Longlegs (Oz Perkins, 2024)

J’avais vu il y a bien longtemps son 1er film, February, qui était un sympathique thriller en mode horrifique bénéficiant d’une atmosphère soignée, mais je n’ai pas vu le reste de sa filmographie. Oz Perkins signe son 4ème long métrage en 9 ans de carrière avec Longlegs, qui d’après les quelques images aperçues et les quelques retours que j’en ai eu, semblait lui aussi avoir eu droit à un traitement visuel qualitatif et s’ancrer dans une ambiance assez lourde et tendue. En s’appuyant sur la talentueuse Maika Monroe, ce récit à base d’enquête bien glauque sur fond de meurtres mystérieux se déroulant dans les années 90 parvient à maintenir un certain suspense, et se laisse apprécier grâce à la maîtrise de son auteur. La retranscription des Etats-Unis profonds dans les 90’s rappelle d’une certaine manière l’excellente saison 1 de True Detective, mais si Longlegs lorgne un peu dessus, il est tout de même loin de pouvoir rivaliser avec la série de Nic Pizzolatto (et de Cary Joji Fukunaga qui faisait des merveilles à la mise en scène!).

On sent un vrai amour pour le film de genre et pour sa personnalisation soignée, Longlegs s’établissant davantage comme un film d’atmosphère que comme un véritable thriller étouffant. Le personnage de Lee Harker n’est pas Clarice Starling, mais Maika Monroe lui confère une sorte d’ambivalence plutôt bien amenée, qui fait d’Harker une enquêtrice chevronnée mais qui semble également avoir des problèmes de sociabilisation, à la manière d’une surdouée capable davantage de dénouer les fils d’une trame criminelle que de se rapprocher des gens autour d’elle. On connaît Maika Monroe depuis le très bon Last Days of Summer, le génial The Guest et le très surcoté It Follows, et c’est un plaisir de la retrouver dans un rôle relativement éprouvant, avec lequel elle démontre une fois encore qu’elle mériterait d’être davantage reconnue. A ses côtés, on retrouve un acteur que vous avez forcément croisé dans les années 80, 90 ou 2000, puisque Blair Underwood a été à l’affiche d’oeuvres comme Bienvenue à Gattaca, Juste Cause, Deep Impact… Et en 2010, pour la petite anecdote, il a joué dans un film nommé I will Follow, peut-être une prémonition de sa rencontre avec Maika Monroe ? ^^

Lee Harker est une agent du FBI chargée de mettre en lumière des crimes s’étant déroulés sur plusieurs décennies, et qui ont vu des familles se faire décimer. La particularité est que c’est toujours un des membres de la famille qui a tué les autres avant de se donner la mort, mais des lettres cryptiques d’une personne située en-dehors du cercle familial sont à chaque fois retrouvées sur les lieux du crime… Quel est le lien entre ce mystérieux individu et les atrocités commises dans ces familles? C’est ce que va tenter de déterminer Lee Harker, lors d’une enquête qui va l’affecter très fortement…

Longlegs a surtout été vendu comme le nouveau film avec Nicolas Cage, et l’acteur polymorphe et jusqu’auboutiste a une fois encore hérité d’un rôle à sa démesure … Mais honnêtement, il n’est clairement pas l’élément le plus intéressant du film, car sa prestation située entre le Joker d’Heath Ledger et Marilyn Manson s’avère même plutôt gênante… Je pense qu’il est le plus gros défaut du film, et heureusement qu’on le voit finalement peu! Toute l’ambiance mise en place par Oz Perkins et travaillée également par Maika Monroe est très rapidement réduite à néant lors des quelques apparitions de Nic… Et si l’enquête s’avère intéressante à suivre, la résolution du film vient là aussi dynamiter la logique et la crédibilité de l’ensemble… Reste alors que l’on a tout de même apprécié la solide construction, avec son rythme lent et lourd, et les qualités visuelles de Perkins qui nous gratifie de cadrages travaillés et d’un sens graphique évident (par exemple, ce superbe plan dans la grange avec les lampes-torches répondant à la lumière filtrant à travers les 2 fenêtres). C’est juste dommage d’avoir fait un tel choix scénaristique pour expliquer l’ensemble, et là, Perkins ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisque c’est lui qui a rédigé le scénario ^^

