Captain America 1941

L’univers Marvel a une date de début très précise : il s’agit du 8 août 1961, date de sortie du tout premier numéro de Fantastic Four, la première de très nombreuses histoires super-héroïques signées Stan Lee et Jack Kirby. Les histoires contemporaines paraissant chaque mois chez Marvel Comics sont les descendantes directes de ce tout premier récit, l’éditeur nous présentant une continuité principale qui n’a cessé d’exister depuis 1961 ! Mais si cette date est historique, de nombreux éléments dans les comics des années 60 laissent entrapercevoir un univers encore plus ancien : en effet, on a un certain Namor qui apparaît rapidement dans les pages des Quatre Fantastiques, ou un certain Captain America repêché par les Avengers dans le 4ème épisode de la série consacrée aux Plus Grands Héros de la Terre, en novembre 1963. Stan Lee a donc rapidement décidé de remettre au goût du jour des personnages tombés dans l’oubli mais qui existaient durant la Seconde Guerre Mondiale!

Panini Comics a eu la très belle initiative de nous proposer les vrais premiers épisodes de Captain America, parus dans sa revue Captain America Comics dès décembre 1940. L’Amérique ne s’est pas encore engagée contre les Allemands, mais perçoit très clairement la menace représentée par les Nazis. Histoire de frapper fort d’entrée de jeu, l’éditeur Martin Goodman a donné son accord pour cette couverture mythique voyant Captain America frapper Adolf Hitler, dans un geste on ne peut plus symbolique, d’autant plus que Goodman était Juif. La création des super-héros doit pour beaucoup au travail d’auteurs juifs, comme c’est le cas de Superman, créé en mars 1933 par Jerry Siegel et Joe Shuster. Les comics apparaissaient comme un terrain d’expression privilégié pour véhiculer des idées patriotiques, et soutenir moralement les troupes et la population. Elles permettaient de transmettre l’idée que le Mal pouvait être vaincu par les représentants du Bien, et si tout cela apparaît comme bien désuet et naïf à notre époque, cette propagande visant à rassembler le peuple possède un certain côté noble. Il en fallait du courage pour se dresser contre le rouleau compresseur nazi, et les auteurs n’étaient pas encore au courant des pires exactions perpétrées par Hitler et son armée…

Lors de la parution de cette couverture et du premier numéro, l’horreur des camps et des chambres à gaz n’étaient pas encore connus du grand public, et ce qui apparaît comme une scène absurde et comique prend un tout autre aspect lorsqu’on se remémore la tragique histoire de ce conflit. On aurait aimé que Cap frappe bien plus fort et soit bien plus sanglant… La lecture de ces 4 premiers épisodes est très intéressante d’un point de vue historique, car ils possèdent une certaine légèreté que l’on ne peut plus mettre en parallèle de nos jours avec la Seconde Guerre, et ils représentent des instantanés d’une époque pas encore totalement plongée dans la tourmente du côté de l’Amérique. A un moment, on traverse brièvement une France occupée, et cela dégage un sentiment étrange de se dire que ce comics a été écrit lors de ces heures très sombres pour le pays… Mais si la couverture de Captain America Comics 1 représente Cap frapper Hitler, le dictateur n’apparaît pourtant pas dans ce premier numéro! Il s’agissait surtout d’un coup de comm afin que les lecteurs se ruent sur ce premier numéro, et faire ça aujourd’hui serait considéré comme de la publicité mensongère! Mais heureusement, Cap et son acolyte Bucky se rendront en Europe dès le second épisode, et rendront cette fois visite à Hitler et Göring dans leur bunker! Là encore, le traitement est relativement naïf et comique, ce qui n’aurait pas pu être possible si les auteurs avaient été informés de toutes les exactions commises par les Nazis… C’est à partir de 1941 que Rudolf Höss, officier allemand ayant été nommé au commandement du camp d’Auschwitz, a entamé ses essais pour tuer un maximum de personnes le plus rapidement possible… Je vous invite à lire le superbe roman La Mort est mon Métier de Robert Merle pour vous plonger davantage dans l’évocation de cette partie de l’Histoire, c’est tout simplement bouleversant. Tout comme les témoignages incroyables et terriblement poignants réunis dans l’ouvrage Des Voix sous la Cendre

