Après les abominations indescriptibles d’Hiroshima et de Nagasaki, le monde n’est plus le même, et les répercussion humaines, politiques et sociales se reflètent quelques années plus tard dans le cinéma, et plus particulièrement dans le genre horrifique. L’Histoire a prouvé que les avancées technologiques peuvent s’avérer dévastatrices, et les artistes commencent à s’emparer du thème du nucléaire qui deviendra souvent la cause des événements tragiques décrits dans les films. Des Monstres attaquent la Ville (Gordon Douglas, 1954) relate la lutte de l’armée face à des fourmis devenues géantes à cause des radiations nucléaires, et Godzilla (Inoshirô Honda, 1954) est directement issu des deux bombardements américains de 1945. Dans le contexte de la Guerre froide, le Mal se personnifie au cinéma par des monstres géants représentant à la fois une menace extérieure, mettant ainsi en avant la peur de l’autre, mais aussi sa propre responsabilité, ces monstres résultants de la fabrication et de l’utilisation d’armes hautement dangereuses.
Une fois le processus lancé, les films de monstres géants ont envahi les drive-in avec parfois quelques variations, comme dans La Chose surgit des Ténèbres qui fait abstraction du nucléaire, et qui part du postulat de l’effet papillon: l’éruption de volcans dans l’Atlantique provoque la destruction de glaciers dans le Cercle arctique, ce qui aura pour conséquence de libérer une mante religieuse préhistorique, donc géante! Le metteur en scène Nathan Juran va dérouler son récit en se concentrant sur les efforts de l’armée pour découvrir l’origine des destructions de bases avancées au Pôle Nord, puis la lutte contre le monstre!
La Chose surgit des Ténèbres s’inspire du rythme de l’excellent Des Monstres attaquent la Ville, en prenant le temps de définir la menace grâce à un suspense réussi. La mise en scène de Juran nous fait découvrir la bête par touches successives, en nous montrant d’abord les dégâts qu’elle cause. Les visions du monstre deviennent de plus en plus précises, et les réactions des humains d’autant plus radicales. Le Colonel Parkman, le Général Ford, le Docteur Jackson, et son assistante Mademoiselle Blaine vont tenter d’élucider ce mystère, et de mettre hors d’état de nuire cet animal.
La Chose surgit des Ténèbres réunit les ingrédients typiques de ce genre de production, mettant en avant le courage des militaires face à un monstre aux effets spéciaux artisanaux mais ô combien nostalgiques! Tourné dans un très beau noir et blanc, ce film est l’une des grandes réussites de ce genre, et sa naïveté ainsi que ses effets parfois cheap participent justement à l’aura de ces vieilles oeuvres faites avec un véritable amour du genre! Nathan Juran traite son sujet fantaisiste avec sérieux, et il parvient à rendre très crédible une histoire de mante religieuse géante qui attaque des êtres humains! Et ça, ça mérite le respect!
Respect aussi pour la Caverne des Introuvables, encore une fois!
Mdr!! Alors là on est de plein pied dans le cinéma burlesque comme j’aime!! Un classique du film d’insectes géants comme on en fait plus ou presque car je pense d’ailleurs au film « Infestation » (titre véridique!!) qui devrait débarquer chez nous!!
Ca a l’air très sympa cet Infestation! Ce sera forcément plus second degré c’est certain, mais qu’est-ce que c’est bon ces bestioles géantes, surtout travaillées à l’ancienne, avec des maquettes et beaucoup de sérieux!!!