Ce qui fonctionne durant la quasi-totalité du film est l’avancement effectué avec une certaine logique, et le basculement vers un choix que je trouve périlleux fait que l’on peut décrocher à la fin. Je ne vais pas vous en dévoiler davantage, je dirai juste que j’ai ressenti quelque chose de similaire lors de la lecture de L’Outsider de Stephen King. Ce bouquin qu’il a publié en 2018 était excellent dans sa première partie, et un certain choix scénaristique dans sa seconde partie a aussi fait que l’on perdait tout le crédit du début… Mais cela donne tout de même envie d’explorer davantage l’oeuvre d’Oz Perkins, car il reste un metteur en scène doué, capable de créer des atmosphères bien oppressantes. Et ça a été un plaisir de revoir Maika Monroe!

 

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HAH (Hardcore Anal Hydrogen)

Sous cette dénomination éminemment poétique se cache un groupe relativement inclassable, mais puisqu’il faut tout de même leur appliquer une description, on parlera de metal indus punk mâtiné d’electro. Je vous mets ici 2 clips afin de bien vous faire comprendre l’immense grand écart dont ils sont capable, entre leur morceau emblématique Jean-Pierre totalement barré et Annuit Coeptis qui ressemble à une BO de film bien atmosphérique. Le clip de Jean-Pierre est passé à la moulinette de l’intelligence artificielle, et le résultat est hyper-psychédélique et sacrément hypnotique, tandis que le clip d’Annuit Coeptis, mis en scène par Mathieu Garnero, ressemblerait presque à un hommage au sublime Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio. 2 salles 2 ambiances, mais quel talent de la part des artistes monégasques !

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David, de la Chaîne Ganesh2 – Fred et Jamy

J’ai récemment découvert les détournements signés David, de la Chaîne Ganesh2, qui officie sur YouTube depuis 12 ans. Je me suis pris de plein fouet ses parodies de Fred et Jamy, les boss de C’est pas Sorcier, qui sont juste des pépites d’absurdité et de punchlines ! ^^ Je vous en met 3 ici, histoire que vous puissiez voir de quoi je parle. Si vous avez le même humour que moi, ça devrait faire son petit effet ^^

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La Malédiction : l’Origine (Arkasha Stevenson, 2024)

On ne peut pas dire que la motivation était à son apogée lorsque je me suis lancé dans ce film, car après les désastres Halloween, L’Exorciste : Dévotion et autres réappropriations débilitantes de classiques horrifiques, je ne voyais qu’un opportunisme commercial dans cette préquelle à la franchise initiée par Richard « L’Arme Fatale » Donner. Et je me trompais très lourdement sur cette oeuvre, qui dès ses premières images affichait une profondeur et une vision inattendues . La Malédiction : l’Origine s’inscrit avec une efficacité redoutable dans la veine des films horrifiques 70’s, qu’ils nous viennent d’Italie ou d’Amérique, et Arkasha Stevenson nous livre une des oeuvres les plus remarquables du genre depuis bien longtemps !

L’histoire prenant place à Rome en 1971, on a littéralement la sensation que le film a été tourné à cette époque, tant la direction artistique, la photographie et la mise en scène parviennent à retranscrire l’essence même de cette période. Honnêtement, le résultat est vraiment bluffant et va activement participer à la réussite de ce film. Arkasha Stevenson va bien évidemment placer des références à La Malédiction de Donner, mais va également puiser du côté du Suspiria d’Argento et d’autres oeuvres cinématographiques transalpines, et on a réellement l’impression de se balader dans un giallo de la première heure ! Arkasha Stevenson ne va certes pas recourir à des colorations criardes, mais va offrir une vraie texture à ses compositions en jouant sur les nuances de couleurs et les ombres, offrant des effets visuellement très forts. Sa manière de jouer avec les drapés, qu’il s’agisse des robes des religieuses ou des rideaux flottants au gré du vent dans les intérieurs, va apporter une dimension sépulcrale indéniable, créant une atmosphère tangible et persistante.