Pour revenir à davantage de légèreté, on va évoquer le comparse de Captain America, un certain Bucky Barnes. A cette époque, les super-héros avaient tous des acolytes enfantins, comme Batman avait son Robin ou Human Torch avait son Toro. De nos jours, ça pourrait paraître suspicieux, mais cette époque plus naïve ne voyait pas forcément le mal partout ^^ C’était un très bon moyen pour que les lecteurs s’identifient et entrent pleinement dans ces histoires, car Bucky était une sorte d’extension des lecteurs eux-mêmes, tel un point de passage leur permettant d’accéder aux récits de l’intérieur! Le procédé est simple et efficace, et le succès des comics de l’époque tenait en partie à cette méthode. Si on évoque Bucky, c’est pour voir un gamin dans un costume chamarré et toujours souriant, prêt à combattre le Mal où qu’il soit de manière insouciante! On est loin du Soldat de l’Hiver qu’il deviendra après avoir passé des décennies dans les geôles russes! C’est toujours drôle de voir le parcours de ce personnage qui a perdu toute sa naïveté et qui s’est sacrément endurci au fil de ses lavages de cerveau!

Le trait de Kirby est reconnaissable entre tous, lui qui a oeuvré pour nous livrer quantité de personnages Marvel, et la paire qu’il formait avec l’auteur Joe Simon a fait les belles heures de l’entreprises Timely Publication renommée ensuite Timely Comics, dirigée par Martin Goodman, qui deviendra Marvel Comics en 1961. Pour ceux qui ont vu Loki saison 2, vous connaissez donc la raison du nom de Victor Timely 😉 Steve Rogers de son vrai nom n’est pas le seul héros de cette publication, puisque chacun des 4 épisodes présente également une brève aventure de Tuk, l’enfant des cavernes, et d’Ouragan, le fils de Thor! Là encore, on peut sourire à l’évocation du Dieu du Tonnerre qui n’est pas encore un super-héros de la Maison des Idées, alors que son fils est sur le devant de la scène avant lui ^^ Bon, cette création d’Ouragan est assez déconcertante, avec un Dieu qui aime à se balader dans le plus simple appareil pour rendre la justice. Je vais essayer de vous trouver une illustration parlante, vous verrez que là aussi, on est dans une autre époque ^^ Des bottes, un slip et parfois des gants, ça suffisait pour s’habiller!

Nous avons aussi une certaine Betty Ross au casting! Elle est enquêtrice et se retrouve toujours à devoir être sauvée par Cap et Bucky, et n’a rien à voir avec la Betty Ross de Bruce Banner alias Hulk! Mais l’utilisation du même nom est plutôt drôle. Et nous avons un certain Crâne Rouge qui fait son apparition dès le 1er numéro! Mais il ne s’agit pas du Crâne Rouge le plus connu, alias Johann Schmidt, mais de l’obscur John Maxon, qui mourra dès ce premier épisode. Mais en fait non, puisqu’il sera de retour dans l’épisode 3 ^^ La recette de la mort non définitive est déjà en marche à l’époque! Ce Maxon sera oublié dans l’Histoire, avec un Johann Schmidt intervenant dès Captain America 7 en octobre 1941!

Un dernier point de détail, et non le moindre : le bouclier de Cap. Dès sa sortie fracassante, Captain America a posé certains problèmes de droits, puisque son bouclier ressemblait fortement au costume arboré par un certain Shield, personnage de l’éditeur MLJ (qui deviendrait plus tard Archie Comics). En effet, ce super-héros revêtait un costume prenant l’apparence d’un bouclier, lequel possédait effectivement pas mal de similitudes avec le bouclier originel de Cap… Du coup, Kirby et Simon ont dû réinventer le bouclier afin d’éviter un procès, et c’est là qu’ils ont opté pour sa forme sphérique, qui est quand même bien plus pratique! Je voyais mal Cap lancer son premier bouclier, qui ne lui serait jamais revenu entre les mains…

Voilà, j’avais envie de faire un petit résumé de ma lecture historique, c’était un plaisir de plonger dans cette période riche en événements et dans cette autre époque! Les comics sont une belle manière également de se replonger dans l’Histoire, même s’ils le font de manière détournée.

