Depuis sa première projection en septembre dernier au Toronto International Film Festival, l’aura de ce film n’a fait que grandir, les rares chanceux l’ayant découvert ne tarissant pas d’éloges dithyrambiques, osant même certifier que The Raid est un film d’action comme vous n’en avez jamais vu, et qu’il renouvelle le genre de manière ultra-spectaculaire. Avec un tel effet d’annonce, l’attente est longue avant de pouvoir découvrir ce nouvel uppercut indonésien (qui entre directement à la 6ème place du Palmarès Interblogs!)…
Un point sur Gareth Evans, réalisateur gallois promu spécialiste du cinéma asiatique! Son second film est tourné sur le territoire indonésien, et met déjà en scène Iko Uwais, qui aura le rôle principal dans The Raid. Leur première collaboration se nomme Merantau, et est franchement indigeste… Alors, faut-il croire les rumeurs extatiques, ou la réalité d’une production probablement plus proche de Merantau? Et bien le résultat, c’est que The Raid ne passe pas loin du statut de chef-d’oeuvre badass, et qu’il constitue un spectacle sacrément jouissif aux antipodes d’un Merantau poussif! En clair, c’est une vraie putain de baffe cinématographique!!!
On va passer directement sur les aspects les moins intéressants du film, avec des justifications psychologiques qui apparaissent comme relativement factices. L’histoire du personnage principal incarné par Iko Uwais donc, mais aussi les motivations de certains personnages… On n’échappe pas aux scories habituelles du cinéma asiatique, mais rappelez-vous que Tony Jaa se battait juste pour récupérer la tête d’une statue dans l’excellent Ong-Bak!
Donc exit l’aspect pseudo-psychologique, l’important réside dans le déferlement d’action jeté à l’écran, et dans la qualité de sa mise en scène. Et là, Gareth Evans s’est métamorphosé depuis Merantau, offrant des séquences tendues et ultra-précises tant au niveau des chorégraphies que de la dramaturgie. Pour faire simple et efficace, The Raid, c’est le récit d’un groupe d’intervention qui donne l’assaut à l’immeuble d’un baron de la drogue, et qui se retrouve à lutter pendant 1h30 avec une horde de bad guys. L’argument est d’une minceur extrême, mais pourtant tout va être fait par Gareth Evans afin de justifier cette simplicité: l’objectif de The Raid est d’offrir un spectacle non-stop d’action démentielle, et franchement, le résultat est sacrément jouissif!
La bande-annonce laissait augurer d’un trip d’une violence inouïe, et le résultat est à la hauteur, avec des combats au corps-à-corps, des luttes à l’arme blanche et des gunfights aussi bourrins que possible. Evans utilise tout son arsenal afin de poser les bases d’un film entièrement dévoué à la cause des arts martiaux, et qui va très certainement redéfinir les codes du cinéma d’action dans les années à venir. Il faut voir Iko Uwais se battre pour saisir toute la beauté de cette violence exacerbée, magnifiée par la caméra d’un Evans qui parvient instinctivement à authentifier tout l’impact de son acteur. Il faut voir Yayan Ruhian, qui ne paye pas de mine avec sa petite taille, démonter ses adversaires dans des éclats de violence sèche incroyables!
L’originalité de The Raid réside dans l’impact de ses scènes d’action, qui mettent en avant le silat, forme d’art martial qui n’a rien à envier au muay thai de Tony Jaa. Ce style de combat rapproché est impressionnant, et s’avère très efficace dans la configuration resserrée des lieux. Iko Uwais développe un style très personnel et ultra-violent. Parallèlement à ces prouesses physiques, The Raid étonne également par le choc des combats armés, avec notamment des visualisations d’impacts que l’on a pas l’habitude de voir! En clair, quand un type se fait shooter à bout portant, la caméra n’a pas la décence de se tourner pour que tout se passe hors-champ, et le réalisme est véritablement impressionnant!
La réputation de The Raid est donc loin d’être usurpée, et Gareth Evans signe un tournant certain dans le cinéma d’action!
Ca peut être sympa à découvrir pour voir un nouveau genre de film d’action.
Je l’ai trouvé vraiment original, et les séquences de combats sont véritablement impressionnantes!