L’Homme qui rétrécit (Jan Kounen, 2025)

L'Homme qui rétrécit - Film 2025 - AlloCiné

Lorsqu’on parle de littérature d’épouvante et de science-fiction US, on évoque invariablement Stephen King, mais il a eu d’illustres prédécesseurs, dont l’un des plus passionnants s’avère être Richard Matheson. Celui qui connaît le succès dès la publication de sa première nouvelle (Le Journal d’un Monstre, redoutable d’efficacité et de concision), nous donnera des classiques reconnus comme Je suis une Légende, L’Homme qui rétrécit, La Maison des Damnés, ou encore Le Jeune Homme, la Mort et le Temps. La particularité de Matheson est d’avoir pu naviguer entre le roman et le cinéma, puisque les 2 domaines se conjuguaient aisément dans les années 50.

Remembering Legendary Author And TOS Writer Richard Matheson, 1926-2013

La publication de son second roman, L’Homme qui rétrécit, a lieu en 1956, et il va lui-même scénariser l’adaptation cinématographique dirigée par l’incontournable Jack Arnold, qui sort sur les écrans en 1957. On retrouvera le nom de l’auteur au scénario du téléfilm Duel de Steven Spielberg, de Chroniques Martiennes en 1980 (adaptation d’un autre auteur incontournable du genre, Ray Bradbury), de La Chute de la Maison Usher en 1961, et même des Dents de la mer 3 en 1983!

L'homme qui rétrécit” : que vaut le film avec Jean Dujardin ?

Il aura donc fallu attendre 68 ans avant qu’une nouvelle relecture cinématographique de ce chef-d’oeuvre littéraire voit le jour, et on la doit au duo Jan KounenJean Dujardin, à savoir l’ex-enfant terrible du cinéma français des années 90 (Dobermann, c’était lui), et l’un des acteurs les plus solides du cinéma hexagonal. Leur collaboration va permettre de donner vie à une nouvelle version à la fois du roman, mais aussi du premier film, dans ce qui est une sorte de survival domestique! On pense à plusieurs reprises à une version de Seul au Monde non pas sur une île, mais dans sa propre maison ^^

L'HOMME QUI RÉTRÉCIT Bande Annonce (2025)

Christophe Deslandes et Jan Kounen rédigent un script qui va rapidement aller à l’essentiel, permettant d’insuffler un rythme intéressant au métrage, même s’il met volontairement de côté des implications pratiques de ce changement de taille progressif. Ma lecture du roman remonte à loin, mais il me semble que Matheson traitait l’aspect sexuel, à moins que je confonde avec la fameuse nouvelle de Bukowski, Le Petit Ramoneur… ^^ Il aurait été intéressant de développer cette thématique, surtout que l’alchimie semble bien fonctionner entre Dujardin et Marie-Josée Croze, et que l’étiolement de leur relation se fait finalement par une succession d’ellipses…

L'Homme qui rétrécit (2025) – Films – OutNow

Mais Jan Kounen a envie de s’intéresser à la partie la plus graphique du roman et du film originel, à savoir la survie dans un monde où un chat, une fourmi et une araignée représentent des menaces vitales alors qu’ils n’avaient auparavant pas le moindre impact sur l’existence du personnage principal. On va donc suivre Paul dans ses aventures microscopiques, et le suspense s’avère très bien dosé, grâce notamment à des effets visuels efficaces, qui consistent principalement à des collages de plusieurs séquences tournées séparément mais qui conservent le même mouvement de caméra. La technique possède une certaine poésie, et s’accorde bien avec le minimalisme de ce survival.

Dans les coulisses des effets spéciaux 100 % français de « L'Homme qui  rétrécit »

J’avais lu ici et là que la voix off gâchait certaines séquences, je dirais qu’elle n’est pas si inutile au début, mais on sent que par la suite, elle a été intégrée afin d’éviter que le film se passe totalement de parole, ce qui pourtant s’avérait judicieux dans cette descente vers la solitude ultime. Cette situation si incroyable qui voit Paul rapetisser de jour en jour est une sorte de quête métaphorique du sens de la vie et de la mort, voyage initiatique qu’il ne peut accomplir que seul, et qui va le faire passer par différentes étapes, pas si éloignées de celles du deuil.