 

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Night Swim (Bryce McGuire, 2024)

On commence l’année en douceur, avec un film de genre s’inscrivant dans une veine relativement classique, avec une construction là encore très classique. En effet, Bryce McGuire part du court métrage Night Swim qu’il a mis en scène avec son compère Rod Blackhurst, pour étirer ce récit de 3 min 30 en un long métrage d’1h 38. Ce concept est souvent aperçu dans le cinéma horrifique, comme par exemple avec David F. Sandberg qui utilise son court Lights Out pour en faire le long Dans le Noir. Le résultat était sympathique sans pour autant être dingue, mais cette transition du court au long en se basant sur un récit déjà traité est souvent utilisé par les cinéastes, surtout dans le domaine horrifique.

J’ai regardé Night Swim version courte hier soir, histoire de voir si ça me motiverait à aller en salle découvrir le long. Il ne s’agissait que d’une scène très courte donc, mais filmée avec un certain sens de l’esthétique, et une certaine manière de doser le stress qui faisait que ce petit moment fonctionnait. Rien de dingue, mais c’était propre, un peu tendu, et ça faisait office de bande-annonce pour le long. Du coup ce matin, direction la salle pour me faire mon premier film de 2024! Il faut dire que Wyatt Russell a également fait pencher la balance favorablement, car je trouve cet acteur très bon depuis Black Mirror ou Overlord. Et il était bien détestable dans le rôle de John Walker dans Falcon et le Soldat de l’Hiver ^^ Il joue Ray Waller, un joueur de baseball atteint d’une sclérose en plaques, qui déménage dans une nouvelle maison avec sa famille, et qui va tenter de se remettre sur pied. Le bonus dans cette maison, c’est la jolie piscine qui va lui permettre de parfaire sa rééducation de manière quotidienne. Mais quelque chose de malsain semble rôder au fond de l’eau…

On connaissait les films de maison hantée, on a aujourd’hui une variation sur le thème, avec une piscine hantée! Ca m’a bien évidemment fait penser au court métrage Pool Shark, où un requin s’invite donc dans une piscine. Ce qui est bien dans le principe d’une maison hantée, c’est qu’on peut se balader à travers différentes pièces et faire monter la tension grâce aux passages à travers les portes, etc… Quand l’action se résume simplement autour d’une piscine, c’est un peu plus compliqué de faire monter le stress… Mais Bryce McGuire parvient à sauver son épingle du jeu pendant un moment, en racontant l’histoire de cette famille et en posant des questionnements intéressants sur l’irruption de la maladie au sein de cette famille. L’aspect relationnel et social est bien présenté, même si là encore, on sent qu’il a fallu trouver comment étirer le court métrage d’1 min 30… Si le film fait illusion pendant un temps, c’est parce que les acteurs sont solides et que le script a été rédigé de manière conventionnelle, on se retrouve donc en terrain connu sans perdre ses repères. C’est très souvent le cas avec les films d’horreur, et c’est souvent pour cela aussi qu’on apprécie d’y revenir.

Mais au-delà du talent des acteurs, on sent un certain automatisme sous-jacent, et on a la vision d’un Jason Blum et d’un James Wan produisant des films à tour de bras juste pour occuper constamment la scène. Ce sentiment m’est revenu à plusieurs reprises durant le film, et je pense sincèrement qu’il s’agit de ça. Night Swim est fait de telle manière qu’on le regarde sans déplaisir, comme on va consommer un plat vite fait parce qu’on a juste besoin de se nourrir. Mais il manque quand même une vraie saveur pour en apprécier l’ensemble et pour que le film marque et reste en mémoire. Très souvent, c’est la conclusion de ce genre de film qui va permettre de faire la bascule entre petit film sans prétention ou oeuvre oubliable, et la fin un peu grotesque de celui-ci fait que lorsque le générique arrive, on se dit : « tout ça pour ça… » OK on a des séquences aquatiques plutôt bien filmées, mais on s’attend à tout ce qui va se passer et on va avoir les poncifs habituels, avec les jump scares, les hommages à Ca (de Stephen King hein, pas le film naze), les gens qu’on ne croit pas, etc…

