Skyscraper (Rawson Marshall Thurber, 2018)

Alors que son Rampage – hors de Contrôle vient de quitter l’affiche, voici que The Rock débarque avec son nouveau film d’action! Cette fois-ci, Dwayne Johnson va se la jouer John McClane dans une histoire de tour high-tech, de terroristes qui veulent tout faire sauter, et d’une famille en détresse qu’il faut à tout prix sauver. Vous connaissez la recette qui a fait le succès de Piège de Cristal en 1988 ? Eh bien 30 ans après, c’est au tour de Dwayne de s’y coller et d’aller sauver le monde. Enfin sa famille quoi…

The Rock enchaîne les films à un rythme frénétique, et c’est toujours un plaisir de le retrouver. C’est qu’on a fini par s’habituer à sa présence athlétique qui masque souvent des failles intimes, et c’est parce qu’il propose très souvent une variation sur le même personnage que l’on s’attache rapidement à lui. On se souvient du héros maladroit de Jumanji : Bienvenue dans la Jungle, du héros paternel de Baywatch : Alerte à Malibu, du héros cool et violent de Fast & furious 8, du héros tourmenté de San Andreas, et à chaque fois, c’est comme s’il nous servait une facette à peine différente du même personnage. C’est cette constance dans ses rôles qui en fait presque une marque de fabrique, et qui donne toujours envie de découvrir son dernier film.

Dans Skyscraper, il joue Will Sawyer, un ancien membre du FBI qui a perdu une jambe lors d’une mission. Un homme au physique meurtri, ce qui est inhabituel chez ce surhomme venu du monde du catch. Avec ce point de départ, Sawyer gagne immédiatement la sympathie du spectateur, et ce ressort dramatique va s’avérer bien utile à plusieurs reprises. Dwayne Johnson joue un père de famille aimant et un mari amoureux, qui surmonte sa blessure grâce à cette belle cohésion avec sa femme et ses enfants. Il incarne une sorte de survivant qui a réussi à se reconstruire, renvoyant évidemment l’image des nombreux soldats revenus handicapés des différents conflits à travers le monde, et qui tentent tant bien que mal de continuer à vivre… Cette image d’un héros américain brisé et à nouveau sur pied fait partie d’un certain mythe du rêve américain, véhiculant des valeurs fortes comme la persévérance, l’effort et le dépassement de soi.

Rawson Marshall Thurber va s’évertuer à nous montrer Will comme un homme normal, qui va se retrouvé propulsé dans une aventure vertigineuse lorsque sa famille se trouve en danger. L’instinct de survie va prendre le dessus, et Will va puiser toute la force nécessaire pour tenter de venir en aide à ses proches. En ce sens, il va accomplir des actes héroïques que le commun des mortels n’aurait probablement jamais tenté, mais cela va donner lieu à quelques séquences impressionnantes. Thurber est un habitué des comédies, puisqu’on lui doit Dodgeball – même pas mal!, Les Miller, une Famille en Herbe ou encore Agents presque secrets, déjà avec Dwayne Johnson. Les deux hommes vont d’ailleurs à nouveau tourner ensemble pour les besoins de Red Notice. Skyscraper est la première incursion de Thurber dans le blockbuster, et il mène son film avec soin et conviction. Tout s’enchaîne relativement vite et on se retrouve plongé dans l’action assez rapidement, et la fameuse tour The Pearl propose quelques divertissements sympathiques.

Evidemment, on ne pourra pas éviter la comparaison avec Piège de Cristal, le mythique film de John McTiernan, et rien ne pourra jamais égaler l’opposition entre McClane et Hans Gruber! Piège de Cristal est une date indélébile dans l’histoire du film d’action, et il valait mieux tenter une approche détournée pour essayer de s’en rapprocher plutôt que d’opter pour un remake! Skyscraper n’est certainement pas à la hauteur du 1er Die Hard, ça c’est un fait clairement établi. Mais passée cette comparaison, il faut lui reconnaître des qualités certaines, qui en font un film d’action rythmé et sympathique. On est en terrain connu, avec un personnage à la The Rock, des vilains méchants et une gentille famille, et on ne va pas chercher plus loin. Thurber signe également le scénario, qui reste assez simple et qui ne va servir qu’à dérouler des scènes d’action dans lesquelles notre héros se met en danger. Le personnage de Johnson aurait néanmoins gagné à être moins classique…

Visuellement, le boulot est fait, et il y a quelques scènes qui mériteraient bien d’être vues en 3D, avec une mise en scène bien vertigineuse notamment. Après, les sauvetages in extremis et les apparitions juste au bon moment, ça fait partie du cinéma, et on ne va pas forcément chercher trop de réalisme dans un film de cette trempe. Alors oui, l’ensemble fonctionne bien sans chercher à révolutionner le genre, et il ne cherchera certainement pas des noises à Piège de Cristal dont le statut culte ne risque pas de se faire détrôner. Sinon c’est un vrai plaisir de revoir Neve Campbell, la légendaire Sydney Prescott de la saga Scream! Elle jouait récemment dans House of Cards, mais ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vue au cinéma. Son rôle est certes classique, mais elle y ajoute une dose d’émotion qui fonctionne. Le bad guy incarné par Roland Moller ne marquera pas les foules, et n’arrive certainement pas à la cheville d’Hans Gruber ni de Simon Gruber (oups, spoil pour ceux qui n’ont pas vu Une Journée en Enfer! ^^).

Skyscraper est un film estival qui ne se prend pas la tête, qui nous promet des explosions, du danger et de l’action, et Rawson Marshall Thurber emballe le tout de manière correcte, ce qui est déjà pas si mal!

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