Helstrom saison 1 (2020)

Tandis qu’elle était auréolée de très nombreuses critiques négatives, je me suis lancé dans Helstrom sans trop d’attentes, et j’avoue avoir été immédiatement séduit par la proposition de Paul Zbyszewski. Le scénariste-producteur a oeuvré sur Lost-les Disparus, Hawaii 5-o, ou encore Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D., sa toute première incursion dans l’univers cher à Stan Lee. Et pourtant, avant d’être nommé showrunner sur Helstrom, il avait obtenu le même poste sur une autre série, Marvel’s Most Wanted. Un spin-off de Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. qui a été bloqué après la réalisation du pilote, lequel n’a jamais été encore diffusé… Il aura eu un peu plus de chance avec Helstrom, puisqu’il aura pu produire 10 épisodes avant son annulation…

Helstrom va explorer le pan démoniaque du MCU, en nous présentant 2 anti-héros que l’on ne peut pas qualifier d’attachants, et ça fait un bien fou d’avoir des persos aussi antipathiques! Loin des capes et des collants, Daimon et sa frangine Ana Helstrom oeuvrent chacun de leur côté pour lutter contre les forces surnaturelles voulant faire basculer le monde du côté obscur. Dans les années 70, Marvel a lancé de nombreux titres horrifiques, le domaine étant très en vogue, et c’est ainsi que Daimon Hellstrom (avec 2 L dans les comics) a vu le jour dans les pages de Ghost Rider (V2) 1 en 1973. Ca n’est pas pour rien que la série télé devait être liée à celle sur le Ghost Rider aperçu dans Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. Encore un projet tombé à l’eau… Satana (Ana dans la série) est née la même année dans les pages de Vampire Tales. Les origines de Daimon sont relativement fidèles au comics, tandis que celles d’Ana diffèrent sur certains points.

Ce qui impressionne au départ, c’est l’appropriation entière du côté horrifique du show, qui n’a pas peur d’être démonstratif au niveau du gore! On assiste à quelques moments bien crades inédites dans le MCU! Et outre les joies de la tripaille, on est embarqué dans quelques séquences bien flippantes, ce qui là encore est assez inédit pour du Marvel! Ca fait bien plaisir de se balader dans des atmosphères pas encore traitées en adaptation, et le début de cette série a de quoi bien intriguer! Cette séquence en mode L’Exorciste est traitée avec un mélange de respect et de cynisme assez déconcertant, et apporte une marque de fabrique assez subtile pour que l’on ait envie de poursuivre l’aventure. La finesse des dialogues couplée à l’intelligence du traitement de situations pourtant déjà vues dans d’autres films ou séries horrifiques, apporte une fraîcheur à l’ensemble qui est loin d’être désagréable!

Je reviens sur l’antipathie des personnages principaux, qui va à l’encontre de tout ce qu’à pu faire Marvel jusque-là. Bien sûr, Frank Castle n’est pas le type à qui on penserait immédiatement pour aller boire une bière, mais The Punisher est un être ravagé et tourmenté qui nous touche droit au coeur. Daimon et Ana sont deux individus qui semblent n’avoir aucune empathie pour qui que ce soit, et qui traitent les gens avec un sentiment de supériorité qui donne envie de les baffer, mais qui en même temps nous fait accrocher aux persos! Les joutes verbales entre Daimon et Gabriella valent le détour, et la relation entre Ana et son homme à tout faire Chris vaut elle aussi le coup d’oeil! Il y a un humour cynique et désabusé qui fait du bien, et on va suivre les aventures parallèles de ce frangin et cette frangine qui ne se sont pas vus depuis des années, et qui opèrent chacun de leur côté.

Si les photos présentant la série ne laissait pas augurer grand-chose, il faut bien avouer que Tom Austen (The Royals) et Sydney Lemmon (Fear the Walking Dead) parviennent à donner une belle consistance à leurs personnages. Le voile sur leur passé va évidemment se lever au fur et à mesure des épisodes, et on va comprendre pourquoi ils sont devenus si insensibles. Il faut dire que quand on est les enfants d’un tueur en série, il y a de quoi être un poil traumatisé… Mais la nature même de ce tueur va s’avérer très particulière, et cela va expliquer les pouvoirs spéciaux que possèdent Daimon et Ana… On est dans une série très éloignée des standards super-héroïques, et au niveau tenues vestimentaires, il n’y aura donc pas d’accoutrements colorés ou originaux! Mais le personnage de Daimon va se révéler physiquement très fidèle à son homologue de papier, avec le fameux symbole sur le torse, et quelques spécificités par la suite. Ana est plutôt différente de sa version comics, mais l’apport de Sydney Lemmon est suffisant pour que l’on accroche à cette « héroïne » assez barge!

Elizabeth Marvel (oui oui) joue Victoria, la mère de Daimon et Ana, qui est enfermée dans un hôpital psychiatrique depuis 20 ans. Elle est possédée par une entité démoniaque, et l’actrice donne une belle tension à certaines scènes. Robert Wisdom joue le Caretaker, personnage qui protège Ana depuis longtemps, et qui avait été interprété par Sam Elliott dans le Ghost Rider avec Nicolas Cage. Et tiens, on a même ce bon vieux Daniel Cudmore, interprète de Colossus dans les premiers films X-Men!

On a donc une belle approche du pan démoniaque de l’univers Marvel, et on pourra toutefois regretter une sacrée baisse de régime vers les derniers épisodes… La faute à des possessions à répétition qui viennent amoindrir leur portée dramatique, et une impression de ne pas savoir comment mettre un terme à l’intrigue. Est-ce que le fait que la série ait été annulée à joué sur cela? En tout cas, les enjeux perdent en intensité, alors que précédemment l’ensemble tenait plutôt bien la route. Il y avait une vraie volonté de créer des interactions intéressantes entre tous ces personnages, et l’atmosphère s’avérait très réussie. C’est vraiment dommage de voir le show s’essouffler sur la fin, qui apparaît presque comme artificielle… Mais cette série vaut le coup d’oeil, et ne mérite pas toutes les critiques négatives faites à son encontre.

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