Tous ces moyens mis en oeuvre pour mettre sur pied une fiction manquant d’ambition, et dont le sujet de départ est déjà une belle épine dans le pied, avec ce lieu trop recentré et trop petit pour permettre que la tension se répande efficacement… On a toujours la vieille histoire qu’un personnage va nous raconter, et forcément il s’agit d’un personnage que l’on avait pas encore vu, et chez qui il va falloir se rendre (ce qui est pratique car cela implique un changement de décor, ça fait respirer après toutes ces apnées). Ah oui, ça aussi, quand vous avez un film se déroulant dans l’eau, on a toujours des champions d’apnée qui pourraient battre des records mondiaux! Tout est normal, surtout en période de stress, un gamin va tenir 10 minutes sous l’eau, la mère de famille aussi, etc… C’est beau la crédibilité.

Bref, tout ça pour vous dire que je vous recommande fortement de ne pas aller dans la salle qui projette Night Swim, mais de lui préférer celles de Vermines ^^

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TOP 10 cinéma 2023

Il s’en est fallu de peu pour que ce TOP 10 ressemble à celui de l’an passé, à savoir être incomplet et ne pas réussir à aligner 10 films… Mais sur le fil, on y est arrivé! En attendant le TOP 5 de l’an prochain, puisque 2024 devrait être bien impactée par les conséquences des grèves des scénaristes et des acteurs ayant eu lieu cette année…

 

10. SISU : DE L’OR ET DU SANG

Un chercheur d’or vivant en pleine nature en Laponie, alors que la guerre fait rage au loin et que les Nazis progressent vers lui. La rencontre va s’annoncer bien fracassante, et l’ex-soldat va mener la vie dure aux troupes du Reich, qui croyait que voler son or à cet homme serait une pure formalité. Le metteur en scène finlandais Jalmari Helander nous livre un film grindhouse se permettant de belles envolées visuelles, et on est pris dans cet affrontement graphique qui fait bien plaisir! Même si la fin du métrage part un peu en vrille (mais de manière fun), Sisu : de l’Or et du Sang a du punch et marque le spectateur.

 

9. OPPENHEIMER

Christopher Nolan nous livre une fresque historique et scientifique de haute volée, parvenant à ne pas perdre ses spectateurs alors que le film dure 3 heures. Il faut dire que le casting aide aussi, entre un Cillian Murphy habité par son personnage, un Robert Downey Jr. impérial et tout un casting vraiment à la hauteur. Nolan nous gratifie de sa vision acérée et toujours très précise, et met sur pied un biopic bien plus inspirant que la plupart des représentants du genre. En s’attaquant à une figure aussi complexe, il se penche sur un épisode très trouble de l’histoire de l’humanité, et il le fait avec classe et éélégance.

 

8. KILLERS OF THE FLOWER MOON

Une fresque magistrale orchestrée par un Martin Scorsese que je ne pensais plus capable de réaliser une telle performance, emmené par un Leonardo DiCaprio très juste dans un registre délicat et original. Il plane sur ce film une atmosphère oppressante et une beauté visuelle de chaque instant, et on se retrouve happé par le destin funeste de cette communauté indienne spoliée par les colonisateurs.

 

7. THE KILLER

On avait l’impression que ce film allait être une série B simplement bavarde et anecdotique, mais c’était sans compter sur la capacité de David Fincher à donner une véritable identité visuelle et sonore à son métrage, qui devient de plus en plus captivant! Il faut dire que l’omniprésence de Michael Fassbender participe très activement aussi à la qualité de l’ensemble, et on est pris dans ce quotidien d’un tueur à gages cherchant à se venger. Le scénario est d’une banalité confondante, mais le traitement est exemplaire!

 

6. LE MONDE APRES NOUS

Un film en mode pré-apocalypse avec Julia Roberts, Mahershala Ali et Ethan Hawke, qui se permet de très belles idées de mise en scène et une atmosphère anxiogène à souhait? La maîtrise de Sam Esmail est largement suffisante pour que son film fasse partie de cette liste, et c’est un plaisir de voir le monde sombrer par petites touches !