Kounen étant ouvert au mysticisme, j’ai été très surpris par la fin brutale du film, car j’attendais une plongée plus profonde à ce qu’évoquait Matheson dans les dernières pages de son ouvrage, et qui ouvrait de très belles perspectives. Avec les moyens visuels modernes et l’ouverture d’esprit de Kounen, j’avoue avoir été déçu de ne pas le voir partir davantage en exploration. Mais L’Homme qui rétrécit reste une oeuvre solide et agréable, nous offrant quelques moments horrifiques très bien réalisés, et cette relecture de Matheson et d’Arnold vaut le coup d’oeil.

L'HOMME QUI RÉTRÉCIT Bande Annonce (2025) Jean Dujardin

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Brut – Immersion dans la vie d’un catcheur français

KURO - APC CATCH - Les Professionnels du Catch

Il y a 2 jours, la chaîne Brut a sorti un très bon reportage mettant en lumière le catch français, en entrant dans l’intimité de Kuro, alors qu’il préparait un show pour l’APC (Association les Professionnels du Catch). On va revenir sur ses rêves de gosse, sur la réalité financière de ce sport-spectacle, sur la réalité des impacts physiques aussi ^^ On sent une vraie passion dans sa vision et ça fait plaisir de voir une fédération qui cherche à créer des shows de qualité en France, en se permettant même de faire venir un guest d’outre-Atlantique.

KURO - APC CATCH - Les Professionnels du Catch

Kuro est en train de faire une très belle ascension, lui qui intègre pour la première fois le classement PWI 500 (Pro Wrestling Insider), à la 398ème place des meilleurs catcheurs mondiaux. Calme, posé et humble, l’actuel champion APC donne une très belle image de ce sport-spectacle qui a encore de beaux jours devant lui!

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ScienceClic : Tomber dans un trou noir

Alessandro Roussel | Site officiel

Je suis récemment tombé sur une chaîne scientifique passionnante nommée ScienceClic, que l’on doit à Alessandro Roussel. C’est en 2014 qu’il publie sa première vidéo, une animation nous expliquant le théorème de Pythagore. Et depuis, il a fait un incroyable chemin, puisqu’il nous propose des simulations de plus en plus captivantes, avec notamment celle que je vous présente aujourd’hui, qui raconte étape par étape la chute d’un astronaute dans un trou noir! En s’appuyant sur les connaissances scientifiques actuelles, Alessandro Roussel va nous narrer cette chute irréversible avec un mélange de suspense et de rigueur exemplaire, et on va se familiariser avec des notions comme l’effet Doppler, l’aberration de la lumière ou encore la fameuse spaghettification ^^

Tomber dans un trou noir réaliste (VR 360°)

 

Durant cette approche vertigineuse de ce corps étirant l’espace-temps, nous allons être confronté à des phénomènes contre-intuitifs comme le fait d’avoir l’impression que le trou noir s’éloigne alors qu’on s’en rapproche, et nous allons faire l’expérience d’un ralentissement du temps si l’on regarde le vaisseau resté en arrière… La science physique, par bien des aspects, revêt un caractère incroyable et regorge de mystères passionnants, et Alessandro Roussel parvient à nous les raconter d’une manière à la fois très limpide et très immersive. Je vous invite à plonger dans ses différentes vidéos, qui traitent de sujets variés tels la gravité, la matière noire, l’expansion de l’univers, la superposition quantique… A chaque fois avec une approche d’une clarté rarement atteinte dans la vulgarisation scientifique, et c’est un vrai plaisir de pouvoir appréhender ces notions et de les retenir davantage que lorsqu’on les voit sur d’autres chaînes!

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Tron : Ares (Joachim Rønning, 2025)

Tron: Ares - Ciné Croisière

15 ans se sont déjà écoulés depuis le passionnant Tron : l’Héritage de Joseph Kosinski, qui lui-même avait succédé 28 ans plus tard (sans jeu de mots!) au Tron originel réalisé par Steven Lisberger. Alors que le second volet était parvenu à perpétuer le mythe de manière plus que remarquable, et laissait quelques pistes solides quand à l’invasion du monde réel par les programmes, voici que l’on arrive enfin à ce chapitre censé représenter la confrontation de 2 mondes. Lorsqu’on a encore les images du régime totalitaire composé de milliers de programmes humanoïdes menés par Clu, on peut au choix avoir envie de rire ou de pleurer quand on voit que cette incursion sera finalement menée par maximum 4 individus…

Critique : Tron Ares est étincelant de beauté, mais sonne terriblement creux - Numerama

