Gone Girl (David Fincher, 2014)

Si le début du film laissait voir les qualités habituelles de mise en scène du cinéaste, le récit ne me semblait pas très attractif… Mais bon, comme c’est du David Fincher, il fallait bien lui laisser une chance de nous envoûter… Et ça n’a pas pris tellement longtemps au final, le semblant de bluette se transformant rapidement en enquête policière avec son lot de rebondissements et de réajustements quant aux agissements des protagonistes. Au final, Gone Girl est un film typiquement fincherien, avec tout ce que l’on trouve habituellement de mystère et d’originalité pour nous tenir en haleine durant 2h30!

Quand la belle Amy Dunne disparaît un beau matin, son mari Nick n’a aucune idée de ce qui a pu se passer. La table en verre renversée et brisée dans le salon est de très mauvais augure, mais il ne semble pas croire totalement à la thèse de l’enlèvement. Par contre, les flics ne croient pas totalement à son innocence non plus… Et comme mari et femme avaient chacun leurs secrets, difficile de faire la part des choses et de déterminer ce qui s’est réellement passé…

Gone Girl semblait être un film plus superficiel de la part de David Fincher, qui nous avait encore ébloui en 2011 avec sa réappropriation exemplaire qu’était Millénium: les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes. D’ailleurs, il semble avoir totalement adopté Trent Reznor et Atticus Ross, qui ont composé ses BO depuis The social Network! L’ambiance planante créée par la rencontre entre les deux musiciens se marie très bien à l’esthétisme à la fois éthéré et tendu du film, et Gone Girl s’avère bien plus puissant qu’il n’y paraissait au départ. On y plonge de manière de plus en plus impliquée, en essayant de comprendre ce qui se cache derrière cette disparition. Est-ce un meurtre, est-ce un kidnapping? Nick a-t-il tué sa femme?

La romancière Gillian Flynn a adapté son propre livre pour Fincher, et on sent évidemment une connivence entre les deux dans la manière de traiter un récit aussi complexe. Il y a un soin très impressionnant apporté à l’écriture de ce film, qui parvient à jouer avec les apparences d’une manière aussi subtile que rare. La fausse douceur de la plume de Flynn, alliée à la fausse tranquillité de la caméra de Fincher, vont se conjuguer afin de créer une oeuvre atypique où les faux-semblants vont apparaître et s’évanouir constamment, dans un jeu du chat et de la souris aussi diabolique que pervers. Il fallait réussir à porter un tel récit en évitant les pièges de la facilité et du ridicule, et David Fincher réussit très clairement son pari!

Gone Girl impressionne par la virtuosité de son récit, qui est bien évidemment enrichi par une mise en scène somptueuse. Le réalisateur n’hésite pas à accélérer le rythme par moments en nous offrant quelques scènes inattendues, et c’est là aussi qu’on se rend compte à quel point lui et Flynn nous baladent dans des recoins bien sombres de l’esprit humain. Gone Girl est une extériorisation sensitive et perverse de ce qui se passe sous la surface, et l’image du couple solide va forcément en prendre un coup.

Ben Affleck et Rosamund Pike jouent leurs rôles avec brio, menés par un Fincher qui est en plus un excellent directeur d’acteurs. Nick est un homme qui semble bien sous tous rapports, et Amy est la figure de la femme idéale. Mais pourquoi en est-on arrivé là, et qu’est-ce qui se cache derrière cette disparition? Je n’en dirai pas plus et vous laisserai le soin de le découvrir par vous-même! Mais sous ce récit en apparence simpliste se cache beaucoup de choses, et la thématique des rapports avec les médias n’est pas la moins intéressante. Gone Girl est dense, impressionnant, et envoûtant!

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Les news de la semaine: Double R

Double retour pour Twin Peaks! Après l’annonce la semaine dernière de la participation de Kyle MacLachlan qui reprendra son rôle du génial Agent Cooper, c’est au tour de Laura Palmer herself d’annoncer qu’elle sera bel et bien présente pour cette 3ème saison!!! Sheryl Lee jouera encore une fois les 2 rôles de Laura et de sa cousine Madeleine Ferguson. L’acteur Dana Ashbrook reprendra lui le rôle de Bobby Briggs, le bad boy qui était le petit ami de Laura. Ca va être bon de les revoir 25 ans après!

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est le moment de faire un point sur le casting de Captain America: Civil War, le 3ème volet des aventures de Steve Rogers. On apprend cette semaine que Black Widow sera en toute logique aux côtés de Cap, Scarlet Johansson reprenant le rôle de l’espionne russe pour la 5ème fois. A ses côtés, Chris Evans en Cap donc, Robert Downey Jr en Iron Man, Sebastian Stan en Soldat de l’Hiver, Frank Grillo en Crossbones, Anthony Mackie en Falcon, Chadwick Boseman endossera pour la toute première fois le rôle de la Panthère noire, et Daniel Brühl sera également de la partie dans un rôle encore inconnu, on sait juste qu’il jouera un bad guy! Sortie le 6 mai 2016!