 

5. CRAZY BEAR

Elizabeth Banks derrière la caméra pour un film sur un ours qui a sniffé de la coke dans les années 80? Le pitch est étrange et la présence de l’actrice à la mise en scène l’est tout autant, mais le résultat est un excellent hommage au film de genre 80’s! La justesse et la folie ambiante planant sur l’ensemble fait de ce film une très belle bouffée d’air frais dans le domaine horrifique, gangrené par des photocopies comme La Main, La Nonne 2 et autres Smileries ineptes. Les acteurs sont tous très bons, à commencer par les gamins, ce qui est plutôt rare! Leur duo fonctionne à merveille, et on est pris dans ce récit complètement barge grâce à une véritable alchimie à tous les niveaux. Et cela nous permettait de revoir une dernière fois ce bon vieux Ray Liotta

 

4. VERMINES

Un film mêlant invasion animale et quotidien d’une cité, il y a matière à faire dans l’original, surtout quand le metteur en scène Sébastien Vaniček gère autant sa partition, que ce soit au niveau graphique qui nous en met plein les yeux avec une belle générosité, ou au niveau sonore avec une bande-son collant aux basques des très bons personnages mais aussi des expérimentations auditives qui fonctionnent vraiment bien! Vermines va vous faire frissonner très efficacement et on se retrouve avec une amélioration d’un certain Arachnophobie en mode contemporain, rien que ça!

 

3. AU PLUS PROFOND

Je me suis pris une véritable claque avec ce documentaire consacré à la plongée sous-marine, qui va s’intéresser à 2 adeptes de cette discipline en nous dévoilant les entraînements spécifiques pour l’apnée, tout en nous faisant découvrir peu à peu les personnalités de ces athlètes. Je ne vous en dis exprès pas davantage, car je trouve que la découverte de ce superbe film mérite de se faire sans que l’on en sache trop sur le déroulement de son récit. On va parcourir le monde aux côtés d’Alessia Zecchini et de Stephen Keenan, on va vibrer avec eux lors des compétitions, et on va être émus avec eux au gré de leur histoire. Laura McCann nous livre l’un des plus beaux documentaires que j’ai pu voir.

 

2. TRAQUEE

Qu’est-ce que ça fait du bien d’enfin retrouver un film capable de vous faire flipper!!! Brian Duffield gère à la perfection son rythme, son cadre, son atmosphère bien oppressante, et il est aidé par une Kaitlyn Dever impressionnante dans ce rôle exigeant! Quand le home invasion atteint la perfection, ça donne ce Traquée qui n’en oublie pas les références à ses illustres aînés, mais qui possède sa propre (et forte) personnalité. Une superbe découverte!!!

 

1. JOHN WICK : CHAPITRE 4

On ne présente plus John W., adepte du dézinguage à tout va quelle que soit l’arme utilisée! John Wick 1er du nom était un spectacle bien jouissif, et ses 2 suites n’étaient pas à la hauteur. Alors quelle surprise de se prendre un John Wick : Chapitre 4 de cette envergure!!! Chad Stahelski nous livre une oeuvre d’une maîtrise totale, généreuse à mort, graphiquement magistrale, aux rythmes savamment dosés selon le besoin des séquences, traversée par une BO collant parfaitement à ce jeu de massacre. On avait rarement vu un tel niveau graphique dans la violence, et le film s’offre même le luxe de surpasser le 1er, ce qui est assez incroyable! Je le place au même rang que The Raid et The Raid 2!!! A découvrir de toute urgence donc si vous êtes passé à côté!

 

Après avoir parlé films, on va faire un petit crochet par la petite lucarne, histoire de faire un point sur ce qu’elle nous a offert cette année. On peut parler de la déception de cette saison 6 de Black Mirror, la plus faible à ce jour, qui commence à s’empêtrer dans des schémas de redite laborieux et dans des scénarii de plus en plus faibles, comme si la présence de certains acteurs de renom suffisait à pallier l’absence de script captivant. Et bien non, quand c’est pourri, que ce soit avec un acteur connu ou pas, ça reste atrocement long… Dans le genre encore plus raté, on a l’incroyable Secret Invasion, cette série enfin sérieuse du MCU qui a décidé de saboter chaque élément de la substantifique moëlle de cet event comics pour le dénaturer totalement et nous offrir l’un des trucs les plus indigestes que Marvel nous ait pondu ces 2 dernières années. Il faut dire qu’en terme de séries, ils ont presque fait un sans-faute dans la médiocrité!

