Premier Contact (Dennis Villeneuve, 2016)

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Je m’étais à nouveau intéressé à la carrière de Dennis Villeneuve avec son excellent Sicario, thriller sous haute tension juste magistral! L’annonce de son premier projet SF avait de quoi susciter la curiosité, avec sa capacité à créer une ambiance puissante grâce à sa mise en scène unique. Premier Contact promettait un traitement très différent de ce que l’on a l’habitude de voir dans le genre.

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Le film démarre de manière relativement sobre, appuyé par une mise en scène élégante mais assez distante. On va découvrir les événements qui se déroulent dans le monde entier à travers le prisme des écrans de télévision, dans une volonté de poser un contexte réaliste et pas forcément spectaculaire. Dennis Villeneuve a choisi un angle d’attaque personnel, en embarquant le spectateur dans cette aventure en suivant principalement Louise Banks. La spécialiste en linguistique interprétée par Amy Adams (Man of Steel, Big Eyes) va arriver sur le site du Montana pour tenter de comprendre quelles sont les intentions de ces arrivants, et s’ils représentent une menace pour la Terre.

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Dennis Villeneuve évacue tout l’aspect spectaculaire que pourrait dégager une telle histoire, et va réellement se focaliser sur ce que cette rencontre va susciter chez cette femme. Son travail de communication va avoir un impact sur sa vie personnelle, et l’importance au niveau mondial de ce qu’elle entreprend passe au second plan. Une approche très intimiste, mais qui s’avère au final très distanciée. Même si le passé de Louise est intéressant, il y a une distance émotionnelle qui empêche de vibrer avec elle lors de sa mission. Dennis Villeneuve crée un climat éthéré, où tout semble se dérouler presque comme dans un songe, ce qui a pour conséquence d’anesthésier les émotions… Ce qui se passe est très important pour le monde et pour ses habitants, mais tout cela est presque mis de côté au profit de cette approche intimiste qui va bouleverser l’existence de Louise.

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On sent aussi une déperdition au niveau de la mise en scène, le réalisateur canadien nous ayant habitué à de vrais morceaux de bravoure dans sa filmographie, avec notamment son précédent Sicario, mais également Incendies ou Polytechnique. Ici, on ne sent qu’à peu de reprises toute la puissance graphique dont il fait habituellement preuve, et même si elle reste élégante, sa mise en scène a beaucoup perdu en force et en pouvoir de suggestion. Du coup, Premier Contact va très certainement diviser le public, entre ceux qui vont apprécier cette lenteur et cette absence de tension, et ceux qui auraient préféré un récit plus corsé. Je fais partie de la 2ème catégorie, et j’ai l’impression que le film est passé à côté de ce qu’il aurait pu être. Le choix de privilégier l’approche personnelle de Louise, au détriment d’un récit planétaire (même si les répercussions le sont tout de même) ôte beaucoup de force au récit. Et ce ne sont pas Jeremy Renner (Hawkeye dans Avengers: l’Ere d’Ultron) et Forest Withaker (La Rage au Ventre) qui vont pallier cela, avec leurs rôles corrects mais trop classiques.

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