Tyler Rake (Sam Hargrave, 2020)

Tyler Rake (Extraction en VO) doit beaucoup au Marvel Cinematic Universe, et pas seulement à cause de la présence de Chris Hemsworth. Ce film est basé sur un roman graphique illustré par Fernando León González, et rédigé par Ande Parks, et un certain Anthony Russo ainsi qu’un certain Joe Russo. Les frangins Russo sont des fans de comics depuis leur enfance, et ils ont eu l’opportunité de travailler sur cette oeuvre nommée Ciudad qui a été publiée en décembre 2014. C’est la même année qu’ils nous livraient leur première réalisation pour Marvel Studios, avec Captain America : le Soldat de l’Hiver. On connaît la suite : Captain America : Civil War, Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame, merci les gars !!!

Ciudad situait son action au Paraguay, où le mercenaire Tyler Rake devait sauver la fille d’un baron de la drogue brésilien. Ici, l’action a été délocalisée, car Tyler Rake doit sauver le fils d’un baron de la drogue indien, prisonnier d’un concurrent au Bangladesh. Et pour garder un pied dans le MCU, on embauche Sam Hargrave, dont c’est le premier long métrage après 5 courts, mais qui a une carrière déjà bien fournie en terme d’action. Il a fait partie des équipes secondaires de tournage sur Suicide Squad, Mr Wolff, Atomic Blonde, Avengers : Infinity War, Deadpool 2 et Avengers : Endgame, rien que ça! Et il est également cascadeur, avec à son actif : Pirate des Caraïbes – le Secret du Coffre maudit, Transformers, X-Men Origins : Wolverine, Green Lantern, Avengers, Wolverine : le Combat de l’Immortel, Hunger Games : l’Embrasement, les 4 films des frangins Russo et ceux auxquels il a participé en tant que metteur en scène de la seconde équipe cités plus haut! Un palmarès impressionnant dans le blockbuster, et un parcours similaire à celui de David Leitch, le réalisateur de Deadpool 2!

On est donc entre amis avec ce Tyler Rake, qui va propulser Thor dans une mission terriblement périlleuse afin de récupérer un « paquet » important : le fils d’un baron de la drogue, kidnappé par un puissant rival. Il doit donc se rendre au Bangladesh pour procéder à l’extraction, mais tout ne va pas se passer comme prévu, et il va devoir faire preuve d’un sang-froid monumental et puiser dans toutes ses ressources pour tenter de mener sa mission à bien. Le choix de situer l’action dans l’Asie du Sud permettait de mettre en lumière la situation au Bangladesh, un des pays les plus pauvres au monde, et quasiment jamais représenté au cinéma. Cette incursion est à la fois innovante et choquante, avec une vision très frontale de la situation du pays.

En terme d’action, Tyler Rake commence très efficacement en nous livrant des combats vifs et où les impacts sont très violents. On sent que Sam Hargrave est un adepte de The Raid et The Raid 2, même s’il est quand même loin du niveau de Gareth Evans! Mais il y a un soin bien réel apporté aux séquences de combats, et on ressent le caractère d’urgence ainsi que la force de frappe des protagonistes. Hargrave se permet même un plan-séquence très bien foutu, qui enchaîne les locations et les méthodes de combat avec une très belle vitalité! Ca, il a dû l’apprendre sur le plan-séquence d’Atomic Blonde, et il s’avère même un poil plus efficace que celui de Charlize Theron!

Chris Hemsworth, que l’on a l’habitude de voir en mode comique dans les films Avengers, campe ici un héros bien moins enjoué et qui est constamment aux aguets pour survivre. L’acteur australien démontre une fois encore la variété de sa palette de jeu, avec ce personnage secret et pourtant chargé en émotions. Il fait de Tyler Rake une sorte d’anonyme bien plus important que ce qu’il croit être, et parvient en plus à s’inscrire très efficacement dans les scènes d’action d’Hargrave, auxquelles il procure une belle crédibilité. Hemsworth est un acteur à la fois très physique, et capable de dévoiler les tourments intérieurs de ses personnages avec subtilité.

