V/H/S (2012)

Le film à sketches est un exercice qui avait souvent court il y a quelques décennies, notamment avec Creepshow et Darkside, les Contes de la Nuit noire, et il est peu à peu tombé en désuétude. Pourtant, il réapparaît de manière épisodique ces dernières années (le génial Trick’r’treat, Scream Show, Little Deaths…), et ce V/H/S devrait définitivement réconcilier les amateurs d’horreur avec ce procédé. 9 réalisateurs ont choisi de mettre en scène plusieurs histoires horrifiques en les assemblant de manière très intelligente, en usant du procédé de film à sketches avec un degré d’inventivité bienvenu!

David Bruckner (The Signal), Glenn McQuaid, Joe Swanberg, Ti West (House of the Devil), Adam Wingard et le collectif Radio Silence (Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett, Justin Martinez et Chad Villella) ont concocté une histoire bien tordue sur un groupe de jeunes dépravés se rendant dans une vieille maison isolée afin de récupérer une cassette vidéo très spéciale. Ils ne connaissent pas leur commanditaire, ni le contenu de cette VHS, mais ils vont entrer par effraction chez un vieillard pour aller lui dérober…

Les metteurs en scène ont choisi de traiter leur histoire en found footage, l’intégralité des segments étant filmés par les protagonistes. Les cambrioleurs ont donc emmené 2 caméras avec eux afin de filmer leurs méfaits, et ce rendu post-Blair Witch fonctionne de manière ultra-efficace! En fouillant afin de trouver cette fameuse VHS, les voleurs vont tomber sur plusieurs cassettes qu’ils vont visualiser, dont le contenu s’avère bien flippant… C’est à travers cette expédition nocturne et ces visionnages que les réalisateurs vont présenter leurs différents sketches, bénéficiant tous d’un haut degré de stress et d’une maîtrise parfaite du found footage!

Le début présente à chaque fois des protagonistes jeunes et typiques, qui vont être pris dans des situations anormales et morbides. Le premier sketch présente un groupe de jeunes prêt à aller faire la fête en boite de nuit, et décidés à enregistrer à leur insu les filles qu’ils auront ramené… Mais si leur affaire commence bien, tout va rapidement déraper, et ils vont se retrouver confronté à une force destructrice… Le second sketch voit un couple prendre la route et se balader, la fille ayant toujours sa caméra au poing pour immortaliser ces instants. Mais ce que l’objectif va capter dans ce motel en pleine nuit est sacrément flippant… Le 3ème segment suit une bande de jeunes partis s’éclater au bord d’un lac, et ils sont bien joyeux avant le début du carnage… Le 4ème utilise un système à la Skype pour communiquer à distance par ordinateurs interposés, et va suivre une jeune femme en proie à des apparitions fantomatiques bien flippantes, qui tente de les montrer à son copain qui se trouve à des centaines de kilomètres. Le dernier sketch va suivre une autre bande de jeunes partis pour fêter Halloween, et qui va se retrouver dans une maison de l’horreur digne d’un parc d’attraction!

Chaque sketch est une réussite, faisant évoluer le concept du found footage de manière innovante! Dans le premier segment, l’un des jeunes est affublé d’une paire de lunettes achetée sur internet qui a la particularité d’être munie d’une caméra… L’idéal pour filmer les filles sans qu’elles s’en rendent compte, mais leur petit jeu ne va pas tourner en leur faveur… La vision subjective utilisée est géniale, et l’on se retrouve pris au piège en même temps que le personnage portant ces lunettes, ce qui augmente considérablement le stress de la situation. La créature à laquelle ils ont affaire est sans pitié, et ils auraient dû se méfier bien avant…

Ti West et Cie se font sacrément plaisir en offrant un mélange sexy et horrifique tournant rapidement au glauque, instaurant un climat véritablement stressant à travers leurs différentes histoires. Si chaque sketch possède ses propres particularités, ils nagent dans une ambiance homogène et travaillée avec énormément de soin par ces amoureux de la série B, qui sous couvert d’une anthologie sanglante nous ont pondu un petit chef-d’oeuvre horrifique qui devrait être l’une des pierres angulaires du cinéma bis de ces prochaines années! Leur réalisation décomplexée alliée à des effets gores bien crades sont déjà des qualités remarquables, mais c’est surtout dans l’instauration et le maintien de cette atmosphère délétère qu’ils excellent! On se retrouve pris au piège de ces histoires qui foutent les jetons, et ça marche vraiment!

La caméra intégrée dans les lunettes, celle intégrée dans le costume d’Halloween, la vision à travers l’écran de l’ordinateur, le caméscope… Tous ces procédés font de V/H/S un film d’horreur ultra-moderne, à l’instar d’un The Bay s’appuyant lui aussi sur les modes de communication d’aujourd’hui… Le détournement des outils et des images du quotidien est tout simplement génial, et ce V/H/S est une pure tuerie qui devrait bien vous faire flipper!

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4 réponses à V/H/S (2012)

  1. Zirko dit :

    Haaaaaa !

    Je suis très content de lire ton avis sur ce V/H/S que j’attends avec beaucoup d’impatience ! Ton avis enthousiaste fait plaisir à lire !

    Merci !

  2. Wade Wilson dit :

    Thx Zirko!!! Tu devrais bien prendre ton pied avec cet excellent film! Ca m’a réconcilié avec les films à sketches d’ailleurs! 😉

  3. Zirko dit :

    Je sais pas trop quand est ce qu’il sort en vidéo, j’arrive pas à trouver d’info sur le net.

  4. Wade Wilson dit :

    Effectivement aucune date n’est encore annoncée… Mais bon, fais comme pour Excision 😉

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