5 épisodes en même pas 10 ans, on peut dire que la franchise de James DeMonaco et Jason Blum fonctionne à plein régime depuis 2013, et si le metteur en scène des 3 premiers films a depuis cédé sa place pour se contenter de s’occuper du script et de la prod, on poursuit activement l’exploration d’une Amérique ravagée par son culte du sang et de sa pureté… James DeMonaco avait surpris son monde avec American Nightmare, sympathique home invasion qui mettait en avant la dégénérescence d’une poignée d’individus avec un concept aussi simple qu’attractif : une fois par année et durant 12 heures, tous les crimes deviennent légaux, le temps de laisser libre cours à ses pulsions les plus sombres, afin de revenir dans de bonnes dispositions une fois qu’on est bien soulagé! Ce sont les Nouveaux Pères Fondateurs de l’Amérique qui ont mis ce sympathique concept en place, et au fil des épisodes, on va l’explorer selon des points de vues différents et variés.
Le meilleur reste certainement American Nightmare 2 : Anarchy, avec un excellent Frank Grillo en mode Punisher, qui va éradiquer les bas-fonds de la racaille qui la gangrène. American Nightmare 3 : Elections se focalisait davantage sur l’aspect politique de cette fameuse Purge, et American Nightmare 4 : les Origines apportait un éclairage très intéressant avec l’impact sur les minorités. Cet épisode était déjà dirigé par un autre metteur en scène, Gerard McMurray, et le dernier opus en date est réalisé par Everardo Gout, dont il s’agit du second film. Le réal mexicain a notamment participé à 2 épisodes de la sublime série Banshee, et se retrouve à la tête d’un film qui va traiter du racisme dont sont victimes les immigrés mexicains aux Etats-Unis.
Le principe est en soi très intéressant et forcément d’actualité en cette ère post-Trump qui conserve de nombreux stigmates, à commencer par ce Mur de la Honte moderne. Le film va se focaliser sur une poignée de personnages, avec principalement un couple mexicain qui va tenter de survivre à cette nouvelle Purge. Là encore, on a un principe intéressant puisque les 12 heures de la Purge annuelle vont se terminer très rapidement. Mais un mouvement très bien organisé à travers le pays a décidé qu’elle devait être perpétuelle, et va donc continuer le nettoyage des rues au-delà des 12 heures… Bienvenue dans le monde de la Purge Eternelle…
Si sur le papier, le fait de raconter les affres d’un couple mexicain en se basant sur une réalité difficile sévissant aux USA est intéressante, on navigue malheureusement entre caricature et sincérité, et on perd peu à peu l’intérêt de ce récit, qui mise quand même finalement trop sur l’opportunisme… Il y a quelques rares faits à retenir, avec notamment un personnage qui va contre-balancer le manichéisme de l’ensemble, mais cet opus est sans conteste le plus faible de la saga. Les scènes d’action sont montées en mode brouillon, et dans le genre film insurrectionnel, je ne peux que vous conseiller l’excellent Bushwick avec Dave Bautista, qui est clairement plus captivant! L’affiche de cet American Nightmare 5 : sans Limites est franchement belle, et nous promettait une nouvelle salve de masques et de déguisements bien flippants, et bien il n’y aura franchement pas grand-chose à se mettre sous la dent de ce côté-là, le réal se rappelant de temps à autre que ça fait partie de la saga mais décidant de se limiter au strict minimum. Et d’ailleurs, on ne verra jamais l’image de ce cow-boy grimé sur son cheval durant tout le film…
Petite surprise, on retrouve Cassidy Freeman, qui était excellente dans la série Longmire, pour un rôle ici purement anecdotique… Si le principe de cette nouvelle Purge est attractif, les intentions derrière ce film sont trop opportunistes et la mise en place trop fainéante pour emporter l’adhésion. On se consolera en regardant de nouveau l’épisode 2! ^^