Pour en revenir à la dure réalité du pays, Tyler Rake va s’avérer très frontal dans sa vision des enfants-soldats, puisque Tyler va devoir en combattre directement, et voir Thor foutre des mandales à des gamins, ça fait très bizarre… Mais le film respecte la triste réalité du pays, dans lequel les criminels utilisent des mômes pour faire leurs basses besognes. Sam Hargrave choque à plusieurs moments, ce qui confère une dimension là encore intéressante à son film.

Tyler Rake impressionne vraiment durant sa première moitié, mais va ensuite renouer avec certaines conventions du cinéma d’action. Si les séquences seront toujours généreuses, elles perdront une certaine inventivité au profit d’un classicisme que l’on n’attendait pas au vu de ce qui était proposé au départ. C’est un peu comme si on avait laissé la seconde équipe se charger de la seconde moitié du métrage… Le scénario est signé Joe Russo, qui adapte donc le roman graphique rédigé avec Ande Parks et son frère Anthony Russo, et on sent qu’à un point, on tombe dans une certaine facilité scénaristique, avec notamment l’apport d’un personnage dont la fonction est rapidement grillée. C’est un peu dommage de ne pas avoir suivi l’effervescence des débuts, mais Tyler Rake reste une belle proposition dans le domaine de l’action, et s’avère compétitif dans le domaine.

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Free Solo (Jimmy Chin, Elizabeth Chai Vasarhelyi, 2018)

Jimmy Chin est un adepte de l’escalade, à laquelle il a consacré plusieurs documentaires: Reel Rock 7 en 2012, Meru en 2015, et ce Free Solo en 2018. Elizabeth Chai Vasarhelyi s’est intéressé à la politique, avec des docs consacrés à l’après-guerre au Kosovo (A normal Life en 2003), à la musique (Youssou Ndour : I bring what I love en 2008), à l’Islam au Sénégal (Touba en 2013), ou encore à la crise due au président Abdoulaye Wade au Sénégal (Incorruptible en 2015). Mais elle avait déjà croisé la route de Jimmy Chin, puisqu’ils avaient co-réalisé Meru, leur première collaboration sur le monde de l’escalade.

Jimmy Chin avait déjà rencontré Alex Honnold pour Reel Rock 7 (il apparaîtra également dans 3 autres épisodes de cette série de films documentaires) qui suivait plusieurs adeptes de l’escalade. Free Solo sera totalement centré sur Honnold, cet Américain dont le but est de gravir des sommets dans le mode le plus difficile et dangereux pour un grimpeur, le solo intégral (free solo). Sous cette dénomination se cache un fait tout simple : il s’agit d’effectuer l’ascension seul et sans être encordé. La moindre erreur est dans ce cas fatale!

On va découvrir un jeune homme passionné depuis son plus jeune âge, et pour qui l’escalade s’est imposée comme une évidence, comme une nature profonde. Alex Honnold fait partie de ces sportifs pour qui la méthode est une extension de ce qu’il est, et qui serait incapable de vivre sans cette pratique. Quand on parle de fusion avec les éléments, avec la roche brute et la nature environnante, ce n’est clairement pas exagéré dans son cas. Alex Honnold est un solitaire pour qui l’existence n’a de véritable sens que lorsqu’il grimpe, ce qui peut évidemment occasionner quelques incompréhensions sociales. Le documentaire va nous dévoiler des pans de son passé, afin de nous faire comprendre la nature profonde de cet être à part. Chin et Vasarhelyi vont s’intéresser à l’exploit que prépare Honnold, mais de manière très complémentaire, vont chercher à percer également son mode de fonctionnement et sa vision du monde.

Vouloir grimper des sommets parmi les plus difficiles au monde sans aucune sécurité, cela peut relever de la folie, de la recherche de la proximité la plus pure avec la nature, ou d’un besoin viscéral de se sentir vivant. Free Solo va nous amener sur des pistes intéressantes en dévoilant l’intimité d’Honnold, et on va peu à peu comprendre et adhérer à sa vision du monde. Chin et Vasarhelyi progressent par touches successives afin que le spectateur prenne le temps de cerner ce personnage hors normes, qui vit dans un van et qui se plaît dans sa solitude. La relation qu’il va entamer avec la pétillante Sanni va d’ailleurs avoir des effets sur l’armure qu’il porte constamment.

