Raging Bullseye

Les nouvelles s’enchaînent en ce qui concerne Daredevil : Born Again, puisque les bruits de couloirs de ces derniers jours se concrétisent : Wilson Bethel est confirmé dans le rôle de Benjamin Poindexter, rôle qu’il tenait préalablement dans la 3ème saison de l’excellente série Daredevil made in Netflix. Après Charlie Cox, Vincent D’Onofrio et Jon Bernthal, on a donc un 4ème retour inespéré qui ravira les fans ! Poindexter incarnait un tueur assez sadique, dont le nom de code n’avait pas encore été utilisé, mais qui n’est autre que l’un des plus dangereux antagonistes de DD, Bullseye ! La saison 3 nous laissait mariner avec une image de fin très prometteuse, et on va donc enfin avoir ce nouveau duel entre les 2 costumés!

L’acteur ayant commencé dans Newport Beach en 2004 et passé par Les Feux de l’Amour le temps de 78 épisodes avait fait forte impression en piquant le costume de Daredevil. Il a surtout tourné pour le petit écran, avec notamment Hart of Dixie, Astronaut Wives Club, Murder ou encore All Rise. La reprise de son rôle pour cette saison 4 est une excellente nouvelle, et au vu de la belle prestation d’Echo, pourrait définitivement amorcer un vrai virage dans le MCU!

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Iron Claw (Sean Durkin, 2023)

Si le nom Von Erich n’est pas des plus familiers quand on parle du monde du catch, il n’en reste pas moins incontournable de par la dimension particulière de l’histoire de cette famille. Sous l’oeil intransigeant et la poigne de fer du patriarche Fritz, la fratrie composée de Kevin, David, Mike et Kerry va tenter d’atteindre les sommets de la gloire dans cette discipline phare du sport-spectacle. Nous sommes à la fin des années 70 et Fritz Von Erich gère sa fédération, la World Class Championship Wrestling, basée à Dallas. A cette époque, la référence en matière de catch est la National Wrestling Alliance (NWA), qui réunissait différentes fédérations et qui détenait le Worlds Heavyweight Championship, la ceinture la plus prestigieuse dans le monde du catch. Fritz va faire son maximum pour que ses fils obtiennent le titre suprême, et que le nom de sa famille rayonne au plus haut.

Le metteur en scène Sean Durkin va écrire et réaliser ce qui aurait pu devenir une belle histoire de sacrifices, de rivalités et de réussite, mais le destin des Von Erich sera autrement moins flamboyant et idyllique. Avec son casting impeccable et sa capacité à suivre au plus près la descente progressive de la fratrie, Sean Durkin réalise un drame social très intimiste, dont l’aura dépasse le simple domaine du catch. C’est à une chronique familiale délétère qu’il nous convie, et on va suivre les 4 frangins tenter de se faire un nom tout en échappant à la malédiction familiale… Zac Efron est impressionnant par sa transformation physique, et il est également prenant dans son jeu, laissant les émotions de son personnage évoluer au gré du film.  Jeremy Allen White, Harris Dickinson et Stanley Simons apportent une belle alchimie à l’ensemble, dictés par un Holt McCallany qui possède toujours une forte présence. On se rappelle notamment de lui dans Mindhunter, et il campe ici un homme déterminé et sans merci.

L’une des belles qualités d’Iron Claw est sa solide reconstitution des années 80, nous faisant littéralement remonter le temps avec des costumes d’époque, des coupes de cheveux d’époque aussi ^^, et une atmosphère très bien travaillée, notamment dans les scènes présentant des combats d’antan. Les connaisseurs apprécieront les références, que l’on pourra toutefois trouver trop discrètes. Certains passages sont traités trop rapidement et de manière trop distante, mais cela est probablement dû en grande partie à la non-participation de la WWE au film, qui ne pouvait donc pas utiliser son image et celle de ses catcheurs. Mais on passe à côté de quelques moments qui auraient pu être bien prenants aussi et c’est bien dommage… On passera rapidement sur les personnifications très approximatives de catcheurs célèbres, comme Kevin Anton en Harley Race ou pire, Aaron Dean Eisenberg en Ric Flair! On flirte avec la caricature, et ça ne rend pas hommage à cette génération de catcheurs… Et pour les fans de l’AEW qui souhaitaient aller voir ce film pour MJF, je vous le dis direct, passez votre chemin car vous n’avez jamais vu une apparition aussi fugace et inutile que celle-ci !!!

