Marvel Knights 10: Armés et dangereux

Quelle couverture magnifique signée Julian Totino Tedesco pour Thunderbolts 2, avec Hulk rouge affirmant sa supériorité hiérarchique sur Venom! L’artiste argentin est indéniablement l’un des plus talentueux prodiges de la Maison des Idées, et ses couvertures pour la série de Daniel Way sont sublimes! Mais elles servent aussi à cacher la réalité des dessins de Steve Dillon… L' »artiste » britannique a de nombreux détracteurs (moi compris), mais il a ses fans, allez comprendre pourquoi… Son trait si caractéristique donne toujours des visages impersonnels, la tronche d’Elektra étant interchangeable avec n’importe quel personnage… Le dessin est la faiblesse de cette série, et il est heureusement rattrapé par un travail de colorisation inspiré signé GURU eFX. Du coup, les planches très statiques de Dillon sont un peu dynamisées, c’est déjà ça de pris!

Niveau histoire, on n’entre pas encore dans le vif du sujet avec ce second épisode, qui met toujours en place son équipe et ses fonctions. Dirigés par Hulk rouge, les Thunderbolts vont donc oeuvrer pour faire tomber toute forme de dictature ou de despotisme dans les endroits reculés de la planète. Venom, Elektra, le Punisher et Deadpool vont réunir leurs forces de frappe au sein d’une équipe explosive! Les débats sont souvent houleux, et la couverture le montre bien! Le démarrage est pour l’instant agréable, malgré le dessin de Dillon!

S’il y a une chose que j’ai du mal à comprendre, c’est l’engouement pour cette série Daredevil, qui se permet même le luxe de gagner un Eisner Award pour la meilleure série régulière! Si le scénario de Mark Waid n’est pas mauvais, il n’est pas transcendant non plus! Son Daredevil se veut plus léger, et les quelques notes d’humour qu’il y intègre fonctionnent, comme ce combat avec l’Homme aux Echasses! Mais son rythme est finalement très lent, et il perd du temps avec des considérations parfois sans intérêt… Le clash entre Matt Murdock et Foggy Nelson pourrait être exploité de manière beaucoup plus savoureuse, mais Waid semble rester à la surface, comme s’il voulait à tout prix éviter de retrouver le côté sombre du personnage…

Et que dire des affreux dessins de Michael Allred?? Avec Dillon sur les Thunderbolts, on a droit aux artistes les plus difficiles à digérer au niveau visuel! Son trait grossier prend parfois des allures de cartoon et ne permet pas à cette série d’exploiter réellement les scénarii de Waid, qui offrent pourtant quelques idées à suivre… Heureusement, le second épisode présenté ici est dessiné par Chris Samnee, un poil plus dynamique même s’il reste dans un esprit léger.

On arrive à la conclusion de la série du Punisher par Greg Rucka, et ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est la qualité du trait de l’Italien Marco Checcetto! C’est carrément beau et ça l’est d’autant plus après avoir subi Dillon et Allred! Le trait est fin, très détaillé, réaliste, et la mise en page participe activement à l’ambiance voulue par le scénariste! On est dans du Punisher de bonne facture, même si le numéro précédent s’avérait plus puissant. Mais cette conclusion est sérieuse et dramatiquement forte, sonnant la fin de l’alliance entre Castle et le sergent Rachel Cole-Alves.

L’ambiance funeste faite de grisaille et de fumigènes est très réussie, c’est juste dommage que le Punisher soit aussi silencieux. On en apprend très peu sur lui, et il est en quelque sorte un faire-valoir pour Rachel, qui aura été marquée par sa collaboration avec le justicier. Rucka et Cecchetto se servent intelligemment de l’aura du tueur à la tête de mort, et achèvent cette série de manière positive.

Le Soldat de l’Hiver n’en a pas fini avec son élève Leo Novokov, qui a fait subir un lavage de cerveau à Black Widow, et qui veut en faire une arme à son service. Bucky se lance à sa recherche dans cette aventure d’espionnage sympathique qui voit le S.H.I.E.L.D. oeuvrer avec lui. L’ambiance Guerre Froide d’Ed Brubaker fonctionne toujours, avec un dessin dépouillé signé Michael Lark qui rend bien le dynamisme et l’urgence de la situation. Tout comme la série du Punisher, on est ici dans un environnement très réaliste, plus militaire que super-héroïque.

Un numéro sympathique, qui manque un peu d’intensité, mais qui reste agréable grâce à la solidité des récits.