Honnold prépare l’ascension en solo intégral d’El Capitan, une paroi rocheuse monumentale de 900 mètres située dans la vallée de Yosemite. Il va pour cela effectuer de très nombreux repérages encordés, faire beaucoup de tests, et minutieusement préparer le trajet qu’il devra emprunter. Plusieurs voies permettent d’accéder au sommet, et il va sélectionner les différents passages nécessaires pour une montée sans corde. On va d’ailleurs le voir un moment se poser la question de la pertinence d’un saut pour attraper un rebord situé plus à gauche! Le projet est juste démentiel, et le voir réfléchir tranquillement à sa faisabilité en voyant le vide derrière lui, c’est vraiment trippant!

Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi optent pour une approche très fluide et naturelle, qu’il s’agisse de suivre Honold dans sa vie « civile » ou dans son quotidien en montagne. Il y a un profond respect pour ce personnage situé en marge, et pour l’exploit qu’il souhaite réaliser. On voit à plusieurs reprises Chin ainsi que des membres de l’équipe de tournage, qui émettent des doutes et qui s’avèrent réellement touchés par la dimension de ce qu’Honnold compte effectuer. Mais là où lui semble totalement imperméable à la peur, on sent un stress de plus en plus palpable dans l’équipe. C’est là également un point très intéressant du documentaire, avec cette tentative de comprendre comment Honnold gère sa peur. Il semble très pragmatique, et capable de totalement se détacher de cette émotion, et là encore, on va comprendre pas mal de choses en parlant de son passé, mais aussi en effectuant un test scientifique.

Les images proposées par Chin et Vasarhelyi sont juste sublimes, se voulant à la fois proche d’Honnold tout en respectant sa zone de concentration. Car là se pose un autre problème : comment le grimpeur peut-il effectuer son ascension de la manière la plus optimale avec une équipe de tournage dans les pattes? La question est fondamentale et me semble presque similaire à l’observation dans le domaine quantique : l’observateur n’est pas neutre, et a une influence sur les ondes/particules observées. Et cet être si particulier qu’est Honnold, qui semble fonctionner sur des ondes qui lui sont propres, sera-t-il perturbé par ces observateurs extérieurs? Cette problématique de l’observation s’avère être un élément très passionnant également dans Free Solo, et démontre en même temps une certaine humilité dans l’équipe, qui va exprimer ses sentiments face à ce défi incroyable.

La beauté des lieux est à couper le souffle, et est magnifiée par les caméras des 2 réalisateurs. Ils semblent jouer tellement facilement avec l’apesanteur, là où les lois de la gravité sont pourtant les plus dangereuses. Cette capacité à suivre la progression d’Honnold tout en respectant la distance nécessaire, et les liens qui se créent entre lui et l’équipe, tout cela fonctionne vraiment bien, mais le doute est toujours présent : parviendra-t-il à réussir sa tentative? On est pris dans le vertige viscéral de ce que prépare Honnold, et on ne peut qu’être hypnotisé par ce qu’il va tenter!!!

Free Solo est un documentaire passionnant et captivant, qui nous présente un être résolument à part, qui cherche au final la même chose que tout un chacun : vivre, ressentir l’existence dans ce qu’elle a de plus grand, et il le fait à sa manière, en se préparant à des défis physiques et mentaux incroyables! Alex Honnold est une sorte de guerrier de l’existence, ses batailles sont toutes personnelles, et pourtant il parvient à nous faire vibrer et trembler avec lui !!!

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Le(s) clip(s) de la semaine : At the Movies

Chris Laney est un musicien suédois (membre de Pretty Maids) qui a décidé de faire de la musique en groupe malgré le confinement. Il a convoqué plusieurs amis musiciens et son projet At the Movies est vraiment cool! Ils ont lâché pour l’instant 2 reprises sacrément bien foutues, avec No easy Way out issue de Rocky IV et Maniac provenant de Flashdance! Franchement ça a de la gueule, je vous laisse écouter !

