Brick Mansions (Camille Delamarre, 2014)

10 ans après le Banlieue 13 de Pierre Morel, c’est un autre poulain de l’écurie Luc Besson qui est chargé d’en réaliser le remake américain. Monteur sur plusieurs productions Besson, Camille Delamarre signe ici son premier long métrage. Luc Besson est crédité en tant que scénariste, s’appuyant sur le script co-écrit avec Bibi Nacéri sur le film originel. Après quelques bande-annonces qui semblaient décrire un film totalement similaire au premier, qu’en est-il vraiment?

Le principe même du remake est souvent aberrant, encore plus quand il s’agit d’américaniser un film étranger. Il y a des exceptions toutefois, comme le Millénium: les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes de David Fincher, qui vaut la version suédoise de Nils Arden Oplev. Mais pour le coup, faire un remake d’un film sur le Parkour avec 2 traceurs talentueux, et n’en garder qu’un seul, c’est vraiment dommage. David Belle, l’inventeur de ce sport, rempile pour reprendre son rôle, dont le nom a été changé de Leïto en Lino, pourquoi pas. Mais Cyril Raffaelli a été remplacé par Paul Walker, ce qui enlève quand même beaucoup d’impact au film, Walker n’étant pas aussi doué dans l’art du mouvement ni en arts martiaux. Le gros manque de ce remake est donc l’absence d’un traceur (américain pour le coup, si déjà) qui aurait pu être capable de remplacer si l’on peut dire Raffaelli. Mais Walker était davantage bankable qu’un jeune inconnu virevoltant, et c’est bien dommage.

Niveau scénario, on nous donne quelques changements, Lola n’étant plus la soeur de Leïto, mais l’ex-copine de Lino. RZA remplace Bibi Naceri dans le rôle du parrain local, avec moins de présence. Goûchy Boy remplace Tony d’Amario qui était lui aussi meilleur dans le rôle de K2, mais la production américaine a mis la main sur un Yeti de compétition avec l’ex-catcheur Robert Maillet! Son physique impressionnant et son air de dégénéré en font un personnage plus intéressant que celui de Banlieue 13. L’histoire reste globalement similaire, Besson ne se fatiguant pas à innover pour cette transposition, si ce n’est remplacer les scènes d’action de Cyril Raffaelli par des scènes de gunfights ou de courses en bagnoles par Paul Walker. Un peu plus de Fast & furious que de Banlieue 13

Mais si ce Brick Mansions ne brille pas par son originalité, il reste un produit calibré pas détestable, qui permet surtout de faire revenir David Belle sur le devant de la scène, lui qui oeuvre surtout en tant que chorégraphe de Parkour sur les films. A 41 ans, Belle nous offre encore quelques prouesses physiques sympathiques, même s’il n’a plus la vélocité d’il y a 10 ans. Camille Delamarre se charge d’MTViser tout ça avec un montage cut parfois trop prononcé, ce qui est dommage pour la lisibilité de certaines scènes. Mais les films sur le Parkour sont tellement rares (et trop souvent nazes) que l’on peut être tolérant envers ce remake, qui offre son lot d’action décérébré avec générosité. La participation de Paul Walker donne lieu à des scènes de poursuites en voitures plutôt pas mal faites, même si là encore on est pas dans Fast & furious 6!

Pour résumer, Brick Mansions n’arrive pas à la cheville de Banlieue 13, qui reste à ce jour le meilleur film consacré au Parkour; mais il est un produit calibré qui fonctionne, et puis revoir David Belle bondir dans tous les sens, ça fait toujours plaisir!

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Le clip de la semaine: L’Histoire racontée par des Chaussettes – Le Truc de Troie

Yacine et Dédo n’ont pas leur pareil pour revisiter l’Histoire avec un grand H et de petites chaussettes! Leurs sketches possèdent une tonalité absurde tout simplement sublime, agrémentée de voix qui collent à la perfection avec le ton ubuesque de l’ensemble! Leurs vidéos sont de purs régals, concoctées de manière ultra-simple et bourrées d’inventivité! Enjoy! 😉

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PARKOUR, Paroles de Traceurs

Sylvain Deliot est un documentariste originaire de Bourgogne, qui s’est immergé dans la culture du Parkour pendant plusieurs mois aux côtés du Dijon Parkour Crew. Il ne s’est pas contenté de filmer, puisqu’il a commencé à s’entraîner avec les traceurs afin de saisir toute la richesse sportive et toutes les valeurs inhérentes à cette pratique. Son documentaire met en lumière de manière remarquable les principes d’évolution et la mentalité du traceur, en prenant à témoin Sidney Grosprêtre, le président de la Fédération de Parkour, mais aussi d’autres intervenants, qu’ils soient encadrants ou pratiquants. PARKOUR, Paroles de Traceurs ne cherche pas à faire dans le spectaculaire, mais révèle les envies et les motivations qui poussent à aller vers ce sport. Une très belle définition du Parkour, qui démontre que la pratique est de plus en plus encadrée, tout en permettant à chacun de s’exprimer de manière très personnelle!

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Les news de la semaine: V/H/S 3!

Après le magnifique V/H/S et le nettement moins surprenant V/H/S 2, un V/H/S 3 se profile à l’horizon! On a une liste de réals à se mettre sous la dent: Todd Lincoln (The Apparition), Nacho Vigalondo (Timecrimes, le film à sketches The ABCs of Death), Marcel Sarmiento (Deadgirl, The ABCs of Death), Gregg Bishop (Dance of the Dead), et la paire Justin Benson/Aaron Moorhead (Resolution).