 

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Le clip de la semaine: Black Sabbath – End of the Beginning

Sorti le 10 juin de cette année, 13 est le 19ème album studio du groupe mythique de heavy metal anglais qui aura traversé 6 décennies! Fondé en 1968, Black Sabbath est considéré comme le groupe fondateur du metal, et son influence à travers les époques est indéniable! Cet album est un véritable retour aux sources puisque il voit la réunion d’Ozzy Osbourne, Geezer Butler et Tony Iommi, qui ont lancé le groupe en 1968. Seul Bill Ward n’est pas revenu, remplacé par Brad Wilk, le batteur de Rage against the Machine.

Ce End of the Beginning ouvrant l’album 13 nous plonge directement dans des sonorités familières, et prouve à quel point Black Sabbath est intemporel!!! Enjoy! 😉

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Harcèlement (Michael Crichton, 1993)

Avant le film de Barry Levinson avec Michael Douglas et Demi Moore, Harcèlement est un bouquin de Michael Crichton paru en 1993, qui relate de manière passionnante l’histoire d’un employé d’une société de technologie de pointe pris dans la tourmente d’une affaire de harcèlement sexuel au travail. Alors qu’il était dans l’attente d’une promotion imminente, Tom Sanders se retrouve pris dans les filets de la machiavélique Meredith Johnson, qui l’accuse d’agression sexuelle.

Comme de coutume dans ses romans, Michael Crichton soigne les aspects procéduriers et hiérarchiques en créant toute la structure organisationnelle de cette société qu’est Digital Communications Technology, implantée à Seattle et en pleine essor grâce à la fabrication des CD-ROM et des téléphones cellulaires. Qu’il s’agisse des aspects techniques, relationnels ou administratifs, il ne laisse rien au hasard en créant une structure très élaborée et très précise qui va être capitale dans le déroulement des événements à venir. Tout en plaçant Tom à l’intérieur de cette société, il va également placer cette dernière dans le monde des affaires de Seattle et va également mettre en avant son rayonnement à travers le monde.

Tom Sanders est un travailleur acharné à la vie de famille avec ses hauts et ses bas, et représente le cadre américain typique avec sa maison en banlieue et son avenir tout tracé. Mais un granin de sable inattendu va mettre à mal cette évolution logique, en la présence de Meredith Johnson, une femme d’affaires aussi impitoyable que séduisante, et que Tom connaît bien puisqu’il est sorti avec elle 10 auparavant. Lorsque Meredith est nommée à DigiCom et qu’elle devient la supérieure de Tom, celui-ci à du mal à se faire à ce changement aussi soudain, surtout qu’elle a obtenu le poste qu’il pensait avoir…

Venant du siège de Cupertino, là où ils s’étaient rencontrés, Meredith a donc gravi les échelons, passant de commerciale au poste de directrice de plusieurs divisions à Seattle. Avec ce personnage, Crichton évoque évidemment les profonds changements de mentalité au sein des entreprises avec l’accession des femmes au pouvoir, et en cette période de mutation technologique et structurelle, le récit qu’il va entamer n’a rien d’anodin. L’auteur va mettre en avant une particularité qui se joue des sexes, tout en utilisant le sexe. Si le harcèlement sexuel est en majorité le fait d’hommes abusant de leur pouvoir sur des femmes, l’inverse existe aussi, et les plaintes déposées par des hommes contre leur supérieures est en augmentation constante, du fait de l’accession des femmes à des postes élevés. En 20 ans, le pourcentage des plaintes émanant d’hommes a doublé aux Etats-Unis, passant de 8 à 16 % selon une étude de 2010 effectuée par l’Equal Employment Opportunity Comission. Ce que souhaite donc démontrer Crichton dans son livre, c’est que ce problème ne vient aucunement du sexe de la personne mise en cause, mais de sa fonction et du pouvoir qu’elle exerce. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme importe peu au final, car c’est le pouvoir qui va pousser les personnes à se croire supérieures.

C’est avec une approche très consciencieuse que l’auteur va mettre en place son récit, et il va placer Tom dans une situation qui semble inextricable, dans laquelle il va être abusé par sa supérieure tout en étant accusé d’être l’auteur d’agression sexuelle. Le sujet très délicat du harcèlement sexuel fait quasi-instantanément tenir le rôle du coupable à l’homme, et malgré le fait d’avoir été la victime de Meredith, Tom se retrouve donc accusé. Dès lors, il va tenter de se tirer de ce cauchemar dans lequel ses collègues vont s’éloigner de lui et sa réputation se ternir soudainement. C’est la rencontre avec Louise Fernandez, avocate spécialisée dans le domaine du harcèlement sexuel, qui va être déterminante pour la suite des événements, en permettant à Tom de prendre des initiatives afin de se sortir de ce très mauvais pas.