 

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Devs saison 1 (2020)

Le Britannique Alex Garland est connu pour avoir rédigé le roman La Plage, qui sera adapté par Danny Boyle avec Leonardo DiCaprio. Il a ensuite travaillé avec Boyle sur les scénarios de 28 Jours plus tard et Sunshine, et il a également oeuvré à ce poste pour l’excellent Dredd. Il s’est ensuite lancé dans ses premières mises en scène, tout en gardant le contrôle sur l’écriture, avec Ex Machina et Annihilation. Devs est sa première incursion dans le monde des séries, et est une réussite absolument brillante !!!

Lily Chan travaille pour la société technologique Amaya, et va être confrontée à la mort de son petit ami, qui était employé par la même compagnie et qui venait d’être affecté au département Devs. Elle va rapidement se rendre compte que sa mort est liée à cette récente mutation, et va se lancer dans une enquête dangereuse et qui modifiera profondément sa vision du monde.

Alex Garland nous avait déjà prouvé son attraction pour la thématique des déviances scientifiques avec Ex Machina, et son questionnement prend des proportions encore plus vastes avec Devs. Lily Chan est confrontée au deuil, et ne va pas avoir le temps de s’apitoyer car elle va remonter le fil d’un meurtre qui relie son petit ami à des expérimentations inédites. Le plus grand secret entoure les recherches effectuées dans le bâtiment Devs, qui est le centre névralgique et la raison d’être de la société Amaya. Forest est une sorte d’Elon Musk dépressif, dirigeant ses labos avec une froide détermination qui s’est construite dans un passé difficile. Ses recherches basées sur la physique quantique vont ouvrir des possibilités inexplorées jusqu’alors, et il va tout mettre en oeuvre pour qu’elles aboutissent.

Devs baigne dans une atmosphère d’avancée technologique à la fois envoûtante et dangereuse, et on va découvrir un bâtiment visuellement bluffant! La manière dont Garland nous présente les recherches est un mélange d’espoir et de peur, le tout cristallisé dans les lumières changeantes de ce bloc perdu en pleine forêt, et qui semble pulser d’une vie presque autonome. Il y a une beauté inquiétante et magnifique à voir ce lieu où différents analystes passent jours et nuits à tenter de décrypter un code qui pourrait bien faire toute la différence… La musique joue un très grand rôle également, et les compositions de Geoff Barrow, The Insects et Ben Salisbury sont indissociables de la mise en scène de Garland. Les musiques additionnelles sont tout aussi captivantes, choisies avec un soin très particulier et prolongeant cette plongée inquiétante dans Devs!

L’actrice japonaise Sonoya Mizuno avait déjà travaillé avec Alex Garland sur Ex Machina et Annihilation, et on a pu l’apercevoir aussi dans La La Land ou La Belle et la Bête. Elle joue une jeune femme complexe qui tente de ne pas sombrer après le décès de son petit ami, et qui va lutter de toute ses forces pour tenter de comprendre pourquoi il a été tué. Nick Offerman (les séries Parks and Recreation, Fargo) campe le directeur d’Amaya, en mêlant avec une belle intensité la froideur d’un dirigeant et l’émotivité d’un homme rongé par le passé. A leurs côtés gravite une dizaine de personnages qui vont être également pris dans ce maelstrom terriblement dangereux et captivant!

Alex Garland parvient à faire de Devs une création unique et incroyablement brillante, qui révèle ses secrets au fur et à mesure des épisodes, et de laquelle on ne parviendra pas à décrocher avant l’ultime seconde. La construction de cette série est d’une très belle complexité, et va nous mener dans des directions insoupçonnées tout en usant d’une intensité visuelle juste sublime. Garland élabore ses épisodes comme un ensemble qui rend l’immersion totale, et on va être happé par toutes les implications de ce projet hors normes.

Si Garland propose une immersion totale dans une expérimentation complexe, il n’en oublie pas la psychologie humaine, et applique une complexité tout aussi prenante dans les interactions entre les personnages. Rarement on aura vu des rapports aussi étranges entre diverses factions, Lily se retrouvant dans des positions bien inconfortables et troublantes avec ses ennemis. Sa relation avec Jamie est également très troublante et est aussi l’une des forces de ce show. On est constamment dans des propositions différentes, qui vont amener le spectateur à se projeter d’une très belle manière dans cette enquête des plus captivantes! Garland va parler à nos peurs et espoirs les plus profonds, il va nous confronter à des dilemmes successifs, et il va nous embarquer dans une histoire des plus étranges et terriblement addictive!

