Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite, mais The Foreigner est tout simplement le 1er film avec Jackie Chan que je vais voir au ciné! Pour moi qui ait grandi avec cet artiste martial asiatique, c’est quand même un comble! ^^ Il faut dire que les films auxquels il nous a habitué, bien qu’offrant des scènes d’action vraiment inventives et impressionnantes, baignent souvent dans un humour très (trop) caricatural qui dénature la portée du récit. L’un de ses meilleurs hits reste sans conteste Police Story qu’il a également mis en scène (il s’est souvent retrouvé des 2 côtés de la caméra).
Mais aujourd’hui, Jackie Chan explore une veine plus dramatique (un virage amorcé avec New Police Story en 2004), et son rôle de Quan dans ce film ne laisse aucune place à l’humour. Après avoir perdu sa fille lors d’un attentat, Quan va tout faire pour en retrouver les auteurs et se venger. La bande-annonce laissait augurer d’un long métrage à la Jason Bourne, ce qui n’est finalement pas le cas, même si quelques scènes s’en approchent (en même temps, à part La Mémoire dans la Peau, ce n’est vraiment pas une saga marquante…). Quan va faire preuve de certaines aptitudes qui vont lui être très utiles, et il va se retrouver opposé à un membre du gouvernement britannique qui pourrait lui donner des informations.
22 ans après GoldenEye, le metteur en scène Martin Campbell retrouve Pierce Brosnan, et l’ex-James Bond s’avère plutôt bon dans le rôle de ce politicien pas très clair. L’acteur se fait rare ces derniers temps, et ça fait plaisir de le revoir. L’affiche Jackie Chan-Pierce Brosnan est plutôt étonnante, et finalement le film va aller dans une direction que l’on n’attendait pas forcément, celle d’un thriller politique sur fond de terrorisme, avec l’IRA au premier plan. Et là où c’est encore plus surprenant, c’est que Jackie Chan n’est finalement pas le personnage principal, puisque le film va à un moment s’intéresser davantage aux liens nébuleux entre le gouvernement et l’IRA! Ce qui était annoncé comme un film d’action va donc dérouler un récit plus complexe qu’il en avait l’air, et le résultat s’avère intéressant.
Martin Campbell gère plutôt bien sa narration, et va nous offrir quelques scènes d’action très réalistes qu’il dissémine avec soin dans son métrage. Les scènes de combats avec Jackie Chan sont loin de celles de la grande époque, mais le montage énergique permet d’oublier le manque de réalisme quand il bat 4 personnes! ^^ Et les scènes d’explosion sont aussi violentes que soudaines, ce qui permet de mettre l’accent sur l’aspect dramatique du récit. The Foreigner s’articule donc autour de 2 trames, celle du père cherchant à retrouver les assassins de sa fille, et celle plus globale de cette branche de l’IRA qui souhaite revenir à des revendications plus violentes. Le mélange des 2 n’est certes pas parfait, mais fonctionne plutôt bien, et Jackie Chan s’avère touchant avec ce rôle tragique. Et le film se permet d’être de plus en plus sombre au fur et à mesure qu’il avance, avec quelques élans de violence inattendus.