Les producteurs de Tron: Ares ont décidé de purement et simplement éliminer de l’équation les personnages de Sam Flynn et de Quorra, qui étaient pourtant centraux dans l’équilibre émotionnel de Tron : l’Héritage, et ils décident sans aucune raison apparente d’inverser le processus et de placer un nouveau personnage de femme en tant qu’ingénieure, un nouveau perso masculin en tant que programme, et ils vont en plus chercher un nouveau méchant qui n’est qu’un ersatz sans saveur de Lex Luthor. Le décor est planté, et franchement, le film va salement se planter lui aussi. Pour la faire courte, Jared Leto ne parvient plus à se dépêtrer des anti-héros sans relief à la Morbius, et ce n’est pas ce Ares sans la moindre once de charisme qui parviendra à lui faire retrouver les faveurs du public. Greta Lee a un rôle tout aussi insipide et ne s’en sort donc pas mieux, et Evan Peters laisse espérer un court instant un peu de… ah non, tout aussi fade finalement. Et la caution Gillian « je passais juste par là faites pas attention » Anderson tombe également à l’eau.

Tron : Ares - inout côte d'azur

Que reste-t-il donc dans ce film? Le sentiment que beaucoup d’argent a été utilisé pour faire de l’esbrouffe, avec beaucoup de couleurs et de flashes lumineux, énormément de bruit et des dialogues indigestes. Ca fait léger pour faire repartir une franchise, mais Disney a l’habitude de ce jeu de massacre depuis de nombreuses années, et ce croisement entre Fast & Furious et Transformers devrait vous donner une belle migraine, d’autant plus si vous optez pour les lunettes 3D à mettre sur votre joli petit nez. On a l’impression de se retrouver dans un rollercoaster qui n’en finit plus et qui tourbillonne de plus en plus vite jusqu’à la nausée permanente. Si les premières photos du film donnaient envie avec son approche esthétique travaillée, on n’avait plus pensé que ce qui pouvait être beau de manière fixe pouvait devenir indigeste en mouvement. Et le cinéma, c’est bien l’art du mouvement? Mais on aurait pu dire à Joachim Rønning qu’il n’était pas obligé de secouer son film dans tous les sens…

Tron: Ares

J’ai déjà évoqué les dialogues inspides et le degré zéro du scénario, qui n’est au final qu’une lutte entre 2 génies de la tech pour la maîtrise de l’intelligence artificielle? Alors oui c’est sacrément contemporain comme problématique, mais James Cameron traitait le sujet avec tellement plus de maîtrise formelle et émotionnelle dans les années 80-90 que l’on ne peut pas pardonner cet errement cinématographique s’inscrivant une fois de plus dans un déclin du 7ème art. C’est ce genre de daube qui un jour finira par véritablement tuer le cinéma, en croyant à tort que tout se joue dans une imagerie clinquante et dégueulasse et une froideur à toute épreuve. Tron : Ares est le représentant parfait de ce vide abyssal qui est en train de détruire le cinéma tel un trou noir, aspirant la moindre once de lumière émotionnelle et d’inventivité en son sein pour ne plus jamais les laisser ressortir.

Tron : Ares, circulez IA rien à voir [critique] | Premiere.fr

Il reste 2 éléments à sauver : des traits d’humour aussi bienvenus qu’inattendus concernant un certain groupe phare des années 80, et une BO signé Nine Inch Nails que j’écoute en boucle depuis des semaines et qui démontre une fois encore le talent de Trent Reznor. Alors plutôt que de payer une place pour aller voir cette daube, achetez-vous l’album, ce sera largement suffisant ^^

Critique TRON Ares : nouveau chef d'œuvre ou é-TRON ?

 

 

 

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Clips : Voyages à travers l’espace

Two Trillion Galaxies, at the Very Least - The New York Times

Je vous propose aujourd’hui 2 voyages aux confins de l’univers observable, histoire de vous balader à travers les 2 billions (2 trillions en Anglais) de galaxies qu’il contient, ce chiffre correspondant à 2000 milliards (2 000 000 000 000). Une seule galaxie contenant des centaines de milliards d’étoiles, l’univers observable serait riche de 10 23 étoiles, que l’on peut aussi écrire  1 00 000 000 000 000 000 000 000!!!

Observable universe - Wikipedia

Ces simulations sont dues à 2 chaînes YouTubeKing RS et Spacetime, et permettent d’appréhender le gigantisme de cet ensemble inimaginable et en perpétuelle expansion, et surtout, elles nous indiquent que cette immensité observable n’est qu’une infinitésimale partie d’un tout qui est simplement impossible à déterminer et à concevoir! Je vous laisse effectuer ce trip vertigineux qui devrait durablement perturber vos sens! ^^

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