Arkasha Stevenson va d’entrée de jeu s’appuyer sur une très solide mise en scène, mais sans pourtant insister sur cet aspect visuel, dans le sens où elle n’est pas là pour faire de l’esbrouffe, mais sert un script bien stressant et flippant. Je dis « elle » car effectivement Arkasha est une femme, ce qui surprend dans un monde où les films horrifiques sont majoritairement traités par des réalisateurs masculins, et cette différence aura une très grande importance dans la qualité de cette oeuvre. Mais pour en revenir à sa mise en scène, elle nous gratifie de plans et de séquences qui ont été très travaillées en amont, et on sent que rien n’a été fait au hasard. On va avoir des moments de composition picturale d’une beauté envoûtante, comme ce plan où Margaret se réveille dans son lit, avec cette cascade de cheveux disposée telle Méduse, et des séquences où on va littéralement sentir la pulsation horrifique sortir du plan avec une caméra plus mouvante, qui va épouser les tremblements du personnage. Je crois que j’ai rarement vu une séquence aussi intense que cette sorte de transe/possession, qui est réalisée sans trucage mais qui est juste magnifiquement jouée !

C’est là où le sexe de la réalisatrice importe, car dans ce scénario co-écrit par Tim Smith, Arkasha Stevenson et Keith Thomas, l’élément féminin va être d’une grande importance. Deux hommes et une femme ont écrit ce film centré sur une communauté de femmes dans l’Italie des années 70, le film se déroulant dans un orphelinat géré par des religieuses. Les actrices et acteurs sont franchement très talentueux, mais je pense que la direction d’acteurs féminine apporte une solidité indéniable à ce film, car certaines actrices se retrouvent à jouer des séquences très difficiles, et le faire sous l’oeil d’une femme semble être pour beaucoup dans la qualité de la prestation offerte. Je reviens sur cette scène de transe/possession, que Nell Tiger Free joue en allant puiser au plus profond de ses ténèbres internes ! Elle est juste glaçante dans sa manière de jouer, de se mouvoir et de lâcher des grognements atroces ! L’actrice anglaise est connue pour son rôle de Myrcella Baratheon dans l’incontournable Game of Thrones, et n’a pour le moment pas encore développé une grande filmographie, mais le talent dont elle fait preuve dans ce film est indéniable, et je ne vois pas comment elle pourrait ne pas percer à Hollywood. Elle est capable de jouer l’ingénuité et l’innocence à la perfection, pour d’un coup basculer dans un registre nettement plus obscur, et la transition se fait avec un naturel confondant… Elle possède en plus une de ces beautés hypnotiques caractéristiques des films d’horreur latins, car j’y inclue également les films espagnols ^^

A ses côtés, on a sa compagne Luz (Maria Caballero, qui tiens, est Espagnole !), qui intensifie encore l’aspect innocent de Margareta, puisque Luz est quant à elle un peu plus libre et frivole. La séquence de la boîte de nuit apporte des instants totalement hypnotiques, et là encore, Arkasha Stevenson excelle tant dans la retranscription d’une époque que dans l’exacerbation des sens, et on ressent littéralement l’intensité de la rencontre entre Margareta et ce jeune homme en discothèque. Arkasha Stevenson ne reste pas en surface, mais est capable de faire jaillir les émotions à l’image, et c’est un talent somme toute assez rare malheureusement! On a également la jeune actrice américaine Nicole Sorace qui apparaît dans son premier film, et qui impressionne par la force de son personnage, qui n’est pourtant pas du tout évident à jouer! On ne peut pas oublier l’Australienne Ishtar Currie-Wilson, qui sait comment jouer de ses traits particuliers pour être à la fois hypnotique et terrifiante ! Aux côtés de ces actrices très talentueuses, on retrouve les mythiques Charles Dance et Bill Nighy, qui apportent bien évidemment une belle solidité à leur rôle de père ou de cardinal. Sonia Braga, Ralph Ineson et Tawfeek Barhom complètent ce casting impressionnant, chacun occupant sa place très efficacement dans cette oeuvre que l’on croirait tournée à une autre époque.