 

Gareth Evans nous a promis un 3ème volet pour la saga The Raid, mais il va prendre le temps de s’y remettre car il souhaite souffler un peu! Ce ne sera donc pas avant 2018 ou 2019 que la trilogie sera enfin complète, après 2 volets absolument géniaux!

 

Le film Deadpool avance à un très bon rythme (c’est la moindre des choses après les années passées dans les limbes cinématographiques) et son tournage débutera au mois de mars! Ryan Reynolds sera en terrain connu, puisque comme Wade Wilson, il est Canadien, et il aura la chance de tourner dans sa ville natale, Vancouver! Le film est toujours prévu pour le 12 février aux Etats-Unis et le 16 février par chez nous!

 

Pas très loin derrière Deadpool, la Fox sortira X-Men: Apocalypse le 18 mai 2016, et les annonces de casting s’intensifient. Après Oscar Isaac dans le rôle d’Apocalypse, ce sont pas moins de 3 noms qui sont révélés cette semaine! Le film se déroulant dans les années 80, nous aurons droit à des versions djeun’s pour les personnages de 3 mutants. Sophie Turner (Sansa Stark dans Game of Thrones) est une évidence dans le rôle de Jean Grey! Alexandra Shipp jouera Tornade, et Tye Sheridan incarnera donc Cyclope.

 

 

 

En bref, j’ai vu Out of the Dark dont je vous parlais il y a peu, et franchement, c’est pas terrible. Une ghost story tout ce qu’il y a de plus simpliste, le seul élément intéressant est le fait que le film se déroule en Colombie, mais encore, ce côté exotique n’est pas si bien exploité… Scott Speedman et Julia Stiles font le minimum syndical, et le métrage de Lluis Quilez est vraiment trop terne.

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Equalizer (Antoine Fuqua, 2014)

Adaptation d’une série télé diffusée de 1985 à 1989 que je n’ai jamais regardée, Equalizer suit les aventures d’un ancien agent secret qui va tenter de racheter des erreurs passées en sortant des personnes de situations délicates. C’est Antoine Fuqua, le metteur en scène surestimé de Training Day qui s’y colle, et le résultat est plutôt pas mal! La faute à Denzel Washington qui joue avec une vraie classe ce personnage d’apparence tranquille, mais qui cache un potentiel de violence plutôt élevé!

Antoine Fuqua a une vraie volonté de prendre le temps de poser ses personnages, ce qui n’est pas négligeable dans une production de ce type. On va donc apprendre à connaître Robert McCall, modeste employé d’un magasin de bricolage, qui est toujours là pour aider les gens qu’il côtoie. Il va donner des indications à un collègue qui veut perdre du poids, calmer une caissière en train de se faire voler, bref, c’est le mec capable de gérer en douceur n’importe quelle situation afin de désamorcer la tension. Mais parfois, malgré toute la diplomatie du monde, les gens en face ne souhaitent pas éviter la confrontation. Et là, McCall va laisser libre cours à la rage qui monte en lui…

Le travail sur la temporalité effectué par Fuqua est vraiment bon, avec cet étirement des scènes de tension qui va culminer jusqu’à exploser dans un accès de sauvagerie aussi rapide que soudain! Quand McCall règle ses comptes, tout se déroule en moins d’une minute, et il n’oublie jamais d’enclencher sa montre afin de calculer son timing! Oui, Fuqua ne peut pas s’empêcher d’en rajouter un peu, et ce coup de la montre systématique enlève quand même un certain réalisme, mais les scènes sont assez brutes pour emporter l’adhésion! De La Mémoire dans la Peau à The Raid 2: Berandal, la violence s’est véritablement asséchée dans les films pour nous offrir des moments hautement intenses et physiques! Equalizer suit cette modernisation et offre des combats plutôt bien chorégraphiés agrémentés de quelques moments bien choquants!

La métamorphose de Denzel Washington, qui passe du bon gars bien tranquille au tueur implacable, est juste impressionnante, et justifie à elle seule la vision de ce film. L’acteur apporte un réalisme et une intensité tels que toutes les approximations scénaristiques sont pardonnées. Le coup du « je balance une explosion et je pars en marchant avec le feu sur mes talons, mais je reste cool », fallait oser, mais même si c’est largement abusé, ben ça passe, et on retombe dans un certain réalisme ensuite! C’est Denzel quoi… Et à ses côtés, il est accompagné par une Chloë Grace Moretz toujours aussi douée, elle qui était le seul intérêt de la saga Kick-Ass finalement, dans le rôle bien barge d’Hit Girl. La justesse de son jeu et sa capacité à osciller constamment entre la force et la faiblesse en font une actrice vraiment talentueuse, et elle devrait avoir encore de nombreux rôles forts à nous faire découvrir!

