Spider-Man: Homecoming (Jon Watts, 2017)

La trilogie de Sam Raimi a pris un coup de vieux, les films de Marc Webb n’ont pas eu le succès escompté (même si le second volet est une belle réussite), et voici que débarque un nouveau porteur de costume! Enfin, on a déjà pu avoir un aperçu de ses talents dans Captain America: Civil War, le premier film qui a permis de faire le lien entre Marvel Studios et Sony, en embarquant le Tisseur dans la guerre fratricide qui opposait les Avengers! Tom Holland s’avérait très à l’aise dans le rôle, et il a maintenant son propre film afin d’explorer toutes les facettes du personnage!

 

La promotion de ce blockbuster estival n’a pas été des plus originales, et les diverses bande-annonces et affiches laissaient craindre un Spidey vampirisé par Marvel Studios, avec l’omniprésence d’un certain Iron Man… Et bien ça fait vraiment plaisir de dire que cette entente a été gérée avec un soin bien réel, et on sent dans ce Spider-Man: Homecoming une volonté évidente de créer une nouvelle dynamique pour Spidey, tout en s’intégrant dans un Marvel Cinematic Universe qui se complexifie d’année en année. Mais surtout, contrairement aux 2 derniers produits Marvel qui n’étaient pas très surprenants (Doctor Strange et Les Gardiens de la Galaxie 2, sympathiques mais loin d’être inoubliables), John Watts et son staff de 7 scénaristes (!) nous ont concocté un film qui s’intéresse totalement à ses personnages, qui va créer de vraies relations entre eux, et qui va développer des intrigues humaines prenantes. Spider-Man: Homecoming est à plus d’un titre un retour aux sources, et on sent de manière évidente la volonté de revenir aux bases des récits chers à Stan Lee, Gerry Conway, Bill Mantlo, Chris Claremont… Il y a dans ce film une structure respectant totalement les comics d’origine, et on retrouve un Spider-Man adolescent (il est âgé de 15 ans) avec tout ce que ça implique, comme le lycée!

Et c’est là que le génie de Jon Watts fait des miracles, puisqu’il va puiser toute la fraîcheur de son film dans les teenage movies des années 80! Son Spider-Man va convoquer Breakfast Club, La folle Journée de Ferris Bueller et autres classiques old school, et l’âme du réalisateur John Hugues se fait sentir tout au long du film! Watts a choisi de montrer une aventure de Spider-Man en insistant sur le côté Peter Parker du personnage, et le résultat est tout simplement excellent! La dualité de l’adolescent est traitée avec un vrai respect et une très grande crédibilité, et on va s’intéresser à ses histoires de coeur sans que cela soit un frein pour l’aspect spectaculaire du film. Spider-Man: Homecoming marie de manière très intelligente les deux facettes que sont Peter Parker et Spider-Man, et Tom Holland achève de nous convaincre qu’il est parfait pour le rôle!

Les modifications apportées aux personnages permettent de créer une dynamique intéressante elle aussi, et le rajeunissement de Tante May qui avait été opéré dans Captain America: Civil War a donné des idées aux scénaristes. L’entourage de Peter a donc été réinterprété, et plutôt que de nous redonner une troisième version de ces personnages connus, ça fait du bien d’être surpris un peu! Et au niveau du casting, il faut bien évidemment saluer la performance de Michael Keaton, qui fait d’Adrian Toomes/ Le Vautour un personnage très intéressant! Ses motivations sont sincères et compréhensibles, et Keaton en fait un bad guy de qualité. Watts doit bien céder à quelques exigences en matière de combat, mais Toomes est même davantage intéressant en tant qu’individu que bad guy costumé. Robert Downey Jr. est toujours aussi bon dans son rôle de Tony Stark, et c’est d’autant plus agréable qu’il n’est pas omniprésent.

Spider-Man: Homecoming va développer une intrigue solide qui renvoie directement au premier Avengers, et va distiller de belles références qui plairont aux fans, avec même un hommage subtil aux 2 versions arachnéennes précédentes! Il y a une fraîcheur, une vitalité et une force dans ce Spider-Man: Homecoming, qui vont clairement en faire un classique pour les jeunes qui vont le découvrir, et qui ne se lasseront pas de le revoir! Spider-Man: Homecoming a des chances de devenir le film à la John Hughes de la nouvelle génération, et il faut dire que le mélange d’humour, d’émotion et d’action qui est présenté par Jon Watts s’avère excellent! Je craignais que ce film soit avant tout un argument commercial destiné à mettre en avant la collaboration entre Sony et Marvel, mais c’est au final une vraie aventure humaine et un teenage movie qui fonctionne à plein régime! Et c’est grâce à cette sincérité dans son écriture que les scènes d’action ont plus d’impact, car on a pleinement conscience des répercussions dramatiques que peuvent avoir ces luttes entre super-héros et super-vilains. Alors que l’univers Marvel existe depuis presque 10 ans au cinéma (Iron Man est sorti en 2008), Spider-Man: Homecoming démontre que l’on peut encore étonner et innover dans le genre, et ce Spidey risque bien d’être très fédérateur!

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