Car Loki saison 2, tout comme la 1ère, est juste une excellente anomalie dans le MCU, portée par un Tom Hiddleston incarnant à merveille le personnage, et baignant dans une atmosphère absurde, poétique et de fin du monde possédant une saveur si particulière! S’il n’y a qu’une seule série du MCU à regarder, c’est bien celle-ci!  The Last of Us nous a livré une saison 1 de très belle tenue, mais qui manquait toutefois d’éléments bien flippants et stressants, ce qui est quand même dommage! Mais l’ensemble est de très belle facture, on attendra donc la saison 2 avec curiosité pour enfin espérer frissonner à mort! Et le meilleur morceau de l’année, c’est sans conteste Gangs of London saison 2, qui a débarqué sans crier gare, et qui est l’un des meilleurs shows de ces 20 dernières années, sans aucun doute! Cette saison est même supérieure à la première, grâce à un sens de l’écriture d’une subtilité et d’une précision chirurgicales, et des séquences d’action absolument dingues et viscérales !!! Si vous n’avez le temps que pour une série, c’est celle-ci que vous ne devez sous aucun prétexte louper!!!

 

En ce mois de mars 2023, je me suis pris un choc inégalé dans le domaine du catch ! Ca fait un moment que j’ai arrêté de regarder NXT parce que j’ai lutté pour croire que le niveau se relèverait à nouveau un jour, mais non… Raw et Smackdown ne font que tirer en longueur, avec un Roman Reigns au règne interminable… Et Darby Allin est moins présent à l’AEW maintenant qu’il compte se faire l’Everest en 2024. Heureusement donc qu’au mois de mars, j’ai découvert un certain Emmanuel Roman Morales, alias El Hijo del Vikingo, qui synthétise toute la folie créative de la lucha libre !!! C’est simple, je n’avais jamais vu un tel degré de perfection et un tel niveau de prise de risque, en général je regarde ses matches 2 fois pour être bien sûr de ce que je viens de voir !!! Seulement âgé de 26 ans, celui qui est depuis maintenant 2 ans détenteur du mega championship AAA est le genre de lutteur qu’on ne croise qu’une seule fois dans une génération, et si vous ne devez en voir qu’un pour vous dire que le catch c’est quand même un spectacle impressionnant, c’est bien lui !!!

 

J’espère que ce bilan vous donnera envie de faire quelques belles découvertes, et j’en profite pour vous souhaitez un très bon réveillon !!!

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Vermines (Sébastien Vaniček, 2023)

Vous vous souvenez de cette douce sensation qui vous parcourait délicatement l’échine à la vue du Arachnophobie de Frank Marshall dans les 90’s ? Le film fonctionne toujours même s’il a forcément pris un coup de vieux plus de 30 ans après, d’ailleurs un remake produit par James Wan est à l’ordre du jour et devrait sortir l’an prochain ou en 2025. Mais si je vous parle aujourd’hui de ce film emblématique du genre, c’est parce qu’un metteur en scène français a décidé de s’attaquer lui aussi à ce sous-genre horrifique, qui plus est dans son premier long métrage, le tout s’entremêlant avec un autre genre, celui du film de banlieue. Ca fait beaucoup de genres et de sous-genres me direz-vous ? Je vous répondrai que oui, mais quand c’est fait avec un tel niveau d’implication et une maîtrise aussi solide, on accepte le choc des cultures avec joie ! Sébastien Vaniček nous a pondu un film qui va vous faire frissonner, sursauter et flipper, et on sent derrière la caméra le réel amateur de films horrifiques, et non pas le simple yes man hollywoodien qui nous pond des Smile, L’Exorciste – Dévotion, La Nonne 2 et autre Halloween (je parle des derniers remakes attention ^^). Avec Vermines, tout est dans le titre, tout est dans la note d’intention, et le spectateur a droit à ce qu’il attend (pas comma La Nuée n’est-ce pas…), et le résultat s’avère très fort!

