Equalizer 2 (Antoine Fuqua, 2018)

Il y a 4 ans, Antoine Fuqua et Denzel Washington nous livraient une brillante adaptation de série télévisée avec Equalizer, qui voyait un ex-agent secret repenti tenter de rééquilibrer la balance en aidant des inconnus à se sortir de situations désespérées. Fuqua a entre-temps mis en boîte l’excellent La Rage au Ventre avec Jake Gyllenhaal et Les Sept Mercenaires, et Washington a de son côté tourné dans Les Sept Mercenaires tiens, mais aussi Fences et L’Affaire Roman J.. Les 2 hommes se retrouvent donc pour cette nouvelle aventure de Robert McCall, et cette fois comme on dit, ça devient personnel!

La particularité d’Equalizer 1er du nom était la capacité de Fuqua a générer une tension palpable en jouant sur l’étirement temporel de ses scènes. L’attente de cette violence inévitable qui ponctue le film était savamment calculée et dosée, et quand arrivait l’explosion, elle agissait comme une libération tant pour McCall qui donnait libre cours à sa soif de justice, que pour le spectateur qui se la prenait en pleine face de manière cathartique. Il y avait bien quelques effets de style qui pouvaient paraître prétentieux, mais cela dénotait d’une pointe d’humour pas forcément malvenue. Je parle évidemment du coup de la montre, qui sera repris vite fait dans ce nouvel épisode.

Fuqua et Washington nous remettent en contact avec McCall en nous montrant à nouveau quel homme simple et bon il est, vivant dans un immeuble en portant toujours attention à ses voisins. Il aime lire, faire le taxi pour croiser de manière éphémère d’autres individus, et il voit de temps en temps son amie Susan, incarnée par Melissa Leo, qui travaillait avec lui dans la même agence. Les événements vont prendre le temps de se mettre en place, et on a l’impression de patiner pendant un moment, tout en ayant droit à quelques scènes violentes de temps en temps. On sent la rage qui anime McCall au vu de certaines situations, mais il semble la contrôler davantage que dans le premier film. C’est comme si la tristesse avait pris le pas sur cette violence intérieure, mais cela ne l’empêche pas de la faire exploser de temps à autre!

On sent une certaine facilité scénaristique dans l’élaboration de cette intrigue, avec un manque de suspense quant aux ramifications de cette affaire. Du coup, on passe une grande partie du film dans un écrin finalement classique, et qui s’avère moins travaillé que pour le premier film. Les années ont passé, McCall a eu le temps de se calmer un peu. Mais au final, quand on vient le titiller, il peut très vite repartir en mode bad-ass, et même si cela prend du temps, on apprécie de voir ce bon vieux Denzel repartir au combat. Et avec cette construction progressive, ce sont les 30 dernières minutes qui vont s’avérer relativement surprenantes, le point d’orgue étant un gunfight tout simplement excellent, qui va se dérouler dans des conditions climatologiques relativement difficiles! Cette séquence est tout simplement superbe, et pour ma part je n’avais encore jamais rien vu de tel! Il y a une gestion de l’espace et une utilisation des conditions climatiques exemplaires, et on se retrouve à retenir notre souffle dans cette confrontation vraiment originale!

Après le film n’a pas la même puissance que son aîné, qui dosait avec davantage de précision la tension et la violence. Mais Equalizer 2 vaut le coup d’oeil pour cette séquence magistrale de fin! Et même s’il n’apparaît pas beaucoup, ça fait plaisir de revoir ce bon vieux Bill Pullman! Et pour les fans de l’acteur, je vous conseille fortement de le retrouver dans la saison 2 de The Sinner, qui vient de débuter!

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