Entre Non-Stop, Balade entre les Tombes, Night Run, The Passenger, Sang froid… Il semble que Liam Neeson soit éternellement coincé dans les décalques de Taken, et qu’il soit continuellement obligé de savater du bad guy à longueur de filmographie. The good Criminal est une énième variante d’un Liam Neeson, qui est devenu en quelques années une sorte de marque de fabrique pour thrillers plus ou moins nerveux, rendant ainsi hommage à ces bonnes vieilles figures d’antan tels Mel Gibson ou Clint Eastwood.
On est donc en terrain balisé avec The good Criminal, dans lequel Neeson incarne Tom, un braqueur de banques bien décidé à se ranger après avoir rencontré la femme de sa vie. Mais ses nouvelles résolutions vont être mises à mal avec la cupidité de deux agents du FBI, qui comptent profiter des aveux de Tom pour lui subtiliser l’argent dérobé toutes ces années. La situation va rapidement dégénérer, et Tom va se retrouver en mauvaise posture, et dans l’obligation de réagir fortement afin de prouver son innocence.
Le producteur Mark Williams (Mr Wolff, Ozark) en est à sa deuxième tentative en tant que metteur en scène après Last Call avec Gerard Butler, et on ne peut pas dire qu’il ait une vision singulière. Il se contente d’emballer le tout correctement, sans y ajouter de véritable personnalité, mais ça fonctionne simplement le temps du récit. Récit qu’il a rédigé à 4 mains avec Steve Allrich, et qui lui non plus ne s’avère pas transcendant. Ils se contentent de créer des personnages qui vont être utiles au développement de l’intrigue, sans leur donner trop d’épaisseur. Mais grâce aux acteurs, cette absence de complexité passe encore, et on va suivre l’histoire avec un certain intérêt. Il faut dire que depuis qu’on le voit tatanner des tronches, on aime bien cette figure vengeresse de Liam Neeson, alors même quand il le fait en mode plus pépère, on parvient tout de même à apprécier. Neeson parvient à être touchant avec un point de départ qui peut flirter avec le ridicule, avec cette histoire de rédemption pour les beaux yeux d’une femme. Mais l’alchimie entre lui et Kate Walsh fait que l’on accepte d’y croire. Kate Walsh (Grey’s Anatomy) apporte une sorte de douceur et de vitalité à cette femme divorcée qui ne croyait plus un jour rencontrer quelqu’un à qui faire confiance…
A 68 ans passés, Liam Neeson doit bien composer avec son âge et ne peut plus avoir la fougue d’un Bryan Mills (le personnage des Taken), et compose donc différemment pour se sortir de cette situation périlleuse. Même s’il se retrouve à un moment face à Jai Courtney en combat au corps-à-corps, et qu’on peut difficilement croire que Courtney ne parvienne pas à le rétamer, on va laisser le bénéfice du doute à papy Neeson qui semble encore en forme. Mais le film va majoritairement éviter les confrontations trop physiques, et va mettre en avant ses talents hérités de son passé de démineur. On se retrouve donc dans un film policier dans lequel le mode action n’est pas des plus vifs, et qui va davantage s’appuyer sur une intrigue dans laquelle les deux agents du FBI (Jai Courtney et Anthony Ramos) vont se retrouver de plus en plus coincés par leurs actions. On est plus proche d’un The Foreigner que d’un Taken, avec une certaine retenue au niveau de l’action.
Mais ça reste toutefois intéressant, et même si le thème du flic corruptible a été vu des centaines de fois (au hasard, dans Manhattan Lockdown en début d’année), le film déroule sa partition connue avec certes peu d’originalité, mais avec soin. Ca fait bien plaisir de retrouver ce bon vieux Robert Patrick, qui ne peut évidemment plus courir aussi vite qu’à l’époque du T-1000… Et le personnage incarné par Jeffrey Donovan apporte une touche absurde bienvenue. The good Criminal (qui n’est même pas le titre original, puisque c’est Honest Thief… Cette manie de faire des titres français en Anglais est totalement débile…) est un film policier qui ne brillera pas par son originalité, mais qui peut compter sur le capital sympathie de ses acteurs pour tout de même capter l’attention des spectateurs.