The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros (Marc Webb, 2014)

2 ans après un The amazing Spider-Man plutôt sympathique, Marc Webb met en scène une suite qui doit prolonger l’univers du Tisseur. Affublé d’un titre français à rallonge totalement inutile, ce second opus laissait percevoir à travers ses bande-annonce quelques effets pas franchement bienvenus; on sentait que le public visé était surtout enfantin, et le choix de caractérisation des méchants laissait craindre le pire…

Pourtant, The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros, au-delà de son titre ridicule, va se développer de manière de plus en plus intéressante, en offrant une vision du héros arachnéen finalement très proche des origines. Les vannes que Spidey balance sans arrêt quand il est en costume renvoient directement au comics de Stan Lee et Steve Ditko, et la mise en scène de Marc Webb s’est sacrément améliorée depuis le premier film! Sa vision de Spidey se balançant entre les gratte-ciel new-yorkais est tout simplement sublime, avec des effets vertigineux qui fonctionnent même sans 3D! Les détails comme l’effet du vent sur le costume apportent encore davantage de réalisme, et Webb change très intelligemment ses angles de caméra pour offrir une vision captivante et immersive de ces moments de haute voltige!

Marc Webb est vraiment à l’aise dans les scènes d’action, comme celle du début avec le méchant russe qui offre une poursuite dans les rues de la Grosse Pomme bien prenante! Là où la BA laissait augurer d’un humour trop potache, on assiste en fait à une réappropriation du trait de caractère espiègle de Spidey développé par Lee et Ditko, que ce soit dans les punchlines ou dans la gestuelle du héros face à ses ennemis. Webb retranscrit très proprement et avec style des scènes classiques comme la capture des bad guys pris dans la toile d’araignée.

Le traitement de la relation entre Peter Parker et Gwen Stacy souffre lui d’un petit manque de réalisme par moment, avec des changements d’humeur de Peter parfois incompréhensibles. Mais leur histoire reste touchante et Andrew Garfield et Emma Stone jouent très bien leur partition. Niveau casting, Sally Field campe une Tante May à la fois moderne et respectueuse du comics, même si elle n’a pas la coupe de cheveux réglementaire! Mais là où Webb surprend son monde, c’est avec la caractérisation de Max Dillon, alias Electro. L’aspect parodique du personnage civil le rend attachant, et sa transformation est d’autant plus stupéfiante. On sent toute la puissance dont il a héritée, et la tension permanente quand il est dans les parages est très maîtrisée, surtout avec sa partition musicale qui colle vraiment bien! Webb développe un personnage aux pouvoirs véritablement impressionnants, et il n’hésite pas à détruire quelques quartiers pour prouver que Max Dillon n’est plus un petit employé effacé! Là encore, Marc Webb a puisé dans une certaine naïveté inhérente au comics, qu’il a modernisé pour créer un personnage excellent! Le travail des scénaristes Alex Kurtzman, Roberto Orci, Jeff Pinker et James Vanderbilt est remarquable, et parvient à concilier une approche à la fois enfantine et adulte, qu’ils ont mixé dans un film qui s’avère de plus en plus amazing!

On craignait la surabondance de bad guys entre Electro, Harry Osborn et le Rhino, et on craignait leur caractérisation. Bon, pour Harry, il faut reconnaître que le traitement aurait pu être plus poussé, mais Electro est juste excellent, magnifié par un Jamie Foxx qui s’éclate à démontrer sa toute-puissance; et l’utilisation du Rhino est juste excellente, même si on pouvait avoir peur de la modernisation de son costume (en même temps, l’original aurait été bien ridicule!). Si le film n’est pas exempt de quelques temps morts, il y a une poignée de scènes captivantes, dont une qui plonge au coeur du mythe arachnéen avec une aisance visuelle et une maîtrise émotionnelle tout simplement sublime!

Avec The amazing Spider-Man: le Destin d’un Héros, Marc Webb prolonge la saga de manière impressionnante, et ouvre de très belles perspectives pour les prochaines séquelles ainsi que pour The Sinister Six et Venom, avec ces personnages qui renvoient directement au comics d’une très belle manière. Le mélange de naïveté et de modernité est très bien dosé, et l’on redécouvre un Spidey en très grande forme, et un excellent Electro!

 

 

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