La Malédiction : l’Origine va être à contre-courant du schéma contemporain axé sur un rythme effréné et des jump scares à foison, pour se focaliser sur un récit très bien construit et imiter le rythme plus calme mais pas forcément plus détendu des classiques des années 70. Arkasha Stevenson ne va pas lésiner sur les effets gores et l’atmosphère malsaine, mais rien n’est fait pour pallier artificiellement la vacuité du scénario, ce qui est souvent le cas dans les films décérébrés habituels. Sa manière de filmer le gore en révèle toute la beauté crépusculaire, et l’atmosphère qu’elle crée ne va pas s’essouffler comme un ballon de baudruche dès les changements de séquence. Arkasha Stevenson sait comment gérer les différents paliers pour construire une oeuvre forte, dans laquelle les émotions, les sentiments, les pulsions, les croyances et les peurs vont s’entremêler dans un maelstrom de plus en plus hypnotique, mais d’une maîtrise tellement rare que c’est un réel plaisir de plonger dans ce récit d’une noirceur sans fond! A la manière des films italiens de cette époque, elle va traiter du sujet central de la religion et de la culpabilité qui en découle, en traitant également des notions de Bien et de Mal qui ne sont pas si distinctes.

Je vous invite vraiment à tenter ce film, qui vaut bien mieux que ce que l’on pouvait croire au départ, et qui est bien loin de la production purement commerciale à laquelle je m’attendais. La Malédiction : l’Origine est un vrai grand film d’horreur, d’autant plus impressionnant qu’il adopte à la perfection le système narratif et les codes sensitifs d’une autre époque. L’utilisation de ralentis, les chuchotements et les soupirs venant alourdir la musique, la beauté picturale de l’ensemble du film (c’est vrai que la réalisatrice à oeuvré sur la 3ème saison de Legion, et on comprend donc son aisance au niveau de la mise en scène!), en font une oeuvre atypique et essentielle. La musique envoûtante de Mark Korven participe activement à la qualité de cet ensemble, tout comme la puissance de la photographie d’Aaron Morton dont j’avais déjà croisé la route, puisqu’il a travaillé sur les excellents Spontaneous et Traquée de Brian Duffield, dans lequel il faisait déjà des merveilles!

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Host (Rob Savage, 2020)

Il n’y a pas de nomenclature très précise concernant la dénomination des courts, moyens et longs métrages, mais ce qui est globalement accepté est la classification suivante : un court métrage dure moins de 30 minutes, un moyen de 30 à 59 minutes, et un long à partir d’une heure. Ce n’est pas une science exacte, mais ça paraît somme toute relativement logique. Pourquoi je vous parle de ça ? C’est que lorsque j’ai lancé ce film, je me suis aperçu qu’il avait une durée de 57 minutes, ce qui est relativement peu commun ! Je l’ai donc classé dans une catégorie à part, dans laquelle je viens de ranger aussi l’excellent Kung Fury ! ^^

On replonge dans les joies du confinement avec ce Host tourné pendant cette période si particulière, lors de laquelle le metteur en scène britannique Rob Savage a eu l’idée de développer un récit horrifique aussi diaboliquement simple qu’efficace. Lors d’une soirée typique de confinement en mode solitude, 6 personnes vont se connecter via Zoom afin d’effectuer une séance de spiritisme en ligne ! Le concept n’avait pas encore été réalisé, et même si on a eu des sympathiques Unfriended et Unfriended : Dark Web qui jouaient intelligemment avec les nouvelles technologies, Rob Savage élève clairement le niveau avec ce Host, qui m’a franchement bien fait flipper tout du long ! Ca fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti ce niveau de stress devant un film horrifique, et c’était sacrément plaisant !!!

