En sortant de Sécurité rapprochée, on jurerait avoir assisté à un film de Tony Scott! Et pourtant, Daniel Espinosa est Suédois et n’a absolument rien à voir avec le réalisateur d’Ennemi d’Etat. Il a en tout cas plutôt bien assimilé la mise en scène nerveuse des polars 70’s et enveloppe son récit dans une texture au grain bien rétro et un montage nerveux, aidé par une caméra sans cesse en mouvement. Sécurité rapprochée respire l’urgence, et il ne le fait pas de manière artificielle. Espinosa crée un environnement où le danger et la tension sont permanents, les rendant encore plus palpables par le dynamisme constant de sa mise en scène.
Quand Matt Weston (Ryan « Wade Wilson » Reynolds) se retrouve malgré lui chargé d’escorter Tobin Frost (Denzel Washington) en lieu sûr avec une bande de tueurs à leurs trousses, il va mettre les pieds dans un engrenage infernal. Son petit poste peinard à la CIA va se transformer soudainement en une fuite permanente afin de soustraire Frost à ses poursuivants, et il va devoir faire preuve de sang-froid et de détermination afin de mener sa mission à bien. Ryan Reynolds joue le rookie propulsé sur le terrain avec beaucoup de conviction, et il a face à lui un Denzel Washington qui gagne en sobriété depuis plusieurs films, et en ressort bien plus captivant.
Sur une intrigue finalement conventionnelle, Espinosa va apposer une vision bien tendue qui va permettre au film d’être un thriller plus élaboré que la moyenne. En parvenant à conserver un rythme effréné pendant quasiment 2h et en offrant des situations bien stressantes à ses 2 principaux protagonistes, le réalisateur met sur pied un spectacle ne lésinant pas sur la violence, qui est traitée de manière bien sèche. Les combats au corps-à-corps sont rudes et les poursuites, qu’elles soient en voitures ou à pied, sont avant tout bien réalistes. Ici, pas de place pour les poses héroïques et l’imagerie faussement sale, les héros en prennent sévèrement sur la gueule et se retrouvent plusieurs fois bien mal en point. L’urgence constante est le moteur même du film et la motivation principale des personnages, et le résultat est un thriller enthousiasmant de très bonne facture, dû à un Daniel Espinosa qui prouve un talent certain.
Un mot sur le reste du casting, bien solide lui aussi, avec un Sam Shepard méconnaissable sans sa moustache légendaire, un Brendan Gleeson et une Vera Farmiga obligés de collaborer dans l’enceinte de la CIA, ou encore un Robert Patrick qui est bien loin du longiligne T-1000, mais c’est toujours un plaisir de le retrouver!
J’irais ptetre le voir celui là.
Mais quand j’ai vu la bande annonce, moi aussi j’aurais juré que c’était un Tony Scott !
Dès le début tu as cette impression, et ça se maintient jusqu’au bout! Mais Espinosa ne singe pas Scott, il applique sa propre recette qui se veut un parallèle du réal de Man on Fire! Du bon thriller bien tendu et efficace!
Ben tiens, on est quasiment d’accord ! D’ailleurs, j’en ai profité pour rajouter un p’tit lien sur mon article (entre Illuminati, c’est naturel).
Thx Bro! Pour une fois qu’on a un avis similaire tiens! N’empêche que cette année je suis bien parti pour ne plus être la bête noire du Palmarès, pourvu que ça dure! 😉