On est donc sur un premier film, même si Sébastien Vaniček a préalablement mis en scène 3 courts métrages depuis 2015. Le pari était très casse-gueule et très osé dans le paysage cinématographique français, et ça fait tellement plaisir de voir un film se démarquant de la production hexagonale habituelle ! La scène d’intro met direct dans l’ambiance et assume une identité graphique héritée de décennies de péloches dévorées, et régurgitées avec goût et dégoût bien comme il faut ! Tout comme dans Arachnophobie, on démarre dans un pays lointain où la vilaine bébête va se faire capturer, et on savoure la mise en scène nous renvoyant aux classiques du film d’aventures et d’action des années 90! Le plan ouvrant sur le générique est bien ludique et bien sauvage, appuyé par une excellente musique achevant de nous mettre définitivement dans le grand bain. Sébastien Vaniček annonce la couleur, il n’est pas venu ici pour enfiler des perles …

On raccorde sur une cité HLM française en nous présentant Kaleb, un habitant du quartier tentant de joindre les 2 bouts, et on va faire connaissance avec ses proches et certains voisins. Kaleb a une grande passion : il collectionne les animaux exotiques. Vous la sentez venir l’embrouille? Evidemment, il va se procurer un spécimen bien dangereux, et par un concours de circonstances plutôt fâcheux (et heureux pour nous spectateurs!), la petite bébête va retrouver sa liberté. Dans un immeuble rempli de gens. Sachant qu’elle aime bien pondre et qu’elle ne sera bientôt plus seule. Vous le sentez revenir ce petit frissonnement?? ^^ Théo Christine a joué dans l’atroce Play et a incarné JoeyStarr dans Suprêmes, et il est vraiment intense dans le rôle de Kaleb, en froid avec sa soeur et qui gère comme il peut le décès de sa mère. On sent une grosse implication de l’acteur qui habite vraiment ce personnage qui n’a rien d’un héros, et qui va devoir affronter une situation qui le dépasse avec ses proches. Il s’agit du premier long pour l’actrice Lisa Nyarko, qui donne une belle texture à un personnage très fort, rappelant un peu la solidité et l’indépendance de la frangine de T’Challa dans Black Panther. Et mine de rien, Sébastien Vaniček (qui a co-écrit le film avec Florent Bernard) cherche à faire dans le réalisme sans faire dans le cliché, et ça passe par de nombreux petits détails, comme par exemple la musique qu’écoute Manon. Et ça fait aussi du bien de voir que les personnages ne sont pas juste des stéréotypes comme dans les prods horrifiques habituelles!

Sofia Lesaffre a davantage d’expérience, puisqu’on a pu la croiser dans Nous Trois ou Rien, Seuls, Les Misérables ou encore La Terre et le Sang. Elle donne de sa personne et de sa voix pour camper Lila, et honnêtement on va flipper à ses côtés avec une belle intensité! Finnegan Oldfield joue un personnage volontaire et capable de prendre les devants, avec là aussi un désir d’approfondir l’habituelle aspect lisse des protagonistes. Et que dire de Jérôme Niel, alias Monsieur Tutos, oui c’est bien lui sans la moustache! Si on s’attend à un rôle de bouffon, on va effectivement y trouver quelques scories mais l’acteur va nous gratifier d’un vrai bon personnage, attachant et évoluant au fil du métrage. Il se révèle vraiment très bon et ça fait plaisir de le voir embarqué dans un projet aussi qualitatif!