Le film a donc été réalisé à distance, chacun des acteurs ayant installé lui-même les caméras, les éléments du décor, et ayant dû mettre en place certains effets spéciaux. On est dans un film DIY révélant un très fort potentiel sous des moyens pourtant très minimes ! Rob Savage a dirigé ce beau petit monde durant 12 semaines, et a co-rédigé le scénario de son film avec Gemma Hurley et Jed Sheperd, qu’il retrouvera l’année suivante pour son film Dashcam, qui va être basé sur le principe d’une caméra de voiture embarquée reliée à internet (tout comme un certain Spree, qui s’avère assez rapidement poussif). Host va donc voir 6 femmes et 1 homme interagir durant une soirée par le biais de Zoom, chacun étant connecté chez lui et se parlant via la caméra et le micro de son ordinateur. Le principe est de plus en plus connu de nos jours, mais il reste toutefois assez minoritaire dans le paysage horrifique, car il demande paradoxalement une belle préparation en amont afin d’offrir un rythme et un déroulement intéressants. Il ne suffit pas d’allumer une caméra et de faire bouger 2-3 objets pour parvenir à glacer le spectateur. On se rappelle bien évidemment des Paranormal Activity qui sont sans doute à l’origine de ces films via ordinateurs interposés, tout comme Le Projet Blair Witch est à l’origine des Paranormal Activity.

Chaque acteur va utiliser son véritable prénom dans ce film, et c’est par le biais d’Haley (Haley Bishop) que va démarrer cette soirée, puisque c’est elle qui a l’idée d’organiser cette séance spéciale. Elle va convoquer ses amis Jemma Moore, Emma Louise Webb, Radina Dandrova, Caroline Ward, Teddy Linard et Jinny Lofthouse, sous la direction de la médium incarnée par Seylan Baxter. D’entrée de jeu, on découvre les caractères de chacun, son petit chez soi vu à travers la webcam, et mine de rien il s’installe assez rapidement une ambiance réussie, probablement parce qu’on n’est pas dans un énième film d’horreur avec des personnages juste écervelés… Ca fait déjà beaucoup de nos jours ! On se replonge donc dans cette période de Covid, avec les apéros à distance et la communication indirecte, et Rob Savage gère avec beaucoup de précision l’avancée de son projet, puisqu »on va peu à peu rentrer dans le vif du sujet. Déjà, les choix d’angles de caméras sont vicieux, avec chez certains l’encadrement de la porte en arrière-plan, que l’on se prend à surveiller très régulièrement ! Ca n’a l’air de rien, mais ça commence déjà à maintenir l’attention …

Rob Savage va user de plusieurs outils modernes, notamment certains filtres de type Snapchat, et franchement c’est sacrément efficace !!! Il y a une intelligence dans la construction des séquences tournées avec des moyens modernes, qui vont faire ressurgir des peurs pourtant ancestrales ! L’utilisation de la perche à selfie est elle aussi très bien intégrée par exemple ! Ce qui est très intéressant avec cette séance de spiritisme, c’est que l’unité de lieu va être démultipliée au gré du nombre de personnages, et que chacun va pouvoir être une victime potentielle d’une présence malfaisante. C’est comme s’il n’y avait plus de frontière physique, et que le Mal pouvait utiliser les réseaux modernes afin de se propager. On est dans de l’horreur moderne de type creepypasta, et quand c’est fait avec autant de sincérité, ça ne peut que fonctionner !

L’ensemble du casting joue vraiment le jeu à fond, et les réactions de panique s’avèrent très crédibles. Host va rapidement voir sa séance dériver vers un côté très flippant, et les petits malins qui ne prenaient pas ça au sérieux vont rapidement le regretter … Je reviens sur les choix d’angle de caméras, car on a des moments où les protagonistes embarquent leur ordi avec eux, et l’effet est très différent lorsqu’ils le portent en montrant leur visage, ou lorsqu’ils avancent en filmant le couloir. Là encore, on sent que ces différenciations suivant les protagonistes ont été très bien pensées, et on va avoir des variations de stress très intéressantes en fonction des personnages et de ce qu’ils vivent. Je ne vais bien évidemment pas tout vous dévoiler, mais je ne peux que vous inciter à regarder cette curiosité, qui sur un temps aussi ramassé, est clairement plus efficace que la majorité des longs métrages horrifiques habituels !!!

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