Octopoulpe – Your Knee on his Throat

Octopoulpe Official website

Je vous parle régulièrement des backrooms (voir ici) avec notamment l’incontournable Kane Pixels qui est la référence absolue dans le domaine, et j’ai découvert ce matin que le très punk Octopoulpe était aussi un adepte des chambres mystérieuses et des univers parallèles. En même temps, quand on a déjà tourné dans un épisode avec les Tortues Ninja, ça n’est pas si étonnant… Le clip Your Knee on his Throat démontre une fois encore comment il est capable d’intégrer son univers bien déjanté à un univers préexistant, grâce notamment à un travail de réalisation plutôt bien foutu de la part de JP Lejal, qui nous invite à noclipper avec Octopoulpe, Le Crabe et Joel Abraham.

 

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Robin Foster & Dave Pen – A Collapsing Light

Robin Foster est un guitariste anglais à qui l’on doit une dizaine d’albums aux atmosphères rock relativement cinématographiques, et il a souvent été accompagné par le chanteur britannique Dave Pen, connu pour faire partie du collectif Archive. Les deux ont d’ailleurs sorti un album sous le nom de We Are Bodies en 2015 pour solidifier encore leur collaboration. Ce sublime morceau A Collapsing Light est issu de son excellent album Where Do We Go From Here? de 2011.

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Je verrai toujours vos visages (Jeanne Herry, 2023)

Je verrai toujours vos visages - Film 2023 - AlloCiné

Jeanne Herry est une actrice, scénariste et réalisatrice qui pour son 3ème long métrage, se penche sur le sujet très délicat de la parole donnée aux victimes et aux responsables de crimes. Le cadre du film va être les multiples rencontres organisées au sein d’une prison, afin de mettre en relation des personnes situées de chaque côté d’un événement, sans qu’il y ait de relation directe entre une victime et un responsable. Au sein du processus encadré par des membres de cette structure de justice réparatrice, le but est de parvenir à ouvrir un dialogue pouvant amener à une compréhension des points de vue opposés. Cela paraît très naïf de prime abord, et on a souvent tendance à vouloir une vision très tranchée de ce que pourrait donner de telles rencontres, et une crainte de se dire que c’est encore un moyen de jouer sur la victimisation des coupables. Mais il y a une telle sensibilité et une si grande subtilité dans l’écriture du scénario, que Jeanne Herry parvient à nous happer durant les 2 heures de ce film tourné quasi-intégralement en intérieur, et prenant place la majeure partie du temps dans cette salle de réunion située en prison.

Je verrai toujours vos visages" : la justice restaurative dans un film choral tout en émotions

Ce film résonne encore plus durement avec l’actualité permanente nous montrant une violence exacerbée et trop souvent déresponsabilisée, et le fait de donner à entendre les paroles des victimes et des agresseurs est un processus qui peut paraître déconcertant. Dans un monde où chaque fait divers et fait de société est repris par tous, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les médias ou par Monsieur Tout le Monde à la machine à café, chacun y va de son jugement en fonction de ses inclinations, de ses expériences et de sa propre vision du monde. Mais ici, on ne va pas être dans une analyse distante des faits (qui selon moi possède bien évidemment son importance), mais Jeanne Herry va nous placer au plus proche de ces personnes qui vont exprimer chacune leur propre vérité avec ses mots simples, son attitude corporelle unique et ses émotions plus ou moins enfouies. Le principe a quelque chose de très thérapeutique et lorsque c’est aussi bien écrit, ça ne peut qu’avoir un fort impact émotionnel.

Je verrai toujours vos visages" : Avec un casting impressionnant, Jeanne Herry signe un film, beau et sobre, sur le pouvoir de la parole - La Libre

L’écriture est clairement le terreau sur lequel ce très beau film a été construit, mais il était impossible qu’il parvienne à son but sans un casting des plus solides, et c’est véritablement impressionnant de voir une telle conjonction de talents devant la caméra de Jeanne Herry. Suliane Brahim, vue dans Hors Normes, La Nuée ou Acide, joue l’une des membres de cette justice réparatrice qui va animer les rencontres. Ce qui paraît très agaçant au début, c’est cet aspect très codifié dans la façon de poser les questions et d’éviter tout jugement de valeur, car la première chose que l’on aimerait faire, c’est laisser parler nos émotions dans une telle situation. Mais cela fait partie du processus visant à offrir un cadre très sécurisé aux échanges, et cette retenue va permettre de ne pas influencer les paroles mais de les laisser se dérouler le plus librement possible. Suliane Brahim parvient à retranscrire très justement cet équilibre permanent qu’elle tente de conserver.

Jeanne Herry (Je verrai toujours vos visages) : "Les acteurs sont ma motivation première"

On ne présente plus Adèle Exarchopoulos, qui est l’une des plus grandes actrices de sa génération, et elle le prouve encore largement ici. Avec ce rôle très délicat et difficile de Chloé, elle nous gratifie d’une prestation impressionnante avec ce personnage faisant face à la résurgence d’un ancien trauma. Adèle Exarchopoulos fait totalement sien le scénario de Jeanne Herry, et la crédibilité avec laquelle elle retranscrit les émotions de son personnage est assez incroyable. Leïla Bekhti, que l’on a souvent l’habitude de voir dans des registres comiques (elle était géniale dans La Flamme, tout comme Adèle Exarchopoulos d’ailleurs!) impressionne par la manière dont le personnage de Nawelle lui semble chevillé au corps. Ses saillies impulsives donnent presque l’impression que l’on assiste à un documentaire tant on les croit réalistes, et de nombreux dialogues entre elle et des détenus s’avèrent très percutants et constructifs.

JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES Bande Annonce (Nouvelle, 2023) Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti

On pourra en dire autant de Gilles Lellouche, qui joue un homme ayant été victime d’une effraction avec vol et violence commis à son domicile. Le souci du détail dans sa manière de raconter les faits, dans sa gestuelle, dans ses choix d’intonations donnent véritablement l’impression qu’il est en train de nous raconter une expérience vécue, et je trouve que cette justesse des acteurs et actrices est un très bel hommage rendu aux vraies victimes dans notre société, qui ne pourront que se retrouver dans ses personnages. Gilles Lellouche est lui aussi sans conteste l’un des plus grands acteurs français, et c’était une fois encore un plaisir de le retrouver ici. Dali Benssalah a joué dans Mourir peut Attendre et Athena (dans lequel il était juste impérial), et il nous gratifie d’une prestation presque mutique au début, pour se mettre à se livrer peu à peu d’une façon très réaliste. Il va appréhender ce rôle difficile de braqueur mis face à des victimes avec une approche très humaine mais qui ne va pas chercher le misérabilisme, et le voir reconnaître sa culpabilité va permettre d’aller au-delà de cette barrière afin qu’il puisse donner son point de vue sur ses actions.

Prime Video: Je verrai toujours vos visages

C’est dans cet échange de visions que Je verrai toujours vos visages est un très grand film, car ce qui paraîtrait presque anecdotique va nous toucher au plus profond simplement à travers une succession de dialogues, de tensions qui s’élèvent et qui retombent, de regards pllus ou moins fuyants, mais cet ensemble ayant pour seul but une compréhension de la nature humaine. Il y a de drôles d’interactions qui se font, quelques notes d’humour dans un sujet ostensiblement grave, mais ce que l’on ressent de manière constante, c’est ce mouvement permanent qui va amener chacun à se confronter à soi-même et aux autres dans la recherche de sa propre vérité. Ce film ne va pas excuser ou victimiser les coupables, et il ne va pas auréoler les victimes. Il va nous raconter des faits bruts, des parcours de vie sincères, et des manières différentes de tenter de se reconstruire.

François Lavallière sur LinkedIn : Je verrai toujours vos visages Bande-annonce VF | 39 commentaires

Cela faisait longtemps que je n’avais plus vu Elodie Bouchez, qui joue une autre membre de cette structure de justice réparatrice, et qui elle aussi parvient à osciller sur le fil délicat de ces discussions, notamment dans ses dialogues avec Adèle Exarchopoulos. Elle doit conserver une certaine distance face à une femme désarmante de franchise, et leur duo est l’une des grandes qualités de ce film. On a également Jean-Pierre Darroussin qui je trouve est tout de même en retrait, la faute à un personnage beaucoup trop lisse. Birane Ba présente un personnage refusant de prime abord de faire face à ses responsabilités, et qui va se retrouvé confronté aux victimes face à lui. Miou-Miou est très touchante dans le rôle de cette retraitée victime de vol à l’arraché, et ses dialogues sont eux aussi empreints d’une très grande sincérité. Pour la petite histoire, Jeanne Herry est la fille de Miou-Miou et de Julien Clair. Fred Testot est méconnaissable dans un rôle difficile également, qu’il traite avec une solidité et une justesse impresionnantes également. Et on a aussi cet acteur atypique qu’est Raphaël Quenard, qui était tellement barge dans Yannick, et qui avec un rôle relativement court, parvient toutefois à briller une fois encore.

Je verrai toujours vos visages est un film qui touche véritablement au coeur et aux tripes, et qui va venir vous remuer de manière très sincère. Du très grand cinéma sans artifice, qui fait du bien en posant de véritables questions de société, et un bel hommage aux travailleurs sociaux et à leur métier si difficile.

Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry (2022) - Unifrance

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Sims – Burn It Down

En 2011, l’artiste Sims sortait l’excellent album Bad Time Zoo produit par Lazerbeak  sur le label Doomtree Records. Ce LP inclue le morceau Burn It Down que je vous fais découvrir aujourd’hui, qui est accompagné par un clip signé Isaac Gale et Dave Jensen. Si vous appréciez le rap américain qui sort du mainstream, ça pourrait vous faire pas mal de bien aux oreilles!

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George : Culture du Vide

Une fois n’est pas coutume, on a droit à une analyse très intéressante de Georges, qui s’attaque à la culture du vide et à sa médiatisation de personnes qui deviennent connues pour… Ben pour rien en fait. Les réseaux sociaux nous poussent dangereusement vers une dystopie à la Idiocracy, et sa manière de décortiquer ce phénomène pour comprendre sa finalité, ça fait du bien. Et ce qui peut paraître de prime abord innocent et juste abêtissant en révèle beaucoup sur le fonctionnement de notre monde, et sur notre propre acceptation de cette zombification. Je vous laisse vous faire votre propre avis 🙂

 

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