Crichton va mettre en branle le processus judiciaire visant à faire éclater la vérité, et c’est donc à une bataille d’ordre juridique autant qu’humaine qu’il va nous convier. Si Tom est acculé, il ne va pourtant pas se retrouver seul, ce qui va lui permettre de trouver des pistes afin de prouver son innocence. Car comment prouver ce qui s’est passé dans ce bureau ce soir-là, alors qu’il se trouvait seul avec Meredith sans aucun témoin? C’est la délicate missions que Louise Fernandez a accepté, et c’est à un très savoureux combat judiciaire que l’on va assister, avec des rebondissements très crédibles et très documentés. Harcèlement se révèle être véritablement passionnant, d’autant plus qu’il dépeint une situation inversée par rapport aux plaintes habituelles et qu’il se place donc dans une approche très moderne du problème. Michael Crichton se plaît à puiser dans ses sources afin de construire une oeuvre forte et très réaliste, se plaçant dans une réalité économique, sociale et culturelle très précise. En ce début des années 90, un tel fait est d’autant plus déroutant pour un homme qu’il risque de faire jurisprudence. Même en étant dans son bon droit, Tom doit faire avec une certaine forme de culpabilité qui est inhérente à sa condition d’homme, alors qu’il est lui-même victime d’une femme. Si Crichton dépeint de manière admirable tout l’appareillage judiciaire, il démontre avec beaucoup de subtilité les tensions personnelles qui rejaillissent sur la vie privée de Tom, avec les sentiments contradictoires, la culpabilité et le désespoir. Mais Louise Fernandez est une avocate de talent, et elle va tout faire pour sortir Tom de cette situation.

Passionnant d’un bout à l’autre, Harcèlement démontre la fragilité des points de vue et le jeu de destruction opéré par le pouvoir, avec un cadre délaissé par les hautes instances au profit de sa supérieure. Michael Crichton écrit encore une fois un roman qui se dévore très rapidement, et dans lequel il ne peut s’empêcher de parler de technologie, avec ces passages sur la réalité virtuelle vraiment intéressants!

 

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Les news de la semaine: Finish him!

Après une première saison en 2011, Kevin Tancharoen poursuit sa web-série avec de nouveaux épisodes! Le trailer augure d’un spectacle de qualité avec kombats acharnés, esprit de vengeance et un soupçon de gore! Démarrage le 26 septembre!

3 nouvelles affiches pour Thor: le Monde des Ténèbres, qui mettent en avant le traître Loki ainsi que son père Odin!

 

 

 

Après Millénium, David Fincher s’attachera à l’adaptation d’un autre roman, Gone Girl écrit par Gillian Flynn. Ben Affleck et Rosamund Pike joueront les rôles principaux dans ce thriller qui verra un homme tenter de retrouver sa femme soudainement disparue. Lors de l’enquête, des secrets concernant la disparue et son mari vont surgir, et vont faire de l’homme le principal suspect. Une histoire qui semble classique mais qui ne le sera certainement pas après être passée entre les mains de Fincher!

 

Le bon gros trip The Expendables 3 dégaine une photo ainsi que son premier teaser, qui nous annonce après maintes rumeurs le véritable casting! Evidemment, c’est du très lourd!!!

True Detective, c’est la prochaine série HBO qui devrait faire parler d’elle! Avec Woody Harrelson et Matthew McConaughey au casting, le show suivra deux flics de Louisiane traquant un serial killer sur une période de 17 ans. La bande-annonce laisse augurer d’une oeuvre à l’ambiance très travaillée, et les 8 épisodes de cette 1ère saison seront visibles début 2014!

Saul Goodman aura donc bien sa propre série, et ce sera une préquelle à Breaking bad! Better caul Saul suivra l’ascension de l’avocat le plus tordu du Nouveau-Mexique avant sa rencontre avec Walter, et Vince Gilligan créera un show moins radical et plus comique. L’acteur Bob Odenkirk devrait s’en donner à coeur joie dans ces nouvelles aventures!

 

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Longmire saison 2 (John Coveny, Hunt Baldwin, 2013)

John Coveny et Hunt Baldwin confirment tout le bien que l’on pouvait penser d’eux avec cette seconde saison captivante, qui prolonge les différentes trames scénaristiques laissées en suspens à la fin de l’excellente saison 1. Le shérif Longmire n’a pas fini d’enquêter sur de nombreuses affaires qui feraient presque passer Miami pour une ville tranquille!

