Si on avait pris l’habitude que les saisons se suivent et se ressemblent depuis le démarrage de cette série en 2013, il faut pourtant bien avouer que le premier arc de cette saison 5 a été une vraie belle surprise! En 10 épisodes, les auteurs nous ont livré une aventure assez incroyable et qui a fonctionné grâce à un regard totalement décomplexé et une volonté évidente d’innover! Alors oui, ces 10 épisodes passés dans l’espace constituent certainement le meilleur moment de toute la série depuis ses débuts!
L’intro du 1er épisode est juste énorme, tant dans sa narration que dans sa forme, et est une ouverture exemplaire pour la suite des événements. Et c’est là que Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D. parvient à se renouveler, car c’est un point de départ inédit et qui va permettre d’explorer un territoire neuf, sans se soucier de la chronologie élaborée jusque-là. En fait, le spectateur va être totalement surpris par la direction prise par les auteurs, et pour une série d’habitude ultra codifiée et balisée, ça fait du bien de pouvoir respirer un peu et de ne pas savoir à l’avance où on va se diriger!
On va même avoir droit à des bad guys solides, ce qui n’est d’habitude pas le fort du show de Maurissa Tancharoen, Jed Whedon et Joss Whedon. Le personnage de Kasius s’avère plutôt impressionnant, et l’interprétation de l’acteur iranien Dominic Rains lui donne une froideur et une implacabilité qui fonctionnent très bien. A ses côtés, la Française Florence Faivre joue Sinara, une combattante aguerrie elle aussi impitoyable, et elle constitue un des atouts de cette saison. On a aussi Jeff Ward, transfuge de la saison 2 de Channel Zero, qui joue un individu peu scrupuleux toujours prompt à retourner sa veste. On va en fait découvrir toute une galerie de nouveaux personnages avec cette aventure spatiale, et ça va faire un bien fou à la série de sortir de ses sentiers balisés!
Une fois encore, c’est Henry Simmons qui s’avère le plus talentueux, et son personnage de Mack est le plus complexe et travaillé. Cet acteur mériterait totalement d’intégrer un film Avengers, il ne dépareillerait pas parmi les héros, tant sa présence est forte. Il est capable de créer de vraies émotions pour l’instant d’après être totalement à l’aise dans des scènes beaucoup plus violentes. Henry Simmons parvient donc à faire de Mack un pivot central pour l’équipe, ce qui n’est que justice. Clark Gregg est toujours efficace dans le rôle emblématique de Phil Coulson, même si c’est davantage par son capital sympathie que le personnage fonctionne. Il n’y a pas réellement de prise de risque dans le travail sur le personnage, mais il parvient là encore à tenir le groupe. Sinon on a toujours les mêmes avec May, Daisy, Fitz, Simmons et Yo-Yo, et on aurait aimé cette année encore voir des personnages connus des comics intégrer la série… Mais les producteurs ont décidé de s’en passer, et ce n’est pas le timide retour de l’Homme Absorbant qui changera cet état de fait.
Cet aspect est tout de même problématique, car faire une série Marvel sans offrir aux fans de nouvelles transpositions de personnages issus des comics, c’est dommage… Et passée cette parenthèse spatiale, Coulson et sa bande vont revenir sur Terre afin de poursuivre la série de manière à nouveau classique, et on va rapidement perdre tous les bénéfices de ce 1er arc tout simplement excellent! On va revenir à la lutte contre l’Hydra, avec des personnages très fades comme la générale Hale et sa fille Ruby… Un schéma tout de suite moins travaillé qui va toutefois faire le job, mais sans la prestance et l’efficacité des 10 premiers épisodes. Et que dire du Général Talbot?? Adrian Pasdar cabotine à mort et gâche bien le personnage…
Les audiences US étant de plus en plus faibles, on s’attendait à un arrêt de la série, qui a finalement été renouvelée pour une saison 6, mais composée uniquement de 13 épisodes. A voir si cela redonnera un coup de fouet au show, en tout cas le dernier épisode de cette saison 5 était une très belle fin!