Si on accepte de voir ces exigences-là à la baisse, on peut se concentrer sur le reste qui est bien mené par un Sean Durkin motivé et par des acteurs investis. On appréciera une certaine lenteur dans le traitement de Durkin, qui prend son temps pour visualiser les situations, et qui appose par moments une sorte de poésie triste à travers certains plans. On sent qu’il a voulu faire d’Iron Claw une chronique familiale dramatique et que l’habillage catchesque n’est qu’un simple prétexte afin de raconter cette histoire tragique. Le destin de cette famille est effectivement hors du commun, mais pas de la façon dont l’aurait souhaité Fritz…

Le film aurait mérité d’être un peu plus recentré, avec peut-être 30 minutes en moins pour offrir un rythme plus captivant. Mais on suit avec intérêt le destin de cette dynastie, dans laquelle des êtres tourmentés se débattent ou non face à une énergie négative planant constamment autour d’eux. La solidarité fraternelle et l’amour de la famille vont être mis à rude épreuve, dans cette lutte perpétuelle pour la gloire et la survie. On retrouve aussi l’excellente Lily James, que j’avais découverte dans Baby Driver, qui campe ici une jeune femme belle, innocente et déterminée. Iron Claw s’inscrit dans le genre du biopic social, et dans cette veine introspective, il est plus intéressant que le très laborieux The Wrestler de Darren Aronofsky. Mais on lui préférera la touche sociale mâtinée d’humour d’Une Famille sur le Ring, excellente chronique romancée sur la vie de la catcheuse Paige, incarnée par une Florence Pugh impressionnante!

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Georges – la révolte agricole

Comme à son habitude, Georges va bien creuser son sujet et nous faire comprendre l’ensemble des éléments importants pour appréhender ce soulèvement paysan. Il n’est pas toujours aisé d’avoir des informations claires et concises, Georges est là pour analyser tout ça et nous livrer ses réflexions, avec un mélange de sérieux, d’humour er de quelques punchlines bien senties!

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Mozinor – C0C0

Mozinor est le genre de gars capable de vous faire aller là où vous n’auriez jamais songé un seul instant à mettre les pieds, et c’est pas forcément dans la gueule. Je me suis donc retrouvé à écouter du Wejdene, et j’ai bien rigolé en comparant son remix avec le clip original ^^ Mozinor est un alchimiste culturel, du genre de ceux capable de tout transformer en or, même les noix de coco!

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Reacher saison 2 (2023)

On connaissait la malédiction de la saison 3, mais Reacher semble avoir voulu l’anticiper… Dans la plupart des séries, la 3ème saison est synonyme de déception, de perte de rythme et de désintérêt, et pour le show signé Nick Santora, il ne faudra donc pas attendre aussi longtemps pour que l’ensemble se casse la gueule, alors que tout avait si bien commencé avec une saison 1 juste géniale !

On se retrouve 2 ans après les événements de Margrave, et Jack Reacher poursuit son existence de hobo à travers les Etats-Unis. Mais un événement tragique va l’obliger à se confronter à son passé, puisque un des hommes sous son commandement à l’époque du 110ème a été retrouvé mort, balancé d’un hélicoptère… Vous la sentez arriver la grosse différence par rapport à la saison 1 ? Là où on avait un personnage solitaire atypique débarquant dans une petite communauté tranquille, avec toute la population qui devait s’adapter à sa personnalité hors norme, on va cette fois avoir une réunion d’anciens collègues ayant tous fraternisé à l’époque, et qui sont en mode Semper Fi face au monde. Le résultat est que l’on va avoir un Reacher nettement moins original, puisqu’il va principalement se comporter comme un chef de troupe, avec des soldats obéissant à ses ordres. Le résultat est que l’on va glisser vers un show de type policier lambda, puisque l’nequête va être prédominante, et on va donc se retrouver en mode New York, Police Judiciaire ou New York, Police Criminelle ou New York, Police tout ce que vous voulez derrière.