Alex Garland écrit mais réalise également, et use d’une mise en scène sublime qui parvient à cristalliser les émotions des personnages et leurs peurs. Les séquences présentant certains choix sont juste magnifiques d’ailleurs… Garland est capable de filmer l’intangible et sa mise en scène est ultra-sensitive. Dans Devs, les protagonistes vont se démener pour se sortir de situations qui les dépassent, mais dont ils veulent à tout pris avoir l’entièreté des réponses. Comment la compréhension de ce projet peut-il se rendre accessible à l’être humain?

Devs est une pépite inattendue et résolument brillante, soulevant des questionnements métaphysiques intemporels, et qui apporte des réponses fascinantes!

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L’interWade : Qu’en pensez-vous Arsène?

 

S’il est fait mention de jeux de balle au pied depuis l’Antiquité, ce sont les Britanniques qui en ont fait un sport à part entière à la fin du 19ème siècle, en créant le tout premier club dédié avec le Sheffield Football Club. C’était en 1857.

 

Le tout 1er jeu vidéo consacré au foot apparaît en 1973 sur une console qui a depuis longtemps disparu sous la poussière, l’Odyssey. Il s’agit du jeu Soccer, créé par Tomohiro Nishikado (le papa de Space Invaders!) et évidemment ça n’est pas très élaboré visuellement. Ca a la gueule d’un Pong, et on est loin des FIFA et International Superstar Soccer (qui deviendra Pro Evolution Soccer, aka PES) des années 90!

 

Aujourd’hui, on va s’intéresser au parcours d’un adepte du foot en version physique et vidéoludique, avec Simon Sifferlen, qui réalise un très beau parcours actuellement dans le e-gaming en mode stade olympique! 😉

 

Wade : Salut Simon, peux-tu te présenter rapidement?

Simon : Simon Sifferlen, 30 ans, pseudo Olympique68. Papa de deux enfants et assureur.

 

Bon on peut dire que tu es un petit génie de la manette, tu peux nous raconter tes débuts en 1998 avec le jeu vidéo Le Monde de Bleus? Ton père et ton grand frère t’en veulent encore? ^^

Mon père pas du tout, mon frère en a fait une affaire personnelle 😂 , encore aujourd’hui il essaye de me battre à FIFA, sans succès. Ce jeu c’était une révélation, nous étions champions du monde, tu pouvais créer tes propres maillots pour ton équipe c’était génial, que des bons souvenirs. C’est vrai qu’à 7-8 ans je les battais neuf fois sur dix, je me rends compte aujourd’hui que c’est illogique pour un gamin aussi jeune.

 

Comme le monde du jeu vidéo, c’est la guerre : plutôt Play ou XBox? FIFA ou PES donc? Et pourquoi?

J’étais sur PS2 et j’ai changé à la sortie de la Xbox 360 pour un détail tout bête, la console sortait avant la PS3 et je voulais une console nouvelle génération. Alors j’ai franchi le pas. J’ai joué un an à PES. J’ai bien aimé le gameplay, mais jouer avec des équipes qui n’ont pas le même nom ou les bons noms de joueurs, c’est vraiment pas top. PES n’a pas toutes les licences et je ne m’y connais pas en patch, pour moi FIFA c’est une évidence.

 

Plutôt Duck Hunt ou Super Mario Bros?

J’ai toujours joué à Mario, en particulier Mario 64 sur Nintendo 64, sans oublier Mario Kart! (C’est avec ce genre de questions que je me sens soudainement vieux… ^^)

 

Tu es passé du gaming familial au E-sport avec FIFA 2016, comment s’opère ce changement ?

L’intelligence artificielle même en mode maximum était devenue lassante, je devenais champion d’Europe même avec une équipe de Ligue 2, je me suis laissé tenter par le live et mon niveau a rapidement augmenté. Après le e-sport est un grand mot. Le mode saison en ligne regroupe près d’un million de joueurs sur chaque FIFA mais est plutôt reconnu comme mode amateur.

 

Quel est le moment où tu t’es rendu compte que tu avais les capacités pour aller titiller les meilleurs joueurs du monde?