Face à McCall, toute une bande de mafieux russes bien flippants, qui donnent dans la prostitution avec tendance esclavagisme. Evidemment, McCall mettant un pied dans ce milieu, il va se faire un devoir d’éradiquer tout le cartel en mode Punisher! Les confrontations avec les différents membres de cette mafia vont donner lieu à des scènes vraiment bourrins, traitées avec soin par Fuqua. Il y a une sorte d’atmosphère pessimiste qui surplombe l’ensemble du métrage, tandis que McCall essaie de faire la différence comme il peut… L’homme semble avoir beaucoup à se faire pardonner, et c’est ce qui lui done la force d’aller au bout de ce qu’il a entamé…

Equalizer est un vrai bon thriller tendance vigilante, doublé d’une étude psychologique pas si mal foutue, et on plonge avec plaisir dans cette ambiance qui allie réalisme quotidien et icônisations un peu plus légères mais finalement très cinématographiques. Un très bon mélange des genres qui parvient à rester sérieux et très solide, et un Denzel Washington impérial, encore une fois!

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Le clip de la semaine: Senser – 2 3 Clear

Rien de tel pour se réveiller qu’un bon Senser dans les oreilles! Issu de l’excellent album How to do Battle datant de 2009, le morceau 2 3 Clear diffuse une fusion bien énergique, et le clip totalement psychédélique du groupe londonien devrait vous éviter de vous rendormir ce matin! Enjoy! 😉

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Deadpool 10: Le Mariage de Deadpool

Le moment tant attendu est arrivé! Après avoir rencontré Shiklah dans les pages de l’excellent Les Noces de Dracula, Deadpool va épouser la succube! Enfin, techniquement ils se sont déjà mariés lorsque Wade a piqué sa future épouse à Dracula, mais nous avons aujourd’hui droit au mariage civil dans l’épisode 27 de la série régulière! Un épisode très particulier donc, d’autant plus que sa couverture est entrée dans le Livre Guiness des Records! En effet, avec 224 personnages officiellement, elle est la couverture la plus peuplée de l’histoire des comics! Les rédacteurs et scénaristes ne sont pas comptés, sinon on arrive officieusement à 236 personnages…

Bon, on démarre sur les chapeaux de roue avec une gunfight contre les agents d’Ultimatum, qui en veulent un peu à Wade d’avoir tué toute une garnison des leurs en faisant exploser leur héliporteur.  Gerry Duggan et Brian Posehn usent de leur humour habituel et bien rodé pour nous offrir une entame plutôt efficace à ces noces. Mais comme ce numéro 27 est exceptionnel, de nombreux scénaristes historiques de Deadpool ont été convoqués pour apporter leur contribution au récit. Du coup, on assiste à une dizaine de courts récits relatant le passé de Wade et ses mariages précédents! Que ce soit au niveau de l’écriture ou du dessin, on va avoir un melting-pot qui fait que l’ensemble est un peu bordélique, avec plus ou moins de réussite selon les auteurs. Le tout s’avère plutôt anecdotique au final, malgré les présences de Fabian Nicieza, Mark Waid, Joe Kelly, Christopher Priest, Jimmy Palmiotti et Frank Tieri. On retrouve des guests comme Taskmaster, Vanessa, Mystique, Wolverine, etc… Ca se lit tranquillement, mais ça n’a pas d’impact sur la continuité au final, et ce sont simplement des récits annexes sympathiques. C’est toutefois dommage de ne pas avoir développé le mariage en lui-même pour en faire un événement encore plus important!

L’épisode 28 narre la lune de miel à Tokyo! Je vous le donne en 1000, elle ne se déroulera pas comme prévue, et les deux tourtereaux vont être pris à partie par des gamins turbulents, la mafia japonaise et la Main! Là encore, la course à la mallette mystérieuse n’est qu’un prétexte à de l’action à tout va, le tout est un peu light même si ponctué régulièrement d’un humour sympa. L’aspect manga avec les monstres sortis tout droit des Pokémon, c’est un peu moins mon truc, mais bon… Ca se lit tranquillement, même si là encore, on aurait pu espérer quelque chose d’encore plus dingue pour marquer le coup! Sinon, on découvre un peu plus Insecte, le dragon de Shiklah, qui se lance lui aussi à la recherche de la mallette pour aider sa maîtresse. Et la fin de l’épisode, avec Kim, que Wade avait rencontré lors des funestes événements de Corée du Nord, termine l’épisode sur une note d’émotion bienvenue.

Bon, maintenant que le mariage est passé, il va falloir revenir aux affaires, et revenir à un niveau plus barge!

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