Fast & furious : Hobbs & Shaw (David Leitch, 2019)

1er spin-off pour la saga,  ce Fast & furious : Hobbs & Shaw se concentre sur les personnages de Luke Hobbs et Deckard Shaw, venus tardivement dans les films mais qui sont devenus très populaires. Il faut dire qu’avec des acteurs comme Dwayne « The Rock » Johnson et Jason Statham, il y avait de quoi envoyer niveau testostérone et charisme!!! Les 2 se sont rapidement imposés au fil des épisodes, et ont donc logiquement eu droit à leur propre film! Avec David Leitch aux commandes, on pouvait s’attendre à un spectacle bien bourrin et fun pour ce Fast & furious 8,5!

David Leitch, c’est quand même l’un des mecs qui a réalisé le sublime John Wick (avec Chad Stahelski), ainsi que l’excellent Atomic Blonde et le génial Deadpool 2!!! Un CV de malade pour un réal qui sait manier sa caméra dans les scènes d’action et qui gère à mort niveau rythme et esthétique! Bon, on sent assez rapidement qu’il a dû être bridé par la production, parce que sa maestria n’est pas aussi imposante, et le film semble obéir à la loi d’un marketing très ciblé… Il y a bien quelques séquences où on ressent sa technique, notamment lors d’une poursuite dans les rues de Londres, mais le tout manque d’une patine visuelle forte et de l’empreinte du réalisateur… Ca se ressent également dans les scènes de combat qui sont moins travaillées et plus cut que ce qu’il nous a déjà donné, comme ce plan-séquence de ouf dans Atomic Blonde par exemple!!!

Après, quand on va voir Fast & furious : Hobbs & Shaw, c’est d’abord pour Dwayne et Jason, ça c’est certain!!! Le duo qui ne peut pas s’encadrer la joue vraiment bien avec dialogues tordants et engueulades qui claquent, et ils font le job dans leur genre! On sent une certaine répétition, mais c’est assez fun pour que ça passe. Dwayne Johnson s’est rapidement imposé à Hollywood, et l’ancien catcheur est toujours aussi populaire, maniant d’une main de maître son personnage de grand dur au coeur tendre, concept qu’il utilise dans chacun de ses films au final! Face à lui, Jason Statham joue le British irascible et finalement gentil, personnage qu’il traîne lui aussi dans tous ses films! On rejoint l’époque des Bud Spencer et Terence Hill, avec 2 figures déjà connues du public et que l’on s’empresse d’aller voir parce qu’on sait justement ce que l’on va trouver à l’écran! En ce sens, les 2 assurent le contrat sans problème.

Le souci du film tient en fait dans sa durée, 2h17, parce qu’il aurait été préférable de couper une bonne demi-heure pour ne pas plomber le récit. Le tout avance plutôt pas trop mal, mais le film se prend les pieds dans le tapis avec sa dernière phase, qui semble avoir été rajoutée au mépris de toute cohérence. Alors, évidemment la cohérence n’est pas le maître mot de ce genre de film, mais la fin est clairement abusée et a l’effet inverse du reste du film, en mettant une sacrée distance avec le spectateur selon moi. On est dans un film à la Expendables 2 : Unité spéciale, mais il y a un moment où le n’importe quoi devient vraiment du n’importe quoi… Et c’est dommage car ce dernier acte semble avoir été écrit et tourné à la va-vite, sans la moindre considération pour une quelconque vraisemblance, contrairement au reste du film qui maintenait encore un certain cap… A force de vouloir trop en faire, ça part clairement en cacahuète…

On se consolera avec quelques trouvailles intéressantes, comme un casting plutôt étonnant, notamment concernant un personnage secondaire qui s’avère tellement génial!!! Rien que pour lui ça vaudrait le coup d’aller voir le film… Après le coup du virus qui va décimer le monde est un gimmick classique, mais ça aurait pu être un peu mieux emballé quand même… Quand on voit comment la machine à extraction est réparée, on se dit là encore que la vraisemblance n’est pas la qualité principale de ce long métrage… Mais quand je vais voir un film de ce type, évidemment que j’accepte de laisser une certaine logique de côté, mais ça n’empêche pas de soigner un minimum la crédibilité du truc je trouve… Là ça m’a laissé sur le carreau sur certains points j’avoue! Sinon Idris Elba au casting, ça le fait aussi dans le rôle du bad guy, mais là encore, jusqu’à un certain point seulement!

J’adore Dwayne Johnson et Jason Statham, mais je dois avouer que cette aventure en duo ne m’a pas convaincu autant que je pensais, et m’a déçu sur plusieurs points. Après on sent qu’il s’agit davantage d’un film de producteur que de metteur en scène, et David Leitch a dû avoir les mains davantage liées que sur ses projets précédents, en tout cas c’est l’impression qui se dégage de l’ensemble… Et c’est bien dommage au vu du potentiel du bonhomme!!! Ce Fast & furious : Hobbs & Shaw est une récréation pour Dwayne et Jason, un véhicule taillé à la démesure des égos de leurs personnages, mais le tout manque finalement d’une certaine subtilité que l’on trouve pourtant dans d’autres films du même genre, comme l’excellent Jumanji : Bienvenue dans la Jungle par exemple! Un peu plus de créativité aurait été la bienvenue, et il manque vraiment quelque chose pour que cette aventure parallèle soit réellement efficace! Et c’est bien dommage, car il y a tout de même pas mal de moments intéressants dans le film!

 

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