Ghost in the Shell (Rupert Sanders, 2017)

Ghost in the Shell est un manga sorti en 1989 et qui a connu un succès international, et qui a été suivi par 4 films d’animations et 3 séries animées. L’adaptation live est en projet depuis 2008, et a été confiée à Rupert Sanders, le réalisateur de Blanche-Neige et le Chasseur. Je ne connais pas du tout le manga originel ni les animés qui ont suivi, ma critique sera donc exempte de toute référence à ces précédents médias. La première bande-annonce, avec son montage très intelligent, m’avait vraiment bluffé, et c’est ce qui m’avait donné envie de découvrir ce film de SF qui s’annonçait bien sombre et inventif.

Visuellement, Ghost in the Shell pourrait s’avérer intéressant, s’il n’était pas un simple recyclage de si nombreuses références… On sent du Matrix, du Tron – l’Héritage, du Westworld, et surtout du Blade Runner, référence ultime qui suinte presque à chaque plan… Du début jusqu’à la fin du film, l’ombre du chef-d’oeuvre de Ridley Scott plane sur le film de Sanders, qui en perd toute sa force visuelle. L’évocation des mégalopoles avec ses pubs lumineuses géantes, les scènes de pluie, la dualité robot-humain, tout semble intégralement pompé sur le film de 1982… Quand on sait que le manga date de 1989, on se dit qu’il a peut-être été influencé directement par Blade Runner… Jusqu’au personnage de Batou, qui ressemble physiquement à celui de Roy Batty, à l’époque incarné par un Rutger Hauer totalement habité!

Du coup, j’ai eu beaucoup de mal à regarder ce film, qui se contente d’aligner des éléments visuels certes beaux, mais qui n’ont rien de novateurs. Si l’on se pose la question de l’esprit dans la machine (le fameux ghost in the shell), il manque toutefois une âme dans ce film… On va suivre de manière trop distanciée l’enquête du Major (Scarlett Johansson) sur les meurtres d’une poignée de scientifiques liés à un projet, sans que l’on se sente réellement impliqué. Même Scarlett Johansson ne parvient pas à donner du relief à ce film, son personnage n’étant pas franchement d’une folle originalité. Idem pour tous ceux qui l’entourent, et même Takeshi Kitano est agaçant avec son rôle de boss, sauf à un moment précis, où il a finalement la meilleure réplique du film. Sinon, l’écriture des personnages n’est pas des plus fouillées, et leurs interactions ne sont pas convaincantes. Dommage pour Michael Pitt, qui est un très bon acteur, mais qui ne peut lui non plus pas faire grand-chose…

On va suivre ce film en mode automatique, sans pouvoir s’accrocher à quelque chose de fort, même si l’habillage est beau. Tout l’aspect pessimiste voulu par la production ne fonctionne pas, le film misant sur une tonalité sombre qui s’avère bien trop propre et précise. Ghost in the Shell est l’une de ces coquilles vides qu’Hollywood nous balance régulièrement, qui vont miser davantage sur l’apparence que sur la profondeur du sujet ou de l’écriture. Le résultat est un film ennuyeux et qui ne parvient à aucun moment à se départir de sa filiation ratée avec Blade Runner. On attend donc plutôt la sortie de Blade Runner 2049 le 4 octobre, le metteur en scène Denis Villeneuve ayant des arguments autrement plus forts que ceux de Rupert Sanders.

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