Même si l’on peut s’étonner du rythme infernal à laquelle les cadavres s’accumulent dans le comté d’Absaroka, l’écriture savoureuse de Baldwin, Coveny, Craig Johnson et leur staff emporte immédiatement l’adhésion avec son mélange parfaitement équilibré d’enquêtes criminelles, de drame quotidien et d’émotion subtile. La multitude de personnages gravitant autour de la figure emblématique du shérif taciturne est traitée avec énormément de soin, et même si certains sont sacrifiés en ne parvenant pas à échapper à leur rôle de faire-valoir (la secrétaire Ruby reste par exemple cantonnée à son statut), il y a un vrai travail de corrélation entre chacun, et on navigue de l’un à l’autre avec l’envie tenace d’en apprendre davantage sur chaque personnage.

Henry Ours debout est par exemple un élément incontournable du show, et cet Indien dépeint avec beaucoup de solidité et un brin d’humour par un Lou Diamond Phillips parfait est représentatif du travail exemplaire effectué par les scénaristes. On va peu à peu découvrir qu’il possède lui aussi des failles, et que sa sagesse repose très probablement sur des expériences qu’il aurait peut-être préféré éviter… On va également en apprendre davantage sur les événements de Denver, qui minent le présent de Walt Longmire avec la présence du détective Fales (Charles S. Dutton, excellent) qui ne veut pas lâcher le shérif…

Longmire, c’est une finesse et une intelligence d’écriture magnifiée par une mise en scène véritablement captivante qui surprend par son homogénéité, alors que chaque réalisateur ne tourne en moyenne que 2 épisodes! Il y a pourtant une vraie vision propre à la série, faite d’un sentiment très respectueux envers la nature sauvage du Wyoming et qui n’oublie jamais de placer l’homme au sein de ces immensités. On ressent la solitude et la rigueur de ces lieux magnifiques, mais aussi la sérénité et la force qui y règne. Les personnages ne seraient pas les mêmes s’ils vivaient ailleurs, et ils portent en eux les marques de leur existence en ces lieux. Cady (Cassidy Freeman, parfaite) est une fille indépendante et forte, Henry est un parfait traqueur, Omar est un chasseur hors pair, Jacob Nighthorse sait sentir d’où vient le vent et parvient à jouer sur le respect des traditions indiennes tout en se projetant dans une vision plus capitaliste (son personnage n’est d’ailleurs pas sans évoquer le génial Kal de la série Banshee!).

 

Il n’y a au final qu’un seul bémol à cette saison, c’est l’épisode 12. Bizarrement, il est beaucoup plus faible à tous les niveaux, avec un récit peu intéressant, des interactions pas franchement savoureuses et une mise en scène nettement moins subtile. Et le personnage de Peter Weller monopolise trop l’attention dans un registre au final assez misogyne, alors qu’il s’avérait bien plus savoureux lors de ses premières apparitions. Mais pour contrebalancer, on a un second épisode poignant qui sans prévenir nous surprend par son intensité dramatique! En relatant une histoire difficile, elle met en lumière une très belle relation entre une mère et son fils, et met en lumière la performance géniale d’Heather Kafka, qui est capable de nous amener à de grandes émotions par la puissance de son jeu et de son personnage! Un très bel épisode qui assure encore la solidité de cette série.

J’en oublierai presque Vic Moretti, campée par l’excellente Katee Sackhoff, dont on découvre des éléments insoupçonnés de son passé! Son quotidien s’avère de plus en plus tendu, et elle va devoir s’en remettre  à ce bon vieux shérif pour régler certaines affaires… Robert Taylor qui est absolument parfait dans le rôle de Longmire, et qui malgré sa naissance australienne joue cet habitant du Wyoming comme s’il y avait toujours vécu! Bailey Chase est vraiment bon dans le rôle de l’adjoint Branch Connally, et la lutte ouverte entre Longmire et lui pour le poste de shérif va créer des tensions très palpables! Sinon je viens d’avoir un choc, car j’ai découvert à l’instant que Jacob Nighthorse était joué par A Martinez, qui n’est autre que le mythique Cruz de Santa Barbara!!! Son rôle de politicien opportuniste lui va comme un gant… Et sinon, c’est un réel plaisir de retrouver Mädchen Amick, la Shelly Johnson de la géniale série Twin Peaks, le temps de 2 épisodes…

Bref, Longmire est une série qui impressionne par sa maturité et par son absence de défauts (allez, on oublie l’épisode 12!). Si les saisons se poursuivent à ce rythme, elle devrait peu à peu faire parler d’elle, c’est tout ce que je souhaite à Coveny et Baldwin, surtout au vu du final mémorable qu’ils nous ont concocté cette saison!!!

 

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