 

Après le reboot foireux signé Marcus Nispel, Sean S. Cunningham, le metteur en scène du Vendredi 13 originel, souhaite adapter les aventures du boogeyman en série télé! Pas d’infos sur le contenu pour le moment, mais est-ce bien raisonnable…?

 

Les Expendables prennent la pose en mode détente avant leur débarquement le 20 août!

 

C’est avec tristesse que l’on a appris la mort de Bob Hoskins ce 29 avril. L’acteur a succombé à une pneumonie à l’âge de 71 ans. On l’a vu dans Pink Floyd the Wall, Brazil, Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet, et plus étonnamment dans l’excellent Doomsday de Neil Marshall! Mais il est surtout connu pour son duo mythique avec un certain lapin dans Qui veut la Peau de Roger Rabbit?, film qui a révolutionné le monde de l’animation en 1988. Il incarnait souvent un héros un peu bougon mais attachant, et reste un acteur important des années 80 et 90.

 

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The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros (Marc Webb, 2014)

2 ans après un The amazing Spider-Man plutôt sympathique, Marc Webb met en scène une suite qui doit prolonger l’univers du Tisseur. Affublé d’un titre français à rallonge totalement inutile, ce second opus laissait percevoir à travers ses bande-annonce quelques effets pas franchement bienvenus; on sentait que le public visé était surtout enfantin, et le choix de caractérisation des méchants laissait craindre le pire…

Pourtant, The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros, au-delà de son titre ridicule, va se développer de manière de plus en plus intéressante, en offrant une vision du héros arachnéen finalement très proche des origines. Les vannes que Spidey balance sans arrêt quand il est en costume renvoient directement au comics de Stan Lee et Steve Ditko, et la mise en scène de Marc Webb s’est sacrément améliorée depuis le premier film! Sa vision de Spidey se balançant entre les gratte-ciel new-yorkais est tout simplement sublime, avec des effets vertigineux qui fonctionnent même sans 3D! Les détails comme l’effet du vent sur le costume apportent encore davantage de réalisme, et Webb change très intelligemment ses angles de caméra pour offrir une vision captivante et immersive de ces moments de haute voltige!

Marc Webb est vraiment à l’aise dans les scènes d’action, comme celle du début avec le méchant russe qui offre une poursuite dans les rues de la Grosse Pomme bien prenante! Là où la BA laissait augurer d’un humour trop potache, on assiste en fait à une réappropriation du trait de caractère espiègle de Spidey développé par Lee et Ditko, que ce soit dans les punchlines ou dans la gestuelle du héros face à ses ennemis. Webb retranscrit très proprement et avec style des scènes classiques comme la capture des bad guys pris dans la toile d’araignée.

Le traitement de la relation entre Peter Parker et Gwen Stacy souffre lui d’un petit manque de réalisme par moment, avec des changements d’humeur de Peter parfois incompréhensibles. Mais leur histoire reste touchante et Andrew Garfield et Emma Stone jouent très bien leur partition. Niveau casting, Sally Field campe une Tante May à la fois moderne et respectueuse du comics, même si elle n’a pas la coupe de cheveux réglementaire! Mais là où Webb surprend son monde, c’est avec la caractérisation de Max Dillon, alias Electro. L’aspect parodique du personnage civil le rend attachant, et sa transformation est d’autant plus stupéfiante. On sent toute la puissance dont il a héritée, et la tension permanente quand il est dans les parages est très maîtrisée, surtout avec sa partition musicale qui colle vraiment bien! Webb développe un personnage aux pouvoirs véritablement impressionnants, et il n’hésite pas à détruire quelques quartiers pour prouver que Max Dillon n’est plus un petit employé effacé! Là encore, Marc Webb a puisé dans une certaine naïveté inhérente au comics, qu’il a modernisé pour créer un personnage excellent! Le travail des scénaristes Alex Kurtzman, Roberto Orci, Jeff Pinker et James Vanderbilt est remarquable, et parvient à concilier une approche à la fois enfantine et adulte, qu’ils ont mixé dans un film qui s’avère de plus en plus amazing!

On craignait la surabondance de bad guys entre Electro, Harry Osborn et le Rhino, et on craignait leur caractérisation. Bon, pour Harry, il faut reconnaître que le traitement aurait pu être plus poussé, mais Electro est juste excellent, magnifié par un Jamie Foxx qui s’éclate à démontrer sa toute-puissance; et l’utilisation du Rhino est juste excellente, même si on pouvait avoir peur de la modernisation de son costume (en même temps, l’original aurait été bien ridicule!). Si le film n’est pas exempt de quelques temps morts, il y a une poignée de scènes captivantes, dont une qui plonge au coeur du mythe arachnéen avec une aisance visuelle et une maîtrise émotionnelle tout simplement sublime!

Avec The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros, Marc Webb prolonge la saga de manière impressionnante, et ouvre de très belles perspectives pour les prochaines séquelles ainsi que pour The Sinister Six et Venom, avec ces personnages qui renvoient directement au comics d’une très belle manière. Le mélange de naïveté et de modernité est très bien dosé, et l’on redécouvre un Spidey en très grande forme, et un excellent Electro!

 

 

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