Tout ce beau petit monde va devoir se serrer les coudes pour survivre à l’infestation se répandant dans l’immeuble, avec un mélange de réalisme pur et de contexte série B qui happe à fond ! Oui dans les cités il y a des sales gosses, et il y a des gens biens. Le propos social n’est pas appuyé mais il est juste présent en léger filigrane, et ça change tellement des poncifs habituels avec tout le temps que des gens biens dans les films français. Sébastien Vaniček parle du réel, avec les problématiques classiques de cité comme la vétusté des installations, et il va s’en servir pour appuyer son propos flirtant avec le fantastique. Toute l’intelligence de l’auteur pourrait se résumer à ça : baigner dans un maximum de réalisme afin de rendre crédibles les plus grosses peurs qu’il a à nous offrir! Et dans ce registre, il a de quoi nous faire frissonner, avec des références ultra-assumées à des classiques comme la saga Alien ou Predator, le premier pour certains choix graphiques, le second davantage pour des utilisations sonores qui claquent! Mais ce qui est génial avec ce film, c’est qu’on va être amené à penser à ces références tout en étant conscient de la force avec laquelle Sébastien Vaniček gère son sujet. Vermines est un film résolument unique se suffisant à lui-même, et qui sera certainement amené à devenir lui-même une future référence! C’est tout le mal que je lui souhaite en tout cas…

Sébastien Vaniček nous embarque à ses côtés avec une aisance sidérante, alternant les tours de force visuels pour faire monter le stress au maximum. Il y a bien quelques baisses de régime par moments, mais dans l’ensemble, le film déroule très efficacement son propos, et on va garder en mémoire pas mal d’instants très précis que je ne vous dévoilerai bien évidemment pas ^^ Mais juste pour vous montrer un exemple, l’utilisation des miroirs donne pas mal de saveur par exemple lors d’une scène qu’Alfred Hitchcock aurait certainement apprécié! Et les petites bébêtes sont parfaites, tantôt assez grande pour faire flipper ou assez minuscules pour grouiller partout, et là encore, le film de cité prend tout son sens, avec une utilisation exemplaire du survêt à capuche ^^ Je me rappelle du très bon Kandisha de Maury et Bustillo, et je trouve qu’il y a dans Vermines la même volonté d’apporter une identité spécifique en mêlant cité et série B, et que le résultat est sacrément immersif, avec en plus un côté [REC] assumé!

Sébastien Vaniček va jouer comme un dingue avec l’architecture des lieux, va travailler à mort sur le son et sur les lumières, et va d’ailleurs même nous faire une sorte de partie macabre de 1 2 3 Soleil bien haletante !!! Franchement, ce film est exactement ce que j’en espérais, et je pense qu’il fonctionne diablement aussi bien car on doit avoir ingurgité les mêmes références et que ça fait tellement de bien de sentir une vraie vibe horrifique qui a ENVIE de faire stresser !!! Je vous invite vraiment à aller le découvrir en salles, ce serait bien si le bouche-à-oreille pouvait permettre à Vermines de se faire davantage connaître, car la période n’est pas forcément la meilleure pour sortir un film horrifique, mais il est tellement au-dessus du lot que ce serait dommage de le rater sur grand écran !!!

 

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Les news de la semaine : Superman

Vous savez que je m’intéresse davantage à Marvel qu’à DC, mais le renouveau du DCEU par James Gunn m’intrigue tout de même. Je trouve que son The Suicide Squad était abominable, et je ne suis pas un grand fan des opus 2 et 3 des Gardiens de la Galaxie, mais la création d’un nouvel univers, sachant que Man of Steel était certainement le meilleur film de la saga cinématographique précédente, ça a de quoi attiser la curiosité. James Gunn prend en effet le même personnage qui avait ouvert le bal en 2013, en effectuant donc un reboot complet et par extension un recast intégral.

Ce Superman : Legacy entamera sa phase de production au mois de mars 2024, avec une sortie prévue en juillet 2025. L’Homme d’Acier sera incarné par David Corenswet, Lois Lane sera interprétée par Rachel Brosnahan (pratique quand on bosse pour Warner Bros.), et ce sera Nicholas Hoult qui jouera le Fauve, pardon Lex Luthor. Le film ne sera pas une énième origin story, mais prendra place alors que Superman et les autres superslips sont déjà bien installés à Metropolis et environs. On croisera Nathan Fillion en Guy Gardner, membre du Green Lantern Corps, et il y aura également les présences de Mister Terrific, Hawkgirl, Maxwell Lord, Metamorpho et The Engineer, membre de The Authority. Le DCEU va-t-il enfin prendre son envol après 10 années de tentatives infructueuses ?

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