Terminator 2- le Jugement dernier (James Cameron, 1991)

7 ans ont passé depuis le premier Terminator. Arnold Schwarzenegger a assis sa réputation de star du cinéma d’action avec d’excellents films comme CommandoPredator ou Running Man. James Cameron quant à lui s’est révélé l’un des meilleurs cinéastes d’action avec Aliens- le Retour et Abyss, confirmant au passage une maîtrise affirmée au niveau dramatique. 7 ans après le succès du premier opus donc, les deux hommes se retrouvent, afin de donner vie à une suite tout aussi culte et encore plus spectaculaire!

 

Mais ils ne reviennent pas seuls, puisque la douce Sarah Connor du 1er s’est sacrément musclée et endurcie, passant de la jeune femme victime à la guerrière impitoyable. La transformation de Linda Hamilton est impressionnante, offrant à la mère de John Connor une composition à la fois brute et touchante. Car Terminator 2, c’est un peu le récit d’une cellule familiale recomposée, avec une mère enfermée chez les dingues parce qu’elle croit à l’apocalypse, un jeune ado rebelle et un homme-robot prêt à tout pour protéger John. Le premier racontait une histoire d’amour sur fond de film d’action aux relents apocalyptiques, toujours présents aujourd’hui. Les visions dévastatrices de Sarah, d’une horreur et d’une beauté absolues, ne concernent-elles pas les enfants? Ces plans oniriques dans un parc de jeux avec en fond les gratte-ciel d’une métropole sont d’une efficacité redoutable, prouvant à quel point Cameron est un metteur en scène génial. Il lie l’intime et l’universel dans cet espace de jeux, offrant une vision idéale de l’enfance qui va être balayée par un cataclysme irréversible. Toute la force du cinéma de Cameron pourrait être résumée dans cette séquence d’une force incroyable!

Dès le premier plan du film, la puissance visuelle du réalisateur se fait ressentir et ne faiblira pas. Qu’il s’agisse de la poursuite entre la moto et le camion, des retrouvailles entre John et sa mère, ou de l’attaque du futur concepteur de Skynet, chaque séquence est pensée avec un soin incroyable et une force visuelle maximale. C’est simple, 20 ans après sa sortie, Terminator 2- le Jugement dernier a à peine pris une ou deux rides, et constitue un sommet indétrônable du cinéma d’action. La fluidité de sa mise en scène et la cohérence de son récit enterrent largement des productions bien plus récentes…

Arnold Schwarzenegger est parfait dans le rôle du robot tueur inflexible, sa puissance physique conférant au Terminator sa stature destructrice. L’idée de mettre face à lui le frêle Robert Patrick s’avère géniale, celui-ci rendant son personnage de T-1000 crédible par son endurance et sa volonté. Ce robot amélioré n’évite pas les balles, mais continue d’avancer coûte que coûte! La gestuelle très métallique et les expressions du visage glaciales font de ce personnage l’un des meilleurs bad guys du cinéma, Robert Patrick s’avérant carrément flippant dans ce rôle!

James Cameron est un expert en technologie cinématographique, et les prouesses réalisées au niveau des effets spéciaux sont toujours aussi bluffantes aujourd’hui! La composition en métal liquide du T-1000 est une idée tout simplement géniale, qui va donner lieu à des séquences d’action très spectaculaires! Les impacts de balles sur son corps sont hallucinants, et sa régénération l’est encore plus! La fluidité des effets est excellente, et le réalisme des situations d’autant plus fort! Il faut voir le T-1000 se fondre à travers les barreaux pour franchir une grille… Et la mise en scène de Cameron augmente encore l’impact de cette scène!

Dans le rôle de John Connor, le jeune Edward Furlong est confondant de justesse et d’énergie pour son tout premier rôle! Son personnage est la clé de voûte de la saga, et il fallait un acteur crédible pour incarner le futur chef de la rébellion! Furlong est excellent dans sa manière de foncer dans le tas tout en laissant apparaître par moments ses propres faiblesses, et la relation qui se met en place entre lui et le Terminator se complexifie au fil du récit. Là encore, le génie de Cameron est d’offrir un récit d’action fort qu’il fait grandir grâce à une vision de la fragilité humaine apparente tout au long du film. La scène où le Terminator écrase le bouquet de roses en sortant son fusil à pompe est symbolique de cette ambivalence, et là encore, en l’espace de quelques secondes, il souligne tous les enjeux de cette guerre entre des robots impitoyables et une humanité risquant de se faire faucher en un éclair.

La lutte entre l’Homme et la Machine atteint une dimension paranoïaque et angoissante comme elle a rarement été montré au cinéma, Cameron faisant d’un blockbuster quelque chose de bien plus fort qu’un simple divertissement, donnant à son récit futuriste la peur tangible d’une réalité possible. Avec le progrès viennent souvent les craintes; et James Cameron a montré en 2 films la vision la plus pessimiste se cachant dans l’inconscient collectif.

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