Reacher perd donc immédiatement de sa superbe, et tout ce qui faisait le sel de la saison 1 est balancé aux ordures pour mieux se conformer à un type très (trop) classique de série. L’alchimie entre Reacher, Roscoe et Finlay était l’une des très belles spécificités de la saison précédente, avec des dialogues ciselés et des interactions très bien construites, tandis qu’ici, on assiste à des dialogues sans saveur et à des interactions qui ne prennent pas vraiment… Même les punchlines de Reacher me fonctionnent plus… Remplacer Willa Fitzgerald par Serinda Swan a été une belle erreur, car cette actrice incarne l’archétype de la flic de toutes les séries policières US, et cette sensation de regarder New York, Unité Spéciale, ou New York, Crime Organisé, ou New York, Cour de Justice, ou New York, Section Criminelle est fatiguante…

La réalisation des combats n’est plus à la hauteur de la première saison, avec une attention inférieure portée à leur mise en scène, mais également à leur intégration dans le récit. On sent que le script était surtout axé sur le mode New York machin, et que les combats n’ont été intégrés qu’après pour donner un peu de pêche à une série qui en manquait. On assiste donc à des scènes fades et bien moins percutantes que dans la saison d’origine, et si j’avais voulu voir une série sur des soldats d’élite, je me serais peut-être remis le film Navy Seals, les Meilleurs en fait… Mais c’est clairement cette perte de la force de caractère de Reacher qui cause le plus de dégâts, car le voir gérer son équipe lui enlève la moitié de son côté mystérieux et badass, et ce ne sont pas les flashback très souvent inutiles sur leur passé commun qui vont rajouter du rythme à une histoire déjà en perte de vitesse… Et pour bien entériner cette différence avec la saison 1, on va également trouver un moyen de lui faire abandonner son éternel T-shirt pour le troquer contre un costard, ça fait quand même plus sérieux dans une série policière…

L’histoire avec Karla Dixon (Miss New York, Unité Spéciale), on y croit pas une seule seconde, les dialogues avec la team sont des poncifs déjà vu dans des milliers de films et séries, et la seule qui tire son épingle du jeu reste Maria Sten dans le rôle de Neagley, car d’une saison à l’autre, elle parvient à conserver ce qui fait l’originalité de son personnage. Mais le reste est à balayer sans regret, et là où j’ai mis 2 jours à binge-watcher la saison 1, j’ai dû péniblement mettre une semaine à regarder la saison 2. Le méchant était déjà une faiblesse de la saison 1, cet écueil n’est pas compensé avec cette saison 2, qui convoque encore un acteur des années 90 pour jouer le rôle du bad guy. Après Bruce McGill, on a donc droit à Robert Patrick, éternel T-1000, qui a perdu l’ensemble de son charisme et qui compose un Shane Langston caricatural à mort. Le seul élément positif de sa présence est la vanne sur Sarah Connor, c’est tout de même léger… La seule très bonne surprise provient de Domenick Lombardozzi, qui joue le personnage de Gaitano Russo avec bien plus de complexité et d’émotions que l’ensemble du casting réuni. On avait déjà pu le voir dans l’excellente série We own this City, et c’est un plaisir de le revoir ici.

Je n’ai pas l’habitude de spoiler, mais comme je me suis infligé l’atroce dernier épisode, il faut quand même que j’évoque cette scène totalement ridicule dans l’hélicoptère. Alors qu’on était jusque-là en mode procedural, voilà que Reacher se transforme en super-héros, en rattrapant in extremis sa collègue qui tombe de l’hélico ! Cette scène est tellement emplie de ridicule qu’elle en devient surréaliste, et je ne comprends pas comment les auteurs ont pu tomber aussi bas. Bref, tout ça pour dire que plus ça avance dans cette saison, pire elle devient… Et si on pouvait encore être tolérant pendant un temps, les 2 derniers épisodes ont eu raison de cette magnanimité… Pour ceux qui lisent ça sans avoir jamais regardé la série, je vous invite fortement à mater la saison 1, et à vous contenter de cette pépite, car la suite n’est clairement pas reluisante… Et sinon, il reste au moins le jeu de mot sur l’affiche de la saison 2 que je trouve fun ^^

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