Depuis FIFA 16 et mon top 200 monde, cette année j’avais vraiment tout déchiré, et puis je me suis laissé tenter par les championnats de France en 2019, j’ai fait 1/8 sur plus de 500 participants lors d’un tournoi qualificatif, là j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire.

 

FIFA 2019 et FIFA 2020, vas-y raconte !!!

Bien qu’il soit critiqué par beaucoup, c’est le jeu sur lequel je m’éclate le plus, je n’ai jamais eu un aussi gros niveau. J’ai fait 1/2 finale en tournoi qualificatif pour le championnat de France en décembre 2019, dernier carré qui plus est en mode FIFA ultimate team, mode de jeu qui consiste à payer pour avoir de meilleurs joueurs. Sauf que je n’ai pas mis un euro. J’ai aussi réalisé un rêve en affrontant sur un autre tournoi le joueur professionnel nommé Rafsou : champion de France 2018, vice-champion d’Europe actuel, joueur en équipe de France et demi-finaliste de la dernière coupe du monde, pour un amateur comme moi c’était un honneur.

 

L’exploit est d’autant plus incroyable que tu n’as pas mis une thune pour « tuner » ton équipe, alors que le mode de jeu le permet !!! Pourquoi ce choix et comment tu as pu y parvenir?

Ma femme m’aurait tué ! C’est addictif et tu as vite fait de dépenser 500 – 1000 euros dans le jeu. C’était un tournoi à élimination directe, j’ai pris les matchs les uns après les autres et j’ai enchaîné les exploits, jusqu’à la demi-finale. Je reste déçu d’avoir raté un passage sur BeIN Sport à une victoire près…

 

Comment tu concilies cette passion avec le boulot et la vie de famille? Tu peux nous présenter une journée-type?

J’essaie de ne pas trop exagérer, je joue 2-3 matchs par jour et des fois en soirée si ma femme se couche tôt, je ne veux pas non plus devenir un geek. Le confinement m’a permis d’accélérer la cadence et d’atteindre des objectifs.

 

Tu en es à quel niveau de classement à ce jour?

Il y a deux grands modes de jeu dans FIFA, le mode ultimate team dont j’ai parlé avant et et dans lequel j’ai performé en compétition officielle avant la demi-finale.

L’autre grand mode est le mode saison, qui regroupe actuellement plus de 800 000 joueurs avec un principe de divisions allant de 1 à 10. Je suis actuellement 61ème joueur monde. Ca n’a pas été simple car j’ai délaissé ce mode de jeu de septembre à février pour me consacrer uniquement aux championnats de France.

Ce qui me rend fier c’est que j’ai performé dans les deux modes de jeu. C’est rare car les joueurs se concentrent sur un des deux modes et non les deux.

 

Mazel Tov! T’es passé de non classé à 61ème en combien de temps?

En un temps record ! Le confinement y est pour beaucoup, il m’a fallu un mois pour intégrer le top 100 monde.

 

61ème monde, ça ouvre quoi comme portes? Une rémunération de E-sportif peut-être?

Pour être rémunéré il faut être pro et être recruté dans une team e-sport. J’en suis très loin. Je pense que ça apporte par contre de la visibilité car je suis présent dans un classement qui peut être consulté en temps réel dans le monde entier. Très peu de joueurs sont rémunérés, à mon âge je ne pense pas que j’en ferai partie un jour.

 

Comment se déroule la 3ème mi-temps d’un E-footballeur?

Les matchs à haut niveau prennent énormément d’énergie, la 3ème mi-temps c’est détente, généralement devant des vidéos sur YouTube.

 

Quelle est ton insulte préférée quand tu perds un match?

Le traditionnel et incontournable PUTAIN fait chier! 😂

 

Plutôt Gargano ou Ciampa?

Ciampa bien sûr, l’autre n’est qu’un demi voire un quart de Ciampa. (Mathieu, si tu nous lis…)

 

Un grand merci à toi, ça a été un plaisir d’échanger pour cette interview! Et je te souhaite plein de belles performances pour la suite alors!!! 😉

C’était un plaisir. Merci encore d’avoir pensé à moi 😃

 

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