des vedettes! Cet oubli est réparé par le barge Timur Bekmambetov, qui nous offre une note d’intention en bonne et due forme avec ce trailer efficace! Timur se chargera de produire ce Squirrels, mais on peut s’attendre à du gore décomplexé qui remettra les gentils rongeurs sur le devant de la scène!

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Du Sel et des Hommes (2002)

Ce très bel ouvrage ne parlera pas forcément beaucoup à ceux qui vivent en-dehors du département du Haut-Rhin, puisqu’il revient sur la grande histoire humaine et économique des mines de potasse qui ont façonné de manière durable l’environnement et le tissu social de nombreuses villes. Constitué de superbes images issues du fonds photographique des MDPA et du fonds Denis Schott, il est accompagné d’un texte (non crédité) retraçant de manière très détaillée et vivante cette révolution industrielle qui aura permis au Haut-Rhin de devenir un partenaire incontournable dans l’exportation.

En suivant cette première photo qui voit un homme ouvrir les grilles conduisant à la mine, nous sommes conviés à un voyage étonnant dans ce riche passé dû au rêve d’une femme visionnaire, Amélie Zürcher. Cette folle aventure industrielle et culturelle viendrait, selon la légende, d’un rêve très fort qu’elle aurait fait une nuit, lui montrant que le sous-sol haut-rhinois regorgeait de richesses insoupçonnées! On est en 1893, et cette riche héritière va tenter de convaincre l’industriel Joseph Vogt d’opérer des sondages, qui débuteront en juin 1904. C’est au mois d’octobre de la même année que les tentatives s’avèrent fructueuses, puisque les carottes remontées du sous-sol contiennent alors de la sylvinite, en partie composée de chlorure de potassium, élément très recherché dans l’industrie chimique! Le rêve était bien réel, et cette découverte fondamentale va métamorphoser à jamais le département!

Les images d’archives, les photos sublimes, les récits impressionnants et les anecdotes pleines d’humour vont émailler ce livre relatant une épopée qui redimensionnera le Haut-Rhin, et on replonge dans l’Histoire en naviguant entre deux nationalités, puisque l’Alsace a constamment changé d’appartenance, tantôt sous identité française, tantôt sous le régime allemand. Ces allées et venues poseront de nombreux problèmes quant à l’exploitation des gisements, puisque les sociétés et les financements changeront eux aussi… On assiste aux saccages causés par les deux guerres qui ont durablement meurtri la population, et on voit se développer une très forte immigration, avec les accords passés entre la France et la Pologne afin de redynamiser le secteur vers 1930. En 12 ans, ce sont près de  600 000 ouvriers polonais qui feront le déplacement, et 500 000 resteront après la seconde guerre.

Les MDPA (Mines de Potasse d’Alsace) vont mettre en place un système unique visant à asseoir le statut du mineur et à offrir une existence respectable alors qu’il supporte des conditions de travail extrêmement difficiles. La société va mettre en place des programmes d’urbanisme très importants, en créant des cités ouvrières destinées à l’épanouissement des travailleurs; c’est ainsi que les habitations seront dotées d’un jardin, que des églises seront bâties, que des centres socio-culturels permettront aux jeunes de participer à de très nombreuses activités, etc… En quelques dizaines d’années, des villes entières seront créées dans de vastes zones vierges, et la richesse présente dans les sous-sols rejaillira sur toute une population qui vivra de la mine de génération en génération.

On plongera également dans les entrailles de la terre avec ces hommes à moitié nu, s’acharnant durant 6h par 45 degrés Celsius dans des conduits souvent étroits, aidé par des chevaux, puis par des machines au fil des évolutions technologiques… Ce labeur incessant, toujours accompagné de la peur de l’accident, va dessiner un profil typique qui tient à la fois de la gentille caricature mais finalement de l’absolue vérité: le mineur est un homme direct, fier d’accomplir son oeuvre, bravant le danger quotidiennement, et prêt à gueuler pour faire entendre ses idées! Il représente un symbole très fort du Haut-Rhin, qui prendra un coup très dur avec l’arrêt des exploitations en 2002… Mais l’image à la fois banale et héroïque du mineur perdure de manière forte dans le Haut-Rhin, et même avec le démantèlement des magnifiques et immenses structures des usines sorties de terre, on trouve encore de nombreuses traces attestant de ce passé riche et foisonnant qui a permis de bâtir toute une structure géographique et sociale extrêmement forte!

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